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sur 8322 notes
Ecrit après la Seconde Guerre mondiale, The Catcher in the Rye (traduit "L'Attrape-Coeurs") décrit le début des années 1950 : décennie du conformisme par excellence (dans la société américaine). La famille est au centre de tout et de toutes les valeurs. Les pères sont de fiers chefs de clan et les mères des ménagères hors-pair façon publicité pour produits ménagers.
A cette époque, les enfants n'ayant leur place que pour obéir et apprendre de leurs aînés, le concept "d'adolescent" n'existe pas : soit on est un enfant, soit on est un adulte. Mais entre les 2 ... ?
Salinger explore donc cette "frontière" qui est souvent une période difficile pour celui qui la vit, et ceux qui l'entourent !

Holden Caufield se voit devenir un autre et éprouve beaucoup de difficultés à s'adapter à ce "nouveau lui". Il en va de même pour le monde dont il commence à voir les failles.
C'est donc l'occasion pour l'auteur de s'attaquer au sacro-saint American Dream. Car les rêves d'Holden prennent des allures de cauchemar...

Dans L'Attrape-Coeurs, Salinger met très bien en scène toutes les ambiguïtés des adolescents. L'auteur nous fait d'abord comprendre qu'il est difficile de faire confiance à ce narrateur pour qui les adultes sont bidons (je suppose que c'est le terme utilisé dans la traduction française), dangereux et pervers. Mais Salinger montre aussi le paradoxe de ce rejet des adultes et l'envie qu'a Holden de leur ressembler.
A l'inverse, ce personnage idéalise l'enfance comme un paradis perdu. On s'aperçoit assez vite que les enfants, comme sa pette soeur Phoebe, sont les seuls qu'il respecte.
Ah, l'adolescence.... Période où la demi-mesure n'existe pas !

Avec ce roman, et surtout grâce à son personnage principal, Salinger a créé un Peter Pan moderne. A l'inverse de Peter Pan, Holden a peur, il ne se crée pas un pays imaginaire, il fait comme il peut. Est-ce pour cette raison que les tueurs en série américains apprécient particulièrement ce livre ? Et pour cela que l'adolescent a donné son nom à une chanson de rock ? Un grand débat qui ne pourra pas se résoudre ici, c'est sûr !
Je n'étais déjà plus ado quand j'ai lu The Catcher in the Rye, mais j'ai été frappée et reste encore marquée par la justesse de l'analyse de la peur de grandir dans un monde qui n'a pas l'air de savoir où il va. Et je pense que ceux qui ont été des adolescents sensibles ne pourront pas le nier après cette lecture.

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Y a-t-il un âge pour lire un livre ? Je suis très très très loin de l'adolescence et pourtant j'ai aimé L'attrape-coeurs. Je ne sais pas si c'est inquiétant ou rassurant mais peu importe ...
J'ai trouvé ce livre intemporel et universel, un livre dans lequel tout adolescent peut se reconnaître.
Holden, le narrateur, suit ses impulsions, réagit instantanément à ce qui le blesse ou l'enchante. Il est excessif et spontané, fabulateur et très observateur. Ne sachant pas trop où se situer, il réagit parfois en enfant, qu'il est encore, et en adulte, qu'il va devenir.
J'ai aimé ce livre plein de tendresse, d'humour et de fantaisie, plein de vie.
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Holden Caulfield adolescent paumé, marqué par la mort de son tout jeune frère, n'ayant pour seule attache son adorable petite soeur Phoebé à laquelle il voue un amour fraternel et passionnel, est expulsé de son lycée trois jours avant Noël.
Ne voulant pas affronter la colère de ses parents, Holden fugue et rejoint New York par train où il réserve une chambre dans un hôtel sordide.
S'ensuit des aventures déroutantes, des rencontres hasardeuses, dangereuses, émouvantes, mais aussi quelques retrouvailles décevantes ou bien d'autres touchantes...
« L'attrape-coeurs » est avant tout le récit d'une errance, l'errance d'un adolescent marginal qui ne trouve pas sa place au sein de la société. En plein crise existentielle, blasé par la superficialité des jeunes de son âge, terrorisé par le fait de devenir un jour un adulte, et écoeuré par ce monde hostile et par l'ignominie humaine, Holden se cherche mais se perd dans des questions sans réponses; il finira par se noyer dans un naufrage psychologique...
Dans un style familier, argotique, vulgaire parfois, mais au langage saisissant et poignant, écrit à la première personne du singulier pour mieux nous identifier au personnage, les lecteurs se laissent happer voire secouer par la violence et la noirceur de ses pensées.
Nous devenons témoins du mal-être d'Holden qui se dévoile à coeur ouvert, et éprouvons face à cet adolescent tourmenté, de l'empathie car nous adultes sommes bien conscients que l'adolescence demeure une période charnière de notre vie, délicate et douloureuse et qui parfois conduit certains jeunes à des dérives tragiques !
Ce roman est une révolte et si l'oeuvre de Salinger paraît pour certains légèrement dépassée, les problèmes de l'adolescence contés dans ce récit restent immuables et toujours d'actualité.
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Bien qu'au début gênée et agacée par le langage adolescent de ce grand classique de la littérature américaine des années 50, j'ai fini par être happée par l'errance new-yorkaise de ce jeune homme de bonne famille, qui, renvoyé de son collège avant les vacances de Noël - en cherchant à retarder la confrontation avec ses parents - vit toutes sortes d'expériences, des plus drôles aux plus déprimantes.

