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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sans surprise, le troisième roman de Carlos Salem brode encore autour des mêmes thèmes qui semblent obséder l'auteur et qu'il s'est déjà ingénié à aborder dans Aller simple puis dans Nager sans se mouiller : la recherche de l'identité, la difficulté à conserver l'innocence de l'enfance dans une société qui piétine allègrement les candides et où le paraître l'emporte sur l'être.

Le talent de Salem tient en grande partie au fait que, s'il revient toujours au fond à ces mêmes idées, il réussit à chaque fois à le faire d'une manière originale à la fois proche et sensiblement différente de ses romans précédents.
Ici, donc, Txema, détective aux talents multiples et maître en particulier dans l'art du déguisement, a pour mission de retrouver un homme disparu et de le ramener à Madrid. Cet homme n'est autre que Juan Carlos Alfonso Víctor María de Borbón y Borbón-Dos Sicilias, le roi d'Espagne, qui a fugué au Portugal pour retrouver l'enfant qu'il fut un jour sur une plage d'Estoril. La cavale des deux hommes poursuivis par des tueurs aux motivations flous, les mèneront à la rencontre de toute une galerie de personnages hors du commun, du « devin rétroviseur » qui lit le passé des gens à une fidèle brebis, en passant par Soldati,« homme d'affaire ou révolutionnaire », déjà rencontré dans Aller simple.

Voguant entre polar et conte philosophique dans un monde où la dure réalité vient se heurter à une sorte d'onirisme défensif qui la rejette, Carlos Salem embarque le lecteur dans une Espagne rêvée loin d'être dénuée de défauts mais où ceux-ci, face à l'indéfectible optimisme de l'auteur, finissent toujours par amener quelque chose de positif. Mais il ne s'agit cependant pas d'une négation du monde d'aujourd'hui et de ses problèmes, la fausse candeur du regard de Salem dressant en creux un portrait peu reluisant de la situation socio-économique de l'Espagne (et de l'Occident en général) de la fin des années 2000 et terrible lucidité sur ce que sont les hommes.

On ajoutera au crédit de ce roman le fait que Carlos Salem s'améliore à chaque ouvrage et que ces balades oniriques s'enchaînent de mieux en mieux, que certaines lourdeurs et longueurs que l'on pouvait lui reprocher dans ses livres précédents tendent à s'effacer, et que ses personnages se révèlent de plus en plus attachants.

Histoire d'amitié d'hommes qui cherchent à se réaliser tels qu'ils sont et non pas comme ils voudraient qu'on les voit ou comme il faudrait qu'ils apparaissent au monde, Je reste roi d'Espagne voit Carlos Salem continuer à creuser le sillon d'une oeuvre à part, d'une nouvelle veine du roman noir que l'on pourrait dans une certaine mesure rapprocher d'un autre auteur atypique, l'autrichien Heinrich Steinfest. C'est dire s'il mérite que l'on s'y intéresse.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Le troisième opus policier de Carlos Salem, après "Nager sans se mouiller" et "Aller simple", fait très fort dans la démesure et l'irréalisme, mais pour le plus grand plaisir des amateurs de polars déjantés. Rien moins que Juan Carlos, roi d'Espagne, comme héros principal de ce "road novel" qui sillonne un coin perdu de l'Espagne, aux confins du Portugal. Un Juan Carlos qui a perdu la mémoire mais sait très bien se jouer de toutes les chausse-trappes visant à l'envoyer ad patres, en compagnie de son ami le détective José Maria Aguirre (dit "Txema") et d'une foultitude de rencontres de passage, dont le célèbre romancier mexicain Paco Ignacio Taibo II, qui reçoit ici un hommage inattendu sous les traits du Judas de service. Une touche unique dans le PPE (Paysage Policier Européen), une imagination débordante nous emmenant aux confins du surréalisme, une écriture efficace tenant le lecteur en haleine au fil de ces quatre cent et quelques pages bien remplies. Une réussite…
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Jouissif, impeccable, à se tordre, avec du suspense et tout ce qui va bien avec.

La cavale du roi d'Espagne (on doit dire "le précédent" maintenant), déjanté et complètement dingue, fan d'armes à feu et de bolides ultra rapides. Au-delà des aspects comiques, il y a la réflexion sur l'Espagne traditionnelle, les gens, les relations aux autres, la poursuite de ses idéaux... Un "road movie", en quelque sorte.

Cela se lit d'une traite, et on referme le livre avec l'envie d'en avoir davantage. Et au bout de plusieurs centaines de pages de rebondissements, on est encore dévasté par la chute. du Murakami qui se serait mis au polar espagnol... le tout servi par une écriture rock'n'roll. Respect.
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Je suis une inconditionnelle des auteurs espagnols. Surtout celui là, j'aime l'humour avec lequel il envisage tout, même les choses les plus graves. Les personnages sont toujours perdus dans des situations rocambolesques. C'est un vrai plaisir à lire.
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