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Critique de Alfaric


Ce tome 5 regroupe les récits suivants :

Dans "La Glace et le Feu" (décembre 1989), Usagi est mandaté par une veuve de samouraï non pour ramener son corps à la maison mais pour récupérer son daisho en possession de son amante bien plus en deuil qu'elle ne se sera jamais : nous sommes donc bien en présence la glace et le feu des passions humaines, il y a même un légende japonaise là-dessus... Entre le devoir et la compassion, le lapin rônin aurait hésité s'il n'était dans un récit à la Agatha Christie transposé dans le Japon féodal, donc ce n'est même pas la peine de recourir au traditionnel « cui bono ? » car il suffit de savoir où va l'argent... (car chez la Duchesse de la Mort, c'est souvent des histoires d'héritages, l'obtention d'une rente à vie étant une obsession par la classe sociale qui a mis en avant « la valeur travail »)

Dans "Le Cerf-Volant" (février 1990), pour une célébration locale Stan Sakai s'amuse à construire un puzzle entre les actions d'un artisan et les actions d'un joueur, Usagi étant la pièce manquante reliant tout le monde  ^^

Dans "Les Ailes de sang" (avril/mai 1990), on reprend un classique ! L'univers de Stan Sakai subit les contrecoups de la Conspiration du Dragon Rugissant, le Seigneur Hijiki chargeant les ninjas komori (= chauves-souris) au lieu de ninjas neko (= chats) de renflouer ses caisses, donc ses moyens mis à mal par la trahison du Seigneur Tamkuro, par le détournement du convoi en provenance d'une mine d'or... Pour que l'opération réussisse encore faut-il qu'aucun témoin n'y survive, et les ninjas komiris sont déjà obligés de faire le siège des villageois qui les ont aperçus dans les montagnes. Usagi tente d'apporter son aide aux malheureux, mais c'est peine perdu... Mais si pris par surprise les les soldats se font massacrer jusqu'au dernier, quand le chef du village après après la mort de son fils il sonne la révolte et les villageois vendent chèrement leur peau ! Encore une fois, nous sommes bien dans l'héritage d'Akira Kurosawa !!!
Notez le retour discret de Chizu la soeur de Shingen le défunt chef des ninjas neko, qui n'est absolument pas dupe des manigances du Seigneur Hijiki qui est tout sauf un bon suzerain...

Dans "La Voie du samouraï" (juillet 1990) Usagi s'attarde dans la province du Clan Hirone suite à l'Affaire Komori, et le destin le fait rencontrer Oyaneko. Ce général en disgrâce est désormais magistrat de campagne : il est un véritable parangon de vertu, mais il est le héros d'enfance du lapin rônin. Les deux hommes se lient d'amitié, et Oyaneko lui fait le récit de la crise de succession du Clan Hirone, la vieille garde samouraï ayant été remplacée par les courtisans flagorneurs du nouveau seigneur (refrain bien connu), les premières victimes du conflit ayant été Yagi et son Gorogoro, « le Bouc Solitaire et son petit » qui suivent la route de l'enfer depuis leur sanglant bannissement (retenez bien ces noms : remember le légendaire "Lone Wolf & Cub" !)... Pour Usagi Oyaneko est la preuve qu'il y a bien quelque chose de pourri dans le monde des samouraï, mais pour Oyaneko Usagi est justement la dernière chance de quitter ce monde avec les honneurs... Mais pour cela le lapin rônin doit accepter de devenir l'instrument de son suicide par samouraï interposé !
La fin est très belle, avec un message d'espoir en contradiction avec la doxa du TINA : si les classes dirigeantes ne sont pas dignes d'être servies, sert le peuple !

Dans "Le Bouc Solitaire et son petit" (septembre 1990), le conseiller Wadame monte Yagi e Usagi l'un contre l'autre dans l'espoir de se débarrasser conjointement de ses « ennemis » comme de ses « amis »... La justice peut-elle s'accomplir quand l'injustice règne dans les hautes sphères ? L'affrontement est inévitable et le si Yagi et son fils Gogoro sont un détournement et un hommage aux Ogami Ittô et son fil de Daigoro, Usagi Miyamoto est autant un détournement du légendaire assassin solitaire que du légendaire rônin Musashi Miyamoto : comme le dit le proverbe, il n'existe nulle adversaire que dangereux que soi-même... Encore une fois, une fin très belle...


Notez également la préface signée Stan Lee, le patriarche de chez Marvel Comics.
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