Lumière

Lumière est un livre brillant : si bien écrit qu'on ne le pose pas avant de l'avoir fini. Lumière est un livre qui m'a touchée de près et qu'il m'est difficile de chroniquer.
Je dis bravo et merci à Christelle Saïani. Son livre est une sublime ode à la vie, écrite par une âme sensible et courageuse qui transcende habilement la douleur et les ravages de la maladie grâce à la force vivante des mots. « — Il y a des mots pour tout Ambre, y compris pour la mort. » dit Olivier. C'est une phrase de fin gourmet de la vie que vous saurez apprécier à sa juste valeur en lisant ce livre où chaque mot est à sa place, qu'il s'agisse d'un ROV ou d'une recette savoureuse. Les nourritures sont ici à la fois terrestres et célestes.
Ne pas lire Lumière serait une grave erreur pour les amoureux d'excellence littéraire que nous sommes tous ici !

En refermant Lumière, ce roman bourré d'émotion et de vie, je reste sans voix. Ça tombe bien puisque j'ai un stylo en main pour parler de ce livre qui remue, je pense, chacun de ses lecteurs, comme cela a été le cas pour moi.

Dès le début, j'ai bien aimé les changements de point de vue puisque Christelle Saïani donne la parole à Ambre, dans son appartement, puis à Olivier sur la montagne Sainte-Victoire (tableau de Paul Cézane ci-contre et photos ci-dessus), ensuite à Léo qui pose des câbles sous-marins entre Inde et Malaisie. Mais, ce qui me frappe et m'enchante tout de suite, c'est la sensualité, l'érotisme se dégageant du texte. L'écriture est soignée, recherchée même avec, parfois, des mots que je dois chercher dans le dictionnaire.
Très vite, c'est Ambre qui impose sa présence, même si elle est désespérée. Olivier, son voisin est heureux avec Naïs et leurs deux enfants : Myriam et Tom. Hélas, la maladie ronge cet ancien fumeur qui a cessé trop tard la tabagie. le cancer est là, bien installé mais l'auteure, si elle sait admirablement détailler sa progression inexorable, n'en fait pas trop et sait illuminer Lumière d'amitié et d'amour.
Les moments délicieux de vie jalonnent le récit avec une place importante pour la cuisine et les relations profondes de confiance et d'estime. Que c'est bon de lire ces recettes et de humer les délicieuses odeurs qui se dégagent en cuisine !
J'ai apprécié que Christelle Saïani n'oublie pas Léo et fasse aussi une place décisive au père d'Olivier comme à la mètre de Ambre. Ainsi, les générations, malgré des périodes d'incompréhension, voire d'incommunicabilité, réussissent tout de même à se donner l'essentiel : l'amour indispensable dans les périodes difficiles que connaît toute vie.
Je salue aussi le sens du détail, la précision des descriptions comme celle des portraits dont l'auteure régale son lecteur. Tout cela fait de Lumière un roman agréable à lire, prenant, émouvant et que j'ai trouvé personnellement très enrichissant.
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Le roman débute avec Ambre. Elle se souvient de sa rencontre avec Léo, ingénieur en robotique sous-marine, il y a quatre mois de cela. C'était chez son ami Guillaume. Ils se sont plu immédiatement. Aujourd'hui, elle attend son retour depuis l'Inde où il est en mission pour lui dire combien elle l'aime !
Sortant de chez elle, elle croise dans l'entrée ses voisins du rez-de-chaussée, un couple et ses deux enfants équipés pour une journée sportive. Elle ne connait rien de cette famille et pourtant elle pourrait jurer qu'elle respire le bonheur et espère intérieurement leur ressembler plus tard.
Mais voilà qu'un message de Léo lui parvient : " Je ne viendrai plus. Je te demande pardon. " Incrédule, elle pense à une méprise, mais en reçoit peu de temps après un nouveau : " Je préfère arrêter. Pardon Ambre." Pour Ambre, le monde s'écroule.
Quant aux voisins, Olivier et Naïs sont ensemble depuis seize ans, ils ont deux enfants Myriam et Tom. Ils forment effectivement une famille très unie, très aimante. Olivier, souffrant d'une toux gênante, a passé divers examens et se rend chez le Dr Colombani en charge de l'unité d'oncologie thoracique, pour les résultats, accompagné de son épouse. le verdict tombe : il est atteint d'un cancer. Même si la nouvelle est traumatisante, il luttera, mais pas seul, ils lutteront !
Ambre, traumatisée par la rupture se laisse dépérir et n'est plus que l'ombre d'elle-même.
La maladie d'Olivier ne régresse pas malgré les changements de traitement. Ambre ne se doute pas une seule seconde de ce que vit celui-ci et a, au contraire un profond ressentiment à son égard et vis à vis de cette famille qui fait la fête avec ses amis (amis venus montrer tout leur soutien à Olivier.
Lors d'une rencontre fortuite, elle va l'invectiver, puis prise de remords, ira toquer à sa porte pour s'excuser et découvrira la terrible vérité mais aussi quelque chose de merveilleux !.
C'est à partir de cet instant, de cette rencontre que va commencer, pour moi, la meilleure partie du roman, la plus lumineuse.
Christelle Saïani raconte de façon sublime, sans jamais tomber dans le pathos, comment l'amour et l'amitié sont des sources de bonheur incommensurables, des aides inestimables permettant de vivre le plus sereinement possible face aux aléas de la vie.
Le titre du roman Lumière est on ne peut plus adapté pour décrire le rayonnement qui émane de tous ces gens et qui réchauffe les coeurs. Jusqu'en phase terminale, Olivier saura comprendre Ambre qui elle, de son côté accompagne merveilleusement Olivier. Ils ne sont pas seuls, car l'amour de Naïs, la tendresse des enfants et la présence réelle des vrais amis forment un véritable cocon de vie, sans oublier Samuel, le père, dont le face à face avec Olivier est aussi un moment clé du récit.
Si les thèmes principaux du roman, la maladie et la mort restent sombres, la manière dont l'autrice les a traités est particulièrement bouleversante et devient un bel hymne à la vie et à l'amour ! Une fois commencé, c'est un livre à la grande sobriété qu'on ne lâche plus !
Je ne peux qu'encourager tout un chacun à lire ce roman à la fois lucide et radieux.
Un grand merci à Christelle Saïani pour avoir su me faire partager ces instants privilégiés, d'une sensibilité extrême !

