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Sylvie Luneau (Traducteur)
EAN : 9782916266237
416 pages
Editions Sillage (20/10/2007)
3.95/5   28 notes
Résumé :

Publié en 1880, "Les Golovlev" retrace la décadence d'une famille de grands propriétaires terriens dans la Russie du XIXe siècle. Dans ce roman à consonance autobiographique, des personnages rongés par la folie, l'avarice, l'hypocrisie et l'absence de perspectives intellectuelles deviennent peu à peu les agents de leur propre destruction. Cette fresque d'un pessimisme sans remède est considérée co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Loin d'être aussi connu que ses illustres confrères Dostoïevski, Gogol ou autres Tolstoï, Saltykov-Chtchédrine est un auteur russe du 19ème siècle qui mériterait d'être davantage mis en lumière.
Le chemin qui m'a mené à lui est différent de celui de l'ami Dandine : ce n'est pas la collection de la Pléiade, mais les excellentes éditions Sillage (que je découvrais par la même occasion) qui m'ont permis cette rencontre. Leur catalogue, ainsi que l'aspect général de leurs sorties ne sauraient mentir : du très bel ouvrage, aiguisant la collectionnite du chasseur assoiffé…

C'est donc bel et bien un chef-d'oeuvre auquel on a à faire.
Ce qui y est saisissant, justifiant son statut, c'est sa capacité à faire ressentir, à faire entrer dans la peau des personnages, et ce malgré les distances historiques et culturelles.
Personnellement grand amateur de littérature russe, je n'ai pas souvenir d'une telle proximité, que l'on pourrait traduire par l'expression d'une certaine modernité.

Sa noirceur est surprenante, et à la fois étonnamment « légère », tant l'avarice, la folie et la cupidité de ses personnages principaux confèrent à l'absurde, et qu'un irrémédiable délabrement les accompagne joyeusement… Paradoxe ?
Point besoin de se réjouir du malheur des autres pour apprécier la déchéance de l'ignoble Porphyre Vladimirytch Golovlev, canon du méchant crétin sans envergure, rempli de vide, de calculs et de déni.
Sa mère, dans le genre, n'est pas en reste… Une belle filiation…
Seuls les personnages des orphelines, fuyant ce monde pour celui des frivolités, jusqu'à s'y brûler, relèvent le niveau d'humanisme au ras des chevilles. L'auteur en profite pour balancer une solide charge féministe, renforçant l'impression de contemporanéité de l'ensemble.

Seule sa structure semble un peu faible, sûrement du fait qu'il a été publié par parties successives.

Je ne résiste pas à vous recopier ici la courte et admirable critique qu'en donne Jacques Bonhomme :
« Fange de la routine. Esprit boutiquier. Fins de race. Saltykov donne à voir la fin d'un monde que l'on ne peut pas regretter. Les personnages sont peints avec une grande subtilité, avec leur évolution et au travers de divers angles de vue. Décrépitude fascinante, il n'y a ici rien de spectaculaire, c'est un drame à l'étouffée.
Cependant le livre est facile à lire. Il vient d'un monde bien exotique mais les repères sont bien donnés. Même ceux qui ne seraient pas habitués à la littérature russe peuvent entreprendre le voyage.
Bref tout est laid dans ce roman, mais j'ai pris un grand plaisir à le dévorer en quelques heures. »
Rien de mieux à ajouter…
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C'est par le biais de Nikolai Leskov que j'ai fait la connaissance de Mikhail Saltykov. La Pleiade les ayant unis en un meme volume, j'etais curieux de savoir comment ils etaient apparentes.

Son nom? Il s'appele Saltykov et Chtchedrine n'est qu'un nom de plume, qu'on lui a rattache par un trait d'union pour la posterite. Assez insolite. C'est comme si nous parlions, en France, de Romain Gary-Ajar.

Son livre? Dans Babelio c'est Les Golovlev, mais moi j'ai lu Les messieurs Golovlev, dans l'ancienne traduction de M. Polonsky et G. Debesse, gracieusement mise en ligne par La Bibliotheque Russe et Slave. Est-ce le titre original? Je suppose que oui, les espagnols traduisant: Los senores Golovliov, les italiens une fois: La famiglia Golovlev, et une autre: I signori Golovlev, et les anglais de meme. Je m'arrete la-dessus parce que les principaux roles y sont tenus autant par des dames que par des messieurs. Mais il est trop tard (et surtout anachronique) pour faire a l'auteur des reclamations feministes.

