L'allaitement est un sujet clivant pour les féministes, comme peuvent l'être la pornographie ou de la GPA.
Mes seins, mon choix – référence claire au slogan « Mon corps, mon choix » – s'intéresse aux raisons qui font qu'allaiter a été perçu de différentes manières par les féministes de la fin du 19e siècle à aujourd'hui.
L'essai, plutôt court (moins de 200 pages, dont une trentaine consacrés aux témoignages), est une bonne introduction. L'autrice parle des représentations religieuses de l'allaitement, s'intéresse à l'historique de la pratique en France mais aussi à l'étranger. L'ouvrage se lit facilement. J'y ai appris beaucoup de choses : sur les nourrices, les représentations contemporaines…
Bémol, le livre m'a laissé par moment l'impression d'un « catalogue d'exemples » (où l'anecdotique – par exemple quelques initiatives portées par des entreprises – et le reste sont placés au même niveau), qui s'explique sans doute par une volonté d'exhaustivité. L'angle féministe ne m'a pas toujours paru évident. L'autrice explique parfois plus pourquoi les femmes allaitent peu dans un pays ou un contexte donné qu'en quoi telle façon de voir/de faire, tel élément historique, est féministe (ou non).
Sur le fond, j'ai trouvé louable de dire et redire que l'allaitement est un choix intime qui, seul, ne dit rien sur la mère, et qui n'a pas à être jugé. Cependant, s'il est courant d'entendre dire (sur ce sujet et d'autres) que « tant que c'est un choix réfléchi, c'est féministe », je trouve que cette position tue un peu le débat. Mais c'est sans doute parce que je préfère les essais plus tranchés !
Merci à Babelio et aux éditons Eyrolles pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse critique.