Parce que Salinger y décrit formidablement les fluctuations de l'humeur adolescente, on comprend le succès jamais démenti de ce livre. Le héros juge sans pitié les adultes, il est dans l'incapacité de se projeter dans l'avenir, il se sent seul, a des pulsions de mort, et sa quête de sexualité est brimée par un manque de confiance en lui, même s'il a l'audace nécessaire pour quitter l'adolescence.

Un Salinger semblable à son héros - si l'on en croit le portrait qu'en fait Beigbeder dans son livre, Oona & Salinger - dans l'histoire de cette dérive, proche de la folie, qui marque par sa solitude désespérée et touche par sa tendresse et sa nostalgie de l'enfance.
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L'Attrape-coeurs est passionnant. Il raconte trois jours d'errements et de réflexions d'un adolescent de 17 ans, ultrasensible et révolté.

Holden Caufield, à New York, en a plus que marre. Encore renvoyé d'un énième collège, à cause de son absentéisme et de mauvais résultats scolaires, il fugue de la pension du très côté établissement de Pencey. Il ne veut plus rentrer chez lui, ou en tout cas pas tout de suite. Il est très déprimé mais il fait tout pour contacter des connaissances comme pour se remettre à flot. Il aimerait revoir d'anciennes amies car il se pose des questions, entre autres, sur la sexualité et surtout comment conclure.

Mais il n'y a pas que cela. Les imperfections de ses camarades de chambrée, la vieillesse des gens le dépriment (comme le bon professeur Spencer), tout comme l'éloignement de ses frères (Allie et DB) et soeur (l'adorable Phoebé) qu'il adore ou l'alcoolisme de l'intelligent professeur Antolini...

Bref cela ressemble à un récit fourre-tout, mais cela se marie très bien avec le style de langage, familier et vulgaire, de cet anti héros. Un récit brut, sans construction apparente, dont il ressort quelque chose de vrai, de non factice, d'authentique. Un régal.
J'ajouterais que les traits d'humour ne manquent pas (le fameux compagnon de chambrée, Ackley, est vraiment crado) et alternent avec des moments très tendus (il se fait casser la figure plusieurs fois et surtout on n'imagine pas une belle fin).
La grâce de sa petite soeur m'a particulièrement touchée, son innocence va peut-être sauver notre ami à moins que...
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1951 : Jérome David Salinger nous offre un roman certainement original pour l'époque, qui a dû contrarier une bonne partie de la société américaine, et qui aurait déjà pu s'intituler la cause des adolescents. Il faudra attendre quelques années pour que l'on écrive sur une période aussi difficile de la vie d'un être humain.


J.D.Salinger, par ce récit, nous livre un véritable plaidoyer en faveur des adolescents. Il confie la parole à l'un d'eux : Holden, avec sa façon de s'exprimer des ados de l'époque, qui peut faire sourire aujourd'hui, si on la compare avec le jargon de nos jeunes, car à l'époque, pas de verlan, de l'argot déjà, pas mal de qualificatifs empruntés au registre familier voire injurieux, des phrases qui terminent par « et tout », un langage qui reste compréhensible et ne justifie aucun glossaire contrairement à des romans comme "Fief" de de David Lopez ou "Grand frère" de Mahir Guven. Je salue au passage le travail du traducteur qui a dû bien s'amuser !


