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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un Venezuela où les forces de l'ordre mène une sévère chasse aux opposants, Adelaida Falcón enterre sa mère ; premier déchirement pour cette jeune femme qui, à part quelques années de vie commune avec un journaliste lui-même assassiné par la dictature, a toujours vécu auprès de sa maman. Second déchirement : son appartement est "réquisitionné" par les soutiens du dictateur, et toutes ses affaires sont détruites.
Adélaida parvient à se réfugier dans l'appartement d'une voisine, "la fille de l'espagnole", qui vient également de décéder. Surmontant sa peur, elle fait disparaître le corps et entreprend de se faire passer pour la morte afin d'utiliser son passeport espagnol pour fuir...

Karina Sainz Borgo nous emmène en voyage dans un Venezuela où une forme d'insouciance, représentée par la mère, ses soeur et la vie d'avant, est balayée par la violence et remplacée par la peur.
Brutalement plongée dans ce marasme, notre jeune héroïne, d'un naturel plutôt craintif, va devoir trouver les ressources pour affronter les événements et survivre, tout en se forgeant une nouvelle identité pour pouvoir fuir.
Ce roman, dont l'auteure ne cache pas qu'il s'appuie sur des faits réels transformés par la fiction, sonne comme un avertissement : méfiez-vous de tous ceux qui veulent faire votre bien sans vous demander votre avis...
L'écriture ne cède jamais à la facilité. Les scènes de violence sont plus suggérées que décrites, entretenant une atmosphère lourde et pesante. Mais il y a également beaucoup de poésie, notamment dans la description de la vie de famille d'avant...
Deux bonnes raisons de lire ce livre : la qualité de l'écriture et le témoignage sur la dérive d'un pays qui pourrait être riche...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Adelaida Falcon vient d'enterrer sa mère et ce fut très difficile de la faire inhumer. Peu de personnes présentes, ses deux tantes n'ont pu venir suite au chaos qui règne à Caracas.
Dès qu'elle rentre chez elle, la porte est bloquée, les serrures ont été changées. Pendant son absence, son appartement a été réquisitionné par les partisans du Dictateur en place.
Comment se sortir d'une telle situation ?
Adelaida trouve refuge dans l'appartement de sa voisine qui est décédée. Elle va donc être obligée d'usurper l'identité de celle-ci.
J'ai aimé que l'auteure nous décrive ce Vénézuela où la violence prédomine et ce n'est pas rassurant. Tout le monde est soupçonné. C'est un roman autobiographique où la réalité et la fiction se mêlent. Un huis-clos surprenant qui fait que l'on ne peut s'arrêter de lire ce livre, et dont l'écriture est fluide.
L'auteure a quitté Caracas et parvient à nous évoquer l'effondrement de son pays.
J'ai trouvé le sujet de ce premier roman très intéressant. le Venezuela est un pays dont on parle rarement et encore moins de ce qui s'y passe. Un pays à apprendre à connaître sans aucun doute.
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Ce monde qui s'écroule sous vos yeux

Dans «La Fille de l'Espagnole», un premier roman saisissant, la journaliste Karina Sainz Borgo retrace le parcours d'une jeune femme qui essaie de sauver sa vie dans un Venezuela en proie au chaos.