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Entre Ambre et Léo, c'est une folle histoire d'amour qui surgit en plein soleil. Deux êtres transpercés de désir, une passion ravageuse qui ne les fait plus toucher terre… Les matins bleus succèdent aux nuits interminables. On lance des plans fabuleux sur la comète. On ne peut pas croire qu'un tel bonheur puisse s'arrêter, comme çà, brutalement. C'est pourtant ce qui va arriver.
Ambre ne s'en remettra pas, et du plein soleil, elle passe aux ténèbres des incertitudes, des désillusions, du dégout de soi et des autres, du rabaissement…
C'est son voisin, Olivier, qui la sortira d'affaire. Elle le trouvait insupportable, pourtant, ce voisin tout bouffi de bonheur avec sa petite famille, ses petits amis, ses petites fêtes qui la renvoyait sèchement à ses insuffisances, sa solitude, sa maigreur, son désert affectif…
Mais Olivier est atteint d'un cancer, et il n'a plus rien d'autre à offrir que son amour, son amitié, son désintéressement, et sa résistance opiniâtre à la vie…
Un roman poignant. Un roman avec beaucoup d'humour. Un roman où l'amour et l'amitié transfigurent les visages, où malgré les malheurs et la maladie, il fait bon d'y être.
Le style est délicat et poétique. de la fine dentelle.
J'ai beaucoup aimé.

