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sur 428 notes
Fumeuse compulsive, sportive du « dimanche soir », Alix de Saint-André se fait entraîner sur le Camino par sa cousine et presque malgré elle un beau jour de juillet 2003. Alors, en escaladant les Pyrénées, elle est d'emblée confrontée à ses limites physiques, à la douleur, mais surtout aux doutes quant au simple fait de tenir jusqu'à Roncevaux.

Deux choses lui permettront de ne pas abandonner : sa foi et la rencontre de pèlerins originaux et touchants. Effectivement, Alix prie beaucoup sur le chemin et elle n'a pas honte de le dire : « Dieu, qu'il existe ou pas, restait la question centrale de mon existence. La seule qui m'intéresse vraiment, et le personnage principal qui m'attendait sur la route, si j'acceptais trois minutes d'être honnête avec moi-même. »

Pour une ex-journaliste hédoniste qui est tout sauf une grenouille de bénitier, il fallait oser et l'écrivain l'a fait avec humour et délicatesse ce qui ôte tout prosélytisme à ses propos. Chapeau !

C'est avec beaucoup de tendresse et d'empathie qu'elle narre ses rencontres sur le chemin. Affublés d'un sobriquet ou simplement désignés par leur prénom, des dizaines de pèlerins ont ainsi droit à leur portrait aigre-doux, mais toujours empreint de respect.

Il faut dire qu'avec sa maîtrise quasi parfaite de l'espagnol et de l'anglais, Alix est capable de communiquer sans a priori avec les cultures les plus variées, ce qui lui offre un potentiel de tête-à-tête infini.

Son récit n'est donc pas une description disciplinée et structurée de chaque étape, mais plutôt une série d'impressions récoltées sans a priori : un régal de sincérité et d'authenticité qui sonne juste.

J'ignore ce que j'aurai retenu de ce livre dans une semaine, mais tout ce que je sais c'est que l'écriture de cette fille de Saumur m'aura fait passer un sacré bon moment en sa compagnie ! Muchas gracias Alix.
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Je l'ai lu d'une traite tant j'ai aimé ce qu'Alix de Saint-André nous fait partager ! Un rythme effréné plus que les 4 pages à l'heure !


Ce n'est pas un chemin vide, ni triste, bien au contraire et c'est une vision moderne du pèlerinage !

Elle réussie à nous faire rire et nous entraîne aussi sur des chemins plus intérieurs et tristes.

De plus comme elle a fait le chemin plusieurs fois, ses pèlerinages successifs lui apportent à chaque fois de nouvelles rencontres, de nouveaux défis personnels et même de la sagesse !

Et puis j'ai aimé que ce soit le chemin et non le but qui finalement soit l'essentiel !

Un peu comme la quête du bonheur dont on dit qu'il est le chemin lui même et non un but.

"Arriver n'était pas le but : c'était une illusion. Je n'en avais tiré aucune leçon de sagesse :
de vifs souvenirs et des pans entiers d'oubli"

Page 116, réflexion d'Alix de Saint-André avant de reprendre le chemin avec Raquel un sacré petit bout de femme avec les défauts de ses qualités ;-) et de se mettre enfin à l'écriture concernant le chemin !

Toutes ces rencontres je les ai aimées avec comme Alix quelques sentiments plus tendres pour certains, des connivences se créent sur le chemin.

Raquel bien sur, mais aussi Pascal et son âne Pompom et les 7 maris d'Alix : Paco, Carlos, Rodrigo, Juan, David, Santo et Chris !

Le chemin est vraiment fait de ses pèlerins et ses pèlerins font le chemin !


