Voici un roman jeunesse qui m'a beaucoup fait rire et qui est en même temps d'une grande profondeur.
Le livre raconte le voyage aux Etats-Unis d'un jeune orphelin, élevé par un moine bouddhiste pendant la révolution culturelle. le vieux moine a passé sa vie à sauvegarder les Soutras bouddhistes de la destruction par les communistes. Il a sillonné tout le pays à la recherche des manuscrits les plus rares pour les recopier. Seul un soutra lui a échappé : le soutra du rire. Ce texte très rare avait été ramené d'Inde voici plus de 1000 ans par moine. Mais son contenu était tellement étrange qu'il est tombé dans l'oubli, alors même qu'une seule lecture suffit à vous donner l'immortalité. Ce précieux manuscrit a été acheté par un occidental qui l'a emmené aux USA. le vieux maître demande alors à son fils adoptif de le lui rapporter. Mais comment aller aux Etats-Unis en pleine guerre froide quand on est un jeune homme pauvre de Chine communiste ? C'est la folle aventure que nous raconte ce livre. Notre jeune garçon sera aidé par un homme mystérieux doté d'étranges pouvoirs et de grands talents en arts-martiaux…
Ce livre est en un hommage à un grand classique de la littérature chinoise : « La pérégrination vers l'Ouest » de Wu Cheng 'en. Mark Salman réussit avec ce livre à nous initier à la culture chinoise et aux multiples différences culturelles qui séparent orient et occident. En promenant le regard naïf de ses héros sur le monde il nous fait réfléchir sur des notions complexes comme le poids de la religion et des traditions ou bien encore le sens de l'engagement et de la responsabilité. le regard décalé que portent les deux héros sur notre société de consommation et d'abondance est à l'origine de situations cocasses qui sont souvent très drôles. Et c'est en plus un excellent roman d'aventure, alors que dire d'autre… Lisez-le !
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Un livre pour la jeunesse qui peut tout à fait être lu par les grands !
Ce livre se passe en pleine Révolution Culturelle chinoise et m'a passionnée. Pour dire la vérité, je l'ai lu il y a quelques années, et je me souviens seulement que je ne l'ai plus posé à peine ouvert.
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Conte philosophique et roman d'aventures qui confronte l'orient (la Chine) et l'Occident (Etats-Unis).
Sympa, mais un peu longuet à mon sens.
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Quand on leur eut apporté le plat, Alison constata avec stupéfaction que Hsun-ching avait englouti le contenu de son assiette avant même qu'elle ait fini d'assaisonner le sien. Elle lui demanda s'il voulait commander autre chose; en fait, il en aurait repris avec plaisir, mais la politesse chinoise veut que l'invité refuse systématiquement quand on lui propose de le resservir. Quant à l'hôte, il ne doit jamais tenir compte du refus, et il convient qu'il remplisse l'assiette de l'invité quoi qu'il arrive. Hsun-ching attendit, plein d'espoir, mais en Amérique, à son grand malheur, non c'est non, et Alison se contenta de hausser les épaules et de manger ses spaghettis tandis qu'il la regardait avec envie, se demandant ce qu'il avait pu dire ou faire pour mériter un traitement aussi glacial.
(P225)
"J'ai toujours été un fanatique de la boxe chinoise! Quelle technique pratiquez-vous, Celle de Shaolin, ou celle de Wutang?"
Le colonel eut un large sourire, encore un peu et il montrait ses dents pointues, et dit: "Ni l'une ni l'autre. J'ai ma technique à moi."
"C'est ce qu'il y a de plus efficace, c'est sûr!" dit M. Yin. "Et quel nom lui donnez-vous?"
Il y eut un éclair derrière les lunettes de soleil du colonel quand il répondit: "Je l'appelle Wu-kung chuan: le Poing qui Connaît le Vide. Pour la pratiquer comme il faut, il faut que votre esprit soit complètement vide; il ne doit s'attacher à rien, ne serait-ce qu'un instant, il ne faut même pas penser à son adversaire. De cette manière, on peut contrer son attaque avant même qu'il ait fait un seul geste, car on a l'esprit si libre qu'on peut pressentir ses intentions. Et lui ne peut pas contrer vos mouvements, car vous n'avez rein en tête: l'action, il n'y a que l'action."
(P129)
"Mais l'art, c'est beau", objecta Hsun-ching.
"Quoi? L'art n'a pas à être beau! Il doit avoir de la sensibilité! Il arrive que la sensibilité exprimée soit terriblement laide, mais ce qui compte, c'est qu'elle soit vraie."
Hsun-ching n'était pas d'accord. Il savait qu'en art, la première chose c'est de maîtriser la technique. C'est alors seulement que l’œuvre peut dégager une sensibilité.
(P221)
Interview (1990) de Mark Salzman - auteur de Iron & Silk (Le fer et la soie) (en anglais)