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Jeanne Guyon (Traducteur)Patrick Raynal (Traducteur)
EAN : 9782070439430
256 pages
Gallimard (14/10/2010)
3.77/5   48 notes
Résumé :
A La Nouvelle-Orléans, on peut se réveiller dans un hôpital et y être comme dans une prison. On peut être payé par des militants pour les droits civiques pour retrouver une jeune femme jamais descendue d'un avion, enquêter sur la disparition d'une gamine parfaite puis, dans la foulée, devenir l'écrivain de sa propre vie. Lew Griffin, privé black, ancien soldat discrètement remercié, amant d'une prostituée de grande classe, est un solitaire épris de justice. Compassi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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James Sallis est un auteur que j'aime beaucoup, je me suis enfin décidée a lire son premier roman.

On retrouve un détective privé noir pendant 4 périodes phares de sa vie qui s'étale sur 26 ans. Ce roman est très pessimiste et un peu trop stéréotypé a mon goût. Néanmoins au fond du tunnel il reste une petite lueur d'espoir.

Je reste réservée sur cet écrit qui est assez noir (sans vilain jeu de mot pour ceux qui l'ont déjà lu !). Je n'ai pas été envoutée par la plume de Sallis comme je l'ai déjà été jadis.
Je le garde néanmoins comme un auteur de polar très bon, avec sa façon de faire et d'écrire. Ses personnages sont plutôt taciturnes et solitaires. On le retrouve ici également. Mais je n'ai pas eu cette affinité que j'avais eu avec Turner.
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Ce que j'apprécie dans l'oeuvre de James Sallis (oui, je parle d'oeuvre, et non simplement de romans), c'est que l'auteur a vraiment conçu les romans qui mettent en scène Lew Griffin comme un ensemble, et non comme un empilement de romans, utilisant le privé/garde du corps/romancier comme personnage principal.
Lew n'est plus le jeune homme bagarreur du Frelon noir, mais un romancier, un enseignant qui aime la littérature française et transmet sa passion à ses étudiants. Il est surtout un homme, avec un passé qu'il assume, des erreurs qu'il a commise, comme celle de perdre La Verne, qui fut l'amour de sa vie. Elle est morte, et ceux qui l'ont aimé la pleurent. Si nous étions dans un mélo, elle emporterait son secret dans sa tombe. Ce livre se veut au plus près du réel, et le lecteur découvre, comme Lew, qu'elle a eu une fille, Alouette. Pas de mélo, vous dis-je, mais la stricte réalité : avec beaucoup d'argent et d'avocat, on peut séparer définitivement une mère de son enfant. Et son cas ne semble pas isolé. Pas de leçon de morale non plus, juste, en filigrane, le fait que l'argent ne fait pas tout et que personne ne peut décider pour quelqu'un ce qui est bien, ou pas. Et Alouette de disparaître, laissant derrière elle un bébé prématuré. J'oubliai : Alouette est une junkie, et son bébé n'est qu'un enfant de plus dans ce qui devrait être un service de grand prématuré, mais se révèle être un mouroir pour ces bébés littéralement abandonnés par leurs parents.
Il en faut du talent pour ne pas verser dans la sensiblerie, dans la leçon de morale. James Sallis nous montre des parents dépassés, des enfants à la dérive, des couples qui ne savent pas ce qu'ils veulent et qui se rendent compte trop tard qu'ils ont fait les mauvais choix. La misère, qui n'est pas seulement matérielle, n'est jamais très loin, et Lew, qui n'hésite jamais à payer de sa personne, ne dira pas le contraire.
Après cette seconde lecture, je reste persuadée que James Sallis est un auteur à découvrir absolument.
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Une chronique de Seb, sur Aire(s) Libre(s) :
« Je n'avais pas mis les pieds à l'appartement depuis trois jours et au bureau depuis quatre. Donc, c'était pile ou face. Finalement, en descendant St.Charles, je décidai que le bureau était quand-même plus près et puis, qu'est-ce que j'en avais à foutre ? J'ai fait plusieurs fois le tour du pâté de maison. Pas une place de libre. En désespoir de cause, j'ai garé la Cad sur une zone rouge et j'ai relevé le capot. Faiblard, mais ça pouvait marcher. Il y avait eu des précédents.
