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San Antonio tome 57 sur 175
EAN : 9782265053090
219 pages
Fleuve Editions (01/11/1994)
3.84/5   57 notes
Résumé :
Figurez-vous qu'Alcide Sulfurik, plus connu dans les milieux de l'espionnage sous le matricule SO4 H2, a été kidnappé au retour d'une importante mission en Chine populaire par un commando de rebelles arabes dans l'aride pays de Kelsaltan !
Connaissez-vous le Kelsaltan ?
Il est situé très exactement à l'angle du golfe persique et de l'aventure Raymond-Poincaré...C'est vous dire... Pour l'atteindre, il faut, à dos de chameau, traverser le grand Rasibus o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Allez ! Ca faisait un moment ! le « petit » San-Antonio du mois ! Enfin, du mois…
Commençons par un petit cours de géographie : connaissez-vous le Kelsaltan ? Non, bien sûr. Je m'en doutais…
Kelsatan : Imanat du Moyen Orient ; capitale Kelsalmeque ; habitants, les Kelsaltipes ; principales richesses, le pétrole ; accessoirement un peu d'agriculture et d'élevage sur les contreforts des Monts Zémerveilles. Un pays officiellement gouverné par l'Iman Komirespyr…

Voilà la présentation que dispense le chargé des affaires arabes, Oscar Avane, dans le bureau du boss à l'équipe de San Antonio au grand complet : San Antonio, soi-même, Béru et Pinaud bien sûr, Mathias dont c'est le retour depuis « Fleuve de nave vinaigrette », mais aussi Filoseille, Nabus et Ronchond inconnus au bataillon.
Il faut dire que l'heure est grave, un vol de la compagnie Trans-Lucide assurant la liaison Pékin-Londres a été contraint d'atterrir dans le désert de ce beau pays, suite à un incident mécanique plus que douteux. Le problème c'est qu'un des passagers n'était autre qu'un agent des services spéciaux français convoyant d'importants documents et qu'il s'est volatilisé avec son garde du corps au cours de cette escale forcée.
Vous avez tout compris : l'équipe de notre commissaire national est chargée d'élucider ce mystère.

Nous y voilà. Les souvenirs de mes quinze ans ne m'ont pas trompé : « Bérurier au sérail », c'est du bon, du très bon San-Antonio. Jusqu'ici, il manquait toujours un ingrédient, comme quand on oublie de mettre le bouquet garni dans le pot au feu… Cette fois tout y est : l'intrigue, les calembours, les notes en bas de page, la prise à partie du lecteur, les digressions insolites, les énumérations fantaisistes, elles les belles demoiselles ; forcement, dans un harem…

Une mission où les trois compères, San-Antonio, Bérurier et Pinaud ne manquent pas d'imagination pour se sortir d'un pétrin commak.
Bientôt dans la série, « Tango chinetoque » dont je garde aussi d'excellents souvenirs. La grande période n'en est qu'au début ! Avant ça, "La rate au court bouillon" et "Vas-y Béru" dont je ne me souviens pas...
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Un ami babéliote a récemment mis en ligne une critique sur ce roman. Cela m'a rappelé qu'aux alentours de mes vingt ans (il y a quelques décennies !) j'étais une grande lectrice des San-Antonio. Avec le recul, je pense que le langage transgressif (pour l'époque) de Frédéric Dard expliquait en grande partie cette addiction car les intrigues policières étaient plutôt farfelues, si mes souvenirs sont exacts.

Comment vous définir cette série ? Ce sont des polars mâtinés d'Almanach Vermot à la puissance 10. Dans le genre, Frédéric Dard en fait des tonnes : c'est parfois pesant mais c'est souvent amusant. Au milieu de tout ce fatras, l'auteur glisse quelquefois des réflexions désabusées qui font mouche, rappelant le Frédéric Dard plus sombre et plus profond de ses autres livres. «J'écris relaxe, pour user des tournures publicitaires ; j'écris facile, c'est vrai. J'écris Vermot. Et puis, au fait, je n'écris pas : je me contente de mettre du poil à gratter sur le quotidien défraîchi» (p. 106)

J'ai donc repiqué au truc en lisant ‘'Bérurier au sérail'' : j'ai rigolé, j'ai été quelquefois agacée et quelquefois interpelée par une petite phrase (à son collaborateur qui s'étonne que le peuple ne se révolte pas contre le dictateur, San Antonio répond «C'est pas dans leurs moyens ; faut quinze cents calories pour faire une révolution, et eux sont bien loin de les avoir»).

