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Janine Bourlois (Traducteur)
EAN : 9782352871507
371 pages
Archipoche (03/02/2010)
4.29/5   34 notes
Résumé :

"Mon père a tué ma mère." Ouarda a tout juste cinq ans lorsque survient le drame. Pour la fillette, cinquième d'une famille de sept enfants, à ce deuil qui suscite en elle un terrible sentiment de culpabilité succèdent l'emprisonnement de son père et l'obligation d'aller vivre chez son oncle et sa tante, personnages cupides et violents. La faim, la brutalité, l'humiliation d'appartenir à une famille montr&... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il y a quelques années j'ai lu ce témoignage à sa sortie. J'en garde encore des souvenirs aujourd'hui tellement il m'a marquée car il fut une époque ou ce genre de témoignages était peu courant.
C'est le récit autobiographique d'une marocaine, marquée du sceau de la souffrance et de l'humiliation. le père de la petite fille, qui se drogue et s'imagine être l'ombre du Prophète, assassine sur le toit de leur maison la maman, enceinte de 7 mois, après lui avoir fait subir durant des années des sévices corporels et toutes sortes de menaces et d'interdits. Pour Ourda, la vie, déjà difficile, sombre dans l'horreur. le père emprisonné, Ouarda et ses six frère et soeur sont confiés à l'oncle paternel, Hassan, homme violent et cupide, et à sa tante Zaina, perverse et cruelle, en comparaison desquels Les Thénardier de Victor Hugo passeraient pour des saints. Famine, coups violents, blessures, humiliation sont le lot quotidien de la petite fille et de sa fratrie, contraints de mendier pour survivre. Des cousines jalouses et méchantes, un cousin qui propose un arrangement sexuel immonde ou qui lui casse le coccyx. L'avenir semble compromis à tout jamais.
La ténacité et la force de Ouarda auront-elles raison de ces années d'enfance et d'adolescence, qui sont aussi un témoignage sur la société marocaine des années 70-90 où il ne fait pas bon d'être pauvre et où le destin des petites filles est chaque jour menacé et d'autant plus précaire qu'elles ne bénéficient d'aucune protection ? le plus souvent, les témoins, les voisins, les familles sont muets et n'apportent aucune aide pour empêcher le désastre. Dans un véritable réquisitoire sur les hommes et sur une certaine frange de la société, Ouarda écrit, cà et là : « Au Maroc, personne ne tente d'intervenir en faveur des épouses maltraitées". Au Maroc, quand on est une fille, il faut toujours être sur ses gardes pour ne pas devenir une proie".
Après bien des péripéties, Ouarda échappera-t-elle à son destin de « bonne », dans une famille aisée ? Cette expérience lui permet d'attirer l'attention du lecteur sur ces malheureuses qui sont le plus souvent exploitées, violées, mises enceintes puis renvoyées. La prostitution y est également traitée. Subsistent encore le poids des coutumes, des superstitions, l'analphabétisme, la hiérarchie des classes et le pouvoir des forts sur les faibles. Au milieu de ces horreurs, de temps à autre, des anecdotes tout empreintes d'espièglerie et de bonne humeur, des descriptions de paysages sublimes, l'évocation des rites et coutumes ancestraux, le rappel des jours heureux avec la figure de la grand-mère maternelle, comme pour apaiser le lecteur, le faire voyager, et lui redonner confiance. Á la fin du livre, Ourda Saillo nous apprend qu'elle a créé un site en faveur des plus déshéritées d'entre elles.
Le style est enlevé, riche et dense, coulant comme coule le sang vif à l'intérieur des veines de la fillette qui se bat et réfléchit toujours avant d'agir. "La petite" a du cran. Et on l'aime et on l'admire. Chose remarquable, il n'y a jamais l'ombre de la haine ou de la revanche dans ses propos. Elle ne cherche qu'à comprendre sa famille et ne la juge jamais. Son tempérament unique l'apparente ainsi aux héroïnes des plus grandes histoires de la littérature, même si son livre relate simplement sa vie et celle de sa propre famille. Á lire, car ce témoignage nous emporte au-delà des stéréotypes et nous fait réfléchir sur la condition humaine, dans ce qu'elle a de plus grand et de plus vil.
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Ouarda Saillo n'a pas eu une vie merveilleuse contrairement à la mienne. En lisant ce livre j'ai compris que j'avais de la chance de vivre dans un monde si on peut appeler ça : occidentale. En effet, je suis née dans une famille aimante, je suis allée dans les écoles privées et maintenant je peux remercier mes parents de m'avoir aimer.
Ce roman est un électro-choque, en effet, Ouarda n'a pas eu une vie facile et même avant que son père tue sa mère et pourtant, elle ne se plain pas. Nous pouvons voir la place de la femme dans la société marocaine et en tant que féministe, je ne peux pas concevoir que certaines femmes se laissent autant frapper, humilier de la sorte par un homme. Ce livre nous ouvre les yeux sur les maltraitance en vers les enfants, qu'il faudrait ouvrir les yeux et les protéger. Il nous révolte sur certain sujet et surtout il nous fait bien comprendre que nous devons nous battre quotidiennement pour notre liberté, pour notre égalité avec les hommes et aussi pour arrêter ces horribles choses qui arrivent chaque année aux enfants dans le monde entier.

