Bip…, Bip…, Ah ! le code barre bloque pour
les Tribulations d'une caissière d'
Anna Sam. Alors, arrêtons-nous, amis Babeliotes sur ce livre.
Court, il n'en demeure pas moins intéressant à lire. Outre la description de la vie professionnelle d'une « hôtesse de caisse », il y a des hôtes de caisse mais en moins grand nombre, cette autobiographie a le mérite d'apporter des éléments sociologiques sur notre comportement consumériste et, plus généralement, humain.
Car
Anna Sam crée un jeu de miroirs. Ce que vivent les caissières est la conséquence de notre comportement. C'est un reflet de nous-même que nous découvrons. Même si nous sommes polis, parce que nos parents nous ont bien élevés, qui n'a pas grogné parce que la caissière est trop lente ou pas toujours souriante ? Qui n'a pas compris pourquoi on ne passe pas, parce qu'on a onze articles au lieu de dix ou qu'on n'est pas prioritaire alors que les enfants attendent d'être récupérés à l'école ? Qui ? Que celui-là m'envoie la première pierre !
Ce livre est distrayant. Cependant derrière l'humour de ce texte qui pourrait être celui d'un one woman show, j'ai fini aussi attristé. D'abord parce qu'
Anna Sam, même si son expérience a été difficile, a apprécié son métier. Elle a appris beaucoup sur elle mais aussi sur les autres, à savoir nous. C'est avec nostalgie qu'elle achève son livre. Tristesse, parce que nous sommes entrés dans la préparation des fêtes de Noël, temps forts annuels de la consommation, et je me demande si nous avons toujours la considération qu'il se doit pour ces travailleurs que nous croisons, caissières, femmes de ménage et bien d'autres ?
Finalement, nous avons obtenu ce que nous cherchions. A force de déshumaniser la caissière en la considérant comme un élément de sa caisse, nous avons des automates et c'est nous qui scannons ! Au mieux, on commande sur Internet. C'est la fin du lien humain, même si je suis heureux de la réduction de la pénibilité du travail des caissières.
Alors, avec Noël qui arrive, portons un regard intéressé à ceux que nous croisons dans notre quotidien et respectons ce qu'ils font et ce qu'ils sont. le monde s'en portera mieux.
Bip,… Ca y est le code est passé.