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Usagi Yojimbo tome 31 sur 33

Stan Sakai (Autre)
EAN : 9782889340507
180 pages
Paquet (08/11/2023)
5/5   2 notes
Résumé :
In this thrilling volume, the rabbit ronin teams up with--and faces off against--a multitude of unexpected characters! First, bandits plunder a village threatened by flooding . . . but their reasons for pillaging will surprise even the most steadfast! Then, Usagi must work alongside his natural enemy--a Kappa--to cast out a violent renegade of the same species. Later, a Komori ninja must honor her debts when she and Usagi end up on opposing sides of a trade agreemen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Thieves and spies (épisodes 145 à 151) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant, encore qu'on peut se demander ce qui pousserait un amateur d'Usagi à ne pas lire un tome de la série. Il contient les épisodes 152 à 158, initialement parus en 2016, écrits, dessinés et encrés par Stan Sakai, le créateur de la série, et son unique auteur depuis le début. Ces histoires sont en noir & blanc. L'édition VO comprend une introduction d'une page écrite par Cullen Bunn, scénariste de comics très en vogue, mettant en valeur les qualités de Stan Sakai en tant que narrateur hors pair.

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- Épisode 152 - The river rising - Miyamoto Usagi est en train de participer à l'élévation d'une digue en urgence, alors que le niveau de la rivière continue de monter, et que l'eau menace d'inonder le village, mais aussi les champs, privant ainsi les villageois de toit, mais aussi de nourriture. Il doit s'interrompre dans sa tâche parce qu'une bande de voleurs vient de s'emparer des réserves de nourriture du village. Il se lance à leur poursuite, après avoir donné ses ordres pour que les villageois continuent à élever la digue.

Le lecteur a l'impression de lire une aventure Miyamoto Musashi. Usagi prête main-forte à des villageois appauvris par de mauvaises récoltes, et risquant de perdre le peu qu'il leur reste. Il les aide de son mieux, et décide de récupérer leur nourriture. Il s'agit d'un récit assez noir, rendu encore plus terrible par l'identité des voleurs. Stan Sakai évoque le temps des disettes et la réalité de la pauvreté à une époque où les individus pouvaient mourir de faim faute de réserves suffisantes, où les récoltes n'étaient pas assurées. Comme à son habitude, il dessine des personnages avec des mains comportant 4 doigts, des individus ressemblant vaguement à des animaux anthropomorphes. Comme à son habitude, il raconte une histoire complète en seulement 24 pages.

Le lecteur remarque que les cases sont plus sombres que d'habitude, et pas seulement parce que le récit se déroule de nuit. Les habits d'Usagi sont tachés par la boue, ils sont également déchirés. La courte fourrure de son visage est ébouriffée et salie. Les personnages pataugent dans la boue, et glissent. Les visages portent la marque de la fatigue et des privations.

Le récit se termine le constat de la nécessité de l'entraide, ne serait-ce que parce qu'à plusieurs, on est plus fort. Stan Sakai n'hésite pas non plus à évoquer le fait que les circonstances peuvent pousser les individus désespérés à commettre des actes délictueux, et à rappeler les vertus du pardon. le lecteur termine le récit avec un espoir renouvelé par des constats simples, mais parfois ensevelis sous le cynisme facile et l'usure du quotidien.

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- Épisode 153 - Kyuri - Jiro, le compagnon temporaire d'infortune d'Usagi, a été tué par un Kappa, une créature surnaturelle du folklore japonais. Usagi s'enfonce dans les grottes où le kappa a trouvé refuge. Il découvre un kappa enfant, protégé par sa mère.

Dès les premières pages, le lecteur constate que l'artiste continue d'essayer des modes de représentation un peu différents. En particulier, il utilise des traits plus secs et plus fins pour détourer les formes des kappas. Comme à son habitude, Stan Sakai fait preuve de ses compétences de metteur en scène. Alors que la majeure partie du récit se déroule dans des grottes sombres, avec des parois plongées dans la pénombre, le lecteur peut voir les personnages se déplacer, trébucher sur les aspérités du sol, s'appuyer sur les parois. Comme d'habitude, Usagi se retrouve confronté à un ennemi et il doit faire l'usage de ses épées pour se défendre. Comme à son habitude, l'auteur traite ses combats physiques avec sérieux, concevant le déroulement de l'affrontement dans son intégralité, que ce soit les coups portés, ou les déplacements des combattants. À nouveau, le lecteur est frappé par la souffrance. Usagi est blessé et son ennemi s'acharne sur son bras droit jusqu'à en casser l'os. Stan Sakai ne représente toujours pas les blessures ouvertes, ou le sang qui coule, mais le visage du personnage exprime une souffrance intense, accablante, tellement convaincante que le lecteur en oublie totalement qu'il regarde un lapin anthropomorphe.

