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EAN : 9782070744794
1184 pages
Gallimard (10/06/2004)
4/5   2 notes
Résumé :
"Pourquoi lire ou relire Souvenirs sans fin. Pour rien. Pour le plaisir qui n'est pas quantifiable. Pour s'amuser à l'école buissonnière en une époque si proche et si lointaine et qui, souvent, ne produit plus que des clichés. Pour prendre des chemins de traverse qui vous jettent dans les bras de Max Jacob qu'on croyait ermite et qui s'apprête à entrer en scène lors des soirées du Théâtre des Noctambules, rue Champollion...
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est invariablement que, l'ouvrage une fois refermé, l'impression de lecture de ce livre retombe sur la tranche, entre satisfaction et déception.
Ces "souvenirs sans fin" sont des souvenirs de poète, l'évocation d'un Paris littéraire aujourd'hui disparu, d'une jeunesse de bohême, d'une vie de lettres et de rencontres.
André Salmon, à l'hiver 1903-1904, a vingt-deux ans.
C'est aux soirées de la Plume au Caveau d'Or qu'il forge ses premiers vers, cultive ses premières amitiés : Guillaume Apollinaire, Nicolas Deniker, Alfred Jarry ...
Les derniers symbolistes déjà rêvent d'un temps qui n'est plus !
Car sans les décadents, les hydropathes d'Emile Goudeau, il n'y aurait pas eu le "chat noir" de Rodolphe Salis, et encore moins les soirées de la Plume de Léon Deschamps.
Dans ces "souvenirs sans fin", André Salmon dit peindre les hommes tels qu'ils furent, tels qu'ils lui apparurent, lui qui a "suffisamment connu des gens qui approchèrent plus ou moins Victor Hugo".
André Salmon, malgré la richesse de son ouvrage, n'y serait-il que l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours mais que que l'ours n'a pas vu ?
Car le lecteur d'aujourd'hui peut ressentir à la lecture de son livre une certaine frustration due à un flou et à un désordre conjugués.
C'est que l'ouvrage est écrit de belle manière mais fort décousue, que le souvenir est évocateur d'une impressionnante liste de noms mais qui resteront pour la plupart d'entre eux dans l'ombre de ce souvenir.
On est loin ici de la puissance d'évocation et de l'authenticité du témoignage de Gustave Lerouge et de Georges Renault dans "Quartier Latin" paru en 1899 chez Flammarion.
André Salmon chevauche la queue de la comète.
Peu importe, son livre est plein de bonnes choses ...
Et de moins bonnes !
Tout d'abord, l'ouvrage est beau et indispensable parce qu'il arrache à l'oubli un fragment de notre Histoire littéraire, parce qu'il en extirpe de beaux portraits un peu oubliés, parce qu'il sait s'éloigner parfois de l'essentiel.
On y rencontre par exemple Edouard Jacquemin, un poète qui n'a jamais rien donné à la poésie, Picasso composant "sainte roulette" une affiche pour le Grand-Guignol, Frédéric-Auguste Cazals* l'iconographe de Verlaine, un dénommé Messac professeur au lycée de Coutances qui milita un jour dans la résistance et fût fusillé le lendemain, André Farrère et aussi la princesse "Roukine" du pauvre Lélian tel qu'aimait à se nommer lui-même l'auteur des poèmes saturniens.
Le livre d'André Salmon recèle aussi de beaux portraits tels que ceux par exemple de Marcel Schwob et de Guillaume Apollinaire.
Il est aussi sans pitié pour Octave Mirbeau et son théâtre ...
Mais la littérature d'André Salmon est décousue et un peu ennuyeuse.
Elle ne respecte aucune chronologie.
Ce qui jette aujourd'hui un voile de confusion sur ce qui a été vraiment vécu et ce qui a été seulement entendu.
De plus le poète ne se relit pas
Il l'affirme.
Il faut donc aller chercher les pépites et les beaux passages au fond d'un buisson de mots et de phrases dont les épines sont l'ennui et l'essoufflement.
La prose de Salmon apparaît comme un long blabla qui s'illumine parfois d'un visage, d'une situation ou d'une image.
Pour autant ce livre est d'une précieuse richesse parce que tout ce qu'il contient, ou presque, a été oublié.
Il s'est formé une légende autour du Montmartre de la jeunesse d'André Salmon.
Et la chronique parfois s'est longuement inspirée de cette légende.
André Salmon ne s'est pas senti enclin à démentir.
Peut-être juste n'en a-t-il pas ici assez dit et expliqué ...

*auteur avec Gustave Lerouge du magnifique "les derniers jours de Paul Verlaine" paru en 1911 au Mercure de France.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Passons ; voici Jean Moréas et Lugné-Poe, deux des plus épiques gibus de la la compagnie après le bord-plat de Willy que suit Raymond de la Tailhède ; Gustave Le Rouge, le Jules Verne des midinettes, ancien élève de Jules Tellier au lycée de Cherbourg, savant homme et fameux biberon, notre futur copain de Montmartre, sur qui Blaise Cendrars - "Blaise, sommes-nous loin de Montmartre ?" - a conté pas mal de blagues ...
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Mal vêtu, et pour cause, coiffé d'une ridicule casquette à cache-oreilles, celui qui écrivit "Pallas occidentale", la déesse bellement suppliée d'abstraire le poète "du vacarme que font les fantômes entre eux", - (Frédéric-Auguste Cazals) - allait, avant qu'il soit longtemps, remplacer feu Verlaine dans les lazarets parisiens.
Sa femme tenait, dans le froid, dans le vent, un kiosque à journaux, du côté des Gobelins ...
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On était jeunes.
Il y avait bien du ridicule à dire ainsi ses vers, appuyé plus ou moins légèrement au piano droit des chansonniers ...
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Personne n'a jamais tout connu.
On remerciait pour cela Cazals d'évoquer au Soleil d'Or certains soirs d'un Procope aux feux éteints quand nous parûmes ...
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Alfred Jarry, dont on a voulu - je ne dis pas que ce fut tout à fait à tort - faire un précurseur du surréalisme, me louait de fonder ma poésie su le quotidien ...
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Video de André Salmon (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Salmon
« Montparnasse : quand Paris éclairait le monde » de Mathyeu le Bal, préfacé par Jeanine Warnod : un livre événement publié chez Albin Michel et disponible dans toutes les bonnes librairies.
« L'arrivée en masse des artistes d'Europe centrale, des Américains, Japonais, Italiens… attirés par la France, constitua un formidable melting-pot. “ L'École de Paris “ était née. » Jeanine Warnod
Au début du XXe siècle, tous les boulevards du monde convergèrent vers Montparnasse, drainant des artistes aux mille parcours.
Ces fils de l'exil vont poser leur valise près du carrefour Vavin où s'exprimera un langage commun : la création. Ce livre unique en son genre raconte dans son extraordinaire globalité ce moment unique dans l'histoire pendant lequel un quartier de Paris fut la capitale mondiale de l'art.
« En 1913, Apollinaire descendait de la Butte Montmartre avec mon père* lui récitant ses premiers vers « d'Alcools ». Ils retrouvaient Paul Fort, André Salmon, Max Jacob à La Closerie des Lilas où des joutes de poésie occupaient toutes les nuits… »
Le célèbre critique d'art André Warnod, qui inventa le terme d'École de Paris dans son livre de référence, publié en 1925 chez Albin Michel.
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