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EAN : 9782954240602
144 pages
(01/06/2012)
4.28/5   18 notes
Résumé :
Ils sont quatre, ils ont 15 ans. Kevin et Jordan vivent leur amitié depuis toujours. Alison et Solveig ont découvert depuis peu ce que ça peut être. Mais arrive un temps où on quitte l’amitié pour entrer dans l’amour ; les couples se recomposent donc, dans la perfection de l’évidence. Mais sous cette évidence et sa simplicité, la vie est là, avec la complexité des sentiments, des affects, des désirs. C’est alors que tout se noue, que tout s’intrique et se mêle, dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Patrice Salsa m'accorde sa confiance une seconde fois en me permettant de lire La Part des anges pour le chroniquer. C'est avec un immense plaisir que je m'apprête à me plonger dans son écriture belle, soutenue, efficace et poétique à la fois.

Ce roman est celui de l'adolescence, de ses émois, de ses découvertes, de ses rites de passage, de ses jeux transgressifs. Les quatre personnages, filles et garçons, sont non seulement merveilleusement campés, crédibles mais surtout, ils vont, chacun à leur manière, interpeler les lecteurs qui se reconnaîtront ou se remémoreront des situations vécus ou ressenties ; même si les tranches de vie qui nous sont données à lire sont parfois très noires et heureusement non connues par la plupart d'entre nous (mère toxico, beau-père abuseur, père absent, soeur handicapée, anorexie, scarification, idées morbides et suicidaires…), les réactions des quatre jeunes captent notre attention et notre empathie par la vérité et la sincérité de l'écriture de Patrice Salsa qui nous place au coeur de l'intime et de l'indicible. La première partie du roman nous donne à lire et à voir ce monde adolescent, avec ses histoires d'amitié et d'amours, ses désirs, ses expériences, son innocence remise en cause. On se laisse mener, on participe, on partage, suivant Patrice Salsa où il veut nous mener.
Ce roman est celui de l'adolescence de ceux qui sont nés dans les années quatre-vingt et qui reconnaitront l'univers référentiel des dessins animés, comics, jeux vidéo, films d'action, modes, musiques (Polnareff, Daredevil…) etc. cités dans le livre.
C'est beau, fort et fragile à la fois… mais surtout, il y a comme une angoisse, une menace qui pèse en filigrane car « le monde n'a en fait aucune idée de ce qu'on peut attendre, réellement, d'un garçon de quinze ans ».

Car la deuxième partie va nous faire entrer dans « la part des anges », métaphorisée par « la partie du volume d'un alcool qui s'évapore quand celui-ci est mis à vieillir » … Nous sommes dans un livre de Patrice Salsa et il va falloir pénétrer dans sa structure narrative et nous approprier ou pas ce roman, accepter ou pas la rupture proposée, la chute brutale, la beauté dans l'horreur du geste...
J'ai poussé la porte de la deuxième partie ; avais-je le choix ? J'avais les clés, données par l'auteur… J'avais sa trame… Il aurait suffi de si peu pour que ces anges aient une autre part, une autre fin.

La Part des anges est un livre qu'on referme (pour moi qui l'ai lu en version numérique, un écran qu'on rabat) avec la gorge nouée… Alors, on sort prendre l'air et on se dit qu'on relira sa chronique plus tard… Quand on ira mieux.

Bravo, Patrice Salsa… Si vous avez autre chose à me donner à lire, j'accepte ; je suis partante parce que vous êtes un grand écrivain…
J'accepte, mais pas tout de suite, parce vous êtes dangereux… Faut que je me remette, là…
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Note 14/20

Avis : Dans l'ensemble, j'ai passé un assez bon moment de lecture. le roman se lit facilement et rapidement, surtout qu'il est très court. Mais malheureusement je pense être passée un peu à côté de ce livre, car je n'ai pas été assez plongée dedans, et surtout j'ai ressentie très peu de sentiments dans ma lecture malgré des sujet abordés assez grave .