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Voici un livre parfait pour l'été, qu'il fasse trop chaud pour marcher, ou que la pluie vous contraigne à de longues heures (délicieuses !) de lecture. Je connaissais Alix de Saint-André comme chroniqueuse pour Elle et dans une émission de télévision, il y a une éternité, puis comme auteur de L'ange et le réservoir du liquide à freins, polar sympa mais pas inoubliable. J'avoue que son dernier livre ne m'attirait pas plus que ça, comme l'idée d'accomplir un pèlerinage n'est pas ce qui me tente le plus en guise de vacances. Je ne pensais même pas que l'on puisse faire ce chemin sans motif religieux. Dans ce cas, j'imaginais un truc de journaliste, je marche deux matinées sur le chemin de Saint-Jacques, je discute avec quelques pèlerins, je m'arrête dans un refuge et hop, je ponds un témoignage.
Cela ne s'est pas du tout passé comme ça ! Alix de Saint-André a marché trois fois vers Compostelle, la première fois sans préparation aucune, du pied des Pyrénées au but ultime, plus de cinq cent kilomètres tout de même… Moi, ça me laisse rêveuse… Elle raconte cela avec tellement de simplicité, d'humour, que tout à coup ce périple semble faisable. Ce qui fait le charme du livre, ce sont les multiples rencontres faites sur le chemin, elle qui voulait en profiter pour méditer, penser en marchant, et se retrouve en train de cheminer avec Raquel, une bavarde impénitente qui s'arrête à tout moment et peine à finir les étapes. Raquel sera d'ailleurs la cause de son deuxième pèlerinage. La troisième fois, ce sont sept hommes de tous âges et horizons, qui seront pendant un temps ses compagnons de route. Car même le marcheur qui part seul se retrouve accompagné, comme celui qui part en groupe peut être seul la plupart du temps, selon son rythme de marche.
Les chaussures, les ampoules, le remplissage du sac à dos, la variété des refuges, le rituel de la lessive, les bons repas, les cigarettes, la météo, tout est intéressant et amusant sous la plume d'Alix, avec quelques moments plus douloureux, lorsque la « vraie » vie la rattrape au détour de coups de fils passés chaque soir. Et puis on sourit de nouveau et on éprouve de la tendresse pour l'âne Pompon, compagnon de quelques étapes ou pour Margarito, chat "raté". Une jolie façon de parcourir ce chemin mythique, où l'humain tient plus de place que le paysage, et au final, une découverte très agréable.
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Saint-Jacques de Compostelle.

Alix de Saint-André a fait trois fois le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Ce livre regroupe ses souvenirs.

Le pèlerinage de Compostelle me fascine. Qu'est-ce qui fait tenir tous ces pèlerins sur parfois plusieurs milliers de kilomètres ? La foi bien sûr, mais les raisons peuvent être multiples.

L'auteure a fait plusieurs fois ce pèlerinage, bien qu'elle se définisse comme "sportive du dimanche soir". Nous la suivons durant ces trois pèlerinages qu'elle raconte avec humour. Elle s'attarde particulièrement sur ses rencontres et donne un surnom à ceux qu'elle croise.

J'ai adoré. L'auteure sait rendre vivant son témoignage. de plus, on sent la sympathie qu'elle a eu pour ses compagnons de voyage. Si le premier pèlerinage reste relativement sobre, son deuxième et surtout troisième pèlerinage montre son bonheur à parcourir le chemin.

En bref, un excellent témoignage sur le pèlerinage de Compostelle. A lire en complément de l'aussi excellent "Immortelle randonnée" de Jean-Christophe Rufin.
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Que cette lecture fut laborieuse, on a l'impression d'un empilement de fait, car l'auteur a fait trois fois le chemin pour Compostelle donc on a les trois chemins racontés comme si une fois et un chemin ne suffisait pas pour faire un livre.

Le seul moment ou le livre prend un peu d'ampleur c'est lorsque l'auteur rencontre un pèlerin avec son âne Ponpon, c'est dire si le récit est vide et creux. Et après cette partie là elle nous raconte enfin ses rencontres et sa vie avec les autres pèlerins il faut dont attendre plus de la moitié du livre pour que celui-ci prenne un peu plus d'ampleur.

