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Venise, 1893. Mary Gordon vient d'arriver. Elle accompagne Annabelle, la jeune fille dont elle est gouvernante. Mary est fille d'un pasteur américain. C'est le dernier voyage qu'elle fait avec son élève. A leur retour, Annabelle doit se marier et Mary rentrer auprès de son père. Leurs destins sont déjà tracés…
Pourtant, suite à un malheureux concours de circonstance, Mary est contrainte de rester à Venise. Finalement, c'est par choix qu'elle y restera. A partir de ce moment, elle découvre le gout de la liberté dont elle avait rêvée. Elle rencontre des vénitiens qui l'aident à trouver sa voie, à vivre.
On assiste à une seconde naissance, son questionnement sur sa féminité, sa découverte des hommes, de la maternité, de l'art…
Un beau roman sur l'apprentissage de la vie. Ou comment décider de sa vie et de son destin malgré le poids de son éducation. A travers cette histoire, D. Sallenave nous fait découvrir Venise et sa population. Parfois, on a l'impression d'être entré dans un tableau de Canaletto.
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La Fraga de Danièle Sallenave ou le parcours d'une femme vers sa liberté.

Lorsque l'héroïne, Mary Gordon, arrive à Venise avec la jeune fille dont elle est la gouvernante, elle ignore à quel point sa vie va changer : suite à des ennuis de santé, son séjour dans la ville italienne se prolongera, et elle décidera finalement de ne pas partir du tout. Ce refus de suivre un destin tout tracé, de mener une vie qu'elle sait d'avance malheureuse, va lui permettre, par la suite, de dire oui : oui « [à] la sensualité, à la vie, l'amour… à la souffrance » comme le dit si bien la présentation de l'éditeur en quatrième de couverture.

Tout au long des quatre parties qui constituent ce roman, Danièle Sallenave nous fait assister à la lente transformation de Mary : peu à peu, celle-ci se détache des carcans familiaux, sociaux et personnels qui l'entravaient. Progressivement, elle devient elle-même : une femme libre et une artiste, une incarnation de la Fraga (italianisation du mot allemand frage : question) tant recherchée par l'une de ses amies à Vienne.

C'est avant tout ce thème de la liberté féminine qui m'a attirée dans ce livre, et je n'ai pas du tout été déçue par son traitement : le parcours de Mary est narré sans idéalisation excessive, mais aussi sans noirceur trop forte (contrairement à Une éducation libertine de Jean-Baptiste del Amo par exemple). Les épreuves imposées par son choix de vie ne sont guère absentes, mais loin de la détruire ou de la faire renoncer, elles renforcent sa détermination et sa soif de vivre vraiment. Pleine d'une force de caractère que j'admire toujours, qu'elle soit romanesque ou réelle, Mary trace son destin et refuse de le subir. Si j'ai été assez déçue par son comportement dans la dernière partie du roman et par la tournure que prenait l'intrigue en général, j'ai néanmoins la sensation que celle-ci est telle qu'elle doit l'être.

Enfin, en ce qui concerne le style de Danièle Sallenave, je l'ai trouvé très plaisant : son récit est fréquemment entrecoupé de superbes descriptions de Venise ou d'autres villes, sans que cela gêne le rythme de la lecture. le seul élément qui m'a déplu est la « manie » de l'auteure de tout dire : un personnage ne disparaissait jamais de la vie de Mary sans que l'on apprenne ce qu'il adviendrait de lui par la suite au moyen d'une parenthèse ou de quelques lignes. Je n'apprécie pas spécialement qu'un livre attise ma curiosité sans la satisfaire, mais j'avais ici l'impression de recevoir beaucoup trop d'informations et qu'aucune place n'était laissée à mes questions ou mon imagination.
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A 16 ans, Mary Gordon, fille d'un pasteur de Nouvelle-Angleterre, a le choix entre devenir femme de pasteur ou gouvernante de jeunes filles issues de familles riches : elle choisit la deuxième voie. Douze ans plus tard, en 1893, Mary se trouve à Venise avec Annabelle, la jeune fille dont elle est la gouvernante. A l'issue de ce voyage d'étude qui conclut l'enseignement dispensé pendant plusieurs années, un problème de santé l'empêche de repartir pour les États-Unis avec son élève. Au sortir de l'hôpital, Mary a une révélation : elle ne veut plus quitter Venise, son odeur âpre de mer, ses cris, ses palais décrépis, ses eaux miroitantes. Elle pressent que son destin se joue à Venise, que c'est là qu'elle doit être pour vivre sa vie de femme.

Mary se lie d'amitié avec le photographe vénitien Francesco Zannier qui va lui ouvrir les portes d'un monde sensuel dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Ses rencontres successives avec des personnages menant une vie libre et aventureuse, consacrée entièrement à leur art, va l'amener à quitter peu à peu sa vie grise et sans surprises pour un monde coloré où sa passion pour la peinture va occuper une place toujours plus grande.