Ici, on retrouve une histoire que je trouvais originale au début, même si par moments je dois bien l'avouer jai un peu étais mitigé. J'ai eu l'impression que l'auteur voulais abordé trop de sujet qu'il a pas assez développé, mais cela reste mon avis. Mais malgré un petit manque d approfondissement l'auteur abordé aborde des sujets plutôt grave et intéressent, qui malheureusement touche beaucoup les adolescents.

Les personnages sont quand même assez bien construits et intéressants. Ce sont des personnages bien torturés comme je les aime. En revanche, par moment, j'ai trouvé que çà faisait un peu trop justement, j'ai aussi eu du mal a m'attacher à eux, car pour moi on ne rentrait pas assez dans leurs sentiments.

La plume de l'auteur est très agréable à lire. Elle est bien rythmée et je l'ai trouvé vraiment poétique.

En bref, c'est un livre qui m'a assez plu dans l'ensemble, même si ce n'était pas un coup de coeur, car pour moi certaines choses n'étaient pas assez approfondies. Il reste, néanmoins, intéressant.

Les personnages :


Nous retrouvons ici principalement 4 adolescents.


On découvre dans un premier temps Kevin. C'est le genre beau gosse qui ne s'en rend pas compte. Sportif , intelligent, artiste, il a peu d'amis et une vie de famille plutôt instable. C'est un personnage plutôt intéressant, même si j'aurai aimé le découvrir un peu plus, comme chaque personnages. Par contre, par moment je n'ai absolument pas compris certaine de ses décisions qui m'ont quand même dérangé.

Puis on a Jordan, le meilleur ami de Kevin. Ils se ressemblent quand même beaucoup, mais Jordan est plus renfermé, colérique et par moment mélancolique. Jordan commence à découvrir son orientation sexuelle et a du mal à l'accepter. J'ai trouvé ce sujet très intéressant même si j'aurais aimé qu'il soit un tout petit peu plus abordé, pour qu'on sache ce qu'il pensait vraiment et comment il le vivait.

On a aussi Alison, gentille, belle et simple. C'est une jeune fille plutôt lambda, assez mystérieuse mais intéressante. Avec ce personnage, c'est le thème de la scarification qui est abordé. Un autre sujet est également abordé ici, à savoir les abus sexuels du beau-père d'Alison. Un thème très fort et grave que j'aurai aimé voir un tout petit peu plus abordé même si le thème est malsain et crée un certain malaise.

Enfin on a Solveig, une jeune fille assez spéciale. Très réservée et qui a très peu confiance en elle. Mais elle se démène du mieux qu'elle peut. le thème abordé avec ce personnage là est l'anorexie, un thème aussi très fort que j'ai trouvé bien abordé ici, même si encore une fois j'aurai aimé rentré un peu plus en profondeur dans les sentiments de la jeune fille.


L'histoire:


Ici nous rencontrons quatre adolescents. Kevin et Jordan qui sont meilleurs amis depuis pas mal de temps et de l'autre coté on a Solveig et Alison, qui viennent de se rencontrer et qui ensemble apprennent ce qu'est l'amitié. On va suivre ces personnages dans leur vie de tous les jours, des sujets graves seront abordés, comme la scarification, la dépression, l'orientation sexuelle, ou encore l'anorexie. Mais on retrouvera aussi des thèmes plus légers comme l'amour, l'amitié, et les premiers rapports.

Puis un jour les quatre jeunes vont sortir ensemble au cinéma. Kevin et Alison vont donc se mettre en couple. À partir de là on va suivre les adolescents dans cette nouvelle relation, où chacun essaie de trouver sa place.

Un jour, les quatre adolescents décident de partir ensemble en vacances, et là le roman prend une tournure plus dramatique mais je vous laisse le découvrir par vous-même. J'ai été très surprise par cette fin bien que un peu mitigée. Mais j'ai dans l'ensemble appréciée cette fin.

En bref, l'histoire m'a assez plu, malgré quelques sujets abordés trop en surface, et le manque pour moi de descriptions des sentiments pour mieux comprendre les choix ou les réactions des personnages.


L'auteur:


J'ai trouvé la plume de Patrice Salsa plutôt agréable à lire, assez fluide et très poétique, même si j'aurai aimé qu'il décrive un peu plus les émotions et les sentiments de ses personnages. Par contre, par moment j'étais un peu mal à l'aise mais je pense que c'était le but recherché.