J'avais adoré Wild et ce récit la ne lui arrive pas à la cheville, une vraie déception.
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Un petit ouvrage qui ne paie pas de mine mais très plaisant et plus profond qu'il n'y parait.
Alix de Saint-André raconte dans le détail ses trois pélerinages à Saint-Jacques de Compostelle. J'ai été plus intéressée par le dernier, celui qu'elle effectue à partir de chez elle, c'est à dire près de Saumur.
Son style est simple, efficace, elle n'est pas dénuée d'humour et d'autodérision. Elle insiste sur le fait qu'un pélerinage est avant tout un effort physique où le corps souffre et ensuite, suivant les personnes, cela peut-être aussi une réflexion spirituelle. Elle ne fait aucun prosélytisme, elle parle davantage du bonheur de marcher, des rencontres agréables, des paysages magnifiques que de la recherche de Dieu.
Elle donne des conseils sur le poids du sac à dos : les choses à emporter, les refuges, la nourriture, le soin à apporter aux pieds, les vêtements à prendre.... Avec beaucoup d'humour.
A lire si on a l'intention de faire soi-même le chemin de saint Jacques de Compostelle, mais si ce n'est pas le cas, on passe quand même un très bon moment.
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J'ai tout récemment lu Immortelle randonnée de Jean-Christophe Rufin, et j'ai la chance d'avoir un ami attentif qui a entendu l'importance de ce texte pour moi. Il m'a offert le livre d'Alix de Saint-André et je suis repartie en lecture sur les chemins de Compostelle, à la suite de cette autrice et de ses trois pèlerinages jusqu'au tombeau de l'apôtre. « Je n'avais rien préparé. Aucun entraînement. Ni sportif ni géographique. Aucune inquiétude non plus : le chemin était fléché et il y avait plein de monde. Je n'aurais qu'à suivre les autres. À mon rythme. Ce n'était pas bien compliqué. Fatigant, peut-être ; dur, mais pas difficile. » (p. 143 &14) Dès les premières pages le ton est donné, désopilant et piquant, surtout envers l'autrice elle-même. Je compatis devant sa capacité sans cesse renouvelée à se perdre, car je partage la même tare, ce qui augure de grands moments de désespoir quand je prendrai à mon tour le chemin... « le chemin n'est pas un cloître, et si l'on se perd dans ses pensées, on se perd tout court. » (p. 164) Pour autant, l'autrice vante les vertus de l'égarement, car à se perdre, on peut parfois trouver bien plus que ce que l'on cherchait.

Pour mieux endurer la difficulté des étapes, Alix de Saint-André égrène mentalement des Ave Maria. Cette prière répétitive rythme son pas et libère son esprit. Elle marche avec Raquel, une compagne aussi volubile et expansive qu'agaçante. « Parler fait accélérer Raquel, alors que moi, ça m'essouffle ! » (p. 59) Pauvre Alix, elle qui voulait avancer en silence et dans la solitude pour prendre le temps de réfléchir, c'est raté ! Là encore, l'autrice se montre gentiment acerbe envers ses camarades de chemin, mais surtout envers elle-même. « Quand on a fumé au moins trois bureaux de tabac, arrêter flanque le vertige. » (p. 71) Et voilà que les drames du monde et de son entourage rattrapent Alix. La longue marche s'alourdit, se fait moins désinvolte. « Je garde juste l'impression d'une période d'orage, de colère et de chagrin, où je me perdis souvent, même en marchant tout droit sur la route. » (p. 104) Au terme de son premier pèlerinage, Alix de Saint-André le sait, elle devra reprendre le chemin pour s'alléger l'âme et vivre différemment l'expérience de Compostelle. « Nous sommes tous des pèlerins redoublants. L'essence du pèlerin est de redoubler. On a laissé quelque chose en chemin, on veut aller le chercher. Quoi ? Ce n'est pas très clair, mais c'est impérieux. » (p. 134)

Évidemment, impossible d'échapper aux paragraphes sur la crédentiale, les ampoules, les refuges ou les rencontres. « le chemin est comme la Légion étrangère, on a le droit d'y garder son passé pour soi. » (p. 33) Alix marche avec Pascal et l'âne Pompon, puis avec ses « sept maris » de pèlerinage. Sur le chemin, les interactions semblent plus fortes, plus vraies. J'espère en vivre de telles. le triple récit d'Alix de Saint-André alimente mon désir de chausser mes godillots et de prendre mon bâton de marche. Je lui reproche un léger ton bobo qui est complètement absent du texte de Jean-Christophe Rufin, très humble. Mais je chipote, ce livre m'a émue et j'en retiens une belle phrase, comme une promesse que je me fais. « Plus on marche, plus on se tait en soi-même. » (p. 214)
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Voilà un récit qui donne envie de marcher et c'est encourageant parce que cela n'était pas gagné pour Alix de Saint-André. Il faut dire que la marche dont il est question dans "En avant, route !" n'est pas une simple promenade mais le chemin de Saint-Jacques de Compostelle soit plusieurs centaines de kilomètres.
La clopeuse non sportive s'en est pourtant donné à coeur joie à trois reprises sur divers parcours. Comme quoi les motivations peuvent être différentes pour ce challenge, elles ne sont pas seulement religieuses ou sportives, elles laissent une grande place aux rencontres humaines.
Au départ elle n'a pas l'intention d'écrire un livre mais finalement elle a bien fait car cela lui permet de parler d'elle et des autres car la route est propice aux réflexions.
Dans le chapitre "tombées comme des pierres" par exemple, elle évoque le décès de ses amies, Nita Rousseau et Isabelle ainsi que celui de Marie Trintignant. Et si elle aime son indépendance, elle fait des bouts de chemin avec des compères comme Pascal et son âne Pompon au rythme des tampons sur la crédentiale, le laissez-passer des pèlerins.
C'est mieux qu'un guide parce qu'elle parle aussi de ses préparatifs et des accès aux nombreux hébergements qui jalonnent les chemins français et espagnols de Saint-Jacques de Compostelle.
Le récit s'arrête un peu brutalement car on reste sur le chemin, comme si le retour était impossible ou pas souhaitable... car Alix de Saint-André sait nous convaincre, souvent avec humour, que l'expérience est inoubliable.