Si j'ai choisi cet extrait pour l'exergue c'est parce que je trouve qu'il révèle admirablement le caractère de Lew Griffin et son style de vie. Ainsi, par une scène de la vie courante le lecteur en apprend beaucoup sur le personnage central du roman. Ce n'est pas tout le monde qui sait faire ça. Non, n'insistez pas, je ne donnerai pas de noms.
L'histoire. Ça ne va pas être de la tarte. Impossible de présenter ce roman de cette manière. Pourquoi ? Un peu de patience Ghislaine (c'est la copine de Nicolas, j't'expliquerai…). Donc pourquoi ? Parce qu'avec ce roman nous suivons Lew Griffin à quatre périodes différentes de sa vie (1964 – 1970 – 1984 – 1990) et sur quatre histoires différentes. La bonne nouvelle c'est que tu as, chère lectrice, cher lecteur, quatre histoires pour le prix d'une. Tour de magie, l'auteur, l'air de rien, dresse un tableau de son pays et dessine l'évolution de celui-ci au fil des vingt-six années durant lesquelles se déroulent ses quatre histoires.
C'est courageux de la part de James Sallis de proposer un tel format. Un peu comme si c'était un recueil de nouvelles. Et les nouvelles, chez nous, ça ne marche pas des masses. C'est un tort. L'autre acte de bravoure de l'auteur, c'est de balancer quatre enquêtes somme toute banales. Des trucs du quotidien, le genre d'affaire qu'on propose à un privé, en faisant cela il plante sa plume dans le réalisme. Parce que ce qui compte dans ce roman en quatre parties (tu suis toujours ?) ce n'est pas les intrigues, ce sont les personnages, l'atmosphère du sud et Lew Griffin, Lew, comme Lew Archer, pas un hasard si tu veux mon avis.James Sallis nous offre donc des histoires ordinaires avec des personnages extraordinaires. Et une sacrément belle descente aux enfers. Enfer et damnation, renaissance, rédemption, Lew Griffin démontre qu'on peut se refaire, changer de direction et remonter la pente, même lorsqu'elle est copieusement savonnée par soi-même et que tout concorde à peu près au naufrage absolu. Mais nous sommes à La Nouvelle-Orléans (ce que j'aime cet endroit), et forcément ça ne fonctionne pas comme ailleurs dans le pays.
La suite :

Lien : https://aireslibres.net
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Roman noir découpé en quatre histoires se passant a quatre époque différentes. le héros, Lew Griffin, est un privé noir dans une Amérique ségrégationniste dont le but est de réussir a se sortir vivant de ses enquêtes. Des enquêtes qui ont pour toile de fond la violence, la prostitution, l'alcool, la drogue et une ville sombre et glauque. Dans la première histoire on voit Lew Griffin enquêter en 1964 sur la disparition d'une jeune femme des droits civiques a la sortie de son avion où elle devait participer a un meeting. Dans la deuxième qui se passe en 1970 on retrouve un Lew Griffin qui est chargé par les parents d'une jeune fille modèle de 16 ans de retrouver sa trace. Dans la troisième on fait un bond dans le temps puisque ce n'est qu'en 1984 que l'on retrouve notre détective et le moins que l'on puisse dire c'est dans un état pitoyable qu'on le retrouve, interné a l'hôpital pour avoir trop consommé de drogue et d'alcool. Mais c'est aussi un Lew Griffin qui tel un phoenix va renaitre de ses cendres en changeant de profession pour devenir recouvreur de fond et qui va tomber amoureux . Dans la quatrième en 1990 c'est un Lew Griffin assagi devenu écrivain de polar et professeur de français que l'on découvre mais qui doit faire face a une tragédie personnel puisqu'il doit enquêter sur la disparition de son propre fils.

