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Bien que ce ne soit pas mon genre littéraire habituel, je me suis laissé tenter par cette lecture bien plus enrichissante que celle d'un numéro "spécial sexe" de la presse estivale.
En une centaine de pages, Lydie Salvayre décrit toutes les étapes des transports amoureux, de la rencontre à l'ennui. C'est souvent drôle, léger et gai, et on sent que l'auteur s'est beaucoup amusée dans la rédaction de ce traité qui ne se prend pas au sérieux, mais qui porte néanmoins quelques sages propos sur l'urgence de vivre et de jouir tant qu'il est encore temps.
Je n'y ai rien trouvé de "lubrique" (ou alors, c'est que je le suis sans m'en rendre compte) ; au contraire, Lydie Salvayre déculpabilise et déconstruit le désir pour le mettre à nu, et c'est plutôt sain et jouissif à lire. En outre, j'ai découvert tout un vocabulaire littéraire honteusement inusité, tel que "futution", quand même bien plus joli que le froid et médical "pénétration vaginale".
Toutefois, je préfère la Lydie Salvayre en colère et enragée, qui malaxe et triture L Histoire pour mieux régler ses comptes avec le passé ("La compagnie des spectres", "Pas pleurer").
Mais ce traité reste un bon petit moment de lecture -qui peut même faire gagner des points au scrabble avec son flot de mots refoulés.
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Cette critique, comme ce livre, sera très brève.
Lydie Salvayre a voulu parlé de sexualité sur un ton humoristique... Mais je n'y ai absolument pas adhéré... J'ai trouvé le ton un peu pompeux - j'ai eu le même genre de sensation désagréable qu'à la lecture de L'élégance du hérisson de Muriel Barbery que tant de lecteurs ont pourtant encensé...

Une rencontre littéraire ratée pour commencer ce mois de février. Pourtant la couverture était sympathique et l'auteure récemment récompensée...- ce qu'on dit des crêpes serait donc vrai des petites curiosités littéraires ???
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Ce petit bijou érotique de Lydie Salvayre (rappelons le prix Goncourt 2015 pour Pas pleurer) vient d'être réédité dans une très belle reliure ludique aux Editions du Seuil. Dès la première phrase le ton est donné "Si le premier devoir de l'éducation religieuse consiste à éviter l'enfer à son prochain, le premier devoir de l'éducation lubrique consiste à l'y précipiter." Ainsi en treize chapitres désopilants, l'auteure énumère tout ce qu'on doit savoir sur le sexe de l'étreinte préliminaire aux "symptômes de tiédeurs" en passant par la fellation, la fessée, la flagellation et...une Vie de Sainte Gudule ! Je dois dire que j'ai appris des choses, notamment la "position en sautoir" aux acrobaties improbables qui fait dire à Lydie Salvayre "Il serait d'une grossièreté effroyable que le fututeur demandât à la femme ainsi disposée : Mais que foutez-vous là?" Enfin un grand merci à l'auteure d'avoir banni l'affreux vocable "sodomie" et de lui avoir préféré "la pédication" : "(la pédication) plus connue aujourd'hui sous le terme péjoratif de sodomie que les ecclésiastiques, dans leur rancune et leur hypocrisie, réussirent à imposer au monde" et plus loin "celui qui se fait pédiquer, on l'appelle un cinède ou un catamite." À lire d'urgence avant que les bigots ne reviennent au pouvoir ;)
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L'autrice propose un panel non exhaustif, mais fort documenté, d'approches amoureuses, de positions érotiques et de bonnes manières à avoir en matière de galéjades. « À défaut d'être saintes, soyez courtoises. Et sachez, Mesdames, que rien n'est plus discourtois que de voir un homme bander sans lui tendre aussitôt votre main. » (p. 79) Parler de fesses ne signifie pas rester au ras des pâquerettes, et l'autrice cite à qui mieux mieux les philosophes antiques et modernes. le sexe est une affaire très sérieuse, voyez-vous, c'est bien pour ça qu'il faut le prendre avec désinvolture ! « Si votre convoité reste sur sa réserve, montez le niveau d'un cran : convoquez Spinoza. Dites en dégrafant votre corsage : Ne pensez-vous pas que nier le désir qui est une force vive revient en sorte à nier la vie même ? » (p. 45)
Ce petit texte est drôle, léger, émoustillant, pince-sans-rire, sensible et truculent. « Car étreindre n'est pas enfermer. Ni acquérir. Ni manoeuvrer. Tous les poètes vous le diront. » (p. 14) Je déplore qu'il fasse la part belle aux amours hétérosexuelles, en considérant assez peu les autres formes de couples. Mais parmi les attitudes de hussard largement décrites, l'autrice offre quelques attitudes empouvoirantes pour les femmes, ce qui ne se refuse jamais. Bref, face à la tristesse et à la nullité du monde, une solution est évidente : envoyons-nous en l'air !
De la même autrice, j'avais férocement apprécié Portrait de l'écrivain en animal domestique. J'ai retrouvé ici son humour mordant et sans complexe.
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Voilà plus de 20ans que je lis L.Salvayre et que j'apprécie son écriture, mais j'avoue être passée à côté de ce tout petit ouvrage il y a 3 ans.
C'est une petite récréation, une sorte de petite "sieste crapuleuse" que nous offre l'auteur.
Savoureux, sexy, frôlant (peut-être) parfois la ligne jaune, mais jamais graveleux grâce à l'écriture et aux référencences littéraires savamment distillées; un style un peu XVIII, batardé d'expressions triviales qui m'ont fait sourire voire rire pendant cette lecture où le sexe est expl iqué aux"analphabètes du sexe, aux gourds"et sert à "défâcher les méchants"en 13 petits chapitres.
Récréation réussie .
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"Nous nous appliquerons [...] à restituer à la chose sexuelle, si tristement confinée au trivial, si bassement réduite à l'hygiénisme par quelques esprits épais, son obscure, sa sauvage, son incommensurable puissance" (p. 10)