Adelaida Falćon, la narratrice de ce roman qui vous prendra aux tripes, vient de perdre sa mère alors que le pays est en train de basculer dans le chaos. le désordre est tel que même l'organisation de funérailles relève du tour de force. Quand Clara et Amelia, les soeurs de la défunte, doivent renoncer à assister aux obsèques en raison de l'insécurité croissante, elle comprend la gravité de la situation: «le monde, tel que je le connaissais, avait commencé à s'effondrer». Et de fait, la violence, la peur et la mort ne vont dès lors cesser de la hanter. Car, on l'aura compris, la mort de sa mère est une métaphore pour dire la mort d'un pays: «Je ne songeais qu'à ce moment où le soleil allait disparaitre, plongeant dans l'obscurité la colline où j'avais laissé ma mère toute seule. Alors je suis morte une seconde fois. Je n'ai jamais pu ressusciter les morts qui se sont accumulés dans ma biographie cet après-midi-là. Ce jour-là, je suis devenue ma seule et unique famille. Les dernières bribes d'une vie qu'on n'allait pas tarder à m'arracher, à coups de machette. A feu et à sang, comme tout dans cette ville.»
Construit sur une tension croissante, le roman va dès lors devenir un guide de survie. Au moment de regagner son appartement Adelaida se heurte à un groupe de femmes qui ont mis la main sur les lieux, y organisant leur trafic de marchandises. Elles lui refusent même le droit d'emporter quelques effets personnels et prennent un malin plaisir à déchirer devant elle les quelques livres qu'elle entendait conserver. En fuyant, elle voit la porte d'entrée d'une voisine entrouverte et trouve refuge dans le domicile chez Aurora Peralta, la fille de l'Espagnole qui gît là, assassinée. Après avoir cohabité avec ce cadavre, elle comprend qu'il va lui falloir s'en débarrasser. Une mission quasi impossible pour elle, surtout au cinquième étage d'un immeuble. Les émeutes qui s'intensifient dans la rue lui apporteront la solution. Mais n'en disons pas davantage, sinon pour souligner que cette scène est un parfait condensé de la folie qui s'est emparée d'un pays qui quelques années auparavant était calme et accueillant. Julia, originaire de Galice, n'avait pas hésité à émigrer et s'était fait au fil des années une jolie réputation de cuisinière hors-pair. Sa gargote, dans le quartier des immigrés, n'avait pas tardé à se faire une clientèle d'habitués.
Aujourd'hui, il va falloir tenter de faire le chemin inverse. Adelaida, qui a le même âge qu'Aurora va chercher à usurper son identité pour pouvoir gagner l'Espagne. Alors que les derniers amis et connaissances capables de l'aider disparaissent sans laisser de réel espoir : «Les Fils de la Révolution sont arrivés à leurs fins. Ils nous ont séparés de part et d'autre d'une ligne. Celui qui a quelque chose et celui qui n'a rien. Celui qui part et celui qui reste. Celui qui est fiable et celui qui est suspect. Ils ont érigé le reproche en une division supplémentaire dans une société qui n'en manquait pas. Je ne vivais pas bien, mais si j'étais sûre d'une chose, c'était que ça pouvait toujours être pire. Ne pas faire partie de la catégorie des moribonds me condamnait à me taire par décence.»
Cela peut paraître étrange, mais c'est bien un sentiment de culpabilité qui étreint Adelaida lorsqu'elle choisit l'exil, tout en comprenant que ce Venezuela «n'était pas une nation, c'était une machine à broyer.»
En cela Karina Sainz Borgo, que j'ai eu la chance de rencontrer, ressemble beaucoup à sa narratrice. Elle a quitté le Venezuela en 2006 et s'est installée à Madrid où elle est journaliste. Son roman, qu'elle aura porté une dizaine d'années avant de l'écrire, montre admirablement cette ambivalence l'instinct de survie et les racines qu'on aimerait préserver. S'il a déjà été traduit dans une vingtaine de pays, c'est non seulement en raison de sa force et de son habile construction – on aurait envie de recopier toutes les formules qui concluent les chapitres – mais c'est d'abord parce qu'il résonne avec tous les problèmes actuels et en particulier cette peur que soudain tout bascule dans un avenir incertain.
Les grands romans sont des vigies dans la tourmente, celui de Karina Sainz Borgo nous éclaire et nous appelle à la vigilance.

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Karina Sainz Borgo est une jeune romancière issue d'un pays, le Vénézuela dont on connait que très peu les auteurs.

On est donc ravi de faire connaissance avec sa prose d'autant plus que son premier roman, la fille de l'espagnole, nous nous plonge dans un Caracas méconnu ville araignée rongée par la révolution et la guerre civile, submergée également par la révolte et la colère de ses habitants.

L'héroïne du roman de Karina Sainz Borgo , Adelaïda Falcon est une jeune femme qui ne se remet pas de la la perte de sa mère qui meurt d'un cancer , dont la mort entre en violent écho avec le chaos qu'est devenu sa ville.

