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EAN : 9782330015107
415 pages
Actes Sud (06/02/2013)
3.61/5   121 notes
Résumé :
Juan Carlos a disparu, laissant derrière lui une note énigmatique: "Je pars à la recherche de l'enfant. Je reviendrai quand je l'aurai trouvé. Ou pas. Joyeux Noël." Pour le retrouver, le ministre de l'Intérieur joue sa dernière carte: José Maria Arregui, l'inspecteur mélancolique et sanguin qui, quelques années plus tôt, a par hasard sauvé la vie du roi une première fois. Quelques semaines avant Noël, le roi d'Espagne a quitté sa résidence, laissant derrière lui un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Après des années au service de la police, plusieurs fois décoré pour avoir mis sa vie en danger, José Maria Aguerri s'est retiré il y a maintenant 2 ans et s'est installé à son compte en créant une agence de détectives, avec son ami Legrand. Personnage hanté par le souvenir de sa défunte femme dont il juge être responsable de sa mort, il entretient une relation virtuelle avec une certaine Alicia à qui il n'ose déclarer son identité et se rend régulièrement dans les sex-shops, non pour se satisfaire, mais pour l'aider à éclaircir des souvenirs devenus flous. Comme il a sauvé le Roi par le passé, c'est tout naturellement que le ministre s'adresse à nouveau à lui dès que Sa Majesté a décidé de lever les voiles, laissant juste un petit mot comme quoi il est allé chercher le petit garçon. Aguerri n'a as d'autres choix que d'accepter. Mais, il va vite se rendre qu'il n'est pas le seul à vouloir mettre la main sur le Roi... 

Carlos Salem nous fait voyager à travers l'Espagne, de Madrid à des villages au nom imprononçable ou absurde. Dès lors qu'Aguerri aura retrouvé le Roi, un périple commence pour les deux. Ils vont faire la connaissance de personnages aussi improbables que loufoques, du devin rétroviseur qui devine le passé au chef d'orchestre qui recherche une symphonie inoubliable en passant par l'homme incollable en Coca en la personne de l'écrivain hispano-mexicain Paco Ignacio Taibo. Sans oublier la chèvre Rosita! Aguerri n'est pas en reste, lui qui se déguise sans arrêt pour passer incognito et va dans les sex-shops retrouver sa mémoire. Même le Roi semble avoir oublié pour un temps ses fonctions. Ce road-movie déjanté, vivant, parfois absurde ou mélancolique se déguste telle une sangria bien fraîche dans laquelle on découvre petit à petit les différentes saveurs. Carlos Salem surprend par sa fantaisie et son humour et nous offre une belle histoire d'hommes.

Je suis et Je reste roi d'Espagne...
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Je n'avais encore jamais lu de livre de Carlos Salem et c'est sur les conseils d'un libraire que j'ai plongé.
Quelle histoire, quelle aventure et quelle galerie de personnages dans ce polar déjanté qui traite de la mémoire, du souvenir, de la quête de l'enfance.

José Maria Arregui, ancien flic un peu paumé, à fleur de peau a créé avec un ami une agence de détectives. Il se croit responsable du décès de sa femme, est dans le souvenir et en veut au monde entier.
Il règle les problèmes avec ses poings et on ne compte plus le nombre de nez un peu de biais qu'il a laissé derrière lui. Pour parfaire le portrait, il ne peut trouver l'inspiration nécessaire à la résolution des cas qui lui sont soumis qu'en passant des heures dans des cabines de sex-shop.
C'est un écorché vif, entre Nestor Burma (façon Guy Marchand) et Perry Mason, de E .S. Gardner.

Quand le roi disparait, c'est naturellement à Arregui que l'on s'adresse pour le retrouver, compte tenu de ses antécédents et d'autant plus qu'il lui a déjà sauvé la vie une fois.
Sur la piste du roi, il va croiser beaucoup de monde ayant des intérêts dans cette disparition et, une fois qu'il l'aura retrouvé, le récit va se transformer en une sorte de road-movie à travers une Espagne improbable.
Des personnages pour le moins originaux (Un voyant que ne peut voir que le passé, un musicien qui a perdu une symphonie, un expert en crus de Coca-cola...) vont jalonner le chemin des deux compères.

Au bout d'un moment, on ne sait plus trop ce qu'on lit, on oublie l'intrigue, mais on tourne toujours plus vite les 400 pages jusqu'à la fin.
L'imagination de cet auteur nous entraîne à travers une Espagne onirique, caricature des petits ou grands travers de notre monde et donne immédiatement envie de découvrir ses autres romans.
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"Les choses peuvent toujours aller plus mal, me dis-je. L'Espagne a besoin de moi. L'Espagne et moi sommes dans la merde."

Et vient le jour où Je reste roi d'Espagne est enfin disponible à la BMVR. Et où le le livre est VRAIMENT rangé à sa place. Bref, le jour où tu peux l'emprunter. Et par conséquent le lire. Et c'est comme se délecter d'un plaisir coupable.