Le ton et le thème de ce savoureux "Petit traité d'éducation lubrique" sont donnés ! Avec une malice gourmande et une ironie jubilatoire, Lydie Salvayre explore les différentes facettes de la sexualité. de l'étreinte préliminaire jusqu'aux symptômes du trouble amoureux et de la tiédeur, elle passe à la moulinette de sa lucidité iconoclaste les idées préconçues, les clichés, les sentences morales et les préceptes religieux et nous offre un manuel de survie du plaisir dans la bonne humeur qui arrive à point nommé pour contrer les esprits "fâcheux", les pisse-froid, les tartuffe et autres mollassons de la chair défilant sous des banderoles aussi avachies que leur outil de procréation. La sensualité et la sexualité hautement revendiquées comme les plus efficaces remparts à la méchanceté et à la haine. N'est-ce pas tentant ?

Dans la droite ligne de ces petits traités d'éducation domestique ou de catéchisme qui imposaient une ligne de conduite vertueuse aussi austère qu'hypocrite, cet alphabet érotique donne moult conseils afin de profiter au mieux des dons que Mère Nature nous a généreusement attribués. Mise au service de ce travail que je n'hésite pas à qualifier d'utilité impudique, la langue (!) délicieusement licencieuse du XVIIIème siècle porte de splendide manière le discours instructif de cette bible libertine.

Un bijou, un délice, une friandise, un bonbon acidulé, une papillote que l'on dénude... je filerai la métaphore si j'avais une once du talent de Lydie Salvayre ! Voilà un livre qui ne peut être que de chevet !

Je ne peux que souscrire intégralement au conseil final de cet ouvrage à mettre entre toutes les mains : "Livrez-vous aux caresses, aux tendresses, aux folles fantaisies, aux saintes pâmoisons, aux huit béatitudes, aux vertiges, aux orages, à tous ces délices qui de bonheur nous font trembler et nous font désirer infiniment de vivre. Nous ne savons rien de meilleur."

Et, pour soulager la conscience de ceux à qui la morale religieuse tient lieu de Kâma-Sûtra, il me vient l'envie de reprendre les mots que René Fallet place dans la bouche de Jésus lui-même : "J'ai jamais empêché les gens de faire l'amour, pas plus que j'en ai empêché les chats, les chiens, les poules, etc. C'est vous qui avez inventé des tas d'embrouilles là-dessus, faudrait voir à pas tout me coller sur le dos. Je vous ai dit de vous multiplier, j'ai pas à tenir la chandelle, en plus !" (in "Le braconnier de Dieu").
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Ce petit livre est à la littérature ce que la cuisine indienne est à la gastronomie : un monument de saveurs et de curiosités !
Une texture à nulle autre pareille, des épices qui vous transportent par delà les océans vers un continent de douceurs en vous permettant de rencontrer en chemin un archipel de petites îles pimentées.
Il y est certes questions du désir et de sexe, des doux d'ailleurs (le votre et le mien) et des piquants aussi (le sien)... mais pas queue !
Il est aussi question d'amour avec un grand "H" et un petit "u". Mais point de recettes pâtissières à respecter à la lettre, trop sucrées ou écoeurantes.
Non !
Chacun met la main à la patte, à sa façon, et pétrit selon les indications données pour une cuisine épicée et personnelle, basée sur du vécu.
Dès la préface, Arno Bertina donne le ton :

