AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 156 notes
5
3 avis
4
9 avis
3
7 avis
2
3 avis
1
1 avis
Et voici que Horusfonck découvre James Sallis.
On ne sait rien de son nom. Pour le lecteur, c'est le Chauffeur (en français).
C'est l'Amérique ordinaire, aiguisée au noir de cette littérature abrupte et limpide. Ça va vite et ça évite les embouteillages! L'écriture comme la conduite du héros: précise, vitale, millimétrée. Les mort se succèdent et le Chauffeur se souvient: La bonne conduite, la mauvaise conduite, la famille, les amis, les embrouilles...
Ce conducteur émérite, tellement indispensable en cascade de cinéma ou en casse! Pour ne pas se viander, pour pouvoir fuir à l'aise.
Quelques mafiosi venus prendre le soleil et reprendre des affaires sur la côte ouest regretteront d'avoir doublé et sous-estimé le Chauffeur.
Sallis, avec Drive, c'est la littérature efficace comme un V8 bien réglé, qui sonne bien dans ces espaces d'autoroutes, de parkings et de centres commerciaux du rêve américain en déglingue. Singulière poésie, s'il en est.
Voilà, Horusfonck... Tu es séduit et Driven t'attend ainsi que cette biographie de l'immense Chester Himes. Tout ne fait que commencer avec Drive!
Commenter  J’apprécie          453
Pas de miracle mais une confirmation : James Sallis et moi, ça ne passe pas. Après le tueur se meurt et Willnot, troisième essai avec l'incontournable Drive - traduit par Isabelle Maillet - et toujours la même sensation de passer au travers, de contempler en spectateur un univers intimiste dans lequel je ne pénètre jamais. Lecture frustrante.

Ça n'est pas l'adaptation cinématographique qui m'a influencé : je ne l'ai pas vue. Aucune image en tête de Ryan Gosling venant personnaliser le Chauffeur, cascadeur pour films hollywoodiens le jour et chauffeur de gangsters la nuit, qui remonte la piste des commanditaires d'un braquage qui a mal tourné.

Mais la sauce ne prend pas : dans son approche par petites touches, où il ne distille ci-et-là que quelques fragments de son histoire, Sallis demande au lecteur de faire sa part de travail en le laissant interpréter ce qu'il suggère, construire sa part d'empathie avec ses personnages, se fondre dans son ambiance noire et nébuleuse. Dialogues ciselés à l'épure de mots, écriture d'une efficacité absolue, tension constante relâchée dans des explosions de violence subite : tout est pourtant là…

Quand on y arrive, ce doit être grand. J'aurais essayé. Trois fois. Pas grave : tant d'autres m'attendent…
Commenter  J’apprécie          277
♫ Highway to Hell ♪ No more stop signs, speed limit ♫Nobody's gonna slow me down ♪Like a wheel gonna spin it ♪Nobody's gonna mess me around ♫

N'ayant jamais vu le film qui fut tiré du roman, avec, notamment, Ryan Gosling dans le rôle phare, c'est avec un permis vierge de toute faute que j'ai embrayé sur ce roman noir.

Le Chauffeur est un excellent conducteur, je peux vous le garantir, il vous mènera à bon port.

Pour ce qui a été de sa jeunesse, elle a été plutôt pourave et telle une voiture qu'on laisse à l'abandon une fois qu'elle ne vous est plus utile, ce gamin dont nous ne saurons jamais le prénom, a dû sortir de la casse tout seul.

Tel L'Homme Sans Nom qui était juché sur sa selle, notre Chauffeur est assis sur le siège de sa bagnole et mène une double vie : travaillant pour les studios de cinéma et réalisant les cascades, il lui arrive de jouer aussi au chauffeur pour les braqueurs, jusqu'au jour, où, vous vous doutez bien, le casse tourne mal.

Niveau efficacité, on peut faire au Chauffeur, c'est un professionnel de la boite de vitesse, un embrayeur de première, un accélérateur hors-pair et un respecteur du code de la route car ce serait bête de se faire prendre en chasse par des flics après un braquage pour un simple excès de vitesse.

Pourtant, les rouages se sont grippés. Alors que j'avais acheté des places pour un grand spectacle, j'ai eu l'impression d'avoir assisté à la face B, comme celle sur les disques d'antan, ou alors, l'auteur a oublié de changer de vitesse.

Les personnages sont à peine esquissés, cela aurait pu ne pas être dérangeant, mais si on ajoute à cela des dialogues qui ne casseront pas des bielles à un moteur, des problèmes dû au sens-giratoire de l'histoire qui passe du passé au présent, à tel point qu'à un moment donné, j'ai dû utiliser la carte routière pour m'y retrouver.