"Vis comme si tu devais mourir demain.
Apprends comme si tu devais vivre toujours."
(Gandhi)

Ambre. Ambre est amoureuse, un amour qui la consume. Elle attend fébrilement le retour de Léo. Plus que dix jours, dix petits jours, et il sera de retour de mission à l'étranger.
Olivier. Olivier aime la vie, il la croque à pleines dents, entouré de sa compagne Naïs, de ses deux enfants, Myriam et Tom et de ses fidèles amis. Il aime aussi Sainte-Victoire, d'un amour incommensurable. Sainte-Victoire, la montagne de son enfance, souvenir des moments d'insouciance et du temps passé auprès des siens.
Léo ne reviendra pas. Ambre a mal, tellement mal, son coeur est en miettes. Elle perd le goût de la vie, elle dépérit.
Olivier traîne une vilaine toux mais ne s'en inquiète pas. Et soudain le ciel s'assombrit, le couperet tombe, la maladie est là, elle attendait, sage, pernicieuse, comme tapie dans l'ombre de ce trop plein de bonheur.
Une rencontre, une amitié belle et pure, celle d'Ambre et Olivier dont les trajectoires de vie vont être irrémédiablement liées. Car dans la vie, les rencontres ne sont jamais le fruit du hasard, et c'est ce bout de chemin qu'ils vont faire ensemble que nous raconte Christelle Saïani.

Dans la première partie du roman, chacun des personnages se voit attribuer un chapitre par alternance, un chapitre tel un instantané, représentant un moment clef de leur existence. Moment de bonheur intense qui vous galvanise, moment de douleur insupportable quand la vie décide de reprendre ce qu'elle a donné. Puis l'alternance des chapitres s'efface subtilement pour laisser place à la rencontre des personnages et nous permettre d'entrer dans l'histoire.

L'écriture est sensible, à fleur de peau, elle vous caresse et l'instant d'après elle vous noue la gorge. Les mots glissent, aériens, gracieux, passé et présent s'entremêlent dans des descriptions à vous couper le souffle, notamment celles de la réserve naturelle de Sainte-Victoire qui est mise à l'honneur dans ce récit.
Au travers de ses personnages fragilisés par la vie mais ô combien courageux, Christelle Saïani explore la palette des sentiments humains et elle le fait avec beaucoup de tact et de pudeur. La rupture amoureuse, la maladie, la mort, le bonheur que l'on touche du bout des doigts et qui s'enfuit sans que l'on puisse le rattraper...

Ce roman est une magnifique leçon de vie, un carpe diem, savoir profiter de l'instant présent. Il nous montre aussi, que parfois, durant la maladie, l'on peut voir émerger une forme de clarté et de paix intérieure ; celui qui sait que le temps est compté, clarifie les choses, met cartes sur table avec ses proches, avec le vie tout simplement car finalement la seule chose qu'il désire à ce moment là c'est partir sereinement vers la lumière et c'est de cette lumière là, entre autres, dont nous parle ce roman.

Un roman à la dimension poétique très présente pour notre plus grand plaisir, dans lequel les souvenirs et la musique tiennent une place importante. Car que serions-nous sans eux ? Ce sont les souvenirs qui nous construisent jour après jour et c'est la musique qui nous permet d'y accéder pour ne pas oublier, pouvoir nous souvenir des jolies choses, des beaux moments que la vie nous a offerts.

Bien évidemment, les thèmes abordés dans ce roman sont lourds de sens et parleront à tous. Que ce soit l'impact de la maladie sur le noyau familial, son acceptation, l'accompagnement, le deuil. On ne peut malheureusement pas passer outre, seulement être capable (dans la mesure du possible) de percevoir la petite flamme, la petite étincelle de vie qui persiste même dans les moments les plus sombres, et alors il ne tient qu'à nous de la saisir.

Merci à vous Christelle Saïani de m'avoir permis de découvrir votre roman, il est de ceux qui nous font aimer la vie. Je terminerais avec un extrait de "Songbird" de la talentueuse et regrettée Eva Cassidy, dont les paroles et la mélodie ont illuminé, l'espace d'un instant, votre récit.

For you, there'll be no crying
For you, the sun will be shining
' Cause I feel that when I'm with you
' It's all right, I know it's right

And the songbirds keep singing like
they know the score
And I love you, I love you, I love you
Like never before ...

C'est un livre brillant, radieux et... une lueur dans la nuit.


Pénombre :
Ambre est chez elle, "recroquevillée en position foetale, lovée dans les bras gigantesques de son ours ébène. Les draps souillés d'auréoles sombres et mates." En plein chagrin d'amour.