Je ne referai pas une cure intensive de San-Antonio, mais j'en relirai bien un ou deux de loin en loin. Est-ce une de mes madeleines de Proust, docteur ?

PS – Pour vous donner une idée du style, j'ai posté une citation…

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San-Antonio, c'est comme beaucoup de choses, on aime ou on n'aime pas. Mais quand on aime, on adore ! Remarquez les raisons de ne pas aimer existent : quand on est BCBG (Bon Chic Bon Genre, d'autres disent Beau Cul Belle Gueule, c'est comme on veut) ou quand on est TTCS (Tasse à Thé Cul Serré) il y a des chances qu'on plisse le nez devant ce monceau d'incongruités, cette montagne de vulgarité, cet étalage d'obscénité, cette offense perpétuelle à la morale, à la religion, aux institutions, sans parler de la façon ignominieuse dont cet « auteur » (rien que le fait d'accoler ce vocable à cet individu nous hérisse le poil) massacre notre belle langue française… Oui, si l'on comme ci, on peut penser comme ça. Mais si on ne l'est pas, qu'est-ce qu'on se régale !
Derrière San-Antonio, il y a Frédéric Dard (1921-2000). Allez savoir pourquoi, je l'ai toujours confondu, ou du moins assimilé, à Michel Audiard. La rime, peut-être, et cette façon de ne rien prendre au sérieux, alors que…, et puis cette aisance d'écriture qui touche presque au génie… Si les aventures de San-Antonio comportent 175 volumes (plus les hors-série, les inédits, et les romans signés San-Antonio, mais extérieurs aux aventures du commissaire), Frédéric Dard a proposé sous son vrai nom près d'une soixantaine de romans policiers (mais aussi espionnage) de facture un peu plus « classique », dont certains sont devenus des références : « Les salauds vont en enfer » (1956) « C'est toi le venin » (1957), « le monte-charge » (1961), etc. Il est également l'auteur de pièces de théâtre, d'adaptations pour le cinéma, et même de livres pour enfants !
« Bérurier au sérail » (1964) est un des plus désopilants des romans de San-A. Alcide Sulfurik, alias l'agent SO4H2, est prisonnier dans l'aride pays de Kelsaltan. le commissaire San-Antonio, escorté par ses équipiers d'élite (Bérurier, dit Béru, dit le Gravos, dit l'Abominable, etc. et Pinaud, dit Pinuche, dit le Débris, dit le Chétif, etc.) est chargé de le récupérer. le Kelsaltan, capitale Kelsalmecque, dont les habitants sont les Kelsaltypes, est officiellement gouverné par l'iman Komirespyr, mais le pays se subdivise en fait en plusieur émirats dont le plus important est l'émirat d'Aigou, gouverné par l'émir Obolan… C'est donc dans ce pays des Mille et une nuits (Version San-Antonio) que nos amis vont porter leurs… babouches…
San-Antonio, on ne le dira jamais assez, c'est avant tout, une langue, ou pour être plus précis, une verve qui tient lieu à la fois de vocabulaire et de syntaxe, et même à l'occasion d'orthographe et de grammaire. le « san-antonien » emprunte à la langue de Molière, De Voltaire et de Victor Hugo, mais reconnaissons-le, plus encore à l'argot des bas-quartiers, et même à une « novlangue » faite de calembours, de contrepèteries, de néologismes de figures de style existantes ou inventées, dont l'inventivité n'a d'égale que la truculence. Et derrière la langue, n'oublions pas qu'il y a toujours une intrigue, parfois tirée par les cheveux, je vous l'accorde, mais qui constitue l'ossature du roman. Et puis, le plus de San-A, ce sont les personnages, caricaturés au maximum : on croit voir des personnages de BD (Entre 1963 et 1975, dans France-soir, Robert Mallat et Henri Blanc ont signé la meilleure des adaptations, sous forme de comic-strips. Vivement qu'elle soit éditée en album !)
Les amateurs de grande littérature feront peut-être la fine bouche, mais s'ils ont un peu de sens commun, et d'ouverture d'esprit, ils accepteront avec joie cette escapade dans l'univers de San-Antonio : burlesque, déjanté, hénaurme, inconvenant, irrévérencieux et même iconoclaste, mais hilarant et désopilant. A lire sans modération.
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Pas mon préféré. Quelques éléments qui de nos jours pourraient être (à raison) taxés de racistes. Mais qui s'expliquent par l'époque. Et, connaissant Frédéric Dard, on ne peut (plus/pas) le considérer comme tel. Enfin, moi ça m'a un peu dérangé ma lecture quand même. Pour le reste, c'est jeux de mots en pagaille, et mine de rien des propos pas si bêtes, limite ça dénonce. Dard, avec l'air bonhomme de pas y toucher, ben il y touche. Et même sur ce "racisme", qui en fait a plutôt la couleur d'une dénonciation que d'une quelconque valorisation ou d'une défense de valeurs affreuses quelconques. Loin s'en faut.
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Je pioche régulièrement un SANA dans ma bibliothèque pour alterner les plaisirs. Certains me font l'effet d'une pils bien fraîche sous le cagnard en train de maçonner. Rafraichissant, délicieux mais vite oublié. D'autres sont comme ces bières IPA: peu plaisante, voire irritante mais l'amertume ne manque pas de titiller les papilles. Et certains sont comme ces bières trappistes que l'on déguste près du feu un dimanche après-midi d'automne. On profite.
Cet opuscule fut pour moi de cette dernière catégorie. L'intrigue est peu passionnante mais le rythme lent ne m'a pas déplu. le voyage en Orient offre à F. Dard l'opportunité de multiplier les calambours et jeux de mots tels que l'Emir Obolant, l'Emir Liton,... j'apprécie toujours autant ses apostrophes au lecteur. le plus stupéfiant est de parfois trouver au détour d'un paragraphe des aphorismes subtiles.
Le contexte de mes lectures a une indéniable influence sur l'appréciation d'une oeuvre, nul doute que cette lecture entamée au lendemain de la mort de Jean-Pierre Bacri m'a permis de resusciter un rire éteint.



