Un roman qui veut illustrer la condition de la femme au Burundi dans les années 70. Une période peu facile, marquée par la dualité des valeurs traditionnelles et les sirènes d'une autre civilisation, plus libre et plus permissive, qui semble se développer dans la capitale, mais qui se révèle bien vite n'être qu'un leurre. On n'est libre et tout n'est permis que tant que l'on n'a pas fauté de façon visible (comprendre : tant que l'on ne tombe pas enceinte).
Certes, un temps et un sujet intéressants, mais traités ici avec tous les clichés possibles et imaginables de la femme victime courageuse face aux hommes lâches, libidineux et inconséquents. Dommage que cette histoire, qui oscille entre les collines verdoyantes du centre du pays et les faubourgs grouillants de Bujumbura, n'est pas plus de profondeur et d'originalité. Ce regard triste me laisse surtout l'image d'un féminisme simpliste et mal digéré. Et les expressions en kirundi qui émaillent le texte ne parviennent ni à donner une couleur particulière au roman, ni à faire oublier ses insuffisances.
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« Akaryoshe ntigahora mw’itama. » (Ce qui est sucré ne reste pas dans la bouche).