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EAN : 9782901391043
170 pages
Les Orfèvres (21/09/2020)
4.46/5   14 notes
Résumé :
Le jour de ses 30 ans, un libraire reçoit la visite d'une préadolescente affirmant être sa fille. Or, cet homme, résolument homosexuel, n'a jamais connu de femme. Face à la détermination de cette jeune fille, les certitudes de l'homme sont ébranlées. Aurait-il pu oublier une nuit d'amour avec une ancienne camarade de lycée? A moins que cette histoire ne soit inventée de toute pièce... Comment démêler le vrai du faux? Se dessine alors l'histoire d'une famille où les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Ah, un livre qui me fait oublier pluie et grisaille parisiennes, à mon goût trop insistante en ce mois de février, et qui, pendant un bref instant, me transporte vers la douceur de vivre d'Aix-en-Provence et les palpitations de Marseille. Vraiment très bref, cet instant, car j'ai dévoré Album de famille en deux heures à peine. Par ailleurs, mon cher et tendre, l'ayant lu avant moi, a eu ce commentaire : « Il est trop court ! » J'avoue que je le rejoins là-dessus. Non qu'il manque quelque chose à ce roman – il est abouti, ne laisse pas de trames secondaires en suspens, n'oublie pas de donner suffisamment de détails pour faire naître en mon imaginaire les personnages et les lieux. N'empêche, j'eusse aimé continuer la lecture, ne fût-ce que parce que le personnage principal est attachant, intéressant, a des choses à dire et à m'apprendre, et que l'histoire est drôlement bien ficelée et drôlement bien amenée.

Voyez donc. le narrateur qui mène le récit à la première personne (alter ego de l'auteur ?) est un jeune homme qui vit dans un patelin non loin d'Aix, où il travaille à mi-temps dans une librairie spécialisée dans les ouvrages ésotériques. Pendant son temps libre, il écrit – d'ailleurs, plusieurs de ses romans ont déjà été publiés et connaissent un certain succès. Il est en couple avec un architecte marseillais, Olivier, de quelques années son aîné, qui l'aime et le soutient inconditionnellement. le jour de ses trente ans, le narrateur a la surprise de sa vie : Charlie, une gamine de dix ou onze ans, se pointe chez lui pour lui annoncer qu'elle est sa fille, d'après sa mère, qui vient de mourir d'un cancer voilà peu.

La stupéfaction le dispute à l'incompréhension, puis à la colère. le narrateur est convaincu qu'il n'a jamais couché avec une femme, même pas dans les conditions quelque peu glauques que lui rapporte la gamine. Mais il consent à la revoir sans en parler à son compagnon. Parallèlement, la correspondance qu'il entretient avec une de ses lectrices le plonge dans une nouvelle angoisse. En fait, celle-ci se fait de plus en plus insistante et veut le rencontrer lors d'un voyage à Aix.

Le récit, présenté de façon claire, sans fanfreluches, mais sans sécheresse, direct et solide, nous dévoile les interrogations de ce jeune écrivain, révèle des pans de son parcours professionnel, de son enfance, de la perte de sa grand-mère adorée, de ses études, de sa recherche de l'âme soeur, qu'il semble avoir trouvée en Olivier. On suit cette folle histoire de présumée paternité, puis une seconde histoire liée à l'écriture s'ouvre et plonge lectrice et lecteur dans l'incertitude : est-ce que le narrateur nous dit bien tout ? Eh bien, oui, il dévoile d'autres secrets par petites touches, montre une facette moins reluisante de lui-même, ce qui le rend encore plus humain, plus attachant. C'est quelqu'un que l'on sent assez peu sûr de lui-même, qui ne cherche pas le devant de la scène, mais qui, au fond, veut être aimé, un peu comme nous le voulons tou(te)s, nous, les auteur(e)s, si tant est que je puisse généraliser cette idée.

J'ai beaucoup aimé l'univers dans lequel m'a entraîné Stéphan Sanchez. Bien sûr, comme à chaque fois qu'un roman est proposé à la première personne et que l'on retrouve des similitudes avec l'auteur(e), je me suis posé la question si c'était une histoire autobiographique, mais très vite, ce questionnement est passé à l'arrière-plan, car il importe peu, au final. Ce qui importe, c'est que cette histoire m'a captivé, m'a fait oublier le temps présent, m'a fait entrer dans la vie de quelqu'un d'autre, quelqu'un qui, malgré ses actions et réactions assez loin de ma propre façon de faire ou de voir, m'a semblé si familier. En plus, la façon simple et directe de l'écriture m'a donné l'impression d'écouter un ami qui me raconte, de vive voix et avec des mots quand même choisis avec soin, une petite anecdote.

