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Critique de meeva


meeva
01 décembre 2014
Une friandise.
Que vous savourez lentement, ou pas, avec délectation, avec gourmandise.


Françoise Sagan parle de sentiments, dans un court roman en trois parties.

Dans la première partie, Dominique, qui est avec Bertrand, s'éprend de Luc, l'oncle de celui-ci.
Dans la deuxième partie, Dominique et Luc passent deux semaines ensemble près de Cannes.
Dans la troisième partie, de retour à Paris, Dominique et Luc se fréquentent, puis se quittent.


Est-ce une banale histoire d'adultère, entre un « vieux » et une « jeune », en plus ?

Peut-être mais alors racontée dans une langue douce, riche et soignée :

« En sonnant, j'eus une seconde de peur, mais c'est Françoise qui vint m'ouvrir et son sourire me rassura aussitôt. Je sus, comme me l'avait dit Luc, qu'elle ne pourrait jamais être ridicule ni tenir un rôle qui ne fût pas à la mesure de son extrême bonté et de sa dignité. Elle n'avait jamais été trompée et ne le serait sans doute jamais. »


Françoise Sagan a 19 ans quand elle écrit ce livre, deux ans après « Bonjour tristesse ». Et elle parle d'amour, de passion, d'ennui, de bonheur, de beaucoup d'autres sentiments encore, avec la maturité de quelqu'un qui aurait déjà vécu plusieurs vies, avec la distance d'un être qui aurait été un observateur neutre de la vie des autres.

« Nous faisions des kilomètres en marchant, et il discutait ma passion comme une chose littéraire, ce qui me permettait de prendre du recul et d'en parler moi-même.
- Tu sais quand même bien que ça finira, disait-il. Que dans six mois ou un an, tu en plaisanteras. »

La narratrice Dominique porte un regard extérieur et dénué de jugement sur sa propre histoire.
C'est ce qui fait la force du récit de Françoise Sagan, en lui donnant une certaine légèreté et une profondeur en même temps, car cela laisse libre la réflexion du lecteur qui peut se forger sa propre opinion quant à la morale à avoir sur l'histoire racontée.


Oui, dans le fond c'est bien de cette banale histoire dont il s'agit.

« J'étais une femme qui avait aimé un homme. C'était une histoire simple ; il n'y avait pas de quoi faire des grimaces. »


En résumé, bonne bourre…
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