"Avant d'arriver au coin de la rue, je me dis que j'ai monté cette représentation pour eux, pour qu'ils croient que je vais bien et qu'ils arrêtent de s'apitoyer sur moi. Pour qu'ils croient que je suis celui de toujours. Mais à l'intérieur je me sens celui de jamais."

José Maria alias Txema, l'ex-flic reconverti en privé de grand luxe, ne va décidément pas bien. Il passe dans son bureau en plaqué or des fins de soirée pathétique à mourir une unique fourmi salvatrice. Il pleure sans relâche sa fiancée Claudia, remâchant sans fin sa culpabilité poisseuse. C'est alors que le quotidien s'anime, avec l'arrivée d'un curieux énergumène qui prétend vouloir l'engager :

"Je crois que je fronce les sourcils. La voix de Zuruaga m'agace, l'expression de Zuruaga m'agace, l'impression que la tête de Zuruaga me dit quelque chose m'agace. Je me flatte de ne jamais oublier la tête de quelqu'un. Je me suis entraîné des années pour ça."

Et le moins qu'on puisse dire, c'est que Txema a le nez creux, car cette affaire ne sent pas bon. Mais alors pas bon du tout. le voilà bientôt embarqué dans un road movie halluciné en compagnie de Juan Carlos himself, à la poursuite d'un mystérieux petit garçon, et poursuivi par d'odieux sbires qui le terrifient. Bref, le grand n'importe quoi qu'on apprécie chez Salem.

La galerie de personnages convoqués est inoubliable de drôlerie et d'humanité, comme dans Aller simple ou Nager sans se mouiller, entre un musicien médiocre à la poursuite de sa mélodie perdue, Soldati et Rincon (qu'on jubile de retrouver), Nemo le petit génie de l'informatique à la sulfureuse maman, l'hyperséduisante Olivia / Alicia, sans oublier Rosita la brebis (tiens, tiens, une brebis de compagnie ... comme dans la Princesse Printemps). Et des répliques aussi mémorables que : "Mais putain ! On nous cherche pour nous tuer et vous me donnez des recettes de tisane pour la prostate !" (au hasard parmi de nombreuses autres au sein des dialogues chiadés). Et toujours les références en pagaille (ici, Taibo est nettement privilégié, ce qui n'exclut pas une apparition de Montalbano).

Peut-être un peu plus mélancolique que déjanté, Je reste roi d'Espagne ne tient pour autant pas toutes ses promesses, et laisse en bouche un petit goût doux-amer. Comme un esprit de répétition (non, cette quête au centre de l'Espagne ne vous rappelle pas cette autre quête au sein du Rif marocain) voire peut-être une forme de lassitude devant les gesticulations souvent grotesque des comparses imaginés par Salem. Mais même si Je reste roi d'Espagne n'offre pas un grand renouvellement, il n'en demeure pas moins qu'on rit beaucoup, qu'on verse presque une larme de temps à autre, et qu'on a toujours plaisir à goûter aux délices d'un roman qui joue avec un évident plaisir à manipuler les codes du genre (la trahison, l'amitié, la rédemption du héros solitaire).
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Sans surprise, le troisième roman de Carlos Salem brode encore autour des mêmes thèmes qui semblent obséder l'auteur et qu'il s'est déjà ingénié à aborder dans Aller simple puis dans Nager sans se mouiller : la recherche de l'identité, la difficulté à conserver l'innocence de l'enfance dans une société qui piétine allègrement les candides et où le paraître l'emporte sur l'être.

Le talent de Salem tient en grande partie au fait que, s'il revient toujours au fond à ces mêmes idées, il réussit à chaque fois à le faire d'une manière originale à la fois proche et sensiblement différente de ses romans précédents.
Ici, donc, Txema, détective aux talents multiples et maître en particulier dans l'art du déguisement, a pour mission de retrouver un homme disparu et de le ramener à Madrid. Cet homme n'est autre que Juan Carlos Alfonso Víctor María de Borbón y Borbón-Dos Sicilias, le roi d'Espagne, qui a fugué au Portugal pour retrouver l'enfant qu'il fut un jour sur une plage d'Estoril. La cavale des deux hommes poursuivis par des tueurs aux motivations flous, les mèneront à la rencontre de toute une galerie de personnages hors du commun, du « devin rétroviseur » qui lit le passé des gens à une fidèle brebis, en passant par Soldati,« homme d'affaire ou révolutionnaire », déjà rencontré dans Aller simple.

Voguant entre polar et conte philosophique dans un monde où la dure réalité vient se heurter à une sorte d'onirisme défensif qui la rejette, Carlos Salem embarque le lecteur dans une Espagne rêvée loin d'être dénuée de défauts mais où ceux-ci, face à l'indéfectible optimisme de l'auteur, finissent toujours par amener quelque chose de positif. Mais il ne s'agit cependant pas d'une négation du monde d'aujourd'hui et de ses problèmes, la fausse candeur du regard de Salem dressant en creux un portrait peu reluisant de la situation socio-économique de l'Espagne (et de l'Occident en général) de la fin des années 2000 et terrible lucidité sur ce que sont les hommes.

