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Alain Mascarou (Traducteur)
EAN : 9782912019561
155 pages
Bleu autour (22/03/2007)
3.75/5   4 notes
Résumé :

Derrière ce nom, encore inconnu en France, et cette vie brève, à la charnière de l'Empire ottoman et de la jeune République turque, se cache un rôdeur affamé d'humanité dans les bas quartiers cosmopolites d'Istanbul. " Ecrivain des troisièmes classes ", Sait Faik est sans doute, avec son art abrupt de la nouvelle, le plus grand auteur de la modernité turque. Un art qui obéit à une urgence vitale ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Abasiyanik veut dire “manteau brûlé” en turc et, de fait, il y a quelque chose de cramé dans “Un homme inutile” et ces autres brèves nouvelles venues de l'autre rive du Bosphore.

Le souffle chaud et légèrement aviné de l'auteur dépeint avec malice des vies facultatives. L'anatolien est partagé entre la nécessité empathique de dire ces gens, de les faire exister en livre et l'amertume un peu rugueuse d'un auteur aussi dépité que ses personnages. 


Nous n'avons pas l'impression de lire Abasiyanik mais de l'entendre, son style oral rend la sonorité du texte très singulière, on a la sensation d'être sous un olivier, à écouter les anecdotes du pays, entre deux rasades anisées de raki.

“Le truc poisseux qu'ils appellent “lutte pour la vie” quelque chose en lui s'y refusait.” Sait Faik Abasıyanık, mort à Istanbul en 1954, s'arrête sur ces vies inconnues dont tout le monde se fou : un fait divers mal rédigé, en petit caractères, dont on lit à peine le titre, dans un bar respirant la cigarette mouillée, sur un encart de papier journal local, jauni de café froid.

Cet ouvrier, cet ivrogne, ce pope orthodoxe, ce pêcheur sont à côté de la vie, du mouvement, dans les marges, à l'image de l'auteur ottoman qui passa une grande partie de sa vie sur une île en mer de Marmara, il leur rend ici quelque part une forme d'hommage.
Mais ces invisibles, encore faut il leur prêter attention, Abasiyanik, dans la nouvelle “l'Homme de la brasserie”, livre sa technique d'écrivain : “dans la rue, dans une boutique ,dans un endroit fréquenté, on peut regarder le visage de n'importe qui et bâtir une histoire sur un bout de sa vie.”

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Un recueil composé de 14 nouvelles, plutôt brèves. Mais d'une grande densité. Qui évoquent des petites gens, des gens tout simples dans leur quotidien. Et dans une ville, Istanbul. Même s'il y a quelques échappées à la campagne. On imagine d'ailleurs très bien l'auteur vivant lui-même cette vie là. Des petits bouts de réalité, de vie, mais qui comme dans toute bonne nouvelle qui se respecte enferment au-delà d'un instantané le condensé d'une vie. Mais l'originalité d'Abasiyanik tient dans son écriture, dans la construction de ses textes, qui pourraient être des textes réalistes, mais qui sont tout autre chose. Une sorte de poésie, d'onirisme, de réel qui se tord presque, qui n'est pas exactement ce qu'il devrait être, une sorte de regard qui déforme, ou qui voit sous un autre angle que l'angle habituel sous lequel on voit les choses. Mais en même temps qui révèle ce qui a toujours été là, mais que l'on a pas pu voir avec l'angle habituel.

Un auteur vraiment original, qui évoque une ville qui n'existe plus, l'Istanbul cosmopolite des entre deux guerres, et les gens qui la peuplent, d'une façon unique. Je ne crois pas que ce soit un auteur qui plaise à tout le monde, il faut avoir envie de le suivre, mais si c'est le cas, l'envie de poursuivre le voyage restera une fois le livre terminé.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
“dans la rue, dans une boutique ,dans un endroit fréquenté, on peut regarder le visage de n’importe qui et bâtir une histoire sur un bout de sa vie.”
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“le truc poisseux qu’ils appellent “lutte pour la vie” quelque chose en lui s’y refusait.”
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