Le roman noir n'est souvent qu'un prétexte. Un prétexte à la critique sociale, au constat sociologique, à la mise en avant des déterminismes de classe ou bien encore à la défense d'une vision politique. Il peut aussi être un excellent prétexte à la littérature. Nous nous situons avec le cycle de John Turner dans la dernière occurrence. L'écriture de
James Sallis est émouvante parce qu'elle n'est pas démonstrative. Elle restitue le réel et ses ellipses. Certains mystères y restent inviolables. Les livres de Sallis s'abstiennent de donner toutes les réponses. Au reste, si vous vous attendez à un whodunit et au grand frisson de l'énigme résolue à la dernière page, passez votre chemin. L'essentiel est ailleurs. En trois romans,
James Sallis nous raconte la vie d'un homme, John Turner. Et c'est un récit beau et touchant.
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