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3,34

sur 166 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme tout roman que je trouve génial, il m'est difficile d'en faire une critique. Un homme, parce que malade, vient s'installer dans un village du sud de la France, où il deviendra ‘l'étranger' celui qui n'a rien à faire ici. Alternance des pensées du héros avec les conversations de bistro où le patron est un fort en gueule. La grande Lydie Salvayre, que je lis depuis ses premières publications, se bonifie comme le grand vin. Une dure réalité sur la bassesse et la bêtise sous toutes ses formes de nos contemporains. Un roman, qui malheureusement, fera figure d'avant-garde pour le futur.
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A l'annonce de la grave maladie qui l'atteint, pensant arriver très vite à la fin de ses jours, le narrateur quitte sa vie du moment pour s'installer en Provence où il pourra se faire soigner.
Il choisit un village un peu perdu, de ces villages riants et beaux sous le soleil, calme, sans histoire, pour y retrouver à la fois la santé et "atteindre à la paix intérieure".
C'est une sorte d'enfer qu'il va vivre.
Enfer peuplé d'humains ordinaires, dominés par la peur, la sale peur qui mène au pire, portant les préjugés haut et fort, distillant la haine et sa fidèle compagne, la violence.
Brillamment écrit par Lydie Salvayre qui décrit avec causticité un éternel recommencement : qu'est-ce qu'il a ? qu'est-ce qu'il fait ? Qui c'est celui-là ?
Magistral.
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Je n'ai pas particulièrement envie de m'étendre sur le sujet de ce roman. D'autres lecteurs l'ont déjà très bien fait, bien mieux que je ne pourrais le faire. J'ai juste envie de dire que malgré son côté extrêmement choquant, sa lecture m'a captivée. Même si se retrouver confrontée à un tel niveau de connerie et de violence a été éprouvant, j'ai partagé le plaisir évident que prend Lydie Salvayre à retranscrire le langage ordurier utilisé par les piliers de bistrot. Sa vulgarité est d'autant plus saisissante qu'elle s'oppose directement à la façon élégante dont s'exprime le héros de cette histoire révoltante. Histoire qui n'a pas été sans me rappeler vaguement Dupont Lajoie, le film d'Yves Boisset sorti en 1975.
Dans sa critique berni_29 dit en conclusion "On peut aujourd'hui guérir du cancer, pourquoi ne pourrait-on pas guérir de la bêtise humaine ?" S'il n'existe encore aucun remède pour venir à bout de ce mal, je crois qu'il en existe un excellent pour le prévenir: la lecture dès le plus jeune âge. Tout simplement pour ouvrir les esprits !
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le titre très énigmatique, l'auteur connu: Prix Goncourt 2014:pas pleurer,que j'avais beaucoup aimé, sans hésitation, j'ai emprunté ce roman à ma bibliothèque.
J'ai fini avec difficultés ,l'histoire aurait pu "m'accrocher",mais je pense que c'est assez loin de la réalité.
Cet homme Anas, professeur de français,qui pour cause de maladie va tout lâcher, et se réfugier dans un village provençal où là, il va être examiné à la loupe,"disséqué "par de "bonnes langues",les "piliers de bistrot "de ce petit village.Et c'est ce qui m'a le plus gêné: ce côté caricatural même si au départ l'analyse des personnages est bien menée ,mais pour moi ,avec trop d 'exagération.La fin tout comme michdesol, me laisse sceptique ,une fin bâclée et peu plausible concernant Marcelin.⭐⭐⭐ (certains seront étonnés pour les 3 étoiles au vu de ma critique mais l'écriture, la syntaxe sont bonnes d'où mes 3 etoiles)
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Un jeune professeur immigré, atteint d'un cancer s'installe dans un petit village de la Provence profonde : il a tout quitté pour se soigner, cacher sa peur et son incapacité à vivre sa maladie. Sa discrétion a tôt fait de le rendre suspicieux aux yeux de tous ...
Un dialogue saisissant sur la peur de l'étranger, entre réactions mesquines, haineuses et bêtes des villageois et monologue intérieur du narrateur, plein de la souffrance de l'exclusion. Une réflexion qui fait écho à l'actualité, sur la question de l'altérité, la peur et la suspicion de l'étranger.