La Fraga, c'est l'histoire d'une femme qui a le courage de choisir sa propre voie, de conquérir sa liberté malgré le poids d'une éducation puritaine et des conventions sociales. Un roman envoûtant et plein d'optimisme.
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Danièle Sallenave a écrit un roman un peu à la façon du XIX° siècle. L'héroïne est ici une fille de pasteur: on en a rencontré bien d'autres, chez les auteurs anglais. Ici, Mary, jeune fille lisse, cultivée, consacrera sa jeunesse à éduquer et former des jeunes adolescentes issues de famille riches. Vers la trentaine, elle s'apercevra qu'elle n'a jamais vécu pour elle, et qu'elle n'a, finalement, pas de projet de vie. Elle forcera donc le destin, rompera avec le métier que lui a assigné son père, et cherchera à voler de ses propres ailes. Entre Venise et Vienne, mais aussi à Paris, à Nantes, à New York, elle tentera d'assumer cette indépendance, s'appuyant sur son intérêt pour l'art, la peinture, et son aptitude au dessin. Et cette deuxième vie lui fera connaître des moments de bonheur, et aussi des déceptions et des drames.
Danièle Sallenave maîtrise son récit: intellectuelle cultivée aux multiples facettes, elle sait parler des lieux mythiques, (Venise,.....), du monde de l'art, elle sait inscrire la vie de son héroïne dans le temps et l'Histoire. C'est son talent, et c'est aussi probablement le résultat d'un investissement important dans le travail d'écriture. Connaissant l'auteure, c'est en confiance qu'on tourne les pages, et l'on ne sera pas déçu. Peut-être toutefois le livre est-il un peu trop chargé de situations diverses et inutilement complexes, dont certaines ne sont probablement pas indispensables à la conduite du récit. On le préférerait allégé de ces passages, et l'on se contenterait de ce beau personnage, Mary, de ses initiatives, et de sa personnalité attachante, à la fois décidée et hésitante, qui justifie la lecture de ce roman.
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Mary Gordon, une jeune gouvernante de la Nouvelle-Angleterre, arrive à Venise en compagnie de sa pupille. Après une maladie qui va la clouer au lit et la forcer à différer son retour, elle va se prendre d'amour pour cette ville bâtie sur la mer, aux ruelles mystérieuses reliant des palais endormis. On est à la Belle Époque, alors que le tourisme n'a pas encore envahi ponts et canaux, et les nombreuses trattorias permettent encore de se nourrir à peu de frais. Pauvre, fille d'un pasteur qui ne lui a guère laissé de fortune, Mary va devoir se débrouiller pour survivre. Elle n'a encore jamais croisé l'amour, mais au fil de ses nombreuses rencontres en pays latin, le désir s'éveille et va faire d'elle une femme accomplie, au destin hors du commun. de nombreux personnages et des situations étonnantes émaillent ce beau portrait de femme, qui est en même temps un très attachant roman d'aventures et d'amour. Écrit avec justesse par une romancière en pleine possession de son talent, il tient le lecteur en haleine jusqu'au bout. le titre se laisse deviner au fil des pages, mais ne cherchez pas dans un dictionnaire, le mot n'existe pas !
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Histoire d'une fille de pasteur britannique qui devient une femme libre et une peintre célèbre, maîtresse de son destin dès qu'elle a choisi de rester à Venise et d'élever seule (au départ) son fils. Ce livre dépeint l'atmosphère d'une époque charnière entre les 19ème et 20ème siècles. Belle histoire où les sens jouent un grand rôle (cf. le titre).
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Un personnage somme toute banale pour l'epoque : Une jeune femme etouffée par les carcans de la société comme toutes les femmes...
Moins banal, son emancipation, sa personnalité qui s'ouvre comme une fleur dans une venise decrite avec brio.
Bref, une destinée à decouvrir et qui pousse à se poser des questions sur la condition feminine et son pouvoir.
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Je ne suis ni une féministe effrénée, ni une dans de roman d'apprentissage Et encore moins de Venise alors le pari était risqué... plaisant sans plus en raison de descriptions trop appuyées pour moi de Venise et des destins des uns et des autres
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Ce livre avait tout pour me passionner, le cadre vénitien, l'héroine qui se libère des contraintes de sa vie étriquée pour choisir une voie différente, la réputation de l'auteure.. et pourtant il m'est resté comme un goût de trop peu. Je ne suis pas arrivée à vraiment rentrer dans le livre, l'héroine est restée un peu abstraite, comme une idée plus qu'un personnage vivant.
Par contre j'ai adoré la description de la "vraie" Venise des gens qui y habitent.
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