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EAN : 9782915629477
60 pages
Livrior (26/03/2012)
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3.81/5   60 notes
Résumé :
Lorsque votre partenaire, haletant depuis quinze minutes, se rue sur vous, la bave aux lèvres et le corps agité de gestes convulsifs, ne vous effarez pas. Ces manifestations quelque peu surprenantes indiquent simplement que l'instant est venu, inéluctable, irréversible, impératif d'agir ("Quod non agit, non existit" affirme Leibniz) et qu'il est temps de passer à la futution proprement dite.
Cette nouvelle édition du Petit traité propose aux hommes comme aux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Bien que ce ne soit pas mon genre littéraire habituel, je me suis laissé tenter par cette lecture bien plus enrichissante que celle d'un numéro "spécial sexe" de la presse estivale.
En une centaine de pages, Lydie Salvayre décrit toutes les étapes des transports amoureux, de la rencontre à l'ennui. C'est souvent drôle, léger et gai, et on sent que l'auteur s'est beaucoup amusée dans la rédaction de ce traité qui ne se prend pas au sérieux, mais qui porte néanmoins quelques sages propos sur l'urgence de vivre et de jouir tant qu'il est encore temps.
Je n'y ai rien trouvé de "lubrique" (ou alors, c'est que je le suis sans m'en rendre compte) ; au contraire, Lydie Salvayre déculpabilise et déconstruit le désir pour le mettre à nu, et c'est plutôt sain et jouissif à lire. En outre, j'ai découvert tout un vocabulaire littéraire honteusement inusité, tel que "futution", quand même bien plus joli que le froid et médical "pénétration vaginale".
Toutefois, je préfère la Lydie Salvayre en colère et enragée, qui malaxe et triture L Histoire pour mieux régler ses comptes avec le passé ("La compagnie des spectres", "Pas pleurer").
Mais ce traité reste un bon petit moment de lecture -qui peut même faire gagner des points au scrabble avec son flot de mots refoulés.
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"Nous nous appliquerons [...] à restituer à la chose sexuelle, si tristement confinée au trivial, si bassement réduite à l'hygiénisme par quelques esprits épais, son obscure, sa sauvage, son incommensurable puissance" (p. 10)

Le ton et le thème de ce savoureux "Petit traité d'éducation lubrique" sont donnés ! Avec une malice gourmande et une ironie jubilatoire, Lydie Salvayre explore les différentes facettes de la sexualité. de l'étreinte préliminaire jusqu'aux symptômes du trouble amoureux et de la tiédeur, elle passe à la moulinette de sa lucidité iconoclaste les idées préconçues, les clichés, les sentences morales et les préceptes religieux et nous offre un manuel de survie du plaisir dans la bonne humeur qui arrive à point nommé pour contrer les esprits "fâcheux", les pisse-froid, les tartuffe et autres mollassons de la chair défilant sous des banderoles aussi avachies que leur outil de procréation. La sensualité et la sexualité hautement revendiquées comme les plus efficaces remparts à la méchanceté et à la haine. N'est-ce pas tentant ?

Dans la droite ligne de ces petits traités d'éducation domestique ou de catéchisme qui imposaient une ligne de conduite vertueuse aussi austère qu'hypocrite, cet alphabet érotique donne moult conseils afin de profiter au mieux des dons que Mère Nature nous a généreusement attribués. Mise au service de ce travail que je n'hésite pas à qualifier d'utilité impudique, la langue (!) délicieusement licencieuse du XVIIIème siècle porte de splendide manière le discours instructif de cette bible libertine.

Un bijou, un délice, une friandise, un bonbon acidulé, une papillote que l'on dénude... je filerai la métaphore si j'avais une once du talent de Lydie Salvayre ! Voilà un livre qui ne peut être que de chevet !

Je ne peux que souscrire intégralement au conseil final de cet ouvrage à mettre entre toutes les mains : "Livrez-vous aux caresses, aux tendresses, aux folles fantaisies, aux saintes pâmoisons, aux huit béatitudes, aux vertiges, aux orages, à tous ces délices qui de bonheur nous font trembler et nous font désirer infiniment de vivre. Nous ne savons rien de meilleur."

