Juin 1940 - Paris.
La Capitale française est sous l'occupation allemande. Alors qu'il s'apprêtent à faire la présentation de nouveaux prototypes d'armes lors d'une réunion secrète, le bastion Nazi est infiltré par deux espions sous la couverture d'ambassadeurs japonais : Terryiona et Warren. Ils ne tardent pas de faire la rencontre de
Ian Fleming, agent secret au service de sa Majesté, qu'ils sortent d'un bien mauvais pas...
On le sait bien,
Jean-Luc Sala adore James Bond. En grand fan, il s'amusait déjà à détourner les noms des différents opus pour ses titres de la série Cross Fire, dont il est également le scénariste.
On le sait aussi... il adore tous ces joujoux issus de la guerre que sont les tanks, hélicoptères, avions, amphibies, etc... des engins que ses illustrateurs ont la fâcheuse tendance de détester dessiner, au contraire.
Spynest est donc pour lui l'occasion d'aborder sans détours l'oeuvre de
Ian Fleming.
Ian Fleming, ce célèbre romancier, a bel et bien servi dans la Royal Navy. Il se serait alors inspiré de ce qu'il avait vu pour créer son personnage, à qui il donna le nom d'un ornithologue de renom : James Bond.
Et si Fleming était réellement Bond ?
Jean-Luc Sala se base sur ce postulat pour fonder son scénario, prêtant à l'écrivain le rôle du beau gosse charmeur, héros de ses romans.
Le scénario, une oeuvre originale d'un James Bond Fleming dont il n'est même pas le héros principal - la vedette ayant été volée par la virevoltante Terryiona - est fort en rebondissements. Les protagonistes n'ont que très peu de temps pour souffler, l'action se renouvelant sans cesse à chaque nouvelle page. Quelques piques sont également présentes pour nous rappeler que nous sommes bien en train de lire un album de
Jean-Luc Sala (au cas où ce n'était pas suffisamment évident encore) et amènent un peu d'humour dans une histoire qui, étant donné le contexte, ne devrait pas l'être du tout.
Côté dessin,
Christophe Alliel n'en est pas à sa première sortie, mais n'a pas encore une très grande bibliographie. Après les Terres de Caël, le Kookaburra Universe T12 et quelques collectifs toujours chez Soleil, il signe ici une nouvelle collaboration.
Je ne trouve pas son dessin particulièrement raffiné. Si quelques cases à l'architecture soignée m'ont plutôt satisfaites, j'ai globalement trouvé que ses personnages manquaient de profondeur et avaient des traits de visage pas suffisamment fouillés, surtout sur les scènes d'action (la scène de la réception est réussie, sinon). Bon, il y a aussi un personnage que j'aime bien et qui ne peut souffrir de ce défaut (on ne voit pas son visage) : von Überman ! Ouais, j'ai toujours adoré les méchants qui ont la classe.
Pour conclure, Spynest est un album divertissant, prenant (et qui se termine en Cliffhanger, comme toujours avec Sala) et pas prise de tête. C'est pas de la grande bande dessinée, mais c'est pas pire qu'un bon James Bond (Q et MoneyPenny en moins).
Lien :
http://bendis.uldosphere.org..