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Critique de Yassleo


L'avantage des récits sur la Seconde Guerre mondiale est que l'auteur est quasi-sûr de trouver un public. Et d'avoir des tas de trucs à raconter tant la période est riche. L'inconvénient reste que la probabilité de finir noyé dans une masse grouillante de congénères est plus qu'envisageable.
Pour laisser une chance à son récit de garder la tête hors de l'eau, Laurent Sagalovitsch opte donc pour un angle peu exploité. Car l'originalité ça paye parait-il. La trame de fond sera la dénonciation de juifs par d'autres juifs, en la personne de Vera Kaplan (inspirée de Stella Goldschtag. Un petit tour sur la page Wiki permet d'avoir un aperçu de la dame).
Première impression : bouh c'est moche ça. Sauf que t'étais pas là-bas Yass, alors tais toi et lis. Car Vera justifie le pourquoi de ce choix. Ou non-choix. Au choix.

Deux parties permettent de comprendre les motivations de cette jeune femme juive manipulée par ces foutus nazis.
La première moitié du roman, longue lettre d'adieu de Vera Kaplan avant son suicide m'a vite lassée. Trop long pour une mise en bouche, rien d'attrayant et pas mal de redites. Mon coeur est resté aussi froid qu'une pierre tombale, aucune émotion à l'horizon. Mais je suis difficile, c'est maman qui l'a dit. Donc nichts. Et que je te tourne autour du pot sans même filer un croûton à mâchouiller à bibi qui trépigne de fourrer son nez dans le fichu pot justement! Mais quand débute enfin le journal de guerre écrit par la même Vera quelques cinquante ans plus tôt, enfin, on peut s'attacher à ce personnage. Bon, s'attacher j'y vais un peu fort. Mais tenter de comprendre ce qui pousse à collaborer avec l'ennemi abhorré pour éviter de méjuger serait plus juste. Ne surtout pas juger. Ne pas juger car on ignore ce que l'on aurait fait à sa place, nous autres pauvres lecteurs avachis au fond du canap', le gras sur les os, et sans une bombe qui tombe dans le jardin ou sur nos vaches bien grasses, qu'on devrait donc bientôt retrouver entre deux frites chez le bon vieux Ronald. Ne pas juger donc. Même si t'en as un peu envie quand même sur ce coup là... La seule faute aux coucheries de la Vera qui ne me l'ont pas rendue sympathique.

Somme toute, Vera Kaplan reste une histoire de vie hors normes qui mérite d'être lue sans laisser toutefois un souvenir impérissable. Et si la parole est largement dominée par l'intéressée, je retiendrais davantage les quelques trois quatre pages consacrées au regard du petit-fils, sage et recueilli. Notamment le dernier paragraphe. Conclusion imparable et redoutable de vérité.

(Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel pour cet envoi)
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