Scintillement:
"- Papa, je peux m'installer près de toi?
Le petit Tom, en pyjama et doudou à la main, veut un câlin de son papa.
Olivier, qui est très malade, "à cause des soins, de la maladie et de la morphine, au point de ne plus savoir quel jour il est."


Ensemble, le papa et l'enfant vont évoquer la rencontre d'Olivier et de Naïs, la maman.
-Tu me racontes encore la première fois, où tu l'as vue?
Quémande le gamin.
- Je vais t'ennuyer avec mes souvenirs d'amoureux.
-Pas du tout, raconte moi!"


Obscurité :
Ambre déteste l'image du Bonheur que renvoit la famille d'Olivier, son voisin. La jeune femme est encore sous le choc, son unique amour l'a rejetée... par e-mail! Elle va rencontrer Olivier, par hasard...


lumières dans la nuit:
Ensemble, Ambre et Olivier vont "s'apprivoiser". Et chacun va apporter à l'autre, un peu de réconfort.
- "Mon mari me tirera l'oreille, si je ne te convainc pas d'entrer, Ambre. Viens vite!
Naïs décoche un sourire franc et complice, et anticipe la fuite de la jeune femme, devant les amis d'Olivier.


Hélas, nous savons tous que la nuit noire cache les larmes, mais aussi que le matin revient lentement, ensuite... après les ténèbres (pour ceux qui parviennent à se réveiller.)


Une personne chère ne nous quitte jamais, jamais!
Il nous suffit de fermer les yeux, afin de la revoir...
C'est un livre émouvant d'une amie Babeliote : Danael.
Merci à toi, pour ce beau texte!

« Lumière » de Christelle Saïani est une ode aux sens, un hymne à la vie. Un livre qui m'a fait à la fois pleurer et sourire. Un livre gourmand et sensuel qui m'a touchée comme rarement. Un émerveillement. Une lumière dans la morosité ambiante actuelle ou à venir.
Ce sera un roman dans lequel je saurai trouver des forces. Sans doute un jour. Dans lequel je sais déjà trouver des moments de grâce pour apprécier le moment présent. Il ne restera pas très loin de moi, à portée de main et de coeur. En cela je suis infiniment reconnaissante envers l'auteure, admirative aussi tant son talent est grand.

Je vais être franche, l'histoire telle que je pouvais la lire de façon résumée, ne me tentait guère de prime abord. Une fille Ambre, en proie à un immense chagrin d'amour au point de se faire du mal, rencontre son adorable voisin, Olivier, solaire, atteint d'un cancer. Alors qu'elle rejette la vie, lui il l'aime viscéralement sa vie, sa femme, ses enfants, ses amis, mais cette vie le quitte. Ironie du sort. La rencontre lumineuse de deux âmes cabossées qui s'apportent et s'aident. Béquille l'une de l'autre. J'imaginais bien la romance, les ficelles assez simples. Et ce fut le choc…

D'une part le talent de conteuse de Christelle Saïani fait mouche, loin de grosses ficelles, nous avons là de la dentelle, des fils de soie délicats qui se mêlent, s'entremêlent, s'entrelacent avec pudeur et fluidité, brodant une belle histoire, crédible et terriblement humaine. Tout est dévoilé, le chagrin, le deuil d'une personne aimée, la maladie, le combat contre cette maladie, son impact sur la famille, sur les enfants notamment, l'amitié, la complicité. La dignité et le rire aussi malgré tout : « Derrière les traits de la maladie, la vie avait percé, rayonnante, dans un simple sourire. Petit bijou à la délicate inflorescence sorti de terre sous une fine couche de neige ».
Oui, tout est dévoilé avec grâce et beauté de sorte que nous tournons les pages avec émotion sans jamais ressentir ennui ou indifférence. On sent que l'auteure a écrit avec tout son coeur et toute son âme et qu'elle connait personnellement son sujet pour nous l'amener avec autant de sensibilité, sens du détail, précisions des descriptions.

