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Animal lecteur tome 6 sur 7
EAN : 9782800165288
96 pages
Dupuis (29/01/2016)
3.39/5   14 notes
Résumé :
Il y a le client qui arrive tout excité chez son libraire et lui réclame le nouveau Largo Winch mais qui, incapable d'attendre deux minutes que son libraire aille le chercher dans son arrière-boutique, se rue pour le commander sur Amazon ; il y a le client qui n'achète pas le tome 1 d'une nouvelle série car il attend la sortie du tome 2 qu'il n'achète pas car il attend l'intégrale du premier cycle... et qui s'étonne que la série ne trouve pas son public ; il y a le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Animal lecteur, tome 5 : C'était mieux avant ! (2014) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Il s'agit donc du sixième tome d'une série humoristique, constituant une compilation de gags en 1 bande verticale, chaque page comprenant 1 bande. Il se présente sous un format original : demi A4 vertical, avec des bandes verticales (par opposition à l'habitude des strips qui se présentent sous la forme d'une bande dans laquelle les cases se suivent à l'horizontal). Il est initialement paru en 2016, écrit par Sergio Salma, dessiné par Libon. Ce tome comprend 92 strips.

Dans son magasin BD Boutik, le libraire Bernard Ledoux est en train de monter une pile avec les exemplaires du dernier Blake & Mortimer en se disant qu'il n'aurait jamais imaginé que cette série allait sauver le chiffre d'affaires de son magasin. Il est très surpris par l'arrivée de l'objet promotionnel associé. Pour répondre à la demande d'un jeune client, le libraire recherche sur son logiciel s'il existe une version chti de Titeuf. Bernard discute avec un client âgé, abonné au Journal de Spirou depuis le premier numéro en avril 1938. En 1938, deux héros emblématiques sont apparus : Spirou et Superman. Entre deux clients, le libraire s'imagine en marionnette de Guignol, frappé par le gourdin de la crise. Monsieur Ducolrède est un monsieur sérieux, avec un métier sérieux dans une société sérieuse, abonné à un journal sérieux. Mais pendant les vacances le journal sérieux se lâche en offrant à ses lecteurs un supplément BD. Bernard Ledoux réfléchit au paradoxe du décalage entre la période de l'été propice aux lectures plaisir, et à l'absence de nouveauté pendant cette même période. Un client demande si Raoul Cauvin c'est bien : le libraire se lance dans un passage en revue de toutes ses séries.

Au vingt-et-unième siècle, toute la planète est accaparée par internet. Toute ? Non une seule librairie résiste encore et toujours à l'envahisseur. Début décembre, le libraire a mis en place un grand stock de Fouette Man, dans l'ombre de Saint Nicolas, parce que les méchants ça se vend bien. Pour ses bonnes résolutions, Bernard Ledoux a décidé de mieux maîtriser ses émotions face aux demandes impossibles des clients, à commencer par savoir s'il livre. le libraire se voit bien en Astérix résistant à l'envahisseur César qui représente la crise. Bernard est tout fou devant son poste de télévision à regarder un match de foot, à la grande surprise de son fils. Il imagine ensuite où va arriver Lucky Luke à force de s'en aller vers l'ouest à la fin de chacun de des albums. Il se lance ensuite dans le moyen de distinguer Boule de Bill, de savoir qui est le chien et qui est l'enfant. L'employé du libraire reçoit un appel de son patron, mais ça coupe tout de suite. Deux enfants regardent la vitrine de BD Boutik, en notant l'influence de la télé sur la BD. Bernard Ledoux est en train de pointer du doigt les défauts d'amazon par rapport au contact direct avec un libraire quand le facteur vient lui apporter un colis. Une fois n'est pas coutume : le libraire va acheter un livre dans une librairie spécialisée et il demande des renseignements à son collègue. Un client est en train de regarder les différentes BD dans les bacs, et le libraire ne sait pas trop s'il doit proposer son aide pour le guider, ou respecter le fait qu'il fait du lèche-vitrine par lui-même.