On ajoutera au crédit de ce roman le fait que Carlos Salem s'améliore à chaque ouvrage et que ces balades oniriques s'enchaînent de mieux en mieux, que certaines lourdeurs et longueurs que l'on pouvait lui reprocher dans ses livres précédents tendent à s'effacer, et que ses personnages se révèlent de plus en plus attachants.

Histoire d'amitié d'hommes qui cherchent à se réaliser tels qu'ils sont et non pas comme ils voudraient qu'on les voit ou comme il faudrait qu'ils apparaissent au monde, Je reste roi d'Espagne voit Carlos Salem continuer à creuser le sillon d'une oeuvre à part, d'une nouvelle veine du roman noir que l'on pourrait dans une certaine mesure rapprocher d'un autre auteur atypique, l'autrichien Heinrich Steinfest. C'est dire s'il mérite que l'on s'y intéresse.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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On connait le western spaghetti, voici le polar paëlla!
Loufoque et déjanté!
Madrid. Un ex-flic José Maria Arregui, qui aime toujours douloureusement Claudia qui n'est plus et désire Olivia (sous le pseudo de Coriolis lorsqu'il pianote en fantasmant ferme sur internet), a quitté la police après avoir "liquidé 3 bandits" et sauvé le roi d'Espagne dont il possède les coordonnées généreusement gravées sur une médaille.
Dans son agence de détectives, qu'il dirige avec son associé Legrand, il détaille la photo d'un sosie bizarrement nommé José Maria Aguirre à "la tête de celui qui n'a jamais marqué un but de sa vie".
Régina dite "la fourmi" les seconde.
Suite à un message des plus bizarres (encore un) du roi qui s'est volatilisé,Arregui, appelé à la rescousse, se dit "L'Espagne a besoin de moi" . Et le voilà parti, ou forcé à partir, tambour battant.
"Bonsoir, Arregui"
"Bonsoir, roi"
Je peux t'appeler Txéma (petit nom que donnait son papa à José Maria).
No problemo ( petite remarque perso à véréfier dans un dico espagnol.
Je peux t'appeler Juanito?
No problemo (à re-vérifier).
Et là grand carnaval de pistoléros, on croise Terreur le presque débile sauf en matière de passage à tabac, Zurnaga surnommé l'Etron intéressé par la fameuse médaille, un "Chasseur" pas si chef que ça, un "devin rétroviseur" spécialisé voyance du passé,un Juanito qui enfant aimait le conte des Mille et une nuits et se cache au présent sous un déguisement de hippie aux dreadlocks bien fournis qui "mange du jambon ibérique" et bien d'autres... de l' Espagne profonde entre deux sex-shops très utiles à l'enquête!
La mission d'Arregui: "sauver ses fesses" (et celles du roi par la même occasion), un dossier sous le coude en empruntant une Rolls, au diable l'avarice!
"La brigade de nettoyage" laissera-t-elle tout impeccable?
Vous saurez le fin mot de cette histoire royale et farfelue en découvrant: Je reste roi d'Espagne de Carlos Salem, un brin irrévérencieux, (auteur espagnol dont Aller simple a reçu le prix Memorial Silveris Canada à la Semana Negra en 2008).
Butttt!!!!
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Chacun d’entre nous porte en lui la plus belle des symphonies, mais souvent, nous croyons que si nous baissons les vitres de la voiture elle nous échappera. C’est une erreur; il faut rouler les vitres ouvertes pour entendre les symphonies des autres.
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L'amour n'est jamais libre. Il y en a toujours un qui s'attache et un autre qui s'en va, parfois si loin qu'on ne peut jamais le rattraper.
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Le passé est la seule chose qui nous appartienne, le seul trésor d'un homme, c'est tout ce qu'il a été et aussi la graine de ce qu'il sera!
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Il m’est impossible encore de choisir entre un passé qui ne reviendra pas et un futur qui ne sera peut-être jamais le mien.
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Le passé, il faut aller à sa recherche sinon il nous échappe.
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Videos de Carlos Salem (53) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlos Salem
"1692. Salem, État du Massachusetts aux États-Unis. Accusées de pratiques magiques, de nombreuses personnes sont alors mises à mort. Innocentes ou coupables ? Qui méritait réellement la potence ? de nos jours, alors que Max évite de peu la mort, la voilà sous l'emprise de songes qui semblent tous venir d'une époque lointaine où la sorcellerie et les démons hantaient l'imaginaire du commun des mortels. Quel lien peut alors unir Max à un procès vieux de plusieurs siècles ?"
Sortie le 10 novembre 2015 aux Éditions Plume Blanche Musique crée et composée par Rémi Said pour les éditions Plume Blanche
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