Le livre traite de la chute de la maison Golovlev, apres qu'elle ait connu son apogee sous la houlette de la barynia Arina Petrovna, qui reussit a agrandir ses proprietes de centaines d'hectares et de milliers de serfs (d'ames). Mais ses enfants sont ou de bons a rien qui dilapident et perdent leur part d'heritage (leur "benediction parentale"), comme l'aine Stepan ou Pavel le benjamin, ou un salaud hypocrite comme Porphiry (que ses freres surnomment Judas ou sangsue), qui ne recule devant rien pour se saisir de la part des autres, mais ne sait pas en fin de compte gerer ses territoires comme sa mere. Tous trois mourront, qui de maladie, qui suicide, tous de folie en fait. Tous trois solitaires, ou n'ayant pas eu de descendance, ou comme Porphiry, qui a abandonne ses enfants pour ne pas avoir a les soutenir financierement. Arina aussi, malgre toute sa ruse et son experience de vie, mourra pratiquement dans le besoin, depossedee par son propre fils. Vers la fin de sa vie Arina essaie de s'occuper de deux orphelines, filles d'une de ses soeurs, et de faire en sorte que Porphiry ne les depossede pas elles aussi; mais a peine majeures les deux soeurs fuient vers les grandes villes ou elles s'essaieront au theatre et feront tres vite une vertigineuse descente aux enfers. L'une, Lioubinka, se suicidera; l'autre, Anninka, malade, affaiblie, viendra se refugier au bercail des Golovlev, ou elle perdra le peu qui lui restait de raison.

Dans Les messieurs Golovlev l'auteur se concentre donc sur le destin tragique de six personnages: Arina Petrovna, ses trois fils et ses deux nieces. Mais leur entourage aussi est bien decrit: une certaine campagne russe, avec tous les changements que lui impliquent les saisons, et ses habitants, les serfs. Et nous sentons siffler a nos oreilles le grand vent de l'histoire. le roman commence quand la barinya Arina regne (c'est le mot) sur des milliers d'ames. Il se finit apres l'abolition du servage, quand ni les propietaires terriens ni les anciens serfs ne savent plus comment se comporter les uns envers les autres. La tragedie des Golovlev peut donc etre vue comme la tragedie de toute la classe noble russe apres cette abolition: ca les a rendu fous. Saltykov-Chtchedrine les rend fous en tous cas dans son livre, et nous les montre dans leurs plus odieux habits. Ce livre est une satire, tres differente d'autres satires sur des themes semblables, comme Les Ames mortes de Gogol. Gogol ridiculise, Saltykov-Chtchedrine fustige. L'arme de Gogol est le rire, l'arme de Saltykov-Chtchedrine le fouet. C'est que Gogol est mort avant l'abolition, et s'il la souhaitait il ne la croyait pas pour sitot, tandis que Saltykov l'a vecue et ovationnee. Les Ames mortes reste un roman de la premiere moitie du 19e siecle, Les messieurs Golovlev se fait le clairon des grands bouleversements se sa deuxieme moitie. Un autre grand, Maxime Gorki, ira jusqu'a dire: "Sans Chtchedrine il est impossible de comprendre l'histoire de la Russie pendant la seconde moitie du 19e siecle".

Pour etre bref (en fin d'un si long billet! J'ai du toupet! C'est tout mon charme...) j'ai apprecie ma lecture, pas seulement pour la prise de position sociale. Saltykov-Chtchedrine, multipliant les dialogues, ecrit un livre tres accessible, et la traduction (de 1889!), gardant nombre de mots russes traduits et expliques en notes, ajoute un grain de fleur de sel (on nous explique entre autres que la vodka est une eau-de-vie). Et pour les fans de notation: trois etoiles et demie.

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e voudrais vous faire découvrir un auteur russe peu connu et pourtant tout à fait épatant : M.E Saltykov Chtchédrine

Découverte que je vous propose de commencer avec Les Golovlev que les éditions Sillage ont eu la bonne idée de rééditer, le volume en pléiade étant indisponible depuis des lustres.

C'est un grand tableau, presque une fresque, que dresse l'auteur, d'une famille de la petite noblesse terrienne, ils appartiennent à la classe des marchands et la figure dominante de la famille est celle d'Arina Golovlev, la mère.
Arina Petrovna Golovlev mène la maisonnée à la baguette et pas seulement au sens figuré. " femme habituée au pouvoir et douée en surplus d'une puissante imagination " Elle est économe jusqu'à l'avarice, inflexible jusqu'à la cruauté n'hésitant pas à envoyer au bagne un serviteur pour une pécadille.
Manipulatrice, elle s'ingénie à monter ses enfants les uns contre les autres, Stépane l'aîné qui dilapide sa fortune par bêtise "Cinq milles roubles et un petit village de trente âmes" et qui semble espérer que sa mère l'aidera, Paul le mou, le tiède, le faible, et enfin Porphyre, le plus proche de sa mère par le caractère, surnommé par ses frères Judas pour son côté servile ou La sangsue capable d'asphyxier ses interlocuteurs sous un tel flot de paroles hypocrites que ceux-ci sont noyés et prêts à tout pour arrêter cette avalanche verbale, incapables ensuite de résister à aux manoeuvres machiavéliques de Porphyre.

