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EAN : 9782226326645
224 pages
Albin Michel (04/09/2019)
4.5/5   1 notes
Résumé :
En 2002, le rapport Debray affirmait l'importance de reconnaître et d'enseigner le fait religieux. Pourtant, plus de quinze ans après, alors que la question a resurgi avec les attentats de 2015, le sujet revient à échéance régulière dans les discours politiques et l'on s'affronte encore sur les manières de s'y prendre ou sur le risque d'une atteinte à la laïcité. Au-delà de la chronique du débat sur l'enseignement des faits religieux, l'ouvrage propose une lecture d... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En fait la question traitée par ce livre est plutôt "Peut-on enseigner, non pas les religions, mais les faits religieux, à l'école ?". Et à cette question, Isabelle Saint-Martin, qui avait contribué au rapport Debray, sur l'enseignement du fait religieux à l'école laïque, répond clairement, oui : non seulement, on peut, mais on doit. Et la question finalement est plutôt celle du comment.
Pour répondre à cette question du "comment", l'auteur, historienne de l'art, propose d'utiliser davantage les représentations artistiques comme "garante d'une dimension à la fois laïque et contextualisée", et qui, à l'inverse d'une focalisation sur les conflits, favorise une "mise à distance compréhensive", et permet de lutter contre les idées reçues sur les différentes religions, en resituant les images, les objets, les différentes formes esthétiques dans leur contexte. L'occasion de se réapproprier ce patrimoine commun nécessaire à la compréhension des oeuvres du passé, comme de celles d'aujourd'hui.
C'est aussi l'occasion d'une réflexion sur cette notion de fait religieux, déclinée de la notion de fait social des sociologues, et qui présente le double avantage de ne pas renvoyer la religion à la seule vie privée, comme ont parfois trop tendance à le faire les partisans traditionnels de la laïcité, tout en maintenant une distance suffisante avec les convictions des élèves, distance nécessaire à un enseignement qui respecte la neutralité.
C'était le choix retenu par le rapport Debray et qui a conduit, non à un nouvel enseignement, comme cela s'est fait, par exemple au Québec, mais à développer une approche qui passe par les disciplines enseignées à l'école. Quinze an après c'est un bilan en demi teinte qu'on peut tirer du choix français, tant le choix historique de parler le moins possible de religion à l'école, pour éviter, tout à la fois, tout risque de prosélytisme, que "toute approche critique susceptible d'aller à l'encontre des sentiments religieux des familles dans un souci d'apaisement" continue à marquer la culture des enseignants. Y compris pour la matière la plus impactée, l'histoire. Avec le risque de l'autocensure sur les conflits d'hier, pour éviter de relancer des conflits d'aujourd'hui, ou encore de caresser les religions dans le sens du poil au nom de la valorisation du vivre ensemble, en passant sous silence
Parler de faits religieux et non de religion permet pourtant de bien séparer les ordres, celui des convictions et celui de la connaissance, et cela s'applique à toutes les disciplines qui sont passées en revue. Y compris celui des disciplines scientifiques, avec une analyse, toute en finesse, des rapport entre science et croyance, par exemple sur les récits de création : "si la mise à distance de ses convictions dans le cadre d'un travail scolaire n'oblige pas l'élève à renoncer, le cas échéant, à croire qu'il existe un principe créateur, elle le conduit en revanche certainement à découvrir et comprendre la théorie de l'évolution comme un acquis scientifique dûment démontré".
Lien : http://www.daniel-lenoir.fr/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
faire un choix utopique en poursuivant le pari d'approfondir l'approche des faits religieux par les arts, garante d'une dimension à la fois laïque et contextualisée comme d'une attention aux contenus et aux symboliques auxquels donnent accès les oeuvres dans leur matérialité et au-delà de leur temporalité première.
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Or, si la mise à distance de ses convictions dans le cadre d'un travail scolaire n'oblige pas l'élève à renoncer, le cas échéant, à croire qu'il existe un principe créateur, elle le conduit en revanche certainement à découvrir et comprendre la théorie de l'évolution comme un acquis scientifique dûment démontré.
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La faible place laissée aux faits religieux dans les programmes visait à éviter tout prosélytisme mais aussi, à l'inverse, toute approche critique susceptible d'aller à l'encontre des sentiments religieux des familles dans un souci d'apaisement.
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Qui dit "liberté de conscience" dit liberté de croire ou de ne pas croire, et la laïcité ne saurait être comprise comme synonyme d'athéisme.
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