AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266237406
160 pages
Pocket (23/05/2013)
4.16/5   25 notes
Résumé :
Au fond de la baignoire, entre ses jambes maigres, il y avait un rasoir ouvert...

POCKET n° 385 (1966) - Frédéric DARD Une gueule comme la mienne.
Condamné à mort à la Libération, l'écrivain collaborateur Jean-Louis Roy, après dix ans d'exil et de fuite impossible, revient à Paris sous une fausse identité et un nouveau visage pour tenter l'aventure d'une seconde vie. Malgré toutes les précautions, un homme l'aborde un jour.

"Vo... >Voir plus
Que lire après Une gueule comme la mienneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Jean François Roy est un pamphlétaire
condamné à mort pour collaboration
qui se planque depuis plus d'une décennie en Espagne.
Nostalgique de Paname, le scribouillard plus trouillard se refait faire le
portrait pour rentrer incognito au bercail
mais Fernand Medina, un journaliste grand admirateur
de son style et de sa prose reconnaît dans le métro sa sale gueule...
Il l'installe chez lui, lui présente sa jeune femme Emma
et lui demande de lui prêter sa plume...corrosive
Un Frédéric Dard bien noir, sec et nerveux sans trop de bavardage
une sorte de huit clos prenant au final explosif
ça ce laisse bouquiner peinard dans le plumard !
Une gueule comme la mienne, ça a de la tronche... sans plus
Commenter  J’apprécie          490
Derrière le joyeux luron, l'auteur de San-Antonio se révèle un clown triste quand il nous offre un roman de la veine de "Une gueule comme la mienne". Ce que j'avais déjà pressenti lors de la lecture de "Coma" se confirme ici. L'homme n'est pas maître de son destin. Il lutte, se débat au milieu de ses semblables, croit rencontrer le bonheur, mais, comme l'eau, celui-ci file entre les doigts, inexorablement.
C'est un homme traqué, titre d'un livre de Francis Carco qu'il a adapté au théâtre, que nous dépeint Frédéric Dard. Journaliste pamphlétaire sous l'occupation, après un exil dans l'Espagne de Franco, il revient à Paris qu'il n'a pu oublier. Même s'il avait été condamné à mort par contumace à la Libération pour intelligence avec l'ennemi il pouvait espérer une justice plus clémente après tant d'années passées. Néanmoins il savait qu'une autre justice, beaucoup plus expéditive celle-là, n'allait pas être aussi compréhensible. C'était celle de la Résistance. Ceux qui avaient perdu des amis, des parents, sous les balles d'un peloton d'exécution après être passé dans les mains de la Gestapo ou de la milice, ou qui étaient morts dans les camps nazis. Ceux-là n'avaient pas oublié son nom ni son action. C'est pour cela qu'il avait eu recours à la chirurgie esthétique afin de se fondre dans la foule anonyme de Paris. Espérant devenir un autre.
Malgré cet artifice un homme va le reconnaître, et là, commence véritablement le roman qui vous bousculera durant 170 pages. Je ne veux pas aller plus avant dans le récit, afin de vous laisser savourer ce livre remarquablement bien construit. Frédéric Dard rentre dans la cour des grands, celle des Simenon et Boileau Narcejac, par sa qualité littéraire mais aussi par le scénario qui garde le lecteur en haleine jusqu'au mot Fin. Ce huis clos vénéneux mérite de figurer dans toute bonne bibliothèque aux tentures mordorées.
Commenter  J’apprécie          380
Aaaaahhh, un bon Frédéric Dard ! J'avais oublié à quel point cet homme était doué... Quel plaisir ! Petit ouvrage de 150 pages mais superbement écrit avec une intrigue qui nous prend à contre pied à la toute dernière page. Je vais de ce pas remette quelques oeuvres "Dard" sur ma liste complétés par quelques San Antonio !
Je recommande sans réserve.
Commenter  J’apprécie          103
Cela fait treize ans que l'écrivain Jean-François Roy n'est pas revenu à Paris. Condamné à mort par contumace pour collaboration avec l'ennemi, il a fuit la France. Quand il revient à Paris il se croit en sécurité grâce à son nouveau visage. Mais un ancien journaliste le reconnaît et lui offre son aide. Les ennuis ne font que commencer !
Un très bon polar, noir et juste ce qu'il faut de suspense pour tourner les pages. Ni trop long, ni trop court. Un bon moment !
Commenter  J’apprécie          60
Une gueule comme la mienne est un très bon roman de Frédéric Dard, facile et rapide à lire. Entre deux livres plus actuels, j'aime bien revenir à un petit polar de Frédéric Dard qui me permet de passer un bon moment.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Il s'est tu, j'avais envie de lui fracasser le siphon sur la tête ! Envie de crier, de fuir, de faire du scandale...Envie surtout de crier à tous mes contemporains que j'étais en effet Jean-François Roy, le plus célèbre pamphlétaire de l'avant-guerre, condamné à mort par contumace à la Libération pour intelligence avec l'ennemi ! [.....................................]