Je conseille ce livre à tous ! Que vous soyez une femme ou un homme peu importe. Par contre, je trouve que nous devions mettre un âge minimum pour le live car il comporte certaines scènes très violentes
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J'avais 5 ans

En septembre 1979, Hussein, le père de Ouarda, alors âgée de 5 ans, tue à l'arme blanche sa mère enceinte avant de brûler son corps sur le toit de la maison familiale. Pour la fillette, cinquième d'une famille marocaine de sept enfants âgés de 2 à 13 ans, les conséquences de ce drame sont brutales : à la perte de sa mère s'ajoutent l'emprisonnement de son père et le déménagement chez sa tante et son oncle, personnages cupides et violents, eux-mêmes parents de neuf enfants. La petite fille et ses frères et soeurs, maltraités et exploités, survivent sans eau ni électricité, au bord de la famine.
Mais, pour Ouarda, le cauchemar ne fait que commencer… Élevée dans une famille où on lui rappelle constamment qu'elle est une étrangère, elle apprend très jeune ce qu'est être une femme marquée du sceau de la honte.
Si elle décrit les moeurs et coutumes de son pays, des Djinns aux guérisseurs, l'auteure pose surtout la question de la condition et du statut de la femme au Maroc. Elle y montre le poids de la religion dans la vie de tous les jours, et les ambiguïtés de l'interprétation du Coran.
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Ce livre est poignant, écrit d'une façon si personnelle qu'elle prend aux tripes !
L'enfance de Ouarda Saíllo n'a vraiment pas été facile et la façon avec laquelle elle écrit la fin de cette autobiographie de sa jeunesse et tout juste émouvante.
Elle permet de plus, de mettre l'accent sur la vision de la femme au Maroc et des traitements parfois, souvent très horrible que les femmes subissent.
Je recommande ce livre !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd'hui encore, l’idée que je ne suis pas une enfant de l'amour mais le résultat d'un viole me rend furieuse et triste. Qu'avait fait notre mère pour être traitée ainsi? Pourquoi les hommes pouvaient.-ils s'accorder le droit d’être violents avec les femmes, d'humilier leur corps et leur âme?
P.98
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Sans lui, ma vie serait terne. J'avais peur de le perdre. Il était entre dans mon univers de manière à la fois surprenante et délicate, comme le soleil qui se lève le matin à l'est au-dessus des montages et réchauffe le pays et les cœurs.
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Apparemment, les étrangers étaient bien plus libres. Les femmes pouvaient faire la même chose que les hommes. Les handicapés pouvaient avoir des enfants. C'était pour moi un nouvel univers fascinant
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Ce n'est pas de la colère contre mon père. Lui aussi est mort. C'est de la colère contre un système social dans lequel les femmes sont des êtres humains de seconde classe livrés à l'arbitraire des hommes. Sans aucune issue. Jusqu'à la mort
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« Au Maroc, personne ne tente d'intervenir en faveur des épouses maltraitées".

Au Maroc, quand on est une fille, il faut toujours être sur ses gardes pour ne pas devenir une proie".
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