La résolution du conflit est courue d'avance, mais cela ne diminue en rien l'implication émotionnelle du lecteur dans le récit, ni la force du thème relatif à l'évidence de vivre ensemble, quelles que soient les différences qui peuvent séparer les individus.

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-Épisode 154 - Kazehime - Lors de son vagabondage, Miyamoto Usagi aperçoit Kazehime blessée à terre. Il s'agit d'une ninja du clan Komori. Il la transporte jusqu'à une hutte proche et lui prépare un bouillon. Malgré ses réticences, Kazehime finit par accepter son aide. Quelques temps plus tard, Miyamoto Usagi accompagne un groupe de mercenaire servant d'escorte à un riche marchand transporté en palanquin. le groupe est attaqué par un groupe de ninjas du clan Mokori dont Kazehime fait partie.

Stan Sakai est toujours aussi habile à installer le lecteur aux côtés d'Usagi, marchant sur un chemin dans la forêt. Il montre les risques que prend Usagi à secourir cette ninja, en particulier à cause des lames tranchantes dissimulées dans ses vêtements. le lecteur est immédiatement convaincu par la qualité du jeu des acteurs, que ce soit la défiance de Kazehime, ou la prévenance prudente d'Usagi. Les gestes et les visages expriment parfaitement l'état d'esprit de l'un de l'autre, ainsi que leur évolution. La mise en scène de la deuxième partie et tout aussi impeccable pour montrer l'attaque de l'escorte par les ninjas, de manière à ce que le lecteur puisse voir combien il y a d'assaillants, et suivre leurs déplacements.

Dans cette intrigue très différente des précédentes, le lecteur se rend compte que l'auteur continue de développer le même thème : la coexistence d'individus de cultures ou de races différentes qui doivent se supporter, ou qui sont contraints d'agir selon leur éducation leur culture et les obligations de la société dont ils font partie. Stan Sakai raconte un drame qui en surface n'est qu'un simple affrontement, et en profondeur est une tragédie des plus terribles, car chaque individu est contraint de se conformer au rôle qui lui est dicté par sa place sociale.

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- Épisodes 155 à 157 - The Hell screen - Miyamoto Usagi arrive à la porte d'un temple dont le gardien se montre très ferme quant au fait qu'il ne peut pas y pénétrer pour s'y abriter de la pluie. Usagi finit par le convaincre par sa détermination. Leur face-à- face est interrompu par l'arrivée de l'inspecteur Ishida qui reconnaît Usagi et qui lui offre l'hospitalité. Ishida explique la situation. Il y a eu plusieurs meurtres de commis dans l'enceinte du temple, et ils présentent un caractère surnaturel, sentiment conforté par la présence d'une peinture de grande taille dépeignant les enfers dans la pièce d'exposition du temple. En outre, le seigneur Shima est présent pour hâter la fermeture du temple, racheter les terres et les intégrer à une réserve de chasse destinée à l'Empereur.

En découvrant la présence de l'inspecteur Ishida (personnage récurrent de la série), le lecteur sait que Stan Sakai va lui raconter une enquête en bonne et due forme, avec meurtres, examen des circonstances, interrogatoire des suspects et réunion finale pour confondre le coupable. Effectivement, le récit suit bien ce schéma, mais de manière moins basique que dans les enquêtes précédentes. L'auteur apporte un peu d'air à son récit en faisant sortir les personnages à l'extérieur, dans les terrains boisés du temple. Il intègre plusieurs scènes d'action, évitant de se restreindre à une enquête d'Hercule Poirrot où tout se déroule dans un unique bâtiment. Enfin la révélation finale est répartie sur plusieurs scènes, évitant également la caricature de la réunion d'explication dans une pièce, avec tous les suspects attendant sagement que l'enquêteur les désigne du doigt les uns après les autres.

En tant qu'auteur complet, Stan Sakai a construit son récit de manière à ce qu'il comporte une dimension visuelle, indispensable dans un média comme la bande dessinée, où il excelle pour raconter l'histoire en montrant ce qui se passe. le lecteur est impressionné par l'intelligence de la narration qui fait apporter plus de la moitié des informations par les dessins, plutôt que de plomber chaque case par de copieux dialogues ou par des cellules de texte. C'est un dispositif assez délicat à mettre en oeuvre pour une enquête policière nécessitant d'exposer les enjeux, et de recueillir l'avis et le témoignage des protagonistes. Stan Sakai a trouvé l'équilibre parfait pour cette histoire.