Un polar sombre très intéressant a lire. Pas pour les enquêtes menées par Lew Griffin qui, si elles sont très agréables a lire, restent très classiques. L'intérêt principal réside dans la capacité de l'auteur a restituer une atmosphère très sombre et une époque compliquée pour les noirs dans cette Amérique inégalitaire. Il nous plonge dans un univers glauque où pour vivre on n'hésite pas a écraser ou a utiliser son prochain pour s'enrichir ou pour simplement survivre. le deuxième grand intérêt du livre est le personnage principal de Lew Griffin, cet enquêteur solitaire que l'on voit évoluer au fil de la lecture et de ses aventures. Et cerise sur le gâteau, c'est très bien écrit. Ma note 8/10.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Sacrément attachant ce privé noir, Lew Griffin, représentant ce qui à mes yeux, pourrait être le Blues.
En lisant ce roman très noir, se confirme la différence entre les US, tout du moins le Sud et l'Europe.
Là on peut réellement parler de racisme systémique et de "privilège blanc" dans les années 70.
"Bah, tu sais mon pote, quoi qu'il arrive, au moins, tu seras toujours blanc" (p.84).
Quatre épisodes, de 1964 à 1990, dans une ville, la Nouvelle Orléans, réputée pour sa violence, avec, in fine, un petit espoir d'espoir (mais un tout petit...)
Je l'ai lu comme un roman sur la perte, la douleur, le temps qui passe comme un bulldozer, inéluctable.
Un roman désespéré, d'une grande humanité qui m'a beaucoup touchée.
Merci à je ne sait plus quelle babeliote qui a cité cet auteur dans un commentaire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans une ville déjà réputée pour sa violence, il fut un temps, qui dura certes longtemps, où la violence du Channel l’emportait sur tous les autres quartiers : les bars y avaient des noms évocateurs comme le Bain de Sang, les étrangers qui s’incrustaient malgré tout étaient accueillis à coups de briques et les flics s’y faisaient flinguer. A chaque fois qu’il pleuvait – c’est-à-dire presque tout le temps dans cette foutue ville de La Nouvelle-Orléans – la flotte en provenance du Garden District, au nord de la ville, ce qui explique sans doute le nom du quartier. Oubliez les Long et leurs magouilles politiques, oubliez la mafia, les pétroliers, l’Eglise ou la municipalité : à La Nouvelle-Orléans, les vrais patrons, c’est les cafards.
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De deux choses l’une : ou nous n’existons qu’à travers les liens que nous réussissons à créer, ou alors nous nous en persuadons, pour réussir à les recréer. C’est ainsi que nous nous efforçons de ne pas simplement survivre, mais de nous trouver des raisons – l’amour par exemple – qui nous permettent de nous abuser, de nous donner l’illusion d’avoir choisi la survie.
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Mon Dieu Lew. Tu es comme cet homme qui cherchait son chapeau et qui a pris le pot de chambre à la place. Et pour une raison quelconque, cette phrase m'a mis en joie.
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Videos de James Sallis (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Sallis
Dans cet épisode, c'est Annaïk, libraire au rayon polar de Dialogues, qui nous partage ses coups de coeur du moment.
Bibliographie :
- Les Survivants de Jane Harper (éd. Calmann-Lévy) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18784055-les-survivants-jane-harper-calmann-levy
- Trompe-l'oeil d'Anne Mette Hancock (éd. Albin Michel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19502072-trompe-l-il-roman-anne-mette-hancock-albin-michel
- Sarah Jane de James Sallis (éd. Rivages) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18909747-sarah-jane-james-sallis-rivages
- La Consule assassinée de Pierre Pouchairet (éd. Filatures) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19623734-la-consule-assassinee-pierre-pouchairet-filatures
- L'Espion français de Cédric Bannel (éd. Robert Laffont) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18782115-l-espion-francais-cedric-bannel-robert-laffont
+ Lire la suite
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