Après la surprise du format traditionnel du tome précédent, les auteurs reviennent au format habituel de leur série : un demi A4 avec des gags en format vertical. le libraire est toujours aussi sympathique et motivé pour exercer sa profession qui avoisine le sacerdoce. de temps à autre, il ne parvient pas à conserver son flegme et il s'énerve du comportement d'un client, d'une exigence idiote, du volume de BD à déplacer chaque semaine. Son apparence est toujours aussi sympathique avec l'exagération caricaturale du dessinateur : gros nez très allongé, lunettes basses avec les yeux regardant par au-dessus, bras très épais avec le coude presque pas marqué, gros doigts, visage très expressif, tenue inchangeable avec un jean, un tee-shirt jaune, une chemise rouge à manche courte toujours ouverte. Les autres personnages sont également croqués avec une belle expressivité : le jeune employé avec les cheveux qui lui cachent les yeux (seul personnage récurrent), le fiston portrait craché de son père, le frère du libraire en costume-cravate, et les clients variés de 7 à 77 ans, plus ou moins intéressés, plus ou moins exigeants (souvent plus que moins).

Outre le format très particulier, l'horizon d'attente du lecteur comprend des références BD, des piles de cartons de BD à déplacer chaque semaine, des observations sur l'industrie de la BD, et des gags visuels. Salma & Libon ne déçoivent pas. Oui, c'est vrai que voir citer des séries BD connues ou moins connues permet d'établir que Bernard Ledoux est un libraire spécialisé, et ça crée une connivence avec le lecteur de BD. En outre ces références sont accessibles à la plupart des lecteurs : Blake & Mortimer, Spirou, Superman, Lucky Luke, Marsupilami. Il est même vraisemblable que le lecteur occasionnel se reconnaîtra dans le gag sur la difficulté de se souvenir qui est Boule et qui est Bill (page 17). Il appréciera également l'opposition ou plutôt le rapprochement entre la souris de Walt Disney (Mickey) et celle d'Art Spiegelman (Maus). le degré de connivence augmente d'un cran quand le libraire est confronté à un client qui en sait réellement plus que lui, ou quand est évoqué la signification du mot Spirou en wallon. le scénariste développe un gag autour de la diversité des oeuvres de Raoul Cauvin, auteur qu'il admire, en citant ses principales séries : Les femmes en blanc, les tuniques bleues, Cédric, Les psys, Pierre Tombal. le ballet des cartons de nouveautés et d'invendus reprend avec 6 gags : pages 9, 38, 49, 54, 59, 67, ce qui ne fait pas beaucoup sur un total de 92. À chaque fois, Salma trouve un autre angle pour considérer cette tâche inéluctable : la reprise des nouveautés en septembre en décalage avec la disponibilité des lecteurs en été, les périodes de creux (janvier, avril, juillet, octobre) permettant d'affiner les retours d'invendus, la force physique acquise avec la pratique de l'exercice de port de cartons de BD, l'incrédulité du livreur de voir que le libraire parvient à caser les nouveautés chaque semaine, l'énergie nécessaire pour faire face à 500 nouveautés par mois, la solution trouvée pour gérer les nouveautés qui ne trouvent pas leur place dans l'espace de la librairie.

Étant un maillon de la chaîne du livre (très beau gag visuel dans un dessin en pleine page, p.77), le libraire subit en direct le mode de fonctionnement de cette industrie et les contraintes qui s'imposent à lui, parfois en dépit du bon sens. Ainsi, les gags ont pour objet ou abordent de manière indirecte la concurrence de la vente en ligne avec la disponibilité presque infinie de tous les titres, la déclinaison d'un personnage en une véritable franchise multimédia donnant à son tour à d'autres versions BD du même personnage, le volume hallucinant de nouveautés annuelles (environ 5.000 BD par an, tout genre confondu), les produits dérivés comme les figurines ou les objets de collection, les différentes versions d'un BD (basique, augmentée, noir & blanc), la recherche de petits plus produits pour le client, le paradoxe du tome 1 d'une nouvelle série (les lecteurs ayant tendance à attendre le tome 2 pour être sûrs que la suite paraîtra bien), la part financière qui revient à un auteur sur la vente d'une BD… En arrière-plan, le libraire doit suivre ou accompagner d'autres évolutions plus profondes de la société comme les efforts pour moins consommer d'énergie, ou l'évolution à la baisse des revenus qui incite au licenciement des employés. Impossible de résister à la comparaison du libraire et de sa librairie, à un petit village irréductible résistant contre la dématérialisation.