Et, pour soulager la conscience de ceux à qui la morale religieuse tient lieu de Kâma-Sûtra, il me vient l'envie de reprendre les mots que René Fallet place dans la bouche de Jésus lui-même : "J'ai jamais empêché les gens de faire l'amour, pas plus que j'en ai empêché les chats, les chiens, les poules, etc. C'est vous qui avez inventé des tas d'embrouilles là-dessus, faudrait voir à pas tout me coller sur le dos. Je vous ai dit de vous multiplier, j'ai pas à tenir la chandelle, en plus !" (in "Le braconnier de Dieu").
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L'autrice propose un panel non exhaustif, mais fort documenté, d'approches amoureuses, de positions érotiques et de bonnes manières à avoir en matière de galéjades. « À défaut d'être saintes, soyez courtoises. Et sachez, Mesdames, que rien n'est plus discourtois que de voir un homme bander sans lui tendre aussitôt votre main. » (p. 79) Parler de fesses ne signifie pas rester au ras des pâquerettes, et l'autrice cite à qui mieux mieux les philosophes antiques et modernes. le sexe est une affaire très sérieuse, voyez-vous, c'est bien pour ça qu'il faut le prendre avec désinvolture ! « Si votre convoité reste sur sa réserve, montez le niveau d'un cran : convoquez Spinoza. Dites en dégrafant votre corsage : Ne pensez-vous pas que nier le désir qui est une force vive revient en sorte à nier la vie même ? » (p. 45)
Ce petit texte est drôle, léger, émoustillant, pince-sans-rire, sensible et truculent. « Car étreindre n'est pas enfermer. Ni acquérir. Ni manoeuvrer. Tous les poètes vous le diront. » (p. 14) Je déplore qu'il fasse la part belle aux amours hétérosexuelles, en considérant assez peu les autres formes de couples. Mais parmi les attitudes de hussard largement décrites, l'autrice offre quelques attitudes empouvoirantes pour les femmes, ce qui ne se refuse jamais. Bref, face à la tristesse et à la nullité du monde, une solution est évidente : envoyons-nous en l'air !
De la même autrice, j'avais férocement apprécié Portrait de l'écrivain en animal domestique. J'ai retrouvé ici son humour mordant et sans complexe.
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Cette critique, comme ce livre, sera très brève.
Lydie Salvayre a voulu parlé de sexualité sur un ton humoristique... Mais je n'y ai absolument pas adhéré... J'ai trouvé le ton un peu pompeux - j'ai eu le même genre de sensation désagréable qu'à la lecture de L'élégance du hérisson de Muriel Barbery que tant de lecteurs ont pourtant encensé...

Une rencontre littéraire ratée pour commencer ce mois de février. Pourtant la couverture était sympathique et l'auteure récemment récompensée...- ce qu'on dit des crêpes serait donc vrai des petites curiosités littéraires ???
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Ce petit bijou érotique de Lydie Salvayre (rappelons le prix Goncourt 2015 pour Pas pleurer) vient d'être réédité dans une très belle reliure ludique aux Editions du Seuil. Dès la première phrase le ton est donné "Si le premier devoir de l'éducation religieuse consiste à éviter l'enfer à son prochain, le premier devoir de l'éducation lubrique consiste à l'y précipiter." Ainsi en treize chapitres désopilants, l'auteure énumère tout ce qu'on doit savoir sur le sexe de l'étreinte préliminaire aux "symptômes de tiédeurs" en passant par la fellation, la fessée, la flagellation et...une Vie de Sainte Gudule ! Je dois dire que j'ai appris des choses, notamment la "position en sautoir" aux acrobaties improbables qui fait dire à Lydie Salvayre "Il serait d'une grossièreté effroyable que le fututeur demandât à la femme ainsi disposée : Mais que foutez-vous là?" Enfin un grand merci à l'auteure d'avoir banni l'affreux vocable "sodomie" et de lui avoir préféré "la pédication" : "(la pédication) plus connue aujourd'hui sous le terme péjoratif de sodomie que les ecclésiastiques, dans leur rancune et leur hypocrisie, réussirent à imposer au monde" et plus loin "celui qui se fait pédiquer, on l'appelle un cinède ou un catamite." À lire d'urgence avant que les bigots ne reviennent au pouvoir ;)
Lien : https://www.instagram.com/ch..
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critiques presse (1)
LaPresse
13 février 2017
A lire en couple, pour les fous rires. Ceux qui s'attendent à être émoustillés à la lecture de ce petit livre rouge pourraient toutefois être déçus, mieux vaut vous en avertir. Quoique.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
* Il existe une grande variété de baisers : onctueux, savant, frémissant, lyrique, rotatif, interrogatif, spirituel, rythmique, tourbillonnant, pointilleux, pastoral, persuasif….

* Aux manèges, magies, manigances, roueries, agaceries, aguicheries, titillements, susurrements et sortilèges traditionnels, nous ajouterons quelques suggestions de notre cru. Toutes s’appuient sur cette vérité incontestable : l’homme ne se nourrit pas seulement de pain. Ce sont des festins qu’il désire, des festins de joies, d’amours et de ravissements, jusqu’à ce que la mort le tire par la manche et fasse de ses os un excellent engrais.

* Les ruses des hommes et des femmes pour attirer l’objet de leur désir, l’envoûter, le circonvenir, l’émoustiller, l’affrioler, l’entortiller, l’embobiner, et finalement le séduire sont infinies.

