AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B003Y3JIOY
Presses de la Cité (30/11/-1)
3.5/5   5 notes
Résumé :
506 pages.
Que lire après Les volontairesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Saint-Loup (1908-1990) était un national-socialiste convaincu qui fut rédacteur en chef de la Gerbe et d'autres journaux collabos. Créateur du Combattant Européen, il suivit la Légion des Volontaires Français partie combattre aux côtés des nazis sur le front de l'Est.

Puisant dans ses souvenirs, il raconte, dans ce roman historique, les tribulations de la LVF contre les partisans. En bons Gaulois, les Français apparaissent courageux, roublards, séducteurs et indisciplinés, marchant sur les traces de la Grande Armée de Napoléon pour sauver l'Europe Blanche de la décadence, obsession qui tourne toujours dans la tête de plein de Gaulois. Ces "volontaires", aux motivations différentes, mènent chacun une guerre selon leur goût du risque ou leurs convictions, et aucune femme ne leur résiste.

Quelques épisodes sont intéressants et me font donner au livre deux étoiles, mais l'ensemble s'essouffle et finit par lasser. On oubliera donc Saint-Loup dont l'écriture ne permet pas d'imaginer qu'il manqua de peu le Goncourt 1953. On préférera le Soldat Oublié, de Guy Sajer, un "Malgré-nous" qui servit dans la Grossdeutschland durant l'opération Barbarossa. Ce dernier vous transportera bien au-delà de cet ouvrage de propagande, dans un lieu où tous les combattants, de quelque bord qu'ils soient, éprouvent le dégoût de la guerre et la peur de mourir. Oubliez donc ces Volontaires trop polis pour être honnêtes pour leur préférer le second livre que je viens de vous recommander.
Commenter  J’apprécie          60
Août 1941 : un ancien de la guerre d'Espagne, côté Républicains, un engagé volontaire de la campagne 39, un aristocrate réserviste de la guerre de 14, un forain « motard de la mort », un diplômé de Normale Sup, un militaire de carrière qui a fait 14/18, la guerre d'Espagne dans la brigade Durutti et celle de 40 dans les corps-francs et un tas d'autres passent une sorte de conseil de révision devant le médecin-capitaine Fleury, toubib breton ayant abandonné femme, enfants et clientèle pour s'engager comme eux dans la Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme. Tous vont bientôt aller combattre l'armée rouge aux côtés des soldats de la Wehrmacht sur le terrible front de l'Est. Ils vont connaître le froid, la faim et la mort dans une guerre de partisans sans merci. Et pour les peu nombreux rescapés de cet enfer, ce sera l'exil ou le poteau d'exécution…
« Les volontaires » est un ouvrage historique mené comme un reportage sur un volet de l'Histoire de France assez peu abordé. Les combats de volontaires français qui, à l'appel de divers partis de la collaboration, se lancèrent sur les traces de Napoléon pour une nouvelle campagne de Russie qui se solda par une retraite aussi terrible sinon pire que la première. Ils se battirent courageusement dos à la Bérésina et furent même les derniers pour protéger la retraite de l'armée allemande. Les passionnés d'histoire militaire découvriront que ces hommes se battirent à un contre dix, sans appui d'artillerie, avec parfois l'aide de deux chars Tigres allemands, la plupart du temps face à une centaine de blindés soviétiques souvent d'origine US. le lecteur retrouvera des personnages emblématiques et récurrents des autres ouvrages de l'auteur comme le Fauconnier, Brasillach et Bassompierre. L'histoire la plus étonnante reste celle du chirurgien Delouis qui, capturé par les partisans rouges, n'est pas exécuté. Il soigne les blessés russes avec autant de bienveillance que les blessés français, a une aventure avec Genia, une belle Russe, commissaire politique. Et le plus incroyable, c'est qu'il réussit à s'évader, à repasser les lignes et à rejoindre un poste français ! Ce récit basé sur des témoignages de survivants est très bien écrit, très vivant et illustré de nombreux croquis de batailles. Intéressant à titre de document bien sûr.
Lien : http://www.bernardviallet.fr
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Silence absolu. Une brume légère traîne sur les platanes de l'avenue de Paris. Du parc du château, déborde une odeur de pièces d'eaux mortes et de feuilles déjà touchées par l'automne. Des ordres brefs sont donnés par des voix qui n'osent en élever le ton, comme si toute imprudence risquait de renverser les piliers de la nuit, ces lourds platanes de l'avenue qui paraissent soutenir un ciel où, déjà, pâlissent les étoiles. Un chien, quelque part, hurle à la mort.