Notre ados, donc, Holden Caulfield, nous raconte son aventure. Il se présente, noyant cette présentation dans une abondance de détails, relatant des événements qui n'ont pas forcément de liens, il expose ses trois jours de fugue, met sur le même plan, sa fugue, le problème des canards de Central Parc l'hiver, les désagréments causés par son voisin de chambre qui s'assoit toujours sur le bras du fauteuil, la mort de son frère... Il raconte de façon extrêmement confuse, ce qui témoigne de son désordre intérieur, il se cherche, se détruit pour espérer se reconstruire, c'est du moins le projet qu'il laisse entendre : devenir un adulte, se marier et assurer le bien-être de sa famille. Son projet, il le présente durant ses déambulations dans la ville de New-York, errance à la fois effective et symbolique.


Ce qui est formidable dans son exposé de sa vie, de ses soucis, de ses amours, c'est la façon dont il communique : ses idées inconscientes s'échappent pour aller droit se loger dans la tête du lecteur sans que celui-ci ait beaucoup d'effort à fournir, ainsi donc l'auteur est parvenu à ses fins : faire comprendre le mal être d'un jeune, et faire reconnaître que l'on ne passe pas de l'état d'enfant à l'état d'adulte sans une transition souvent douloureuse.


On comprendra rapidement le personnage :

Holden transgresse, c'est que tout ado qui se respecte sait le mieux faire : il cherche à braver les interdits en buvant de l'alcool, en côtoyant une prostituée, en quittant son établissement, en n'écoutant pas les conseils de ses interlocuteurs,

Holden déteste ou plutôt, il rejette : le cinéma qui lui a pris son frère aîné parti à Hollywood, il déteste les profs, il déteste d'une façon générale, les adultes, il déteste ses pairs par peur, il déteste à outrance… Mais une chose est certaine, à travers son intarissable bavardage, on ressent un amour profond à l'égard de sa famille.


Après une courte adaptation à ce parler d'adolescent confus et bagarreur qui polémique volontiers, on sourira en lisant certaines de ses affirmations, de ses évaluations abusives ("Je devais bien avoir fumé ce jour-là trois cartouches de dix paquets"…"Sous le manuel, il y avait un tas de carnets, des carnets elle en a dans les cinq-mille…"), on s'attache, on se demande ce qu'il va devenir, comment va se terminer cette histoire. On interprète ses paroles, on se demande s'il finira par sortir de sa chrysalide, et puis on se dit que oui, certainement, et on comprend alors combien le passage à l'état adulte est laborieux. On comprendra également que cette période est celle de toutes les déviances et de tous les danger qui menacent les futurs adultes.

Un classique à ne pas manquer .

Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Pourquoi ais-je l'impression que je vais récolter les foudres de certains babélionautes avec ma critique ?

Je n'ai tout simplement rien aimé dans ce livre : ni les personnages, ni l'histoire que j'ai trouvé longue et ennuyeuse et encore moins le style d'écriture de l'auteur.
Pas besoin d'en dire plus sur mon ressentit... j'ai juste hâte de passer à autre chose
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Wah, ce livre m'a tué. On est dans la tête d'un adolescent qui se fait virer de tous les lycées où il va. En fait, il aime rien, ou il sait pas trop ce qu'il aime plutôt. En tout cas, ce qui est sûr c'est que c'est pas au lycée qu'il veut aller bicause là bas, les gars ils friment trop, ils se croient intelligents alors que souvent ils le sont pas vraiment.

Dans sa tête ça se bouscule. Les histoires avec les filles, ça travaille pas mal. Et quand il cogite il a tendance à s'énerver et quand ça le révolte, ce qu'il voit, ça l'énerve aussi. C'est comme tous les gens, y'a toujours un truc qui le dérange chez eux ou qui l'agace quand il les voit, il y peut rien. Mais quand il y pense ils lui manquent quand même tous ceux là quand ils sont loin. C'est à n'y rien comprendre. En fait, tout est agaçant, il aimerait bien que les choses ça se passe comme il veut, sans tous ces chichis.

Des fois on se pose des questions comme ça et ça reste dans la tête, on ne peut plus penser à autre chose. Par exemple, les canards de Central Park, ils vont où en hiver bordel? Tout le monde s'en fout où ils vont les canards en hiver, si c'est quelqu'un qui les emmène dans une cage pour aller au chaud au zoo, ou alors s'ils partent tout seuls, parce qu'ils sentent que c'est le moment. Tout le monde s'en fout et pourtant c'est quand même important de savoir il trouve.