Il est tellement bon dans le rôle que sa mère elle même sera prise au piège.
Les trois fils n'attendent qu'une chose : la mort de leur mère. L'envie les tient de faire main basse sur le domaine et la fortune des Golovlev, leurs rapports sont petit à petit marqués par la folie, la violence, la turpitude. Véritable débâcle familiale.

C'est une très sombre chronique que tient Saltykov « A côté de ces familles favorisées par le sort, il en existe un grand nombre d'autres, aux représentants desquelles les pénates domestiques n'apportent dès le berceau qu'une éternelle infortune. »
On oscille en permanence entre la farce et la tragédie, des scènes burlesques à la Tchékhov succèdent à des scènes noires et cruelles, tout le récit est imprégné du ressentiment de Saltykov envers une mère qui avait les traits d'Arina Golovlev et une société Russe qu'il critiquait violemment.
Pourtant la nature, comme dans beaucoup de romans russes, est présente, quelques figures féminines apportent un peu de douceur et elles aussi pourraient trouver être des personnages de la Cerisaie ou d'Oncle Vania.

C'est une chronique sans concession mais j'ai aimé cette peinture au vitriol pleine de lucidité sur la fin d'une époque et d'une société.
Saltykov fera partie des réformateurs mais sera comme bien d'autres emporté par la tourmente révolutionnaire.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Ariana Petrovna est une barine qui gère un domaine d'une main plus que ferme. Elle a quatre enfants qu'elle n'aime guère. Lorsqu'adultes ils la déçoivent, elle leur “jette un morceau” c'est à dire qu'elle leur fait don d'un petit domaine qui sera leur seul héritage.

De ces quatre enfants celui qui lui inspire les sentiments les plus mêlés est Porfiry Vladimiritch surnommé Sangsue ou encore Judas. C'est un être caressant mais d'une hypocrisie incommensurable. Accablant sa mère de mots doux sans que l'on puisse deviner ses vrais sentiments. Refusant les conséquences de ses actes avec une insolence rare. Il abreuve son entourage de discours noyant toute discussion dans des considérations générales, des aphorismes et des appels à Dieu. de même il se cache derrière les prières pour ne pas intervenir. Si son frère n'est pas particulièrement sympathique, lui est franchement odieux, au point de rendre la lecture pénible.
C'est une charge contre les petits nobles, contre un mode de vie dépassé.



Challenge XIXe siècle 2017
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« A côté de ces familles favorisées par le sort, il en existe un grand nombre d'autres, aux représentants desquelles les pénates domestiques n'apportent dès le berceau qu'une éternelle infortune. Subitement, telle une invasion de poux, les désastres, les vices s'abattent sur cette famille et commencent à la dévorer de tous côtés. Ils répandent dans tout son organisme, pénètrent jusqu'à la moelle et rongent les générations, l'une après l'autre. (…) C'est une fatalité de cette sorte qui pesait sur la famille Golovlev. »

Arina Petrovna Golovlev, soixante ans, administre d'une main de fer la propriété de son mari, « homme frivole adonné à la boisson ». Elle est volontaire, sévère, inflexible, avare. Elle entretient des relations conflictuelles avec ses trois fils. L'aîné, Stépane, surnommé « Stepka le Nigaud », paresseux et frivole, incapable de garder un emploi, vit en parasite. Paul, le dernier, est falot, « apathique et morose, incapable d'agir ». Enfin Porphyre, le cadet, que Stepka appelle « Judas » ou « Sangsue » est un être retors, hypocrite et pinailleur, dont tous les actes et pensées sont tendus vers un seul but : faire main basse sur la fortune familiale. Il y avait également une fille, mariée sans le consentement de ses parents puis abandonnée par son mari, qui a laissé à sa mort deux jumelles, Anna et Liouba, désormais à la charge d'Arina.

Lorsque débute le roman, Stépane, tel le fils prodigue, revient au bercail après qu'il a lamentablement dilapidé l'avance sur son héritage que lui avait consentie sa mère, comme une aumône. Elle décide de réunir ses deux autres fils, pour décider de son sort. On assiste dès lors, mi-amusé mi-horrifié, à la chute sur une vingtaine d'années de la maison Golovlev, minée par l'avidité, l'égoïsme et la veulerie. Cette histoire ne serait que sinistre si l'auteur n'y avait introduit une bonne dose de bouffonnerie. Ainsi de Porphyre déversant sur ses interlocuteurs des flots de paroles oiseuses et stupides à bases de préceptes moraux et religieux qui finissent par briser la résistance des plus récalcitrants. « Les Golovlev » fait penser aux « Ames mortes » de Gogol pour son sens du grotesque, et à cet autre chef-d'oeuvre, « Oblomov » de Gontcharov, pour l'évocation d'une campagne russe suintant l'ennui et la léthargie.