Des silhouettes sanglées dans des uniformes dont le noir accuse la fuite de la nuit se détachent des façades. Sur toute l'étendue de l'avenue des Etats-Généraux : fenêtres mortes, façades mortes. Les rideaux de fer pèsent sur les vitrines avec la rigueur de paupières fatiguées.
Commenter  J’apprécie          110
Elle a posé la main sur son bras. Les yeux couleur de la fleur du lin se mouillent et le contemplent. Les cheveux dorés flottent sur les épaules. Elle apparaît plus belle, encore, avec cette peine qui lui donne un air sauvage et dur.
- Adieu, je te serai fidèle longtemps !
Il pense : " C'est combien "longtemps" pour une fille russe ? "
Et, d'ailleurs, elle ne lui doit rien. Elle le contemple avec le regret de ce qui n'a pas été, et qui perce dans le ton de sa voix comme un reproche.
Un dernier baiser qui est, aussi, un premier baiser d'amants.
Des insectes prennent possession du crépuscule en psalmodiant. Le ciel se forge une armure de cuivre rouge dont il ne reste bientôt qu'une lame articulée sur l'horizon de l'ouest. Premières étoiles. Premières fusées russes.
Noutchia n'est plus qu'une mince silhouette perdue dans les lointains, sous les frondaisons vertes et noires.
Commenter  J’apprécie          95
Dès leur arrivée en Russie, les gars du 1er bataillon n'avaient pas manqué de noter le respect quasi religieux des paysans illettrés pour le papier couvert de signes d'imprimerie, cachets, signatures. Dès qu'un Russe recevait une feuille de carnet, il la rangeait avec respect dans le coffre où reposent les objets les plus précieux de l'isba. Avec l'arrive de l'administration paperassière des Allemands, ils se voyaient donc comblés, les autorités d'occupation secrétant comme une fonction naturelle les attestations les plus variées et y faisant honneur. Tout rapport entre elles et les paysans russes se traduisait aussitôt par un "Boumachka" - un certificat écrit. Ivan acceptait donc avec l'humilité correspondante - Voïna ! Nitchevo ! - toute réquisition de personnel, animaux, vivres, productrice de "Boumachka", mais protestait avec force contre n'importe quel autre procédé considéré par lui comme arbitraire. Beaucoup de légionnaires exploitaient depuis longtemps cette religion du "Boumachka". Ils se présentaient dans les villages porteurs d'un carnet à souche, dont chaque feuille s'ornait d'un cachet obtenu par décalque d'une monnaie polonaise. L'aigle du zloty polonais ne ressemblait guère à "l'oiseau" de la Wehrmacht. Mais les paysans n'y regardaient pas de si près ! Un aigle en valant un autre, ils classaient soigneusement ces "Boumachki" en attendant l'occasion de les présenter à la Kommandantur de Borissov pour se faire rembourser le miel, le tabac, les oies ou les cochons réquisitionnés.
Furieux et imperméable à toute forme d'humour, le feldkommandant joignait au rapport quelques exemplaires de ces "Boumachki". Un légionnaire qui se souvenait avec amertume de son stage au camp de Kruszyna avait festoyé dans un esprit de revanche : "Bon pour une vache. Signé : commandant Freesch." ... Un autre anticipait sur l'issue de la guerre, défaitiste à souhait : "Bon pour un pot de crème. Staline te le rendra." Un autre encore délivrait des "Boumachki" à caractère historique, capables de provoquer de nombreuses vocations de collectionneurs d'autographes sur les bords de la Berezina : "Bon pour un coup de pied au cul... Signé : Napoléon."
Commenter  J’apprécie          31
Le Lieutenant Dagostini a sans aucun doute violé les règles établies par les conventions de La Haye et Genève, tout comme le code de guerre de la Wehrmacht qui s'en inspire... Si vous ne retenez que le point de vue juridique, vous devez condamner le lieutenant. En droit, vous êtes fondés. Mais je pose alors une question, messieurs les officiers de la Wehrmacht : Êtes vous en Russie pour dire le droit, ou pour faire la guerre ?
Commenter  J’apprécie          30

autres livres classés : soldatsVoir plus


Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

C'est la guerre !

Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu

de Corée
de Troie
des sexes
des mondes

8 questions
1124 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , batailles , armeeCréer un quiz sur ce livre

{* *}