« Il vous reste encore des moments à lire. Ne laissez personne vous en priver »
Les moments de Juan Pérez Pérez, je viens de les lire, et ma foi, je suis contente d'en être débarrassée. Pas que c'était horrible, mais je me suis passablement ennuyée.
Pourtant, les premières pages m'avaient fait rire, oui, rire ! Chaque phrase est une surprise, et pleine d'humour noir. Mais après, l'ennui m'a gagnée, ennui mêlé à une perplexité de plus en plus grande.
Je m'explique.
Juan (Juanito pour les intimes, mais il déteste qu'on l'appelle comme cela) fait partie de l'Entreprise, càd qu'il est tout simplement tueur à gages. C'est un tireur exceptionnel, d'ailleurs. « On » l'envoie dans un camping de naturistes, en Murcie, afin de surveiller un futur « colis ». Flanqué de ses enfants, (bizarre qu'on l'ait chargé d'une mission alors qu'il est normalement en vacances avec eux), il tombe sur son ex-femme et son amant, un juge renommé, voisins de sa tente. Il y rencontre aussi son plus grand ami qu'il n'a plus croisé depuis des années, en compagnie d'une bombe sexuelle aux seins refaits. Et puis il y a Yolanda...la belle, la savoureuse, la tendre, la passionnée Yolanda... N'oublions pas le maître-nageur Sven, ainsi que – surtout – Camilleri, un vieil écrivain aux sages paroles. Tout ce petit monde se croise, tout nu comme il se doit, a des relations sexuelles en veux-tu en voilà, et finalement, Juan les soupçonne tous. Qui sont-ils vraiment ? Que vient-il faire dans ce camping aux coïncidences troublantes ?
Si les premières pages, comme je l'ai dit plus haut, promettaient nombre de rebondissements, je dois dire que le soufflé est vite retombé. Juan n'arrête pas de se poser des tonnes de questions, de songer à son passé avec mélancolie, à son présent avec beaucoup d'incertitudes. Finalement, après quelques jours de défiance et d'indécision, mâtinés de sexe à tout-va, quelque chose se passe, et là, c'est la grosse artillerie à la James Bond.
Bref, si je reconnais à Carlos Salem une qualité de style indéniable (il écrit très très bien !), je n'ai pas tellement adhéré à son concept de polar un peu fou, fantaisiste en tout cas.
Il faut dire que les polars ne provoquent jamais beaucoup d'enthousiasme chez moi, et si j'en lis certains, c'est parce que d'autres lecteurs les disent originaux. Je veux bien croire que ce n'est pas du tout un polar classique, ça oui. Mais le côté déjanté du début m'avait par trop émoustillée et ma déception a été à la mesure de ce plaisir des premières pages.
En conclusion, il me reste beaucoup de moments à lire. Je ne laisserai personne m'en priver.
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T'es un mec pas mal, pas con non plus , c'est donc normal que tu te maques avec une gonzesse canon et pas conne non plus. Tu ramènes pas mal de pognon, tu lui fais deux gosses: tout devrait être parfait mais ta gonzesse, elle commence à en avoir ras les seins de ton coté has been, de ta moustache ringarde, de ton dos vouté; en plus t'es jamais là et elle en a marre de dire à ses cops que t'es cadre sup dans une boite qui vend des couches culottes et que c'est pour ça que tu découches souvent. Alors, elle se casse, puis elle trouve un autre mec, un vrai cette fois çi: grand juge renommé anti corruption, anti mafia.
Toi, t'as l'air vraiment con mais tu peux quand même pas lui dire que tu es le "numéro trois" d'une grande entreprise de tueur à gages, que t'as 15 macchabées à ton actif et ton air con et ta vue basse, c'est ta meilleure protection.
Quand elle te refile les mômes, pour les grandes vacances, afin de pouvoir roucouler peinarde avec son juge, t'en profites pour les amener camper, t'as prévu un petit coin tranquille mais ton "numéro deux" change tes plans: il t'as réservé un emplacement dans un autre camping et tu dois surveiller le proprietaire d'une bagnole . Il te donne l'immat mais y'a un blème: c'est l'immat de ta propre tire que t'as donne à ton ex.
Et tu te retrouves dans un camping naturiste sur un emplacement jouxtant celui de ton ex et de son juge et tu retrouves ton vieux pote que t'as rendu borgne et estropié et tu rencontres une superbe serveuse qui te promet pas que de la sangria, puis y'a un autre tueur de ton entreprise "numèro 13", pis y'a une superbe blonde genre iceberg, puis un suédois genre swarzy pis y'a des morts.... et t'es pas dans la merde!
Deuxième roman de Carlos Salem qui confirme son immense talent: intrigue noire, complexe mais fluide et un humour noir décapant.
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J'ai fini par choisir un livre intitulé Aller simple, premier roman de Carlos Salem, auteur inconnu et extravagant à en croire la quatrième de couverture. Au moins ce type n'était pas un présentateur télé, ni un homme politique se prenant pour un romancier, ni une pétasse prête à raconter ses pipes people comme s'il s'agissait de prouesses.
Quand on passe sa vie à lire, on finit par croire que la vie est un livre, qu'on peut revenir en arrière si l'on perd le fil de l'histoire. Mais ce n'est pas comme ça. La vie, notre propre vie on ne peut la lire qu'une fois, tout en avançant. Et connaissez-vous quelque chose de plus difficile que de lire en marchant ?
Ma vie n’est peut-être qu’une petite comédie policière, un film de série B qu’on ne diffuserait même pas dans les émissions matinales d’une télé provinciale, entre une publicité pour un appareil à allonger le pénis ou pour un robot de cuisine permettant à la maîtresse de maison de vivre comme les femmes en papier glacé des magazines, lovée dans un canapé italien une coupe de champagne à la main.
Toi, tu aimes nager mais pas de mouiller, me disait toujours le vieux numéro Trois. Tant que ça fonctionne, mon gars, il n'y a pas de problème. Le problème c'est qu'un jour ça risque de ne plus marcher, et il faudra t'assumer, te demander qui tu es. Personne n'y échappe. Pour l'instant tu joues le père de famille timide, tu te laisses emmerder par ta femme, mais tu sais qui tu es ... même si tu ne veux pas le savoir. Parce que les balles, elles, le savent.
Quand on passe sa vie à lire, on finit par croire que la vie est un livre, qu'on peut revenir en arrière si l'on perd le fil de l'histoire. Mais ce n'est pas comme ça. La vie, notre propre vie, on ne peut la lire qu'une fois, tout en avançant. Et connaissez-vous quelque chose de plus difficile que de lire en marchant?
"1692. Salem, État du Massachusetts aux États-Unis.
Accusées de pratiques magiques, de nombreuses personnes sont alors mises à mort. Innocentes ou coupables ? Qui méritait réellement la potence ? de nos jours, alors que Max évite de peu la mort, la voilà sous l'emprise de songes qui semblent tous venir d'une époque lointaine où la sorcellerie et les démons hantaient l'imaginaire du commun des mortels. Quel lien peut alors unir Max à un procès vieux de plusieurs siècles ?"
Sortie le 10 novembre 2015 aux Éditions Plume Blanche
Musique crée et composée par Rémi Said pour les éditions Plume Blanche
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