Une bien réaliste démonstration de la bêtise humaine où tous ceux qui ne sont pas comme nous, sont à craindre et dans laquelle Lydie Salvayre affirme combien "on ne se défend pas en excluant les autres, les solitaires, les pas-pareils, les pas conformes, les pas de chez nous..".
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Coïncidence ou constat, mais je viens d'aligner une série de lecture de romans français portant sur l'immigration et la peur de l'étranger. Après Hével de Patrick Pécherot, le train d'Erlingen de Boualem Sansal, voici maintenant Tout homme est une nuit de Lydie Salvayre.
Anas, atteint d'un cancer virulent, arrive dans un village du sud de la France, déterminé à vivre ses derniers jours en paix et loin de ses proches qui lui siphonnent ses ultimes forces. Bien vite, cependant, il sent la lourdeur des regards sur sa personne, particulièrement ceux des habitués du Café des Sports. Les échanges entre les piliers du bar donnent lieu à des lieux communs rebattus sur les immigrés et par voie de conséquence, sur le nouveau venu et les véritables raisons de son installation dans leur milieu. Et le monologue d'Anas, empli de ruminations contre les villageois, s'amplifie jusqu'à l'obsession.
Lydie Salvayre m'avait éblouie avec son roman Pas pleurer et ici, également, son écriture élégante fait des merveilles avec un thème qui, je crois, hante actuellement la littérature française. À lire pour réfléchir encore sur le regard qu'on porte sur autrui.
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Lydie Salvayre utilise ici le mot nuit dans son côté sombre, et rien n'y échappe: ni bêtise, ni racisme primaire, ni violence verbale ou physique qui n'ont qu'un seul objectif : éradiquer toute espèce qui n'entre pas dans le cadre.
C'est bien écrit, c'est bien argumenté et pourtant ça en devient soûlant tant c'est proche de la caricature...( du moins, j'ose le croire!)
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Une histoire sans rebondissement mais avec une très belle écriture, cette auteure nous fait comprendre toute la bêtise, les frustrations, la colère et la haine qui animent ceux qui ont peur des étrangers mais aussi de tous ceux qui ne pensent pas comme eux et font preuve d'ouverture d'esprit, de respect et d'empathie.
C.Meaudre
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Je ne raconte pas le livre, il est déjà présenté.
On peut effectivement être dérouté par la caricature des propos des trois habitués du café des sports, des premières interrogations face à l'étranger basané qui arrive seul aux alentours d'Aix en Provence, puis, au fil des jours, à l'exaspération de ne rien savoir, s'ajoute la colère et la haine qui gonfle, qui gonfle. Je pense qu'il faut cette exagération, qui prêterait aussi à sourire, pour nous rappeler que malheureusement, le racisme ordinaire existe, que la colère et la lâcheté des faibles peut conduire à des actes irréversibles.
"Chaque jour la colère montait.
La dire ne suffisait plus à l'apaiser. On avait même l'impression que la dire l'augmentait."
On reconnaît bien là, l'effet de groupe.

J'ai apprécié le contraste entre les propos de bas étage et le journal tenu par par le jeune professeur, la victime. Il utilise l'imparfait du subjonctif pour garder la belle langue qui lui est rempart contre l'incompréhension puis la peur.

Il y a aussi le troisième personnage, Jacques le "parisien" ,représentatif du groupe médian : le témoin qui n'intervient pas, quelle qu'en soit la raison.
"Quant à Jacques, il se taisait, appuyé au comptoir, le nez dans son verre, le front soucieux, coupable".

Un livre qui secoue.

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Une fois de plus, Lydie Salvayre propose ici un récit à plusieurs voix. Deux en l'occurrence : D'une part celle d'un homme malade qui cherche à trouver une forme de repos dans un petit village ; d'autre part celle des habitués du Café des Sports, bistrot fréquentés principalement par des habitués.

Ce récit m'a fait froid dans le dos par son réalisme. La méfiance des villageois franchouillard à l'égard des "Autres", l'ignorance qui se transforme, au fil des discussions et des verres d'alcool, en méfiance puis en véritable haine... le constat que fait l'auteure de la nature humaine semble très sombre, à l'instar du titre... et malheureusement trop vraisemblable de nos jours.
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