Chaque jour suffit sa part de mots
chaque fleur sa part de printemps
chaque soleil sa part de clarté
chaque nuit sa part d’ombres
chaque mer sa part de bleu
entre le corps divisé de la lumière
j’apprends le jour
j’apprends la nuit
j’apprends le secret des chemins
j’apprends par exemple l’amour
j’apprends par exemple le mot bonheur
j’apprends ce qui m’habite
l’exil et le silence
la rose qui ne doit pas mourir
Le poème s’en souvient
jamais ne meurt l’étoile dans la phrase de Philoctète
où toue île est un vaisseau qui danse entre les océans
il y a toujours une fleur, une femme, une flamme
un feu qui ranime les couleurs des saisons
une chanson dans la détresse des vents
une épopée dans la promesse du beau temps
qui récite aux passants l’ancienne miraculeuse
les soleils sont la preuve des matins
quand les guerriers rallument les étoiles
l’histoire nomme la tendresse des foules
et le poème jamais ne manque
au frisson des arbres déracinés
la phrase même orpheline exige
les colères rouges de la fable
Honneur
nous tracerons les chemins d’aube
dans la paume des fiancées
disons en chœur honneur
disons en chœur respect
sur les canaies
sur les figuiers
sur les mangroves
sur les herbes guinées
tombe le couperet
tombe l’espoir
La ville est un bateau
elle appartient aux voyageurs
qui ont appris le récitatif du verbe tomber
J’habite l’antre de l’exil
la confusion des vents et des papillons
les lettres se désapprennent
les lettres se réapprennent
je perds et je gagne sans façon
j’espère de désespérer
la plante l’oiseau le lac
l’exil est un trou noir
Conversation avec l’écrivain Rodney Saint-Éloi
Fédération brésilienne des professeurs de français
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146 vues Diffusée en direct le 17 mai 2023
Mediação: Lícia Soares de Souza (UNEB, AIEQ)
Margarete Santos (UNEB)