Conclusion :

Je vous le conseille, c'est un roman qui se lit très vite, mais assez spécial avec des thèmes plutôt intéressant. Malgré quelques points négatifs, j'ai passé un bon moment de lecture.

Les personnages sont des personnages plutôt intéressants à suivre et plutot originaux. J'ai aimé leur côté torturé et le fait qu'à travers eux, on découvre plusieurs problématiques de l'adolescence.

L'histoire est plaisante à suivre. Meme si j'aurais aimé rentrer un peu plus en profondeur dans les différents thèmes qui étaient tous vraiment intéressants à découvrir, la plume de l'auteur apporte un côté parfois malsain mais je pense qu'à la vue des thèmes, c'était le but. Ce livre est très particulier mais c'était une belle découverte
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Un livre. Une émotion brute. Une sensation prégnante, un film en Super 8 qui s'enclenche depuis quelques jours, chaque fois que je me retrouve au volant de ma voiture, et des larmes, toujours, par vagues, comme celles qui ont dilué le temps de quelques jours de vacances, la dureté du quotidien de ces 4 ados, et cimenté dans le même temps leur amitié... pour l'éternité.
La part des anges de ces gamins là, à l'instar des alcools prisonniers de bouteilles conservées droites, s'est évaporée, depuis un bail...et pourtant.
En dépit de leurs drames quotidiens tout juste soufflés comme de simples faits divers, je garde de ce récit une impression de candeur, d'innocence d'une pureté angélique.
Chaque personnage porte sa croix, un adulte défaillant ou carrément malveillant, mais ce n'est pas ce qui les rend plus attachants, l'empathie se trouve ailleurs. Peut-être simplement comme dans le roman à succès aux retours dithyrambiques « Nous rêvions juste de liberté » d'Henri Loevenbruck, leur quête de liberté n'en est juste que plus légitime. C'est d'ailleurs, Jordan, le personnage à la vie la plus « normale » qui m'aura le plus touchée par ses introspections, ses réparties, ses remarques et surtout sa vie intérieure, déjà riche et mouvementée.
Mais c'est l'écriture une fois encore qui donne vie à ses personnages de fiction, qui les rend attachants sans même les décrire, et embellit ce récit de douceur et de poésie brute. L'auteur choisit de bafouer les codes des dialogues, pour mon plus grand plaisir, il suggère plus qu'il ne démontre, et se soustrait aux longues descriptions. Patrice Salsa semble laisser par ailleurs une grande place à notre propre vécu, à nos souvenirs, à nos histoires comme une caisse de résonnance à son récit afin de combler les espaces narratifs. On y pose des traits, comme une esquisse, qui deviennent des visages et puis des lieux.
C'est ainsi par exemple qu'avant réflexion, je me suis dit que le comportement de Kevin face au responsable de rayon du magasin de sport était trop, sans réaliser de suite en quoi il servait l'histoire. ( il vous faudra lire le livre pour savoir et comprendre ). Puis, une évidence. Et si... et si ces deux amis depuis toujours n'avaient pas gardé pour eux leur plus lourd secret...
Mais avec Mes si, et mes si seulement, l'histoire de Patrice Salsa n'aurait pas pris ce « sens » ( dans les deux sens du terme ).
Un livre qui comme Nous rêvions juste de liberté, restera ad vitam aeternam dans ma mémoire. Si le texte de Loevenbruck m'a dérangée au départ car un brin caricatural, celui de Salsa se calque à la perfection au contexte et à l'atmosphère, proposant une image d'une beauté saisissante, un tableau d'un blanc divin qu'aurait sûrement beaucoup apprécié Solveig.
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Un court roman qui se lit en deux heures, mais se suffit à lui-même et dit l'essentiel. Quatre adolescents – deux filles, deux garçons –, pas bien dans leur peau pour des raisons inhérentes à leur âge, mais pas que... le mal-être est parfois lié à l'insuffisance des adultes qui les croient parfois un peu trop matures, ou qui s'en foutent tout simplement, même si on m'objectera que les adultes font parfois ce qu'ils peuvent.
Patrice Salsa dépeint avec une délicatesse infinie cet âge de tous les possibles, de tous les espoirs, de tous les doutes, de tous les excès aussi. Cet âge où l'on se cherche, et où l'on n'aime pas toujours ce qu'on est en train de trouver, parce que ça ne correspond pas trop aux représentations qu'on s'en faisait.
L'auteur se montre ici moins alambiqué que dans d'autres oeuvres que j'ai lues de lui, mais sa prose n'en reste pas moins éclatante, et gagne même en authenticité par sa justesse.
Les jalons qu'il sème discrètement çà et là s'assemblent brutalement à la fin en un puzzle inexorable aux contours parfaitement homogènes. C'est du grand art.
Mon seul bémol est purement formel : j'ai parfois été gêné par ce choix de supprimer les tirets cadratins / guillemets pour les dialogues, dont les répliques s'emmêlent souvent avec les incises, ce qui a pu me faire perdre "qui dit quoi".
Mais le reproche fait pâle figure face aux dithyrambes que je voue à ce roman terrible et beau à la fois.
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Patrice Salsa nous décrit extrêmement bien la vie de ces quatre adolescents, Alison, Solveig, Kévin et Jordan. Tous amoureux de la vie, passionnés par l'art, chacun à leur manière, et en même temps vivant un mal être manifeste.
Retenez bien ces quatre prénoms qui tout au long du roman, vont vous transporter dans les années 80 et vous démontrer jusqu'où peuvent aller l'attachement, l'amitié et l'amour. Un amour exclusif, total presque. Vous démontrer leur pensées, leur manière de vivre.
Tout cela l'auteur nous le raconte avec le langage approprié mais surtout avec son écriture si pointilleuse. Sa plume danse sur le papier, virevolte et s'accroche comme les ailes blanches d'un papillon ou d'un ange. Mais elle peut être aussi source de vérité et de morale sans toutefois juger qui que ce soit.
Restez attentifs, tout comme je l'ai été pour décrypter certains messages. Il y en a plusieurs.

