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EAN : 9782246820871
320 pages
Grasset (10/11/2021)
4.42/5   6 notes
Résumé :
« Pour les Allemands, 300 Juifs représentent 300 ennemis de l’humanité. Pour les Lituaniens, 300 paires de chaussures et de pantalons ».

Chronique de la Shoah à l’Est de l’Europe, rédigée en temps réel par un témoin oculaire, et pour la première fois accessible au public français, Le Journal de Ponary, constitue un document unique et « sans aucun équivalent dans les annales des témoignages sur les grands massacres par fusillades », selon l’ex-préside... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nous possédons peu de témoignages directs de la Shoah par balles qui se déroula en Europe de l'Est à partir de juin 1941 dans le sillage de l'attaque de l'URSS par l'Allemagne nazie.
Kazimierz Sakowicz, journaliste polonais catholique, résidant à Polany en Lithuanie à côté du site où 70000 Juifs furent massacrés, nous a laissé un témoignage des plus précieux sur ce drame. Par prudence il cacha son journal dans des bouteilles enterrées dans son jardin qui furent trouvées après guerre.

Kazimierz Sakowicz est mort en 1944, très certainement assassiné.

Ce bouleversant témoignage est traduit et édité pour la première fois par Alexandra Laignel-Lavastine.
"Cette chronique unique en son genre, écrit elle dans sa préface, constitue une terrible preuve à charges contre les nationalistes lithuaniens, et eux seuls, qui s'acquittaient du massacre des Juifs au bord des fosses." .
Elle précise par ailleurs que très majoritairement les Lithuaniens haïssaient les Juifs. Elle nous rappelle d'ailleurs que les violences contre ceux-ci commencèrent dès avant l'arrivée des Allemands sous forme de pogroms.

Des sommets d'horreur sont atteints dans la description des exécutions. Hommes, femmes, enfants, vieillards. Des nouveaux nés jetés vivants dans les fosses pour économiser les munitions. Des femmes, dénudées, violées et battues à mort.
Les Einsatzgruppen, unités allemandes dont le "travail" est de massacrer les Juifs dans les territoires de l'Est occupés par les troupes allemandes supervisent ces ignominies...

L'infâmie continue avec une population lithuanienne qui organise un trafic avec les effets, bijoux et autres biens trouvés sur les victimes.

Un livret de photos des plus révélatrices figure dans cet ouvrage.

"Depuis le matin, près du carrefour, se tient un marché où les "marchands" vendent des affaires des victimes assassinées la veille. Ils en attendent de nouvelles et sont optimistes."
Ce "commerce" implique très majoritairement la population locale.
Il n'y a quasiment pas de solidarité avec les victimes juives...
Les autorités lithuaniennes, quatre-vingt ans après les faits, nient la réalité en faisant preuve de mauvaise foi. Et le sommet dans l'ignoble : elles transforment les bourreaux en héros..."Jonas Noreika, exécuté en 1947 pour avoir, entre autres, orchestré de son propre chef le massacre de 1800 Juifs de Plunge, tous tués avant l'arrivée des Allemands. En 1997, ce boucher fut tranquillement fait, à titre posthume, Chevalier de l'Ordre de la croix de Vytis, une des plus hautes distinctions de l'Etat lithuanien."
"Et gare aux esprits qui contestent trop ouvertement les choix historiographico-politiques officiels. Une loi votée en 2010 criminalise en effet toute remise en question de l'approche adoptée par l'Etat lithuanien en matière mémorielle, une contestation passible de deux ans de prison...C'est ainsi que le documentariste Saulius Berzinis - qui avait travaillé à l'archivage de témoignages vidéo de survivants de la Shoah, mais aussi de collaborateurs locaux - recevra dans la foulée de cette nouvelle législation un courrier de la Brigade criminelle l'informant qu'il était sous le coup d'une enquête pour avoir insulté la mémoire de combattants nationalistes lithuaniens, dont précisément, Jonas Noreika !"

Un livre absolument nécessaire.

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a publication du Journal de Ponary 1941-1943 est sans conteste un très grand événement éditorial qui enrichit le patrimoine mémorial de l'histoire de la Shoah. Il s'agit, comme son sous-titre l'indique, d'un témoignage oculaire direct de première importance dans l'histoire de la destruction des juifs de Lituanie. Son, auteur, Kazimierz Sakowicz (1894-1944), a été le témoin oculaire de l'assassinat à Ponary de 70 000 Juifs de Wilno par des milliers de volontaires lituaniens qui avaient choisi de collaborer avec les Allemands. le texte est présenté, annoté, traduit du polonais par l'historienne et philosophe Alexandra Laignel-Lavastine et publié aux Éditions Grasset. Ce Journal a une histoire complexe et son actualité peut à juste titre être qualifié de particulière. Comme pour tout document d'importance capitale, sa découverte s'inscrit dans ce que nous pourrions appeler les grands et rares hasards de l'Histoire.

Lire la suite :
Lien : https://lettrescapitales.com..
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critiques presse (1)
NonFiction
26 janvier 2022
Le Journal de Ponary, 1941-1943, livre d’une importance capitale, vient ramener dans leurs justes proportions certaines idées qui ont fait florès depuis qu’un amateur a cru devenir historien.
Lire la critique sur le site : NonFiction

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