AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 8294 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est écrit à la première personne. C'est écrit comme je parle.
Je suis seul et paumé. Je me suis fait virer du lycée et tout.
Je vais me barrer et tout.
Bicause j'ai pas envie de rentrer chez moi et tout.
Je suis le raté de la famille. Ça m'a tué.
J'ai des potes nazes, et les filles ça me gave, j'aime le sexe et tout mais j'ai peur. Ça m'a tué.
J'aime que ma petite soeur.

Ecrit en 1951, c'est un street-movie sociétal qui a fait un effet monumental et tout.
Pour une fois qu'un « young américan » n'est pas un héros, même just for one day !
Trois jours d'égarement à New-York d'un ado qui se cherche et tout.
Tranche d'errance découpée à vif dans sa jeune vie et c'est tout.

Le « Et tout » d'alors, balancé à tout bout de champ, c'est le « En vrai » d'aujourd'hui.
Ça m'a tué !

En vrai ce môme a peur, peur d'être un adulte, préfère y jouer.
En vrai, il boit du whisky quand dans les bars on lui sert. Grand pour son âge.
En vrai, turne d'un hôtel miteux, prostituée taciturne, je voulais juste parler et pas tout.
En vrai, un gamin égaré aux parents friqués qu'est mal dans sa peau tendue d'ado qui craque d'immaturité.

En vrai, c'est un classique un peu daté d'une fugue désenchantée.
Allez gros tu vas pas bouder un mythe du passé toujours présent.
En vrai, je suis emballé non-troppo, mitigé plutôt et tout.
En vrai, 552ème critique. Je me lâche un peu, c'est tout…

Commenter  J’apprécie          7121
Au départ un peu désarçonnée par le style du récit, très oral et rempli de tics de langage du jeune narrateur, qui s'adresse souvent directement à un “vous” dont l'identité ne sera dévoilée qu'à la fin : « Je ne vais pas vous faire entièrement ma saleté d'autobiographie ni rien. », je me suis finalement un peu attachée à ce garçon complètement perdu, qui ne parvient désespérement pas à s'adapter à la société. On ne peut pas ne pas ressentir à la fois de la pitié et de l'agacement envers lui, et au final, on s'y intéresse totalement.

Cependant, c'est pour moi un récit qui s'inscrit totalement dans une époque bien précise, marquée par le langage d'Holden, les modes de vie et les coutumes qu'il décrit : les années 50 aux Etats-Unis. C'est peut-être pour ça que je n'ai finalement pas accroché, le sujet principal m'étant un peu passé au-dessus de la tête. J'ai eu l'impression d'attendre qu'il se passe quelque chose, un déclic. En réalité c'est un basculement tout en douceur, que je n'ai senti finalement que quelque temps après la fin de ma lecture, en y réfléchissant de manière plus approfondie.

Excessif et spontané, Holden est en fait le type même, universel et intemporel, de l'adolescent qui se cherche, au cours d'une errance qui prendra des airs de voyage initiatique.

“Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux, je veux dire pas de grandes personnes – rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est attraper les mômes s'ils s'approchent trop près du bord. Je veux dire, s'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. C'est ce que je ferais toute la journée. Je serais l'attrape-coeurs et tout”

Finalement, je ne sais trop où me situer entre les extrêmes des lecteurs qui ont soit adoré ce livre, il a changé leur vie; soit détesté le personnage d'Holden. Je ne dirai pas que ce livre a changé ma vie, et le personnage d'Holden m'a un peu énervé parfois. Mais il ouvre à des réfléxions profondes sur les changements qui interviennent au cours de l'adolescence, où l'on détruit tout mais où la reconstruction peut prendre du temps.

«La vie est un jeu, mon garçon. La Vie est un jeu qu'on doit jouer selon les règles.»
«Oui, m'sieur. Je le sais. Je le sais bien.»
Un jeu, mes fesses. Quel jeu. Si vous vous mettez du côté où il y a tous les coups intéressants, alors c'est un jeu, d'accord – je veux bien l'admettre. Mais si vous êtes de l'autre côté, celui où il n'y a rien d'intéressant, à quoi rime le jeu ? A rien. Il n'y a pas de jeu.


Pour résumer : un livre daté, mais où évolue un personnage intemporel qui peut nous toucher à toutes les époques. Un coup de maître ? A vous de voir … ou de lire !