L'émotion est palpable tout au long du roman et comme à chaque fois où je suis captivée par un livre, tant il m'a plu, je le dévore et je veux connaître la suite. le livre se lit avec délice. Pour autant d'innombrables subtilités m'ont permis d'admirer le phrasé impeccable, une fois de plus, de l'écrivain. (Je n'ai pas envie de vous conter à mon tour les mésaventures et intrigues de ces jeunes gens, ce serait trop facile et vous n'aurez plus de surprises). Donc, je poursuis, et vous parlerai plutôt d'une histoire enjolivée par la mère d'un des quatre personnages. Une histoire racontée pour consoler son fils alors qu'il se retient de pleurer parce qu'il est bientôt un homme. Il se met en colère. C'est l'exemple des clous à planter sur une clôture de bois. Un clou planté pour une colère ressentie. Puis un clou enlevé pour une colère envolée. Et enfin une autre barrière toute neuve avec plus aucune trace de clous. Un père affectueux me semble-il, il prend alors son fils dans ses bras et le console. Quoi de plus merveilleux que cette entente avec un père aimant !
C'est une histoire dans une histoire, qui tient sur quelques lignes et qui m'a transportée très loin. Je l'ai lu avec émotion et attention.
Il y a des tonnes d'exemples de son talent d'écrivain.
Un autre exemple de message, où une des mères arrive sans se laisser faire, à se débarrasser d'un homme violent. J'ai surkiffé ce passage à un point inimaginable !
L'homme est attaché et endormi (pratiques, les médocs surtout mélangé au whisky), le canon du petit pistolet de la mère est pointé entre ses deux yeux, elle a la lèvre fendue et l'oeil bleui – Je cite un extrait du passage : « Je vais te détacher, tes affaires sont dans ton sac dans l'entrée. Tu vas les prendre, sortir et disparaître de ma vie. Tu as compris ? Tu m'as bien compris ? L'autre a bredouillé, se pissant dessus de voir la jointure de l'index blanchir sur la détente de la petite arme de poing. Quatre minutes plus tard il était au pied de la tour et se faisait embarquer par un car de police … son haleine alcoolisée, son odeur d'urine et le Batman en caoutchouc trouvé dans une poche de son blouson ne produisirent pas une bonne impression. Un car de police qui n'était pas là tout à fait par hasard. »
Si vous n'avez pas compris à quel point j'ai apprécié ce livre, je vous invite à le lire à votre tour. Vous vous rendrez compte de la profondeur de l'histoire qui tient sur une centaine de pages. Personnellement, j'applaudis très fort et longtemps. Il restera un souvenir impérissable.