Je m'étais figuré que si la France, après des siècles de guerre, était devenue l'alliée intime de l'Angleterre, elle pouvait fort bien devenir également celle de l'Allemagne. Seulement j'ai prôné ce point de vue à un mauvais moment, voilà tout ! Si je faisais cette campagne maintenant on me ficherait la Légion d'honneur. Dans la vie, le plus grave défaut, c'est d'être inopportun !
Commenter  J’apprécie          130
Maintenant, je savais ce qu'elle valait, la gloire ! Un piédestal de sable, voilà ce que c'était ! Rien de plus ! Les hommes juchés sur ce promontoire se croyaient des élus éternels mais au premier coup de vent, ils s'écroulaient !
Commenter  J’apprécie          260
Un instant j'ai eu peur qu'il ne m'eût reconnu. Mais ça n'a été qu'une panique fugitive. Une gueule comme la mienne n'était pas reconnaissable parce que c'était une gueule que personne n'avait jamais vue : une gueule...toute neuve !
Un esthéticien espagnol me l'avait fabriquée à un prix raisonnable dans son officine du bario Chino. Mille pesetas ! ça ne valait pas plus : je sais bien qu'il n'existe pas trente-six moyens de modifier le visage d'un homme, mais il avait résolument opté pour le plus mauvais.
Commenter  J’apprécie          90
- Quelle fougue, Fernand ! Et quelle amertume !
- Moi, amer ? Allons donc !
Puis, gêné, il a souri, de ce sourire sans lumière, de ce sourire mécanique qui paraissait le déchirer comme une plaie.
Commenter  J’apprécie          220
Un désespoir sans limite me rongeait comme un chancre. J’étais malade de mon passé. Il était vraiment passé, rien ne me rattachait plus à lui… Je n’avais plus le courage d’être neuf, de tout recommencer… Ce qui me manquait peut-être le plus, c’était un ami. Un homme à qui parler, un homme avec lequel il me serait possible d’être moi-même, de me raconter, de me soulager… La solitude n’est pas faite pour nous. Elle nous dévaste et nous creuse, car le vide appelle le vide !
.../...
Il y a tant de sujets vides à remplir ! Tant de bêtises à monter en épingle ! Découvrez des scandales : « Pourquoi Pâques tombe-t-il toujours un dimanche ? De quel droit ? » ou bien : « Comment se fait-il que les pouvoirs publics tolèrent la présence des poubelles sur les trottoirs ? » Vous voyez ce que je veux dire ? Pâques, les Pouvoirs publics, ce sont des choses abstraites ! Le Français aime critiquer ce qui n’existe pas. Quand on mailloche un contemporain, ça le gêne un peu parce qu’il a bon cœur dans le fond…
.../...
Je savais alors qu’il me restait de longues heures à dormir voluptueusement dans la touffeur de serre de mon lit. Comme tous les voluptueux, j’avais toujours aimé le lit ; ses différents usages convenaient à mon tempérament.
.../...
Maintenant, je savais ce qu’elle valait, la gloire ! Un piédestal de sable, voilà ce que c’était ! Rien de plus ! Les hommes juchés sur ce promontoire se croyaient des élus éternels mais au premier coup de vent, ils s’écroulaient !
.../...
Elle me couvait d’un œil bizarre. Cette fille n’était pas normale, je l’ai vraiment compris à cet instant. Elle ne m’avait pas menti en prétendant qu’elle était frigide… Tout en elle était froid, mort et insensible, moralement comme physiquement. Elle ne savait que feindre, et elle feignait avec excès ! Moi j’avais pris cela pour de la passion. 
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Frédéric Dard (78) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Dard
Michel Audiard, San Antonio, Antoine Blondin, monuments de la gouaille populaire, ont disparu avec le xxe siècle. le moule est-il cassé, le style perdu à jamais ? C'est sans compter sur JoeyStarr et Polo Labraise, issus de la culture rap pour l'un et du journalisme sportif pour l'autre, qui ressuscitent ici un argot irrévérencieux avec ses formules hilarantes autour de la vie d'un détenu-écrivain et de son curieux avocat… En librairie le 15 mai : https://www.fayard.fr/livre/le-code-penal-en-argot-9782213727325/
autres livres classés : usurpation d'identitéVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (57) Voir plus



Quiz Voir plus

Frédéric Dard

Où Frédéric Dard est-il né?

Vire (Calvados)
Moulins (Allier)
Jallieu (Isère)
Beauvais (Oise)

10 questions
87 lecteurs ont répondu
Thème : Frédéric DardCréer un quiz sur ce livre

{* *}