Le même jour, alors qu'elle n'a même pas eu le temps de faire son deuil, elle perd aussi son appartement, réquisitionné par un régime particulièrement hostile et peu sensible au sentimentalisme et aux souvenirs qui peuple ces 4 murs .Une épreuve terrible pour Adelaida, du moins jusqu'à ce qu'elle se réfugie chez 'Aurora Peralta, cette fille de l'espagnole" qui donne le titre au roman. C'est une voisine à qui elle n'avait jamais prété attention, dont elle va prendre l'identité afin de tenter fuir son pays, pour s'exiler à Madrid, une ville dont elle ne connaît que la langue.

Lâchée malgré elle dans un monde chaotique, Adelaïda Falcon va rapidement être amenée à avoir des réflexes de survie pour tenter de s'en sortir et le récit empruntant des rives étonnantes sur la thématique de l'usurpation d'identité.
Portrait cinglant d'une fille en quête d'identit(és) "La fille de l'espagnole" et sa plume acérée et cinglante, est un récit particulièrement étonnant, puissant et émouvant. Un livre qui nous entraîne tête la première dans un saissisant abîme existentiel.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans « La Fille de l'Espagnole », son premier roman, la journaliste vénézuélienne, Karina Sainz Borgo, née à Caracas et installée en Espagne depuis 2006, retrace le parcours d'une jeune femme qui essaie de sauver sa vie dans un Venezuela en proie au chaos.
Adelaida vient d'enterrer sa mère, alors qu'éclate à Caracas, au Venezuela, une forme de guerre civile alimentée par les Fils de la révolution, d'où il s'ensuit une situation d'anarchie violente. Elle est dépossédée de son appartement par des révolutionnaires et se retrouve réfugiée chez sa voisine, la fille de l'Espagnole, dont elle retrouve le fils par hasard. Par la suite, pour passer inaperçue et tenter de vivre paisiblement, au moins de survivre, elle tente de passer pour une autre.
C'est un roman beau et violent dans lequel est évoqué un climat de guerre civile où règnent le chaos, la peur, la faim et le manque de tout, où chacun est quotidiennement amené aux pires compromissions pour échapper aux arrestations, à la torture et à la mort, et même pour simplement se nourrir. Mais il y a également beaucoup de poésie, notamment dans la description de la vie de famille d'avant.
C'est un livre qui bouscule et dérange en faisant découvrir un contexte socio-politique où les dérives sont décrites de manière réaliste. Il fait réfléchir et enrichit à sa manière.
Deux bonnes raisons de lire ce livre : la qualité de l'écriture et le témoignage sur la dérive d'un pays qui pourrait être riche...

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Adélaida vit au Venezuela. Au début du récit on ne sait pas quel âge elle a. Sa mère vient de mourrir d'un cancer. Adelaida est encore sous le choc de cette perte quand de violents combats éclatent dans Caracas. Révolution ? Contre révolution ? L'action est un peu confuse mais on est plongé dans les événements. Une bande d'harpies réquisitionne son appartement, Adelaida se réfugie chez sa voisine, la fille de l'espagnole du titre.
Des gens disparaissent dans les geôles du gouvernement, se nourrir devient une préoccupation de premier plan, comment survivre dans un tel chaos ?
L'écriture est nerveuse, sans temps morts et surprenante. Au détour d'une phrase ou d'un chapitre, j'en ai appris un peu plus sur Adelaida et le Venezuela.
Un livre percutant sur la famille et la survie dans un pays en déroute …
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Peu après les funérailles de sa mère, restant seule, sans aucune autre famille, Adelaida Falcon assiste à de violentes manifestations au coeur de Caracas, tout près de son immeuble. Les soutiens au gouvernement ne s'embarrassent de scrupules d'aucune sorte, et lorsqu'un groupe de femmes décide de prendre son appartement comme plaque tournante de leur trafic, Adelaida est complètement impuissante. Elle trouve refuge chez une voisine, la fille de l'Espagnole. Un refuge bien précaire, d'autant que tous ses souvenirs, toutes ses possessions, ont été détruites par les occupants de son appartement tout proche, qu'elle doit se cacher, et que les ressources de la jeune femme s'amenuisent. Adelaida va devoir prendre une suite de décisions qui la conduiront à changer complètement de vie.