"Ce traité ne borne pas doctement, il pousse au train, il invite les timides, les maladroits et les "connes" à sortir hurler sous la lune." ... "C'est un traité anastasique : qui arrache le sexe à la Mort pour le rendre au royaume des vivants (qui comprend la mort)." ... "Dans cette ouverture là, tous les corps... se découvrent un appétit, une gourmandise qui les fait accéder à la vie qui est dans le sexe."
Lien : http://legenepietlargousier...
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Céder à toutes les tentations parce qu'il y a consentement, parce qu'aimer est un voyage, aimer est une aventure coûteuse. Parce qu'aimer est essentiel et montrer à son ou sa chérie qu'il ne fera rien sans elle ou lui, et lui montrer que je ne suis rien sans toi s'avère nécessaire.
C'est évident. Choisissez bien celui ou celle ou ceux ou celles qui vous feront plaisir, oublier toutes les morales, prenez votre pied.
Lydie invite au plaisir avec l'autre, avec l'amant ou l'amante sans péchés, ils n'existent plus. Avec pleins d'autres des deux sexes ou même des femmes devenues hommes et vice versa.

Est-ce instructif ?
A vous de lire et d'y prendre du plaisir, à vous d'imaginer, à vous de vous laisser conduire, soyez séduit par d'innombrables possibilités, à vous d'être dans les pensées de Lydie. A vous de voir si cela vous donne des idées pour entretenir l'ardent désir que vous avez de l'autre homme, femme, les deux. Ensemble, séparément. En se disant tout. Tout dépend de ce que vous ressentez dans le fond ? Non ?

Vous savez beaucoup de ce qu'écrit Lydie mais vous repousser juste le moment pour oser. C'est mieux, les préliminaires, les massages, les caresses sont essentielles. Oublier les préliminaires c'est oublier qu'il est n'est pas si urgent de jouir à tout bout de champs. Ou repousser parfois l'acte sexuel en lui-même sert à mieux apprécier sa qualité. Céder à la tendresse est essentiel, exprimer vos envies les plus changeantes et divertissantes pour l'autre, essayer. La tendresse sert pour aimer l'autre.
Lubrique c'est commercial ? c'est pervers ? Lydie ne le dit pas, elle souhaite de la fantaisie et de l'ailleurs, sinon survient la frustration. Utilise ce que la nature t'offre et sert toi d'un vocabulaire varié pour séduire.

Je note ce mini traité avec deux étoiles, je savais que je n'y trouverais pas une histoire mais Lydie aurait peut-être pu être un peu plus romantique.
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Un gros merci à Lydie Salvayre grâce à qui j'ai retrouvé des bouffées d'oxygène au coeur de cette période oppressante de confinement.

Son « Petit Traité d'éducation lubrique » est tout simplement jubilatoire ! Une couverture magnifique, une lecture facile, rapide, et une plume magnifique ! Avec une certaine légèreté, Lydie Salvayre aborde un sujet trop souvent exploité un peu trop « lourdement ».

Un petit traité à lire dans l'ordre, dans le désordre, au gré de nos envies.

Malheureusement, trouver ce livre n'est pas aisé, (j'ai pas mal galéré pour me le procurer), mais si d'aventure vous croisez son chemin, FONCEZ !!!!

4ème de couv. :
Lorsque votre partenaire, haletant depuis quinze minutes, se rue sur vous, la bave aux lèvres et le corps agité de gestes convulsifs, ne vous effarez pas. Ces manifestations quelque peu surprenantes indiquent simplement que l'instant est venu, inéluctable, irréversible, impératif d'agir ("Quod non agit, non existit" affirme Leibniz) et qu'il est temps de passer à la futution proprement dite ....
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...) Lydie Salvayre, psychiatre, écrivain, vient d'obtenir une chaire d'éducation lubrique, et en vrai prof, d'un ton docte, précis, elle s'amuse à nous enseigner les plaisirs charnels. Tout cela pour l'amour de la belle phrase, pour l'amour de l'humour, pour l'amour de l'amour. Ce n'est pas tendance. C'est donc à lire.
- Martine Laval, Télérama.fr
Lien : http://www.cadex-editions.ne..
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