Le récit se fait plus funeste à mesure qu'il approche du dénouement, les protagonistes sombrant peu à peu dans la folie. Ils symbolisent cette Russie des grands propriétaires décadente, engluée dans la nostalgie de sa splendeur passée. de profonds bouleversements sociaux, en particulier l'abolition du servage en 1861, ont changé la donne. le constat est amer, mais les personnages sont réjouissants, outrageusement cupides et mesquins, se débattant en vain dans le vide qu'ils ont eux-mêmes créé. Il ressort de tout cela une impression de farce tragique, ou de tragédie bouffonne, c'est selon. le plaisir du lecteur en tout cas ne faiblit jamais, et qu'en soient remerciées au passage les éditions Sillages, jeune maison spécialisée dans les textes épuisés ou inédits de grands noms de la littérature. Saltykov-Chtchédrine (1826-1889), auteur méconnu (ou oublié ?), méritait amplement cette redécouverte.

Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation

Auparavant, jamais elle n’aurait eu l’idée de se demander pourquoi Porfiry Vladimiritch, dès qu’il rencontrait une personne, l’entourait de tout un réseau verbal, dans lequel il était impossible de trouver quelque chose à quoi l’on pût se cramponner, mais qui faisait souffrir horriblement elle comprenait maintenant que Judas ne conversait pas, à proprement parler, mais martyrisait, et que conséquemment, il ne serait pas mauvais de lui rabaisser son caquet, de lui faire comprendre qu’il devait se « restreindre » lui aussi. Elle se mit alors à écouter avec attention les longues élucubrations de Judas et effectivement n’y comprit qu’une chose : c’est que Judas
« obsédait, » agaçait…
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Egon il y a environ 5 minutes

« Où aller, où abandonner ces guenilles qui lui pesaient aux épaules ? Cette question s’agitait désespérément dans sa tête, sans qu’elle trouvât ni même cherchât une réponse. Car ce n’était encore qu’une sorte de rêve : sa vie d’autrefois était un rêve et ce réveil était aussi un rêve. La petite fille avait eu du chagrin et s’était attendrie…et c’était tout. Cela allait passer. Il y a de bons moments, il y en a aussi des pénibles, c’est dans l’ordre des choses. Mais les uns et les autres ne font que glisser sans nullement détourner le cours de la vie. Pour donner à cette dernière une autre orientation, il faut beaucoup d’efforts, un courage non seulement moral mais physique. C’est presque…un suicide. Quoique avant de se suicider un homme maudisse la vie, quoiqu’il sache positivement que la mort est pour lui une libération, l’arme tremble dans sa main, le couteau glisse sur sa gorge, le pistolet, au lieu de frapper droit au front, frappe plus bas et défigure. Il en est de même ici, mais c’est encore plus difficile. Ici aussi, il faut tuer sa vie passée, mais, après l’avoir tuée, rester vivant. Ce « rien » que dans un véritable suicide on atteint instantanément en pressant sur la gâchette, ici, dans cette autre sorte de suicide qu’on appelle « régénération », on l’atteint par une longue suite d’efforts austères, presque ascétiques. Et on n’aboutit cependant à « rien », car on ne peut appeler normale l’existence qui ne consiste qu’en efforts sur soi-même, en privations et en abstinences. Celui dont la volonté est affaiblie, celui qui est déjà miné par l’habitude d’une vie facile se sentira pris de vertige à la seule idée d’une pareille « régénération ». et, instinctivement, détournant la tête et fermant les yeux, plein de honte et s’avouant sa lâcheté, il reprendra le chemin battu. »
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Il est des familles sur lesquelles pèse une sorte de fatalité. Cela se remarque surtout dans la peite noblesse qui, dispersée sur toute la surface de la terre russe, sans travail, sans lien avec la vie publique, ni les pouvoirs dirigeants, s'abrita derrière le servage, et qui maintenant, privée de toute défanse, agonise dans ses manoirs en ruine
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A côté de ces familles favorisées par le sort, il en existe un grand nombre d'autres, aux représentants desquelles les pénates domestiques n'apportent dès le berceau qu'une éternelle infortune.
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Il semble qu’on ne sait quels poux s’abattent tout à coup sur cette famille et commencent à la dévorer de tous côtés, se répandant dans tout son organisme, le pénétrant jusqu’à la moelle et rongeant une génération après l’autre. Il vient au monde toute une collection d’individus faibles, ivrognes, débauchés, oisifs et insensés, en général, atteints par la malechance. Avec le temps, les jeunes gens deviennent de plus en plus chétifs jusqu’au moment où sur la scène apparaissent les avortons anémiques dans le genre des fils de Judas, avortons périssant à leur premier contact avec la vie.
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