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EAN : 9781854377845
114 pages
Tate Publishing (09/04/2008)
3.9/5   5 notes
Résumé :


Niki de Saint Phalle l'Expo, c'est toute l'exposition, rien que l'exposition. Plus de 170 oeuvres et leurs cartels, les panneaux pédagogiques, l'intégralité de ce que vous allez voir, de ce que vous avez vu, votre visite à l'identique. Un ticket à durée illimitée pour que l'exposition temporaire devienne votre collection permanente.

critiques presse (1)
Liberation
20 août 2020
Caroline Deyns recompose la biographie romanesque de la plasticienne, de son internement à sa rencontre avec Jean Tinguely.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Sauf que sur une photo on voit Niki Mathews assise au bord d'une chaise longue dans une cour jonchée d'herbes rêches, et qu'on hésite à reconnaître Saint Phalle dans cette femme recroquevillée (...) on ne reconnaît pas la jeune patricienne, l'altière Marie-Agnès de Saint Phalle qui posait pour Vogue en robe de soirée, pas plus que la fille insolente aux cheveux longs de toutes les couleurs qui arpentait les rues de Grenade coiffée d'un sombrero, c'est comme si elles avaient déserté cette femme au corps las et dont les paupières mi-closes voilent le regard, si bien qu'on ne sait pas s'il est tourné vers l'enfant blond qui joue accroupi devant elle ou plongé, à l'intérieur d'elle-même, dans une zone obscure, l'intuition douloureuse et coupable que son bonheur n'est pas là (...) que le bonheur, ou ce qu'on nomme ainsi, ne l'intéresse pas, qu'elle lui préfère la solitude, ou ce qu'on nomme ainsi, c'est-à-dire en fait le luxe de pouvoir passer de longues heures dans son atelier à poser des couleurs, modeler des matières ou attendre, simplement, que le désir la prenne d'une couleur, d'une matière et lui fouette le sang, la redresse, la ranime, de longues heures rien que pour elle, c'est-à-dire en fait pour l'œuvre dont elle est grosse et en laquelle elle se réenfantera plus grande, plus forte, enfin rayonnante (...) Et les jours passent ainsi, les toiles restent blanches ou bâclées, et la femme piégée dans l'or pâle de ce matin de printemps et dans les sels d'argent des vieilles photos de famille, la jeune femme de vingt-huit ans à la voussure de vieille dame, se dit qu'elle passe à côté de sa vie, qu'elle est une mère dévorée.
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Un livre n'est pas une chambre close où se confiner, portes et fenêtres fermées, mais un espace ouvert à tous les vents, même mauvais, une table de jeu dressée en plein air, comme l'échiquier du Septième Sceau de Bergman posé sur une plage et frôlé par la mer. De nouveaux partenaires surgissent on ne sait d'où, de nouveaux adversaires : il faut les accepter, et même les inviter, y compris la mort et sa traînée de peste noire. Car quelle que soit l'issue de la partie, jouer avec eux c'est déjà triompher.
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C'est dans cette nuit tiède et profonde que j'ai vu le Jardin pour la dernière fois, arpenté à tâtons ses allées avec Marco, la Petite et le ragazzo, ou peut-être juste ces deux là, car c'était, cette dernière nuit, comme si le temps allait à rebours, dans le silence bruissant de la colline, frôlés par les grands arbres, les Tarots surgissaient, masses sombres sur lesquelles les étoiles allumaient de vagues scintillements, et où le faisceau de la lampe de poche découpait des reflets verdâtres, aquatiques, des fragments flous, comme les membres d'un immense corps assoupi, ses flancs pales et nus palpitant d'un monde en gésine.
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Ces ogresses flasques aux seins asymétriques et tombants ne sont pas déformées par les enfants qu'elles ont portés, nourris, mais par ce qu'elles n'ont pas su, pas voulu leur donner, ce sont les soins, les caresses, les regards refusés, les poisons de l'égoïsme et de l'indifférence qui boursouflent et flétrissent leurs chairs. On est plus sûrement dévoré par l'amour que l'on n'a pas reçu que par celui dont on a été comblé, son manque vous ronge à coups de dents, vous transforme en une petite chose friable et émiettée.
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Elle s'offre à une autre dévoration, mais qui, parce qu'elle l'a choisie, la laisse non pas friable, émiettée, mais infrangible et monumentale.
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Videos de Niki de Saint Phalle (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Niki de Saint Phalle
Par l'auteure, Marianne Denicourt & Theo Hakola Dans le cadre du festival Paris en toutes lettres
« Saint Phalle ne pleure pas (ou juste des pierres)… »
Gwenaëlle Aubry nous entraîne dans la vie et l'oeuvre d'une artiste meurtrie qui choisit de créer au lieu de détruire, se déclara « à jamais solidaire de tous ceux que la société et la loi excluent et écrasent. » Une oeuvre conçue à l'inverse d'un trompe l'oeil puisqu'elle donnait à voir jusqu'à l'obscène. Question de survie. Ainsi aura-t-elle transformé le ressentiment en révolte et en rire, exorcisé la violence d'un père et celle de l'amour, comme dans Hors-d'oeuvre : « J'avais quelqu'un dans la peau qui, je le savais, n'était pas bon pour moi. Ma manière de sortir de cette relation : je lui ai volé une chemise. Je l'ai collée sur un panneau. J'ai mis une cible pour la tête et je l'ai tué d'une manière rituelle en lui lançant des fléchettes. Ça m'a guérie très rapidement ». Gwenaëlle Aubry va jusqu'aux sources de la création, nous donnant accès aux arcanes de l'oeuvre De Saint Phalle mais très certainement aussi aux siennes propres.
À lire – Gwenaëlle Aubry, Saint Phalle. Monter en enfance, Stock, 2021.
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