PS : M'aurait-il paru moins vieilli si je l'avais lu en version originale ? I don't know …
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
Commenter  J’apprécie          561
En lecture commune du mois de septembre (sur Booknode), sur le thème de l'apprentissage, j'ai choisi parmi les trois propositions "L'attrape-coeurs" de J.D. Salinger que j'avais envie de lire depuis très très longtemps. Malheureusement, je ne fais pas partie des nombreux lecteurs qui font éloge de ce roman dit culte. J'étais pourtant persuadée que ça me plairait, au vu des superbes critiques que je vois passer de temps en temps, mais aussi par le genre (roman d'apprentissage) et les thèmes abordés (adolescence, fugue, quête de soi). En plus de ne pas correspondre à ce que j'attends d'un récit initiatique, j'ai trouvé le personnage principal horripilant.

Holden Caulfield est un jeune garçon de 16/17 ans qui vient encore une fois d'être renvoyé de son école. C'est bientôt les vacances de Noël, il doit rentrer mercredi chez lui, à New York, et appréhende la réaction de ses parents quand ils apprendront la nouvelle. Nous sommes samedi soir, Holden décide de partir quelques jours plus tôt et d'errer dans les rues de New York en attendant le jour fatidique.

La narration étant à la première personne, j'ai été directement projetée dans la tête de cet ado qui a eu vite fait de m'agacer. Au plus près de ses réflexions et pensées (souvent immatures et digressives), de ses idées (quelque peu misogynes et homophobes) et de ses ressentis (pas toujours adaptés aux circonstances du moment), ça a été un calvaire que de suivre ce gamin antipathique dans son cheminement intérieur. Il n'aime rien, ne supporte rien ni personne, trouve toujours à critiquer. Il est hypocrite (il a des copains qu'il juge sans arrêt, il n'aime pas le cinéma et y va quand même, etc), menteur, toujours dans la critique et le jugement (sur les filles, les garçons qui ne sont pas comme lui, les "pédés", sur les apparences physiques de tout le monde en général, etc). Étant un ado, il est également très centré sur sa petite personne. Les seules personnes qu'il aime pour de vrai sont son frère Allie et sa petite soeur Phoebe. Il a certes des circonstances atténuantes (le décès de son frère quelque temps plus tôt l'a bien évidemment remué et il a réagi comme il a pu) mais impossible pour moi d'apprécier ce personnage qui n'évolue pas d'un pouce, qui reste le même jusqu'à la fin.

L'auteur nous offre pourtant une dimension psychologique non négligeable. le personnage de Holden est sacrément bien creusé, ce dernier parlant beaucoup de lui, partageant tous ses ressentiments et réflexions. C'est donc bien dommage qu'il soit si détestable.

Holden "écrivant" comme il pense, il emploie un langage très spontané, familier, pas toujours bien formulé, plutôt immature également (bien que mûrement réfléchi). En cela, ça correspond bien au personnage et je n'ai donc rien à y redire, si ce n'est que les répétions deviennent néanmoins un peu barbantes ("ça me tue/ça m'a tué", "je veux dire", "tous azimuts", "sans blague", ou encore son fameux "ouah").

Quant à l'intrigue, si on peut parler d'intrigue ici, c'est globalement plat. Quelles que soient les rencontres qu'il fait (bonnes ou mauvaises), quels que soient les lieux où il se trouve, Holden ne se remet jamais en question. On n'avance donc pas et on reste au point mort jusqu'à la fin. Il aurait été intéressant qu'on puisse le voir évoluer, grandir un minimim.

Nous n'avons également aucune description (ou très peu) des lieux et décors, à l'inverse des descriptions physiques des divers personnages. Là encore, je trouve dommage de ne pas avoir pu me le représenter dans les différents endroits par lesquels il est passé.

Quand un roman est dit d'apprentissage, je m'attends à ce que le ou la jeune protagoniste apprenne avant tout des choses (sur la vie en général, ce qui est assez large...), ce qui fait cruellement défaut ici. Holden Caulfield étant en plus très antipathique, je ressors donc de ma lecture bien déçue.
Commenter  J’apprécie          4819
Bon ressenti de départ : un style narratif à la 1ère personne que j'affectionne et amusée de retrouver, dans le parler de Holden, les « et tout» de mon ado.

Alors pourquoi ?!
Pourquoi ce ressenti clairement mitigé en refermant ce grand classique américain ?!
Je reste moi-même perplexe. Perplexe ... parce que l'histoire de ce môme Holden avait tout pour me plaire.
Le recit d'un ado paumé dans son corps et son âme, traumatisé par le decès de son frère. Holden est en marge, en colère contre cette société. Alors il fuit sa vie ...
J'aurais pu trouver une certaine résonance à une période de mon adolescence ... quelques passages m'ont émue dans l'évocation du frère disparu mais cela ne m'aura pas suffit ...

