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Critique de paulotlet


C'est dans la foulée de ma lecture de l'ouvrage de Tom Reiss, L'Orientaliste, que j'ai lu Ali et Nino, le chef d'oeuvre de Kurban Said, alias Lev Nussimbaum. Ali et Nino, c'est le roman de l'Azerbaïdjan, pays d'une insolente richesse grâce au pétrole, coincé entre l'empire russe et la Perse.

Ali Kahn est déchiré entre sa passion pour l'Orient et ses traditions et un intérêt pour l'Europe et la modernité. Sa relation avec Nino, jeune princesse Géorgienne symbolise la rencontre des deux mondes. Si Ali se montre ouvert et tolérant, il voit disparaître avec une profonde tristesse un Azerbaïdjan ancré dans une culture ancestrale.

Ali et Nino est un roman nostalgique, Lev Nussimbaum, un juif de Bakou qui avait dû s'exiler au moment de la Révolution d'Octobre, se glisse dans la peau d'un musulman pour évoquer la fin d'un monde. le Bakou d'avant la Grande Guerre est présenté comme une société multiethnique assez harmonieuse ou cohabitent les coutumes des hommes du désert et le souci du progrès économique.

On est frappé par la résonance que prend l'ouvrage au regard des vicissitudes de la vie de Nussimbaum. Il y a dans Ali et Nino une espèce de fatalisme terrible, le constat de l'impossibilité pour l'Azerbaïdjan de trouver sa voie, de conserver sa culture entre ses voisins si puissants.

Le livre est attachant, malgré une écriture marquée par son époque (il s'agit d'un roman écrit en 1937) et une certaine emphase lorsqu'il s'agit de décrire l'Orient. Les personnages sont des archétypes, représentant les forces vives de la société tout en présentant une certaine complexité psychologique. L'intrigue est complexe et plutôt subtile.
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