La vie secrète des couleurs

Kassia St Clair est tombée amoureuse des couleurs et a cherché une façon de faire de sa passion un travail. C'est ainsi qu'est né le livre La vie secrète des couleurs.

"J'ai essayé, pour les 75 nuances qui m'ont le plus intriguée, de faire quelque chose entre la biographie condensée et le portrait de caractère."
L'auteure nous embarque ainsi dans une histoire des couleurs, s'arrêtant sur les couleurs principales et à chaque fois leurs déclinaisons. Comment obtenir le blanc, quelle est sa symbolique ? à quoi est-il associé ? sur quels objets, en dehors de l'art, le retrouve-t-on ? Elle répond à toutes ses questions avant de nous embarquer dans d'autres histoires (séduisantes, surprenantes, intrigantes) concernant le céruse, l'ivoire, le blanc de chaux.
Au delà d'une histoire des couleurs, le livre fourmille d'anecdotes liées aux artistes et à leurs créations et montre que la couleur bien loin de se cantonner au monde artistique, irrigue la mode, la politique, la guerre.
Si vous êtes sensible à la couleur, alors vous allez plonger avec bonheur dans cette histoire des couleurs !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..

Tout d'abord, merci à Babelio et aux éditions Chêne pour cet ouvrage obtenu dans le cadre d'une Masse Critique.

Avez-vous déjà imaginé un monde sans couleurs. Un monde monochrome où seulement le blanc et le noir dominent. Un monde dichotomique. Brrrrr, horreur, malheur. Si ce genre de monde existe dans l'esprit de certains, soyez rassurés. La vie secrète des couleurs ne mange pas de ce pain là. Bien que chaque couleur a sa part sombre comme chaque humain a sa propre personnalité. La dominante jaune impériale ne contestera pas, loin de là.

La vie des couleurs est un splendide nuancier sous forme de livre où les teintes, les nuances, les éclats de chaque dominante se livrent sous vos yeux ébahis. Serez-vous peut-être tentés de plonger chaudement dans le safran, le roux, l'ambre ou le minium ? A moins que vous ne soyez du genre froid, alors céladon, vert Kelly, absinthe vous tentent les bras.

Chaque couleur nous parle, chaque teinte et décrite depuis son origine, sa découverte, son évolution et ses changements. Que cela soit sombre, par les révolutions et les guerres. Que cela soit clair, par les découvertes et partages socio-culturels. de truculentes anecdotes, des fragments d'artistes qui feront varier vos humeurs selon la couleur. Mais aussi des explications sur le spectre des couleurs. Armez-vous de votre plus belle palette, elle va se teinter naturellement à travers l'histoire.

Un livre, un beau livre, un très beau livre même et qui trouvera absolument sa place chez les amoureux des arts, des étudiants en histoire de l'art, des coloristes et autres esthètes colorés. Après tout, rêve ta vie en couleurs, c'est le secret du bonheur a dit Peter Pan.

Je n'ai qu'une chose à dire. Je suis Klein de toi même si je préfère nager dans un océan d'ambre et me mélanger à ses légendes.

La vie secrète des couleurs, ou des 75 nuances retenues ici, flirte avec la biographie condensée et le portrait de caractère. Certaines sont des couleurs d'artistes, d'autres sont utilisées en teinturerie, certaines s'apparentent presque davantage à des idées ou à des créations socioculturelles. Certaines nous enchantent, d'autres un peu moins, aucune ne vous laisse indifférent. David Hockney pense, quant à lui, qu'il n'y a pas de couleurs rebutantes.
Cet ouvrage a tout pour satisfaire votre curiosité.
Vos préjugés seront bousculés. Vous aimez le rose et pensez que c'est pour les filles et que le bleu c'est pour les garçons. Eh bien, il y a à peine quelques générations, la situation était différente. Selon le New York Times en 1893, « il faut toujours mettre du rose à un garçon et du bleu à une fille ». Car l'avenir des garçons est bien plus rose que celui des filles, dont le bleu ‘layette' exprime déjà les fades perspectives de la vie d'une femme en ce monde. « le rose est plus affirmé, plus décidé, tandis que le bleu est plus délicat, plus raffiné », selon une autre publication datant de 1918. Et l'auteur rajoute qu'au Moyen Age déjà, « le rose était réservé aux hommes, car considéré comme une nuance de rouge clair, couleur associée à l'agressivité et la virilité ».

Pour rester dans les symboles, Kassia St Clair invoque le Jaune Impérial, comme illustration du privilège, car réservé exclusivement aux puissants de la Cité Interdite.
L'orange (que Kandisky traduit comme un rouge humanisé par le jaune) est signe de confiance, d'urgence, d'action, de vitalité et de modernité. Pas étonnant alors, que cette couleur soit utilisée par maintes sociétés commerciales, voulant rivaliser de dynamisme et recherchant la visibilité.
La couleur comme vecteur de communication professionnelle bien sûr, mais aussi religieuse ou politique. On pensera tout naturellement aux révolutions ‘colorées' récents.
On sait que les recherches scientifiques peuvent quelquefois aboutir à des résultats fortuits et surprenants. Telle la découverte de la couleur mauve dans l'étude de la malaria.
Quant au Jaune Indien, il possède une belle luminosité, mais son histoire est obscure, déplore l'auteure. Utilisé par de nombreux peintres du Rajasthan et du Pahari aux XVII et XVIII siècles, personne ne sait d'où vient ce pigment. Il fait partie des nombreux produits rendus disponibles par le développement du commerce de l'Empire Britannique avec le sous-continent Indien. S'en suit une chronique renseignée, qui nous fait traverser les mers et les époques.
La couleur, comme marqueur social ? Goethe, en 1810, aurait déclaré que » les nations sauvages, les gens sans éducation et les enfants ont une grande prédilection pour les couleurs vives »…
Cet ouvrage est une moisson d'informations de toutes natures, de références, de citations. Doté d'une bibliographie très généreuse, très détaillée, vous le parcourrez comme un livre d'Histoire et d'histoires.
Merci à Babelio et aux Editions du Chêne pour cette merveilleuse épopée à travers les siècles, les mers, les cultures.

Un magnifique ouvrage qui saura ravir vos pupilles et titiller votre curiosité.
L’auteur nous emmène à travers l’histoire de 75 nuances. Elle nous parle de leur apparition dans l’art, de leur méthode de création et leur nocivité parfois, mais aussi de leur influence dans la mode, l’importance économique que pouvait engendrer certains pigments . Vous passez de l’histoire de l’art à celle de la mode, en passant par celle des civilisations. C’est un voyage plutôt complet et pourtant tellement facile d’accès. Au lieu d’être scolaire, l’auteur arrive à nous envoûter et nous donner envie d’en découvrir toujours plus.
Dans toutes ces nuances, je retiens particulièrement le rose Baker-Miller dont l’histoire m’a tellement intriguée que je n’ai pu m’empêcher de faire des recherches supplémentaires (grâce notamment à une bibliographie large à la fin du livre). La puissance des couleurs prend tout son sens ,je trouve, avec cette nuance et son influence sur le métabolisme humain.
En résumé, un livre ultra intéressant et sublimement fait.
Lien : https://flolie.home.blog/201..

Catalogue de l'histoire de la fabrication, utilisation et symbolique des couleurs. Les chapitres peuvent être lus séparément. Plaisant mais ne casse pas trois pattes à un canard 🦆 C'est un livre idéal à placer dans une chambre d'hôte par exemple ou dans un lieu de passage.