Oui, quand on aime, on ne compte pas. Je pense que c'est la raison pour laquelle et mon copain et moi eussions aimé avoir plus de pages à nous mettre sous la dent. Heureusement, Stéphan Sanchez n'en est pas à son coup d'essai ; il a même eu la gentillesse de m'envoyer un deuxième roman, ce qui me donne donc l'occasion de me plonger dans son univers littéraire à nouveau avant d'aller à la découverte de ses autres écrits. Ce petit livre-ci, en tout cas – à consommer sans modération.
Lien : http://livresgay.fr/album-de..
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Bonjour les chenilles ! Comment allez-vous aujourd'hui ? Je voudrais vous présenter « Album de Famille » de Stéphan Sanchez, auteur Aixois doublement primé, aux éditions les Orfevres. Au demeurant très sympathique et accessible sur Instagram.
Le personnage principal n'aimes pas être désigné par son prénom, nous ne l'apprenons donc pas.
Son compagnon s'appelle Olivier, ils ont une relation ni envahissante par rapport à l'histoire, ni inexistante. C'est suffisamment pudique (mais si ça avait été un roman plus sexuel ça ne m'aurait pas dérangé). J'aime bien le terme de « personne pédé » car le mot « personne » montre que c'est aussi un humain. Olivier est un peu plus âgé que le personnage, celui-ci a peur de ce que pourrait penser son compagnon. Et son compagnon, a toutes les peines du monde à se confier à lui, il invente des mensonges... depuis son trentième anniversaire où est apparu Charlie, « sa » gamine. Donc cet humain, se fait « harceler » par deux femmes : Charlie et Patricia. Charlie est une fille de 11 ans qui prétend à l'aide de moult preuves, être sa fille, alors que le bougre n'a jamais touché une femme. Comment est-ce possible ? C'est forcément un coup monté ! Patricia est une femme inconditionnelle mais plus qu'envahissante. Elle a une terrible révélation à lui faire lors d'un dîner à Aix où elle s'invitera.
« Nerveux » « Fluide » « A la façon d'un redoutable jeu de masques » tels sont les termes utilisés pour décrire ce roman à la part d'autobiographie inconnue. J'aimerais bien lire d'autres livres de Stéphan. C'était très bien.
Ça se lit assez vite, le tout c'est de rentrer dedans, 50 pages pour bien démarrer puis j'ai tout lu d'un coup...
J'ajoute que j'aime beaucoup les villes Aix/Marseille j'y ai vécu des « trucs » =D...
Il y a une certaine mise en abîme (la librairie, l'auteur, etc...).
On peut y voir le thème de l'adoption chez les personnes gays.
Malheureusement il y a encore des personnes en 2021 qui pensent qu'être gay c'est mal.
Oh et puis la libraire du « personnage » est spécialisé de l'ésotérique, j'ai eu peur qu'on parte dans le mystique, mais ça a été assez soft. le thème de l' « l'écriture automatique » y est abordé.
Vous savez quoi ?! Ma grand mère va le lire.;)
Lien : https://allmylinks.com/charl..
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Je dois te dire Stéphan que j'ai lu d'une traite « album de famille » livre paru aux Editions les Orfèvres. Stéphan Sanchez sait instiller le doute dans l'esprit du lecteur avec des personnages ambivalents. L'univers de l'auteur est proche de celui de William Collins et de celui de Kate Morton avec cette jeune fille égarée qui affirme être la fille du libraire mais celui-ci n'a jamais eu de rapports avec des femmes étant homosexuel. C'est envoûtant, est-elle medium ou dit-elle la vérité ? L'auteur nous fait ressentir avec des mots justes et avec une écriture délicate une belle humanité dans chacun de ses personnages et nous propulse dans une atmosphère à la limite du gothique anglais. C'est un jeune écrivain de l'éveil qui sait faire place au romantisme mélancolique lorsqu'il le faut et qui choisit le plus court chemin pour parler des méandres de l'esprit car lorsque l'imagination vagabonde et est mise à rude épreuve celle-ci est vite débordée. C'est le cas de ce libraire qui se remet en question car aurait-il vraiment fauté lors d'une soirée bien arrosée ? Lucidité tonique et généreuse dans les rapports humains chez Stéphan Sanchez qui est décidément un jeune écrivain du sud qui fera parler de lui et je m'en réjouis.
Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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Un petit livre, plein d'émotions, une vraie boîte de chocolats. Des portraits attachants, ou pas, et des souvenirs émouvants, ou pas, quand on a eu la chance d'avoir la petite vingtaine en l'an 2000. En souriant tendrement, en riant carrément, on ne peut pas s'empêcher de se dire que ce doit être affreux d'avoir 20 ans aujourd'hui. Mais on ne se le dit pas longtemps, parce qu'impossible de lâcher ce livre. Moi j'ai eu la mauvaise idée de le commencer dix minutes avant que ma fille ne revienne de la crèche. En dix pages, j'avais accroché. À la première, en fait. Tout de suite dans le vif du sujet, sans concessions. On est directement dans le même bateau que son héros. Une légèreté et une intensité qui marque, visuelle. Et aussi, une jolie promenade dans Aix. Un album de famille qui, à peu de choses près, doit parler à tout le monde, et surtout à tous les Provençaux. Quand l'Album se referme, finalement, ce n'est qu'un début.
(Et pour ne rien gâcher, son prochain roman sort en novembre !)
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Un petit roman fort sympathique où se développent deux intrigues avec deux thématiques très intéressantes : la relation à la paternité et le plagiat littéraire. L'auteur se prévaut de sa qualité d'écrivain pour nous entraîner dans les coulisses de son activité littéraire et met à profit son homosexualité pour créer une intrigue toute en délicatesse (décidemment la marque de fabrique de Stephan Sanchez) au cours de laquelle une jeune adolescente va venir perturber ses certitudes. L'homosexualité ne constitue pas le roman, elle n'est que l'expression de l'intimité de l'auteur, au même titre que son rapport à sa famille et notamment à cette grand-mère, Marie, que l'on regrette de ne pas avoir connu. Ajoutez à cela une pincée de surnaturel, de nombreux rebondissements, un coup de théâtre et une écriture des plus caressantes et vous obtenez une histoire tendre et romantique où l'amour et la droiture évoluent de concert. Un joli dénouement à la clé où vous irez de votre petite larme si, comme moi, vous acceptez de vous abandonner à la beauté du récit.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« – Bonjour, me lança une gamine d’une dizaine d’années.
J’eus un mouvement de recul :
– Est-ce que je peux t’aider ?
Plusieurs secondes s’écoulèrent sans un mot.
– Tu as quelque chose à me dire ? finis-je par lâcher.
La préadolescente, habillée et maquillée comme une poupée de kermesse, avala sa salive :
– Je m’appelle Charlie et je suis votre fille.
L’enfant m’observait avec insistance ; nos regards se soutenaient sans faiblir.
– Je suis votre fille, insista la petite aux yeux clairs.
J’eus du mal à faire une phrase complète.
– Je n’ai pas de gosse, désolé.
Mon ventre se contracta. « Gosse » ? Pourquoi n’avais-je pas plutôt dit « enfant » ou « fille » ? Et pour quelle
raison étais-je désolé ?
– Est-ce que je peux entrer ? demanda-t-elle.
Je soupirai :
– Où sont tes parents ? Comment es-tu entrée dans la résidence ?
– Je promets de répondre à toutes vos questions si vous m’accordez un peu de temps. »
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Elle (ma grand-mère) hantait encore mes rêves. Elle m’avait autant élevé que mes parents, m’avait encouragé à dessiner, à écrire et me donna le goût de la lecture. Il n’y avait jamais eu d’interdit. Elle ne m’avait jamais affirmé : « Non, tu ne peux pas faire cela. » Chez mes grands-parents, je pouvais jouer à la poupée et me déguiser en princesse. Je pouvais me rêver en actrice de cinéma ou en guerrier androgyne. Les frontières étaient brouillées. J’étais un catalogue de fantasmes, un juke-box éclairé par des néons fluorescents. À mes parents, qui se désespéraient de me voir habillé en fille, elle rétorquait : « Ce n’est qu’un enfant ; laissez-le s’amuser. » J’avais vite compris que ma liberté se trouvait auprès d’elle, dans sa maison, dans son jardin.
Je me posais la question de temps en temps.
La présence que je sentais dans mon studio pouvait-elle être l’esprit de ma grand-mère ?
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Les hommes, au moment de leur mort, se transforment en étoiles et comme chacun sait, même mortes, les étoiles continuent de briller.
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Interview de Stéphan Sanchez qui revient sur son parcours, son prix littéraire et son dernier livre, "La Nouvelle Amie".
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