Le problème c'est que c'est pas forcément à ces questions là qu'on lui demande de répondre. C'est plutôt des questions du genre: "Alors tu veux faire quoi plus tard dans la vie?". Il a pas trop d'idées mais disons que les idées qu'il a ça correspond pas vraiment à ce qu'on attend de lui. Et puis "je sais pas" c'est pas acceptable comme réponse pour les adultes. Alors, il traine sans trop vraiment chercher, il se ballade dans la ville. Il va bien voir ce qui se passe. Après tout, est-ce qu'il faut toujours chercher pour trouver la suite de l'histoire, des fois elle vient d'elle même non?

En tout cas, le soir en me couchant, il était encore dans ma tête Holden Caulfield, avec ses questions, et parfois même dans la journée à me parler comme ça. En vrai, ça met un peu la trouille, faudrait peut être que je pense à consulter si ça continu. Enfin, si ça se trouve, je suis pas seul à qui c'est arrivé...
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C'est écrit à la première personne. C'est écrit comme je parle.
Je suis seul et paumé. Je me suis fait virer du lycée et tout.
Je vais me barrer et tout.
Bicause j'ai pas envie de rentrer chez moi et tout.
Je suis le raté de la famille. Ça m'a tué.
J'ai des potes nazes, et les filles ça me gave, j'aime le sexe et tout mais j'ai peur. Ça m'a tué.
J'aime que ma petite soeur.

Ecrit en 1951, c'est un street-movie sociétal qui a fait un effet monumental et tout.
Pour une fois qu'un « young américan » n'est pas un héros, même just for one day !
Trois jours d'égarement à New-York d'un ado qui se cherche et tout.
Tranche d'errance découpée à vif dans sa jeune vie et c'est tout.

Le « Et tout » d'alors, balancé à tout bout de champ, c'est le « En vrai » d'aujourd'hui.
Ça m'a tué !

En vrai ce môme a peur, peur d'être un adulte, préfère y jouer.
En vrai, il boit du whisky quand dans les bars on lui sert. Grand pour son âge.
En vrai, turne d'un hôtel miteux, prostituée taciturne, je voulais juste parler et pas tout.
En vrai, un gamin égaré aux parents friqués qu'est mal dans sa peau tendue d'ado qui craque d'immaturité.

En vrai, c'est un classique un peu daté d'une fugue désenchantée.
Allez gros tu vas pas bouder un mythe du passé toujours présent.
En vrai, je suis emballé non-troppo, mitigé plutôt et tout.
En vrai, 552ème critique. Je me lâche un peu, c'est tout…

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L'attrape-coeurs. Coup de coeur du libraire. Oui, mais de quoi ça parle ? Il n'y a rien sur la quatrième de couverture. Et ce titre si beau. Allez hop, plus d'hésitation.
Et d'une littérature que j'ai crue poétique, fine, voilà que je découvre une écriture comme l'on parle. Comme un jeune parle. Comme un jeune pense dans sa tête.

A 17 ans, Holden Caulfied est renvoyé de l'école, pour une quatrième fois. Alors il se donne cinq jours d'errance avant de rentrer à la maison, le temps que ses parents apprennent la nouvelle et la digère.
C'est à peine une dizaine de mots dans tout le livre qui nous fait deviner l'effroyable drame qui a touché son enfance.

Holden est un être intelligent pourtant, extrêmement sensible, pas sûr de lui et confronté à ses nombreux questionnements. Bien trop nombreux pour son âge. Il est torturé, mais par quoi ? Tout le déprime, mais un rien le rend heureux. Tous les gens le déçoivent, sauf sa petite soeur, Phoebé, qu'il aime d'un amour fraternel entier. Et la petite Phoebé sent les choses. Comprend. C'est ce lien qui les unit qui maintiendra Holden en vie.

Parce que ces quelques jours d'errance ont tendance à pousser ce jeune vers un abîme sans fond. Malgré lui. Malgré sa bonne volonté. Parce que tout ce qu'il demande Holden, ce n'est que de l'amour. D'être écouté. Mais c'est difficile d'écouter quelqu'un quand cette personne ne sait pas elle-même ce qu'elle recherche.

Et on a envie de lui prendre la main, à Holden. de lui dire "Allez, viens. Regarde, ça c'est beau."

C'est une très belle histoire qui m'a beaucoup émue.
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