Le lecteur retrouve donc tout ce qu'il attend de la série, les auteurs sachant regarder d'autres facettes de thèmes déjà abordés, et se pencher sur de nouveaux. Les auteurs réalisent aussi bien des gags racontés en plan fixe, généralement sur le libraire, qu'avec une prise de vue qui évolue d'une case à l'autre, Libon prenant soin de rappeler discrètement ou dans le détail, le décor en arrière-plan. Chaque gag fonctionne grâce à la dimension comique de l'expressivité exagérée des personnages. de temps à autre, un gag repose plus sur la narration visuelle : la loupe sur la librairie comme la loupe sur le village gaulois d'Astérix, Lucky Luke s'éloignant vers e soleil couchant, le libraire hurlant dans une pièce insonorisé pour évacuer sa frustration, le libraire enchaîné à un carton plein, la scène d'action irrésistible du libraire changeant le rouleau de sa caisse en étant chronométré par son employé, et bien sûr monsieur et madame couché au lit, l'un lisant Mickey, l'autre Maus, sans aucun mot ou texte. de temps à autre, le lecteur prend conscience d'une prise de recul encore plus importante que ce soit l'être humain dépassé par la quantité de produits à sa disposition (le libraire se fait aider par son fils pour se faire une idée sur les mangas, il tente l'oreillette pour être guidé en temps réel sur les conseils à délivrer aux clients), ou le cumul des années qui fait que l'enthousiasme enfantin cède progressivement la place aux critiques systématiques chez les adultes, ou encore le concept très intelligent de l'Udersatz.

S'il a lu les tomes précédents, le lecteur revient pour avoir plus de la même chose, mais avec des gags neufs. Il est comblé : Libon est en très grande forme pour animer ses personnages d'une vitalité humoristique, et l'inspiration de Sergio Salma ne se tarit pas.
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Voilà j'ai tout lu ce que ma médiathèque proposait sur cette série. Et ce 6ème tome m'a fait beaucoup de bien : c'était un petit divertissement au milieu de lectures un peu arides que je m'impose en ce moment.... et étrangement, même si ça reste toujours un peu répétitif, je m'amuse encore à ces lectures.
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Cette bande dessinée condense toutes les planches parues préalablement dans le magazine le Petit Spirou. J'ai du mal à comprendre que cela soit publié à destination de la jeunesse. Non pas qu'il y ait traces de violence ou autres propos inappropriés pour la jeunesse, mais j'ai l'impression que les tribulations d'un libraire et ses problèmes financiers ne soient pas d'un grand intérêt pour des enfants et adolescents...
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Toujours un régal de retrouver ce petit libraire qui se donne beaucoup de mal pour faire tourner sa boutique.
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critiques presse (2)
Bedeo
06 avril 2016
L’humour est fin et juste, le ton léger et enjoué,on apprécie chaque planche, on apprend deux ou trois anecdotes au passage sur les nombreux auteurs cités, bref,on se détend.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Sceneario
03 février 2016
Libon, avec son style particulier, met en images ces scènetes qui sont des plus réussis dans le genre / tout y est drôle et nous fait rire.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Monsieur Ducolrède est un monsieur sérieux. Il a un métier sérieux dans une société sérieuse. Et donc il est abonné à un journal sérieux. Il y lit les nouvelles du monde, les cours de la bourse, la tragédie humaine, les conflits, les drames. Mais pendant les vacances le journal sérieux se lâche en offrant à ses lecteurs un supplément BD. En vacances on joue dans le sable, on se met en maillot… on régresse. On n'est pas sérieux. En vacances tout est permis. Cerveau en stand-by. En septembre tout rentre dans l'ordre.
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Numéro 1 ?! J'achète pas, j'attends le tome 2. Le tome 2 est sorti ? J'achète pas. J'attends le tome 3 et la conclusion de la trilogie. Le tome 3 est sorti ?! J'achète pas, j'attends l'intégrale. L'intégrale est sortie ?! J'achète pas. Je vais attendre la réédition avec les croquis et les bonus, plus les commentaires de l'éditeur.
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Quand on est gamin, on peut passer des heures à parler de ce qu'on aime. Adulte, on peut passer des heures à parler de ce qu'on n'aime pas.
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Tout ça parce que j'ai dit Ma Zone, et que vous êtes allergique au mot Amazon !
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Comment faire entrer dans un magasin de cent mètres cubes, environ cent-vingt mètres cubes de BD par semaine ?
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Video de Sergio Salma (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sergio Salma
Rencontre avec Libon, auteur de BD, créateur de Jacques le petit lézard géant, Tralaland, Hector Kanon, d' Animal Lecteur avec Sergio Salma et de Sophia avec Capucine. Entretien réalisé pour le 9e festival de la BD 2011 de Massillargues-Atuech par Zoom La Rue.
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