Ces 170 pages se sont envolées à la vitesse d'une gros moteur V8 survolté, mais une fois déposée à l'arrivée, je n'étais pas décoiffée.

Il aurait sans doute fallu plus de pages afin de mieux développer cette histoire de vengeance que notre Chauffeur orchestre après s'être fait doublé par le Maitre d'Oeuvre car ici, j'ai l'impression d'avoir raté une intersection et d'être arrivée trop vite au terme du voyage.

Même pas eu besoin de boucler ma ceinture…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          242
"Drive" oui, mais j'aurais aimé être moins bernée par l'appellation du driver qui se trouve être pas drôle avec un charisme d'une huître... sans parler des dialogues totalement insipides, on passe d'un ennui profond avec des scènes interminables à un déchaînement de violence gore et complètement inutile...

Je m'attendais à un grand roman noir : à de la profondeur mêlée à beaucoup d'efficacité, à du sang froid coupé à du chaud, à de la passivité frustrée, à des quêtes tourmentées. Car un thriller est censé être rythmé, ponctué d'action(s), de rebondissements, de suspense, d'intensité, avec une affaire en toile de fond (politique, policière, professionnelle et j'en passe), un thriller doit aussi avoir des dialogues percutants, il doit dégager une certaine puissance, une force, du caractère... Mais Drive n'a rien de tout ça. C'est juste un pitoyable drame avec de temps en temps des effluves de sang et de la violence gratuite...

D'abord, les personnages : Ils n'ont aucune personnalité, ils ne sont ni réalistes ni hyper-stéréotypés, ils sont juste...rien. On s'attendrait presque, à tout moment, à ce que l'un remplace l'autre, ou à ce qu'ils pètent tout soudainement les plombs après tant de retenue. Mais non. Ils n'ont pas de passé, pas de futur, pas de présence non plus. Ils sont en colère (contre quoi ?), ils se taisent (pour signifier quoi ?), ils ont peur (de perdre la vie par laquelle ils ne semblent même pas animés, vraiment ?). Ensuite, l'histoire : forcément, elle va de pair avec ceux qui la vivent, alors bien sûr, si on n'a déjà rien à faire de coquilles vides, il est logique qu'on n'a rien à faire non plus de ce qui peut leur arriver. D'autant plus qu'il ne se passe finalement pas grand-chose.

En y réfléchissant, avec beaucoup d'indulgence, je me dis que James Sallis, n'a réalisé que trop de poésie risquant de tuer tout le reste de son roman, et qu'en quelque sorte, il s'est juste laissé aller sans se rendre compte du cruel manque de profondeur de son histoire et de ses personnages. Ce n'est pas un crime d'écrire une mauvaise histoire. Ce qui devient criminel, c'est de l'encourager et de la fertiliser. D'abord en la réalisant (et l'on imagine bien Nicolas Winding Refn, le réalisateur, gémir mentalement de plaisir en filmant puis montant des plans aussi jolis et formellement et "stylistiquement" parfaits, sans s'interroger sur la véritable nécessité de ceux-là). Plus grave encore est l'infraction lorsqu'elle est fécondée par un si large public qui crie au génie devant un tel trou noir. Dommage !
Commenter  J’apprécie          232
Ce livre est assez décevant, je trouve. Je m'attendais à un récit beaucoup plus glauque et noir, mais il n'en est rien. Les personnages sont à peine développés, pareil pour l'histoire, on dirait une esquisse de scénario, les évènements sont flous et la narration désynchronisée n'aide pas. C'est dommage, car la quatrième de couverture promettait un bon moment de lecture... Sinon, j'ai quand même apprécié les quelques passages de poursuites et de cascades, mais hélas, ils sont peu nombreux. Voilà, je suis un peu frustré par cette courte lecture, car j'adore les histoires noires et les bagnoles, mais je n'ai pas trouvé ce que je recherchais, c'est-à-dire : une histoire complexe, des personnages profonds ainsi que de la crédibilité ; mais là, nada ! Pourtant, le Chauffeur avait toutes les cartes en mains pour me plaire, mais il s'avère que lui et les autres protagonistes se sont montrés creux, ou plutôt, ils manquent cruellement de développement, même si le roman est très court.
Commenter  J’apprécie          201
C'est sans doute le côté caché de James Sallis : il aime le polar noir et nous en donne un excellent exemple, loin de son écriture habituelle. du coup le personnage central est moins fouillé, tout est un peu délité mais toujours dans une ambiance excellemment rendue.
Commenter  J’apprécie          60
On connaît l'histoire: le personnage du chauffeur exécute des cascades de cinéma la journée, et de basses oeuvres la nuit.