D'autre part, l'histoire est sertie par une écriture merveilleuse, une écriture qui convoque avec réalisme et gourmandise tous les sens. le livre parle d'un thème très délicat mais l'auteure sait nous transmettre, en filigrane, l'importance du regard, du goût, du toucher, des odeurs, des sons. Lorsque l'auteure nous parle de nourriture nous salivons, lorsqu'elle nous parle de paysage nous nous émerveillons, lorsqu'elle nous parle d'amour, nous fondons…elle éveille nos sens, nous sort de notre torpeur. Christelle Saïani est un peu magicienne. Quelques passages, en plus des citations déjà mises, pour vous convaincre de l'incroyable dimension sensorielle de ce livre :

« Dans l'orgue à parfum de ma mère, huile d'olive, tomates mûres, persil, ail, poivre concassé, sucre et une touche de coriandre. Les tomates, coupées en deux, qui s'offrent à plat sur un lit frémissant d'huile et qui, sous la langue patiente du feu, se liquéfient en petites méduses sanguines et ridées. La persillade qui sème ses fragrances fertiles. le Sud concentré dans une poêle ».

« Souvenir du pain de mie qui se délite sous nos salives mêlées, du jambon qui se fragmente lentement, de l'ananas qui éclate en bouche pendant que ma langue caresse la sienne, toutes ces flaveurs, ces textures et l'aquosité de la mâche satinée qui se disperse en perles sucrées salées… ».

« Ici, la terre est rouge, argileuse, chargée d'oxydes de fer. Elle saigne. Plus haut, renflée à sa base, la Sainte-Victoire, blanche et bleutée, étire son immense colonne vertébrale vers le ciel. Plis déjetés, failles, ravines, falaises calcaires, terre rocailleuse et aride : j'aime cette montagne comme aucun autre endroit, sa géométrie, ses lignes de force, sa lumière ».

L'amour est le soin de beauté le plus puissant nous dit Christelle Saïani. Ce livre rayonne d'amour et réchauffe les coeurs, pour nous rendre plus humains et donc plus beaux. Une lecture salvatrice. Un grand merci Madame Saïani et chapeau bas !

Avec Lumière, Christelle Saïani a écrit un livre émouvant, voire poignant, mais qui laisse toujours entrevoir, même dans les pires moments, la lumière de l'espoir.

Ce roman est lumineux comme son titre qui est très bien choisi. Il commence par une dédicace qui m'a touchée car elle a eu pour moi une résonance personnelle, ainsi que certains aspects de l'intrigue.

Tous les personnages sont intéressants et attachants. Ambre rencontre Léo, la première partie est placée sous le signe de l'amour, de la passion qui transforme, transfigure la vie. Ambre espère construire sa vie avec cet homme qui est tout pour elle. Mais Léo part pour une mission en Inde. Il va découvrir les contrastes qui caractérisent ce pays, l'ampleur de la misère…

Olivier est marié avec Naïs, il est heureux avec son épouse mais va devoir affronter une rude épreuve.
Les routes d'Ambre et d'Olivier vont se croiser pour tisser une histoire d'entraide, de solidarité, de générosité, de courage face à l'adversité.

Christelle Saïani a une belle écriture qui évoque des sujets douloureux tels que la souffrance, la jalousie, la maladie, le deuil mais aussi l'amitié, l'amour. Elle a une finesse d'analyse psychologique à laquelle je suis sensible. Elle alterne les points de vue : Ambre, Léo, Olivier. Quand une épreuve te touche, un drame, une douleur qui génère de la souffrance, ton monde s'écroule et alors la perception de la réalité peut être brouillée, la jalousie, la colère voire la haine peuvent s'insinuer momentanément dans le coeur et provoquer de vives réactions. Ainsi Ambre en veut à Olivier d'avoir l'air si heureux.

Mais les yeux finissent par se dessiller et arrivent à voir au-delà des apparences pour recréer du lien avec autrui, un lien d'amitié, d'entraide dans l'épreuve. Comme une lumière au bout du tunnel, une incitation à regarder au-delà de soi et de sa propre détresse pour permettre une rencontre déterminante…

Christelle Saïani évoque sans tabou des sujets contemporains, son écriture n'est jamais larmoyante mais permet une réflexion philosophique, presque mystique, sur la vie, la mort, à quoi souhaitons-nous utiliser notre temps, qu'est-ce qui compte pour nous, qu'est-ce qui a de l'importance, au-delà des contingences ? Comment se reconstruire après un drame ? Les destins d'Ambre, Olivier, Naïs, Léo et Alexandre, l'ami d'Olivier, vont se croiser et tandis qu'ils vont devoir faire face à ces interrogations cruciales, le lecteur ou la lectrice, moi en l'occurrence, se les pose aussi.