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Comme le fera Jean-Christophe Rufin quelques années , Alix de Saint André, selon elle piètre marcheuse, et surtout fumeuse invétérée prend la route de St Jacques, à trois reprises, sur 3 routes différentes, et un seul but : St Jacques de Compostelle puis Finisterre, point final du chemin, où traditionnellement, le pèlerin abandonne son vêtement.
Des 3 parcours, le second sera le plus court, car partant de la Corogne en Espagne ; le premier, partant de St Jean Pied de port, sera sans doute pour l'auteur le plus symbolique car le premier ; le troisième, ″parce que c'est une caractéristique profonde du chemin de Compostelle que tout le monde y retourne‶, sera le plus traditionnel, car partant de chez soi, en l'occurrence en pays de Loire.

‶Nous ne voyageons pas avec Dieu ; Dieu habite dans le coin ; on va le voir, ou pas, si l'on veut, si on l'y croit-et mieux encore : si on n'y croit pas. ‶

Evidemment, faire St Jacques, c'est marcher, avant tout ; des étapes d'une vingtaine de kilomètres chacune. Ce sont des villes, des villages, des forêts que l'on traverse, des montagnes que l'on gravit.
Mais faire St Jacques, c'est accomplir un travail sur soi ; c'est l'apprentissage du partage, de l'entraide ; ce sont des rencontres d'une journée ou de quelques étapes ; c'est la vie en commun, la promiscuité ; c'est un certain retour à la rusticité ; c'est l'apprentissage de la souffrance, des petits et grands bobos. C'est remettre chaque matin le pied à l'étrier, avancer, prier, réfléchir, se purifier, de délester de ce qui encombre le quotidien, prendre le temps de vivre, de respirer, d'apprécier l'accueil des hôtes, accepter un sourire, un café, un en-cas.

J'ai passé d'excellents moments à la lecture de ce retour d'expérience. J'en ai apprécié la qualité littéraire, la précision des descriptions, la place que laisse l'auteur à tout ce qui l'entoure.
Humainement, ses pèlerinages ont été émaillée de nombreuses rencontres dont l'évocation fait chaud au coeur. Je pense par exemple à cet homme pour compenser un handicap marchait avec un âne, personnage à lui tout seul.
J'ai beaucoup aimé le regard décalé, et plein d'ironie que l'auteur porte à elle-même et à sa démarche. J'ai beaucoup souri, et même franchement ri parfois.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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N'attendez pas un récit traditionnel du fameux pèlerinage de Compostelle ! Même si la dimension spirituelle est bien présente, l'expérience d'Alix de Saint André est davantage tournée vers l'humain et ses petits travers, le charme du quotidien, les mésaventures diverses (chercher son chemin, se retrouver dans un dortoir au milieu des ronfleurs et des chaussettes odorantes, rencontrer des bavards ou des casse-pieds...). L'auteur nous livre avec une incroyable générosité les portraits des marcheurs qu'elle a côtoyés pendant son parcours. Elle revient aussi avec émotion sur ses souvenirs et sa vie, les amis qu'elle a perdus, sa famille... En avant, route ! Sur les chemins de la vie avec humour et émotion. Un excellent livre qui vous redonne du baume au coeur !!
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