Miyamoto Usagi assiste l'inspecteur Ishida dans une enquête superbement racontée, découlant de l'époque et du milieu dans lesquels elle se déroule.

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- Épisode 158 - The fate of the elders - Chemin faisant, Miyamoto Usagi rencontre Ichiro portant sa mère sur le dos. Ils se rendent au sommet d'une montagne avoisinante pour retrouver le père d'Ichiro. Usagi se propose pour porter la mère, Ichiro s'étant blessé à jambe.

Le lecteur n'a aucune idée du genre de récit qui l'attend. Il côtoie à nouveau des personnes qui lui deviennent familières en peu de pages, et pour qui il éprouve rapidement de l'empathie. Stan Sakai n'a toujours pas son pareil pour donner vie à des individus ressemblant vaguement à des animaux anthropomorphes, et pour faire croire au lecteur qu'il marche à leurs côtés sur un chemin progressant dans une forêt. Pourtant le lecteur est tout entier investi dans les discussions pour apprendre à connaître ce fils et sa mère et pour les accompagner dans ce voyage devant les réunir avec le père. Une fois encore l'histoire parle de solidarité et de coutumes permettant d'assurer un avenir à la jeune génération. Cette histoire rappellera un épisode (198) fameux de la série Uncanny X-Men à ceux qui l'ont lu, l'émotion restant entière.
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Toujours prêt à offrir son aide à plus faible que lui, Miyamoto prête main-forte à tout un village en lutte contre la fureur d'une rivière en crue qui menace la digue. Mais tandis que les villageois sont mobilisés contre la montée des eaux, des bandits dévalisent leurs réserves. Miyamoto pose ses seaux et reprend ses épées, mais il ne s'attend pas à l'identité des personnes qu'il rattrapera. « Les paysans aussi ont le sens de la loyauté et de l'honneur, Usagi. » (p. 173) Il doit aussi se défendre de la rage d'un kappa renégat, démon aquatique qui ne respecte pas la trêve passée avec les humains. Blessé au bras, membre indispensable à son art de guerrier épéiste, il se défend difficilement contre une ninja komori, chauve-souris impitoyable. Plus tard, alors qu'il retrouve et assiste l'inspecteur Ishida, il enquête sur les meurtres étranges commis dans un temps bouddhiste. « Comme toujours, j'ai l'esprit ouvert à toutes les explications, mais le surnaturel n'en fait pas partie... à moins que toutes les autres explications n'aient été écartées. » (p. 100) Entre un seigneur arrogant qui ne pense qu'à étendre sa réserve de chasse et une fresque fascinante sur l'enfer, la mort semble frapper par une main surnaturelle.

Au gré de ses voyages, Miyamoto croise de plus en plus de villages confrontés à la sécheresse ou aux inondations et frappés par la famine. L'auteur se saisit de l'actualité climatique pour nourrir les aventures de son héros, ce qui rend ce dernier encore plus humain (lapin ?) et proche de nous.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Comme toujours, j’ai l’esprit ouvert à toutes les explications, mais le surnaturel n’en fait pas partie… à moins que toutes les autres explications n’aient été écartées. » (p. 100)
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« Les paysans aussi ont le sens de la loyauté et de l’honneur, Usagi. » (p. 173)
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Vidéo de Stan Sakai
Un monde dans lequel les hommes cis peuvent aussi tomber enceints ?! C'est l'univers qu'imagine Eri Sakai, dans "La Grossesse de M.Hiyama", un shôjo manga prochainement disponible en série télé sur Netflix, et que nous sommes ravis de vous proposer en prépublication numérique dès ce jeudi 21 avril 2022, en attendant la publication au format papier courant 2023 !
Résumé : Cela fait environ dix ans que, suite à une évolution naturelle, tous les hommes fertiles peuvent tomber enceints. Et jusqu'à ce que ça lui arrive, Kentarô Hiyama n'avait jamais envisagé cette éventualité. Salaryman chargé d'un poste à responsabilité, coureur de jupons célibataire, il profitait de la vie sans réfléchir aux conséquences. Mais quand son médecin lui annonce qu'il est enceint d'environ dix semaines, il devra tout remettre en question. Réalisant alors à quel point la société est inégalitaire, il décide de porter l'enfant à terme et de créer sa place lui-même !
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