Peut-être aurais-je dû lire avant « Oona et Salinger » de Beigbeder, pour mieux appréhender le contexte ?
Peut-être que la version bilingue aurait pu m'aider ?
Ce qui est sûr c'est que je me suis perdue dans les pensées emmêlées de Holden. Ses innombrables digressions ont eu raison de moi ...
C'est dommage ...

Et ce ne sont là que mes ressentis ...
Commenter  J’apprécie          302
Etrange histoire que celle de Holden Caufield... Etrange car plus d'un demi-siècle plus tard, ce livre reste un des livres le plus lu au monde.
Il flottait déjà un parfum d'interdit sur ce petit livre aux Etats-Unis,où il était considéré comme subversif et pornographique (!) Cependant, on peut douter qu'il aurait atteint une telle célébrité si un certain Marc Chapman ne lui avait fait référence lors de son interrogatoire sur la mort de John Lennon... Car c'est soi-disant ce livre qui a déclenché l'envie de tuer chez Chapman. (Il faut quand même rappeler que M. Chapman souffrait de pas mal de troubles psychiques venus de son enfance et qui n'avait rien à voir avec la banale histoire de Caufield.)
Malgré tout, le mal était fait, et ce petit livre, L'attrape-coeurs, était devenu LE livre à avoir lu dans les années 80-90, car vanté comme étant Très subversif et rebelle...
Mais personnellement, je n'ai trouvé là qu'une triste histoire d'adolescent des années 50 mal dans sa peau, qui fait une fugue, tombe malade, et retourne dans sa douillette mais dépressive petite vie après avoir eu un aperçu de sa future vie d'adulte, qui restera triste s'il ne se bouge pas les fesses.
De rébellion et de subversion il n'y a point. Si ce n'est dans quelques gros mots lâchés au compte-goutte, une ou deux allusions à une discrète tension sexuelle, et le fait que le jeune "héros" est "en rupture avec la société" pendant sa fugue, on peut dire que ce récit est d'une affligeante banalité, même pour les années 50, où des ouvrages beaucoup plus forts et réellement subversifs, eux, voyaient le jour.
Décevant donc.
A voir plutôt, l'épisode de Southpark : L'Histoire de Scrotie McMorvoburnes, qui raconte mieux encore et avec la distance nécessaire, cet ouvrage sur-vendu... ^^


Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki..
Commenter  J’apprécie          303
J'ai ouvert ce livre avec impatience, pressée de découvrir ce petit classique de la littérature américaine et curieuse de comprendre comment il a pu inspirer un certain nombre de psychopathes dans leurs actions.

Je l'ai refermé sans vraiment en avoir saisi la raison, mais plutôt contente de l'avoir lu comme un petit ouvrage simple : trois jours d'errance new-yorkaise dans la vie d'Holden, un ado en perdition. Des rencontres variées, dangereuses ou non, hasardeuses ou non, un personnage principal immature, tantôt irritant, tantôt attachant (par son idéalisme naïf et sa tendresse envers certains de ses proches)...

Je m'attendais à ce que tout bascule, à un élément perturbateur qui allait peut-être changer la donne et en faire, à mes yeux, un classique aussi. Mais non, chaque événement entraîne une fuite en avant, chaque réflexion des atermoiements. Holden se fait des promesses en l'air, posant sur la société un regard honnête sans vraiment (comme tout ado qui se respecte) reconnaître la portée de ses propres manquements, sa lâcheté et son je-m'en-foutisme surtout.

Je n'ai pas été spécialement convaincue par le style oral (parti pris qui séduit rarement de manière universelle), ni par le vocabulaire de l'époque, qui rend la traduction un peu périlleuse.

En somme, un petit bouquin pas inintéressant, mais pas inoubliable non plus. Respectable pour son portrait de la jeunesse américaine privilégiée et désabusée des années 50, mais dont je m'étonne un peu de l'empreinte laissée dans la culture populaire, entre censure, nourriture spirituelle pour criminels et auteur devenu légendaire.
Commenter  J’apprécie          290
(...) ! OU QUOI ?

Pour une fois, votre humble serviteur va faire court (de toute manière, qu'apporter de plus et de neuf à ces centaines de critiques consacrées à ce sommet "iconique" comme il de mode de le dire en notre post-modernité épuisante et blafarde, certaines d'entre elles étant absolument excellentes, y compris parmi celles dont je ne partage pas forcément le point de vue).