Les thèmes traités sont graves mais j'ai refermé ce livre avec une sensation d'espoir gravée dans le coeur, de joie, une vive émotion, comme une petite lumière qui perdure, qui empêche la tristesse, l'effondrement et donne encore, ou à nouveau, envie de croire en l'être humain, en la bonté, au bien, qui ne fait pas de bruit, et à trop tendance à passer inaperçu car, malheureusement, on se focalise plus souvent sur ce que l'humain fait collectivement de négatif. Et pourtant, les petits ruisseaux font les grandes rivières et chaque acte individuel compte.

En tout cas, je suis très heureuse d'avoir croisé la route de Christelle Saïani et de ses personnages, grâce à Babelio. J'ai lu sur la quatrième de couverture que ses droits d'auteur seront reversés à la Croix-Rouge.

Je viens de revivre une plongée dans mon ancien milieu professionnel, et j'ai retrouvé le regard terrible des patients et de leurs proches à l'annonce du verdict.
L'infirmière assiste parfois, de rendez-vous en rendez-vous, à la descente aux enfers quand pourtant, envers et contre tout, l'amour et l'amitié peuvent la muer en espace-temps où irradie la Lumière. C'est un long cheminement dans une forêt d'abord obscure et hostile puis enveloppante et apaisante, où l'espoir de rémission se cogne parfois à l'échec thérapeutique.

De l'autre côté du miroir, loin des bruits de chariots et d'odeurs bétadinées, bien au chaud dans le foyer, les larmes sèchent sur les mouchoirs des amis tandis que les amours donnent le change pour que perdure la vie, faisant la nique au rongeur impénitent qui grignote jour après jour les cellules vitales et vole le souffle au héros de l'histoire. le lecteur est invité à partager cette intimité avec pudeur. C'est sur la pointe des pieds qu'il assiste aux repas colorés réunissant parfois des enfants sages et des adultes espiègles… et à la vie qui chante avant de chuchoter.

J'ai refermé mon livre comme une main sur celle d'un mourant, avec humilité, douceur et émotion, et l'impression d'une transmission par delà le mystère.

L'auteure manie la métaphore
… avec brio, et ça, j'adore !
Lien : https://motsdiresanshaine.bl..

Cela a été comme une évidence entre eux. Ambre et Léo, un coup de foudre, une histoire d'amour qui aurait pu s'écrire sur des pages entières. Aussi, lorsque la jeune femme croise ses voisins du rez-de-chaussée, une famille qui respire le bonheur, elle s'imagine pouvoir donner la même image avec Léo... Mais alors qu'il est parti pour une mission en Inde, elle reçoit un message de sa part lui annonçant abruptement qu'il ne viendra plus et qu'il préfère arrêter. le choc et le vertige des mots anéantissent la jeune femme qui perd pied soudainement, se replie complètement. le bonheur, les sourires, les rires, la vie... tout la heurte, la blesse. Surtout ceux des voisins... Ne se doutant pas un seul instant qu'un mal insidieux et pervers s'invite bientôt au coeur de cette famille...

S'il est une rencontre qu'Ambre n'oubliera jamais, c'est bien celle avec Olivier, son voisin du rez-de-chaussée, au contact de qui elle retrouvera le goût de la vie, ces parfums suaves, enivrants, puissants mais aussi amers. Ce roman, empreint d'amour, de belles et fortes amitiés, de drames mais aussi d'espoir, fait montre d'une grande richesse et d'une profonde humanité. Poignants, intenses, sincères, les personnages rayonnent malgré les malheurs qui s'abattent sur eux. Sans être larmoyante, Christelle Saïani nous offre un roman lumineux, délicat et très émouvant. La plume, d'une extrême sensibilité, nous émeut, nous étreint, nous emporte...
S'il est une rencontre que je n'oublierai pas, c'est bien celle avec Christelle Saïani que je remercie sincèrement de m'avoir proposé son roman...