Le tableau de la ville soumise à une crise économique sans pareille, à des violences incessantes, contraste avec les souvenirs plus doux de l'enfance de la narratrice. L'atmosphère est tendue, dure, parfois difficilement supportable. Seul le projet qu'Adelaida finit par former pour échapper à tout cet effondrement m'a permis de continuer la lecture, en espérant une accalmie. L'état d'âme de la jeune femme, entre culpabilité et déchirement, est très bien décrit.
Mais ce roman n'est pas pour les âmes sensibles et j'ai failli deux ou trois fois en arrêter la lecture. Même s'agissant vraisemblablement d'une dystopie, d'une projection dans un futur pire que le présent. Sachant qu'au Venezuela, la vie quotidienne n'est déjà pas des plus simples, cet avenir bien sombre prend des allures de réalité, et la part qui relève de l'imagination de l'auteure, qui a elle-même dû quitter son pays, semble bien mince. À lire pour qui veut connaître un pan de la littérature vénézuélienne. L'écriture tendue et nerveuse de l'auteure fait plonger dans un univers des plus noirs, il vaut mieux le savoir avant de choisir ce livre.

Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Ce livre pourrait être une mise en garde. Mise en garde à tous ces pays qui passent de dictatures en coups d'état, de révolution armée à répression sanglante. le Venezuela est le pays natal de l'auteure qui en a déjà connu les crises pour le pouvoir sous Chavez et qui l'a quitté en 2006 avec sa famille.
Mais depuis, la situation ne s'est pas améliorée et si l'auteure a imaginé ce chaos apocalyptique, c'est que la réalité n'est pas si éloignée.. Elle choisit de montrer son pays jeté dans une guerre civile, complètement incohérente, sans règles, sans hiérarchie sauf celle que se donnent les uns ou les autres. Pas même d'affrontement politique, pas d'idéologie, pas de partisans qui savent pour qui ou quoi se battre. Juste le chaos, juste la violence et la torture. Et des hommes et des femmes qui tuent pour ne pas être tués.
Son héroïne, Adelaida, orpheline et expulsée de son logement le même jour, est engloutie dans le chaos de la violence qui s'abat à Caracas. Une seule issue, la fuite. Une seule possibilité, l'usurpation d'identité.
Confrontée à cette apocalypse, Adelaida se cache pour ne pas mourir et vit la peur au ventre. Quelques souvenirs de sa mère dont elle était très proche, de ses vacances dans le village de ses tantes viennent réchauffer un instant cette atmosphère sinistre, mais l'urgence et la peur se font sentir dans chacune des pages. Adelaida n'est pas courageuse, elle veut juste sauver sa peau et s'il faut pour cela, endosser la peau d'une autre, peu importe les états d'âme, elle n'a pas d'autre choix.
La question se pose aux lecteurs : que ferions-nous si notre pays sombrait dans une guerre civile d'une telle violence ?


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L'Île de Grâce selon Christophe Colomb est devenue la terre de la disgrâce. Si le pays a connu par le passé des dictatures, la démocratie s'était peu à peu installée laissant place à une économie florissante, notamment par les revenus du pétrole. Mais à la fin du XX° siècle, une crise s'installa, des révoltes commencèrent pour plonger à nouveau progressivement le pays dans une dictature sans pitié.

C'est dans ce contexte de chaos total que se situe le premier roman de la journaliste Karina Sainz Borgo, originaire du Venezuela et résidant désormais en Espagne. La narratrice est Adelaida Falcon qui vient de perdre sa mère atteinte d'un cancer. Les funérailles sont compliquées, elle est seule – ses tantes et unique famille habitant assez loin de Caracas – et tout se paie au prix fort, même la mort. Si le deuil est toujours triste, il le devient encore davantage dans un univers crépusculaire. Caracas n'est plus une ville mais des catacombes à ciel ouvert. Les forces d'Adelaida s'épuisent, sa mère tant aimée, sa seule confidente n'est plus. Elle est désormais sous terre, morte. Sa fille est encore sur terre mais morte également. Pourtant, la vie continue entre bagarres, gaz lacrymogènes, exécutions, tortures, délations et famine. Et quand les ventres crient leur désespoir, les coeurs n'existent plus. Chacun pour soi dans la survie. Ce roman en est un manuel.