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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le dénommé Oscar Avane, l’homme qui paraît être le fils légitime d’un hareng saur et d’une bouteille d’huile d’olive, s’avance vers la carte. C’est un monsieur élégant, aux gestes aisés et à la voix caressante.
« Messieurs, attaque-t-il, peut-être le savez-vous déjà, mais l’imanat de Kelsaltan résulte d’un éclatement de l’Arabie karbonate de Séoud survenu tout de suite après la guerre qui opposa ce pays à l’Angleterre sous le règne de Fotomathon 1er. C’est un pays dont l’étendue est sensiblement égale à celle de la France.
- Sauf que la capitale, c’est pas Paris », gouaille l’Abominable.
Oscar Avane lui virgule une œillade glacée et poursuit :
« La capitale, comme vous l’a dit monsieur le directeur, s’appelle Kelsalmecque et les habitants du Kelsaltan sont les Kelsaltipes. Unique richesse du pays : le pétrole. Le long du littoral, on fait un peu d’agrumes et, sur les premiers contreforts des Monts Zémerveils, paissent des troupeaux d’astrakans nains, mais ce sont là des ressources très secondaires. Le Kelsaltan est officiellement gouverné par l’Iman Komirespyr ; en fait, ce pays se subdivise en petits émirats dont le plus important est l’émirat d’Aigou. Chacun des émirs qui les dirigent est en fait un monarque indépendant qui fait fi des directives de la capitale. L’unité du Kelsaltan n’est donc qu’illusoire. Les émirs sont des gens très riches à cause du pétrole, vous vous en doutez. Ils vivent en mauvaise intelligence…
- Ce sont tous des cons ? » s’inquiète le Terrible.
Ses interruptions, à Béru, ce sont des excréments qu’on enjambe. Aussi Oscar Avane poursuit-il sans même l’honorer d’un regard.
« Les mœurs sont très primitives, là-bas. Les émirs et leur cour exceptés, la population vit misérablement.
- Laissez arriver les Popofs », prophétise sourdement le gauchissant Béru.
Cette fois, son avis revêt quelque pertinence, car Avane branle le cigare.
« Justement, approuve-t-il, ils arrivent. Leur doctrine pousse comme blé en Beauce dans ce peuple sous-développé, qu’on mène au fouet et qu’on laisse crever de faim. Les émirs roulent dans des Cadillacs sans réaliser que le jour est proche où les Kelsaltypes les arroseront de leur sacré pétrole pour y mettre le feu ».
Le Dabuche tousse, gêné. Il aime pas qu’on tartine trop sur ce terrain. Il a des idées préconçues avec la manière de s’en servir.
« Pour en revenir à l’affaire qui vous intéresse, messieurs, reprend Oscar Avane, je vous précise que l’avion de la Trans-Lucide est posé dans l’émirat d’Aigou, lequel est gouverné par l’émir Obolan, le plus vif opposant au gouvernement officiel. Je vous ai dit que ces émirs avaient presque leur autonomie, J’ajoute qu’Obolan est un tyran gorgé d’or et pétri d’ambition. Ce n’est pas un secret, il vise à détrôner l’iman Komirespyr pour prendre sa place. Ensuite, il balaiera les autres émirs afin d’opérer l’unification du Kelsaltan et de devenir un véritable chef d’état ».
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(Un agent secret français qui transportait des documents ultra confidentiels a disparu lors d’un atterrissage forcé au Moyen Orient ; le chargé des Affaires Arabes, Oscar Avane, fait un topo sur les lieux de la disparition)

