Gabrielle d'Estrées eu un destin hors du commun : repérée très jeune par le roi Henri IV, qu'elle tentera vainement de repousser en raison de son physique peu séduisant et de son haleine chargé des relents d'un ail qu'il mâche à longueur de journée. Bientôt il en va de la survie de sa famille d'entrer dans les bonnes grâces du roi, que l'on ne peut décemment pas évincer !
C'est l'histoire d'un amour qui prendra racine dans le temps et les épreuves de la vie de roi, des intrigues de Cour et la politique du pays. Gabrielle, blonde au teint d'albâtre, à la chance d'être une beauté reconnue par tous et son intelligence ainsi que la confiance que le roi placera en elle, en feront une femme gracieuse et déterminée. Ainsi elle aura trois enfants avec Henri IV et sera sa maîtresse pendant huit ans, avant de mourir en couche à vingt-cinq ans. Plusieurs hypothèses sont avancées : un empoisonnement ou plus probablement une éclampsie suite à une intervention chirurgicale afin d'enlever le foetus mort. Elle sera enterrée dans le choeur de l'abbaye de Maubuisson, dirigée par sa soeur, Angélique.
Le début du roman nous plonge au sein du couple des parents de Gabrielle et de la difficulté politique du moment. C'est en entrant au service du roi Henri III, que son père se fraye un chemin vers la Cour. Chemin que sa fille sera forcée par la suite de mener à bien. Cette première partie est somme toute intéressante afin de mieux comprendre dans quel contexte Henri IV accède au trône. Mais l'auteur se perd parfois, trop, en conjectures et détails politiques qui alourdissent le texte alors que le lecteur souhaite qu'il commence. Si, par la suite, ce petit défaut est amoindri, il n'en reste pas moins que trop de détails peu important au regard de l'intrigue sont insérés dans le texte. Certes, l'auteur à une grande connaissance du milieu, mais certains passages auraient pu être résumés.
De plus, la fin du récit nous laisse sur une note de frustration : nous avons passé tout le livre à débattre de la possibilité du mariage entre Gabrielle et Henri, vient la mort de Gabrielle, très énigmatique, et rien ne nous ait expliqué. L'auteur passe très vite dans les dernières pages sur ce sujet. Par contre, un récapitulatif sur la vie des personnages après les événements du roman est inséré à la fin du livre, ce qui est fort agréable pour combler notre curiosité.
Le point fort du roman est sans conteste le personnage de Gabrielle : femme gauche au début du roman, elle devient forte et ose proposer des idées au roi. C'est elle qui s'occupera de sa garde robe et de son attitude devant le peuple ou dans les réunions politiques, car elle avait compris que beaucoup de choses se joue dans les antichambres et sur l'apparence. Une femme fascinante, qui ne sera jamais reine, mais avait toutes les cartes en main pour mener le roi là où elle l'entendait. Elle a su se créer une vie à la hauteur de ce qu'elle souhaitait.
En bref, un bon roman historique, parfois inégal dans sa construction. Malgré tout, un bel hommage à cette femme méconnue.
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