Car Adelaida va devoir lutter, par tous les moyens lorsqu'elle se retrouve expulsée par les forces révolutionnaires qui vont utiliser son petit appartement comme local pour stocker des vivres et les redistribuer par le circuit du marché noir. Elle se réfugie chez une voisine, celle que l'on surnomme la fille de l'Espagnole. La porte est ouverte et elle trouve Aurora Peralta gisant au sol. A partir de ce moment là, les larmes ne coulent plus, seules quelques cendres de vie permettent de faire jaillir des étincelles pour ne pas s'enfoncer dans les ténèbres. Au prix de n'importe quoi car de toute façon tout l'est.

Une narration palpitante qui met le lecteur dans l'incapacité d'arrêter la lecture de ce roman qui peut facilement être converti comme un document sans concession sur ce que subit depuis des années le Venezuela. Un témoignage, certes romancé, mais qui prend une vérité indiscutable et rappelle d'autres épisodes tragiques vécus de par le monde et en Amérique Latine en particulier.

Un récit qui a également le mérite d'être très visuel et olfactif : vous respirez les gaz, les effluves de pourriture remontent à vos narines mêlées aux excréments de ces destinés sans issue, sans espoir. C'est sale, transpirant, nauséabond. Et pourtant, chaque habitant tente de vivre, de survivre, de s'accrocher à ce qui n'est rien mais qui semble un ultime tout. Les forces que peuvent dégager un humain face à l'adversité sont prodigieuses et interpellent sur l'humilité que chacun devrait avoir face à l'absurdité et à la fragilité de ce qui est unique : la vie.

Un superbe portrait de femme qui rend hommage à toutes celles qui doivent non seulement lutter dans la solitude la plus totale mais dans un contexte pandémoniaque. Et comme l'auteure semble être mélomane, je lui dédicace en résumé « La vita è inferno all'infelice » pour ce livre en forme de Force du Destin.

Lien : https://squirelito.blogspot...
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Adelaïda vient de perdre sa mère, Adelaïda Falcon, une femme cultivée qui, enceinte et abandonnée par son compagnon avait quitté la pension familiale d'Ocumare de la Costa pour s'installer à Caracas.

Les soins en hôpital et l'inhumation lui ont coûté une fortune dans ce pays où la monnaie nationale ne vaut plus rien. Correctrice pour une maison d'édition, Adelaïda ne sait plus où aller. Il lui est impossible de quitter le pays. Retourner à Ocumare chez ses tantes?

« On appartient au lieu où sont enterrés nos morts. »

Mais la vie est-elle encore possible à Caracas? Les fils de la révolution arrêtent, torturent et tuent les opposants au régime, les étudiants révolutionnaires. Lorsqu'un commando d'occupation des domiciles l'exproprie, Adelaïda trouve refuge dans l'appartement voisin, celui d'Aurora Peralto, la fille de l'espagnole. En découvrant le corps inanimé d'Aurora sur le sol de la cuisine, Adelaïda se débarrasse du corps et se terre dans ce nouveau logis.

Depuis ce refuge, elle suit les pillages et manifestations des rues et écoute les mouvements des occupants de son appartement. Prendre l'identité de la fille de l'espagnole semble être le seul moyen de sortir de ce pays en perdition.

Karina Sainz Borgo crée un climat apocalyptique autour d'Adelaïda. Cette femme en proie à la perte de sa mère, est aussi plongée dans un pays à l'agonie. le Venezuela, pays métisse et étonnant, beau et violent est en pleine révolution. Tout n'est qu'effondrement autour du personnage principal.

Les femmes ont un rôle primordial dans ce roman, à l'image des femmes du pays.

« le chant des pileuses était une musique de femmes. Elles le composaient dans leurs silences de mères et de veuves, dans la lenteur de celles qui n'attendent rien, parce qu'elles n'ont rien. »

En commençant son roman par un deuil et en plaçant son personnage dans une atmosphère apocalyptique un peu irréelle, l'auteur isole Adelaïda, la place dans une spirale de mort. Avec un schéma un peu brouillé, mêlant souvenirs et plusieurs axes de réflexion, ce premier roman peine à mettre en valeur son personnage, à nous émouvoir et ressentir la réalité des situations. Toutefois cette auteure vénézuélienne a sans aucun doute un vécu journalistique et une puissance d'écriture qui promettent de futurs bons romans. A suivre.
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