Commençons par nous mettre dans l'ambiance :
https://www.youtube.com/watch?v=gZ7hYEJt2UY
Que voilà un programme réjouissant pour une bande-dessinée, française pour ne rien gâcher : mélanger méchas et WWII !!! Ah remember "Macross" et "Gundam"… Et j'imagine que les joueurs de "Dust" vont kiffer leur race !
Nous sommes clairement dans l'uchronie, avec un niveau technologique plus avancée que dans la réalité : nous sommes donc dans les machins punks, plus précisément le dieselpunk ou le premier XXe siècle uchronique.
Quel est le point de divergence ? le 6 mai 1943 et l'opération d'exfiltration qui conduisit au rapatriement d'
Albert Einstein et de se travaux dans le IIIe Reich. du coup les programmes scientifiques nazis prennent de l'avance et la contre-offensive des Ardennes est un franc succès, suivi par son équivalent sur le front est de l'Oder-Vistule : les Anglo-saxons sont repoussés outre Atlantique et l'URSS outre Volga par les mekapanzers de la IIIe Panzerstahlläuferdivizion, tandis que suite aux transferts de technologies entre l'Allemagne et le Japon, l'armée impériale s'empare d'Hawaï avant de lorgner sur la côte pacifique des Etats-Unis…
L'histoire commence avec une bande de copains de San Rafael, Californie, qui après s'être engagé dans un Pal Battalion se retrouve au mauvais endroit eu mauvais moment : à San Diego le 7 mai 1948, jour du J-Day (un
D-Day à l'envers où l'armada japonaise débarque sur le sol américain dans l'intention de mener une blitzkrieg jusqu'à la Maison Blanche de Washington).
Steven Spielberg s'était moqué de l'idée d'un débarquement nippon dans son film "1941". Sauf qu'ici c'est pour de vrai !
Et on retrouve un peu l'ambiance de "Voyage au bout de l'enfer" (1978), du "Maître de guerre" (1986), et sans tous ses bons vieux films de guerre anciens ou modernes que ma culture pas aussi grande que je le voudrais dans ce domaine ne m'a pas permis d'identifier…
Nous suivons dans leur dernière chevauchée :
- le sergent McKenzie, instructeur et vétéran de la Bataille des Ardennes
- le caporal dur à cuire Keith Weissman (qui a dit sosie de
Clint Eastwood ?)
- David Suster, l'étudiant canadien et Henry l'afro-américain
- Doug Corsey, qui s'est découvert une vocation de sniper
- Forlini l'ouvrier viticole et Oscar le quaterback
- le troufion 1ère classe Casey McDouglas
Au fur et à mesure des rencontres avec les troupes nippones, la chaîne hiérarchique est élaguée, et c'est le troufion Casey qui prend la tête des opérations jusqu'à l'amère fin… Alors que tout est vue à travers des yeux de Rosie, qui lit à nous autres lecteurs les derniers mots écris par son ancien fiancé KIA (= Killed In Action).
On pourra repérer quelques grosses ficelles pour que tout tiennent en moins de 50 pages mais qu'importe !
Les soldats en cavale qui tombent par hasard sur un membre de l'état-major ennemi, brûlés et déchiqueté par une explosion mais portant intacte la gibecière contenant des informations capitale à transmettre d'urgence et coûte que coûte au centre de commandement allié… les 2 méchas abandonné par l'armée dans la base de San Ysidro… ou le fait qu'il n'y pas de téléphone ou de terrain d'aviation entre la Californie et le Texas !
L'histoire est pas mal du tout et pour ne rien gâcher plutôt bien racontée.
Là où le bât blesse, c'est au niveau des dessins d'
Afif Khaled. Non, qu'ils soient mauvais, mais déjà ils sont différents et à mon goût bien moins plaisants que ceux très Stalingrad style de Ronan Toulhouat, qui ici ne signe que l'illustration de couverture. le vrai problème étant en fait qu'ils terriblement inconstants vu qu'il n'y guère de cohérence dans le charadesign ! Ainsi difficile de remettre les personnages et de s'y attacher quand ces derniers change de style, de traits, de look voire de morphologie d'une page à l'autre : Keith qui change de coiffure de chevaux aussi vite et aussi radicalement qu'un joueur de football fashion victime, Henry qui change je ne sais pas combien de fois de couleur de cheveux, David qui ressemble à Guy Pearce au début du récit et à James Coburn à la fin du récit, Oscar qui ressemble parfois à un beau gosse tourmenté, parfois à un bad boy badass, parfois à un malabar butor, Forlani dont la barbe de 3 jours apparaît ou disparait comme par magie… c'est un peu n'importe quoi à ce niveau là !
Pire, il y a çà et là des erreurs de proportions, de symétries ou de perspectives qui un piquent peu les yeux. Alors si on ajoute des soldats japonais qui ne ressemblent pas à grand-chose, des graphismes qui d'une case à l'autre passent d'une approche réaliste à une approche cartoonesque, et des vignettes qui niveau dessins, encrage et colorisation donnent l'impression d'avoir été fait ou achevé à l'arrache, et une honteuse confusion entre les personnages de Doug et David dans la scène finale… passé un cap on se retrouve avec une BD pas fignolée du tout dans son rendu final. bisque, bisque, rage !
C'est d'autant plus dommage que certains éléments sont assez réussis comme le charadesign de Rosie, mignonne à croquer en pin-up comme en munitionnette ou le chouette baroud d'honneur d'Henry contre le commandant japonais mis en scène comme un western classique de la grande époque… Mais les approximations, pour rester gentil, tirent clairement l'ensemble vers le bas, lui retirant au moins au moins 1 étoile dans mon appréciation finale !
J'ose espérer que le dessine
Stefano Martino sera autrement plus sérieux dans son travail pour la tome 3 intitulé "Opération Rebalance".
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