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
À l’horizon se déroulent paresseusement des nuages emplis de pensées pluvieuses.
Ils vont se dissoudre en une simple panne mordorée.
Les sternes tournoient dans la lumière.
Une pluie s’achevant au lointain invente un arc-en-ciel.
Et au-dessus d’eux le soleil voluptueux exerce sa violence.
La plage et son espace ont remplacé le temps et la durée.
Cet éternel présent est, pour un moment, autre chose qu’une limite indépassable. Il n’est plus ce temps circulaire qui empêche, fige, claustre. Il est devenu un espace où évoluer est possible.
Ils ne sont plus effrayés d’être. Ou seulement moins, peut-être. L’infinie richesse du monde ne les interdit plus, et reste à l’orée de cette plage, ne cogne pas aux volets de cette petite maison. Il n’y a rien à quoi se comparer, se mesurer, s’affronter. Sinon eux-mêmes, et enfin ils se projettent sous une forme propice dans leur histoire à venir.
Ils sont ici ensemble, sous l’onction de leurs regards réciproques. Existant.
Il faut s’en souvenir.
Car c’est ici que tout se noue, que tout s’intrique et se mêle. Le moment où il n’est pas possible d’être séparé des autres sans être séparé de soi.
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Cinquante mètres de haut, qu'est-ce que ça fait en gros ? Une chute de quatre secondes ? Peut-être cinq ? Qu'est-ce que c'est que cinq secondes ? Qu'une dernière attente de cinq secondes, au lieu de cette stase infinie, poisseuse, de cette combustion lente et douloureuse, de cette courbature perpétuelle de l'âme ? Ne plus avoir à porter le fardeau d'être soi et exploser au sol dans une étincelle sèche comme un pétard claque doigt dont il ne reste rien après qu'il a consumé, petit éclair joyeux et dérisoire, sa substance tout entière.
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Il sait depuis longtemps que les actes engagent plus que les paroles et justement avec Solveig, il n'y a jamais eu de mots mais des gestes dont il mesure aujourd'hui la charge, l'engagement qu'ils représentent. La confiance qu'elle lui accorde, qu'il ne faut pas décevoir. Il mesure très bien qu'avant de le connaître, Solveig n'allait pas bien du tout et qu'elle va beaucoup mieux depuis qu'ils se fréquentent et s'explorent, et quelle responsabilité il a envers elle.
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Non pas que Gérard soit un brutal. Avec son mètre soixante-huit et ses soixante kilos, il ne peut pas se le permettre. Son terrain à lui, ce sont les paroles qui blessent, les mots qui râpent et brûlent, les insinuations barbelées qui enferment et écorchent, les remarques qui cinglent la chair vive imprudemment exposée, les affirmations assénées comme des coups de trique, les propos martelés jusqu'à l'abrutissement, les petites phrases acides corrodant la peau des dialogues les plus anodins et mettant à nu les muscles, les tendons, les os blancs et fragiles de la relation, les raisonnements vicieux qui prennent comme un collet et étranglent lentement jusqu'au coup de grâce.
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Depuis qu'ils se connaissent, il est son antidote, mais il a aussi donné à son désespoir une saveur inédite. Il est là près d'elle mais elle sent qu'il est ailleurs et que contre ça, il n'y a rien à faire, rien à dire, juste prendre ce qu'il lui donne ou plutôt ce qu'elle lui dérobe avec son consentement tacite.
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Video de Patrice Salsa (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrice Salsa
Interview de Patrice Salsa par Vera Sayad pour le Tremplin des Auteurs, diffusée le 11 et le 15/02/2014 sur Radio Lez'Art.fr
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