J'avais donc annoncé, COURT ! Alors voici :

J'ai adoré détester ce bouquin !

Ou encore :

J'ai détesté adorer ce texte !

Lu trop tard ? Ecrit trop lointainement ? Ce style pseudo-"djeuns" m'a longtemps énervé, épuisé, emm***. Pour finir par, plus ou moins, l'accepter comme suit : un style n'ayant probablement jamais été parlé ni pensé par aucun adolescent nulle part sur la planète, y compris aux Etats-Unis d'Amérique, mais qui, parce qu'il est parfaitement inventé, fabriqué et artificialisé, a pu devenir une sorte de matrice et de représentante de tous les parlers "jeunes" à travers le monde occidental (ne soyons pas trop gourmands), d'hier comme d'aujourd'hui. Bien que je mette au défi quiconque de trouver un seul ado s'exprimant ainsi. Même à l'époque. En revanche, j'ai cru à nouveau "entendre" ces adolescents des (mauvaises) séries étasuniennes des années 60 et 70 que le petit écran français achetait et traduisait à la chaîne (sans mauvais jeu de mot) et qui s'exprimaient dans ce sabir parfaitement hors-sol et pourtant dans lequel chaque ado pouvait - relativement - se reconnaître. Tout en sachant bien que ça n'existait pas "vraiment".

J'ai détesté suivre ce pÔÔÔvre petit gosse de riches, blanc, protestant (bien que l'un de ses géniteurs soit catho... Oulala ! Quel drame !) de la côte Nord-Est des USA, de la "Grosse Pomme", même. Bref, un parfait petit "WASP" (et non "une petite" : n'exagérons pas les choses. Il fallait impérativement que ce soit un garçon, n'est-ce pas ?) avec son lot de tragédies pubères et de boutons d'acné, à l'extérieur comme à l'intérieur, ses dégoûts, sa fugue qui n'en est pas tout à fait une, ses formules toutes faites et ses pensées à l'emporte-pièce...

Pour autant, j'ai souvenir (encore un peu, malgré les décennies passées) de mes doutes d'alors, de cette fascination/répulsion pour la mort, de ce sentiment d'immense perte (celle de l'enfance, en particulier ; de son innocence, de sa nonchalance involontaire, de son immense gratuité, de cette faculté à se ficher des injonctions, de sa capacité d'émerveillement presque sans borne, de sa force d'amour sans attente de retour, etc), de l'incompréhension du monde liée non à un manque d'intelligence mais à un refus de vouloir tout autant que de réellement pouvoir s'y intégrer. D'une certaine colère quasi ontologique (et très hormonale) pouvant se muer, à n'importe quel moment, en violence. D'avoir longtemps cherché dans la lecture (et plutôt celle des "classiques") à la fois une sorte de dérivation à ce monde insupportable et insensé, de mise à distance de celui-ci, tout autant que d'éventuelles solutions probablement impossibles à ce mal être, ce "spleen" comme nous aimions à le dire, en bons admirateurs de la poétique baudelairienne que nous étions avec quelques unes et quelques uns de mes coreligionnaires... Cette capacité à dire "je déteste" alors qu'on pense "j'adore", à traiter tout le monde de crétins, de cons, d'imbéciles alors qu'on éprouve exactement l'inverse mais que c'est devenu tellement dur à dire. Qu'on aime autrui (en dehors de toute considération "amoureuse"). Cette révolte quasi permanente, parfois sans vraie cause ni vrai but, contre tout, à commencer contre soi-même.

Alors, je ne sais si nous avons tous été cet insupportable - et attachant - Holden Caufield, si nous sommes tous tombés amoureux de la mère d'un de nos copains, si nous avons tous tenu des propos proprement atroces sur l'autre part essentielle de l'humanité (en l'occurrence la féminine), si la plupart des adultes croisés nous ont fait proférer de tels discours de rejet, si les rares êtres à avoir alors bénéficié de notre bienveillance furent des enfants, mais il faut bien que je le reconnaisse : L'attrape-coeurs, écrit il y a pourtant quasiment soixante-dix ans (l'an prochain exactement), ne peut laisser de marbre, même si c'est pour le rejeter en bloc, ce que j'ai bien failli faire avant la moitié de ma lecture, même si c'est pour y éprouver une certaine gêne, même s'il est le fruit d'une construction intellectuelle que j'ai trouvée datée par bien des aspects (cette sorte d'anti-portrait de l'artiste en jeune WASP m'a franchement exaspéré), et pourtant d'une force et d'une violence vraie à bien des moments de la pensée de ce jeune homme, homme par ce corps démesurément grand, déjà trop "viril" et pourtant jeune de toute cette enfance qu'il se refuse à quitter franchement, mais qui craque de partout. La perte infinie de son Jardin d'Eden.