Il ne va jamais au cinéma, mais à force de côtoyer des scénaristes, il lui arrive de lire les bouquins qui ont inspiré les films auxquels il a collaboré. C'est sans doute la meilleure morale que l'on pourra tirer de cette lecture: le bouquin vaut mieux que le film... Je me souviens de mon incompréhension devant le succès de ce dernier. Ryan Gosling y était aussi expressif qu'une coquille d'huître. Ici au moins les dialogues sont plein d'humour. Alors, même si ce n'est pas un grand polar, même si on aurait pu attendre beaucoup mieux de la confrontation des deux univers (le cinéma et les truands), même si l'intrigue est assez convenue, Sallis a réussi un petit polar noir parfait pour emporter à la plage (ce sera toujours mieux qu'un smartphone).
Commenter  J’apprécie          52
Le film de Refn est une telle réussite que l'on ne peut que lire le livre qui en etst à l'origine. Et quel livre. Si certains détails sont sensiblements différents , le style de Sallis est captivant . On est ici dans le meilleur du roman noir contemporain et cela est un régal de lire ces pages pleines de suspense , un roman trés court maisd'une force indéniable qui donne ces lettres de noblesse au genre . Et en découvrant l'oeuvre de Sallis on plonge dans un univers sauvage , violent ,passionant . Un grand livre et un grand auteur.
Commenter  J’apprécie          50
On a souvent pour habitude de dire que les romans sont meilleurs que les films. Drive vient faire exception à cette règle. Mais attention ! le roman est loin, très loin d'être mauvais… c'est juste que moi j'ai trouvé le film exceptionnel.

Dans ce roman, nous suivons donc le chauffeur (dont nous ignorons le nom) dans une histoire de vengeance. Parce que le gars s'est fait doubler lors d'une histoire de truandage, et ça il aime pas trop.
Le chauffeur est un homme solitaire, qui semble dénué de toute émotion. C'est surtout un as du volant, et les gentils comme les méchants vont vite comprendre que l'avoir dans sa liste d'amis peut-être un avantage certain. A propos de ce personnage, j'ai trouvé que son aspect sans émotion était bien mieux mis en valeur dans le film que dans le livre. Dans le film cela apportait un côté intriguant, mettant mal à l'aise le spectateur. Alors que le personnage papier m'a parfois donné l'impression d'être plus distant, plus… bon dans le film aussi on ressent cette distance, mais c'est pas pareil !

James Sallis arrive à instaurer à cette histoire simple et banale une atmosphère pesante absolument délicieuse. du début à la fin, on suit ce chauffeur dans ses aventures diurnes et nocturnes, on suit ses pensées, son cheminement vers l'acte de vengeance en lui-même. Les chapitres sont très courts, souvent très incisifs. La plume de l'auteur m'a semblée à l'image du personnage : distante, presque automatique, et par moment très tranchée, franche.

Malgré cette atmosphère pesante, je n'ai jamais ressenti une impression d'étouffement. Entre deux chapitres, l'auteur nous donne la possiblilité de respirer… tout en nous incitant à continuer cette lecture, à reprende la route avec le chauffeur.

En conclusion, j'ai aimé ce roman. Vraiment beaucoup, beaucoup. Même si je lui ai préféré le film. Cependant, il y a quelques différences entre le film et le roman qui sont intéressantes. Par exemple, la chronologie n'est pas la même. Et pour cela, je vous inviterais volontiers à vous intéresser à cette version papier.
Lien : http://desliresdestoiles.wor..
Commenter  J’apprécie          50
"Drive" est un petit roman noir et poisseux qui se lit avec autant de plaisir que se regarde le film ou s'écoute sa géniale B.O.
L'histoire n'est pourtant pas bien riche : un as du volant, solitaire et taiseux, fait des cascades le jour et des braquages la nuit. D'ailleurs le roman n'atteint pas les 200 pages. Pour lui donner plus de chair, le romancier opte pour une narration désynchronisée, tissant les flash-backs et les flash forward. le film, lui, est plus linéaire.
Le génie de James Sallis et de Nicolas Winding Refn est d'avoir réussi à donner chair à un personnage avec quelques détails : dans le film, un blouson, un cure-dent ...
Les limites de l'exercice sont dans le scenario qui, ne partant de pas grand-chose finit par déboucher emphatiquement sur presque rien.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (317) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}