L’Imanat de Kelsaltan résulte d’un éclatement de l’Arabie karbonate de Séoud survenu tout de suite après la guerre qui opposa ce pays à l’Angleterre sous le règne de Fotomathon 1er. (..) La capitale s’appelle Kelsalmecque et les habitants du Kelsaltan sont les Kelsaltipes. Unique richesse du pays : le pétrole. Le long du littoral, on fait un peu d’agrumes et, sur les premiers contreforts des Monts Zémerveils, paissent des troupeaux d’astrakans nains, mais ce sont là des ressources très secondaires.
Le Kelsaltan est officiellement gouverné par l’Iman Komirespyr ; en fait, ce pays se subdivise en petits émirats dont le plus important est l’émirat d’Aigou. (..) L’avion de la Trans-Lucide s’est posé dans l’émirat d’Aigou, lequel est gouverné par l’émir Obolan, le plus vif opposant au gouvernement officiel. C’est un tyran gorgé d’or et pétri d’ambition.
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Tandis qu'il survolait le Kelsaltan, le commandant de bord a câblé un message pour signaler que son fouinozoff de véracité donnait de la bande et qu'il était obligé de se poser dans le désert.
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Tandis qu'il survolait le Kelsaltan, le commandant de bord a câblé un message pour signaler que son fouignozoff de véracité donnait de la bande et qu'il était obligé de se poser dans le désert.
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Alors il se passe quelque chose. Un être surprenant, quasi préhistorique surgit. Il mesure deux mètre dix au moins. Il a une cage thoracique large comme une barrique. Il est noir et aussi velu qu'un gorille. C'est presque un gorille, il en a eu un, en tout état de cause, dans ses ascendants directs. C'était soit sa maman, soit son papa. Peut-être les deux, au fond ? Y aurait qu'un grand-père homme. Oui, c'est possible.
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*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : San-Antonio, _Réflexions définitives sur l'au-delà,_ morceaux choisis recueillis par Thierry Gautier, Paris, Fleuve noir, 1999, 120 p.
#SanAntonio #FrédéricDard #Aphorismes #LittératureFrançaise #XXeSiècle
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