Ce qui demeure parfaitement contemporain dans cette oeuvre presque subversive de J-D Salinger (songeons que c'est pour ainsi dire son oeuvre exclusive, même s'il a encore un peu écrit après), c'est qu'après des siècles de "romans d'apprentissage" plus ou moins bien fait, plus ou moins moralisateurs mais toujours destinés à montrer une progression - de l'enfance vers l'âge adulte via ce que le XXème siècle nommera "adolescence"-, le reclus de Cornich (New-Hampshire) a pour ainsi dire créé l'anti-roman d'apprentissage à travers ce portrait d'un ado, lui-même parfait anti-héros (type de personnage très largement pré-existant à l'époque mais qui n'était jusqu'alors représenté que par des adultes "faits"). Là réside, il me semble le "scandale" qui perdura des années : un adolescent ne pouvait (ne peut ?) devenir que meilleur, ne pouvait (ne peut ?) que s'améliorer en tendant vers l'âge adulte, se devait (se doit ?) d'entrer avec ferveur et délices dans le monde des "grands". J.D. Salinger nous a définitivement montré que c'était loin, très loin d'être aussi simple et si stupidement avancé.

À moins qu'il n'ait été le témoin privilégié et presque prophétique d'un changement radical d'ère... Celui vers lequel il semble que nous tendions : un monde entier fait d'adulescent libidineux à la recherche impossible d'une enfance éternelle ? Voire.

J'aurai donc fait moins court qu'annoncé. Et si je persiste à affirmer que ce roman n'a pas provoqué chez moi l'enthousiasme tant auguré (que je me suis morfondu à la lecture de certains chapitres ! Non parce qu'il ne s'y passait rien ou presque : cela ne me pose aucun problème dans la mesure où la richesse d'un texte se situe ailleurs que dans l'action. Mais justement, certains moments m'ont semblé d'une pauvreté abyssale), ces lignes bien plus longues que celles prévues plus haut, alors que ma toute première lecture de L'attrape-coeurs a déjà quelques semaines, semble à tout le moins être la preuve que ce roman (d)étonnant ne m'a pas laissé de marbre.

Sans aucun doute faudra-t-il que je m'y replonge une autre fois.
Commenter  J’apprécie          2810
le désenchantement d'un adolescent ; sa fugue et un portrait de la société américaine des années 50.
Livre qui a eu beaucoup de succès et a choqué à l'époque de sa sortie ; plus maintenant. Il se lit facilement, L'écriture est particulière, mais j'ai eu du mal à adhérer. Comme je n'aime pas rester sur une mauvaise impression , je le relirai sans doute plus tard, mais pour l'instant mon opinion est mitigée.
Commenter  J’apprécie          281
Depuis le temps que je voulais lire ce classique de la littérature américaine … le point positif c'est que maintenant c'est fait !
Mais au-delà de ça, ce livre ne m'a pas plu du tout. J'ai rarement mis autant de temps à lire un livre aussi court.
Suivre les heures d'errance du jeune Holden Caufield à travers New York ne m'a absolument pas intéressée.
Enfin la traduction d'un argot américain des années 50 se révèle toujours assez déstabilisante et pas particulièrement agréable.
Bref je suis contente de pouvoir passer à autre chose !!
Commenter  J’apprécie          211
Je n'ai hélas pas vraiment accroché à cette histoire et au personnage principal. J'ai été un peu déçue. Je ne pense pas que ce soit un mauvais livre, seulement mes gouts personnels diffèrent de la plupart des lecteurs de ce roman. Je sais qu'il a été apprécié par de nombreuses personnes mais moi, il ne m'a pas conquis plus que ça. Je n'ai pas vraiment accroché au style d'écriture et au récit en lui-même. Je n'ai pas non plus détesté le lire malgré tout.
Dommage quand même !
Commenter  J’apprécie          212




Lecteurs (25831) Voir plus



Quiz Voir plus

L'attrape-coeurs

Quel est le titre original ?

The Heart-catcher
The Catcher in the Rye

10 questions
463 lecteurs ont répondu
Thème : L'attrape-coeurs de J. D. SalingerCréer un quiz sur ce livre

{* *}