* Ne pouffez pas stupidement si cet artiste vous confie, avec des airs, qu’il a renoncé aux bruyantes vanités du monde et vit désormais comme un cénobite. Même conseil lorsque sont prononcés devant vous les mots nyctalope, lapsus, centripète, psychagogue, psychopompe, homoncule… et les tournures grammaticales à l’imparfait du subjonctif telles que : bien que je le susse, etc.

* N’oubliez jamais ce conseil d’Oscar Wilde : le seul moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder.

* A qui vous tient d’interminables et fastidieux discours plutôt que de sauvagement vous arracher la jupe, dites en ingénue : « Qu’est-ce que parler d’amour sans point faire l’amour / Sinon voir le soleil sans aimer sa lumière. » Puis d’un baiser, fermez-lui la bouche.

* Si votre amant commet un solécisme et prend un orifice pour un autre, si, autrement dit, son sexe fourche, ne lui en tenez pas rigueur. Et enseignez-lui patiemment votre grammaire.

* Dites, par exemple, d’un air pénétré, que vous préférez, à la conception platonicienne de l’amour comme quête de l’objet manquant et mouvement d’élévation vers le Beau et le Bien détaché des plaisirs de la chair considérés comme vulgaires incohérents et éphémères (reprenez votre souffle tout en entrebâillant votre décolleté), la conception aristotélicienne qui regarde l’amour comme une puissance motrice féconde et généreuse, Souhaiteriez-vous que je le démontrasse ?

g – Si votre convoité reste sur sa réserve, montez le niveau d’un cran : convoquez Spinoza. Dites en dégrafant votre corsage : Ne pensez-vous pas que nier le désir qui est une force vive revient en somme à nier la vie même, et que seule une farouche et triste superstition nous interdit sa porte ? J’ai, pour ma part, le sentiment qu’aller vers ce qui me donne de la joie me permet progressivement de me hisser vers une forme de sagesse. Et au mot sagesse, faites choir vos dessous, tout en assortissant vos gestes d’une petite moue.

* Si l’affaire traîne en longueur, finies les minauderies ! Enfoncez, si j’ose dire, le clou, et n’y allez pas par quatre chemins, puisqu’un seul mène au ciel.

q - L’essentiel est de garder en tête que, quels que soient les stratagèmes, boniments, folâtreries, galanteries, affriolances, extravagances, pudeurs et impudeurs dont vous ferez usage, tous les ruisseaux mènent au fleuve et tous les ruisseaux à la mer. C’est ce que Racine, dont toute l’œuvre s’articula autour du sexe et des imbroglios qu’il enfantait chez quelques âmes contrariées et à l’imagination ardente, comprenez : des salopes.

Le con toujours causa ces luttes sanguinaires
Si l’on en croit l’histoire et les dictionnaires.
Florinde l’avait brun, Hélène l’avait blond.
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Les pornographes sont comme les puritains, souvent : ils ne rient pas beaucoup, pas facilement. La lubricité s'accompagne au contraire d'un sourire ou d'un début de sourire, elle en est même la condition parfois.


(préface d'Arno Bertina)
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« Une précaution pour finir de convaincre : faites-vous passer pour plus con que vous n’êtes. On se méfie généralement de ceux qui manient la pensée plus adroitement que leur bite. La plus subtile de toutes les finesses est de feindre la connerie, lorsque de celle-ci dépend votre succès. » (p. 36)
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Lorsque votre partenaire, haletant depuis quinze minutes, se rue sur vous, la bave aux lèvres et le corps agité de gestes convulsifs, ne vous effarez pas. Ces manifestations quelque peu surprenantes indiquent simplement que l’instant est venu, inéluctable, irréversible, impératif, d’agir (« Quod non agit, non existit » affirme Leibniz) et qu’il est temps de passer à la futution proprement dite.
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[...] Éros, sachez-le, a une sainte horreur du naturel. Il aime être abusé et chérit la fallace. Car Éros est artiste. C'est-à-dire menteur.
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Vidéo de Lydie Salvayre
Rencontre avec Lydie Salvayre à l'occasion de la parution de Depuis toujours nous aimons les dimanches aux éditions du Seuil.


Lydie Salvayre, née en 1946 d'un père Andalou et d'une mère catalane, réfugiés en France en février1939, passe son enfance à Auterive, près de Toulouse. Elle devient pédopsychiatre, et est Médecin Directeur du CMPP de Bagnolet pendant 15 ans. Elle a écrit une douzaine de romans, traduits dans de nombreuses langues, parmi lesquels La Compagnie des spectres (prix Novembre), BW (prix François-Billetdoux) et Pas pleurer (prix Goncourt 2014).
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09/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
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