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Citations sur Vera Kaplan (24)

"Elle a voulu vivre.
Vivre malgré tout.
Vivre dans l'ombre de la mort de ses amis.

Vivre en trahissant la confiance de ceux dont le seul crime était de lui ressembler."
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Personne, je vous le dis en face, personne, absolument personne, tant il est vrai que c'est seulement une fois que nous nous retrouvons confrontés de plain-pied à une situation à laquelle nous n'avons jamais été préparés que nous pouvons juger de la qualité de notre nature profonde, oui, c'est seulement à cet instant où le sang rouge et noir de l'Histoire charrie son fleuve putride et pestilentiel que nous savons enfin qui nous sommes vraiment, un lâche ou un héros, un oisillon ou un aigle, un traître ou un homme de bien, mais, puisque c'est ma charge et mon devoir de dire en cette enceinte où se situe le bien et où se loge le mal, je ne peux que répéter qu'il est du devoir sacré de l'homme par-delà toute éternité de s'effacer de la surface de la terre quand sa propre survie passe par le massacre collectif de malheureux innocents. Vera Kaplan n'a pas su, n'a pas pu, n'a pas voulu emprunter cette voie. Elle a voulu vivre. Vivre malgré tout. Vivre dans l'ombre de la mort de ses amis [...]
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J'étais abîmée, j'étais fatiguée, je tenais à peine sur mes jambes tant mon séjour en prison avait été rude, mais je ne me résignais toujours pas à renoncer à la vie, je voulais leur prouver que malgré leur acharnement à me détruire, à m'annihiler, à me précipiter dans l'abîme, j'étais encore là, détruite mais vaillante, démunie mais résolue, défaite mais déterminée, prête à repartir au combat.
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Restant des heures dans ce grenier à la lumière griffée par les carreaux ridés de la meurtrière, à toucher ces lettres du bout des doigts, à les serrer entre mes mains comme si c'était toi que je caressais ainsi, à les porter au visage, à les embrasser, à m'imprégner de leur odeur en essayant de me persuader que tu y avais déposé tes propres empreintes, ta propre odeur, une partie de toi, jusqu'à ce que je finisse par ouvrir l'une d'entre elles e me mettre à la lire à haute voix, à te la lire, imaginant que tu te tenais dans un coin du grenier, assise sur un carton, concentrée, ta poupée posée contre ton cœur, ton pouce dans ta bouche, tes yeux grands ouverts, écoutant ce que ta maman avait à te raconter.
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Alors descend en toi, au beau milieu de cet océan de furies, une sorte de paix intérieure, ton âme déchiquetée se laisse doucement flotter, portée par cette certitude triomphale que bientôt toute cette agitation grotesque aura pris fin, que d'une manière ou une autre tu t'en iras rejoindre la grande nuit scintillante de l'éternité, que tu redeviendras enfin ce petit enfant retrouvant consolation et réconfort dans le ventre de la terre, là où tu pourras célébrer la joie infinie de n'être plus rien, juste un vague ramassis d'os servant à redonner à la terre une vigueur nouvelle.
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Et cette passivité me rendait folle.
Et cette soumission, je ne l'admettais pas.
Et devant ce spectacle, j'écumais de rage.
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Sur le chemin du retour, Samuel, mon fils aîné alors âgé de onze ans, m'a demandé si ce qu'avait fait Vera était mal. J'ai réfléchi et j'ai fini par lui répondre que je ne savais pas. Aujourd'hui encore, je ne sais pas.
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Oui, et je le dis avec toute la gravité dont je puis être capable, conscient du tragique presque insupportable de mes dires mais restant assez lucide pour ignorer ce qu'aurait pu être ma conduite confrontée à ce dilemme infernal, car qui ici, dans cette salle, dans cette ville, dans ce pays où se sera tenue la plus effroyable des tragédies, qui donc peut se lever et dire avec la certitude la plus implacable, en tout conscience, moi, je sais qu'entre une vie déchue et une mort louable, j'aurais opté pour la mort, qui?
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Personne, je vous le dis en face, personne, absolument personne, tant il est vrai que c'est seulement une fois que nous nous retrouvons confrontés de plain-pied à une situation à laquelle nous n'avons jamais été préparés que nous pouvons juger de la qualité de notre nature profonde, oui, c'est seulement à cet instant où le sang rouge et noir de l'Histoire charrie son fleuve putride et pestilentiel que nous avons enfin qui nous sommes vraiment, un lâche ou un héros, un oisillon ou un aigle, un traite ou un homme de bien, mais puisque c'est ma charge et mon devoir de dire en cette enceinte où se situe le bien et où se loge le mal, je ne peux que répéter qu'il est du devoir sacré de l'homme par-delà toute éternité de s'effacer de la surface de la terre quand sa propre survie passe par le massacre collectif de malheureux innocents.
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Ce que j'ai eu à vivre, je le dis sans grandiloquence, sans amertume, sans prétention aucune, nul ne pourra jamais le restituer sans le trahir. Cela se situe au-delà de toute pensée humaine, en quelque région impossible à atteindre, dans les limbes d'une complexité telle qu'elle restera à jamais inaccessible au cœur des hommes.
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