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EAN : 9789492639271
109 pages
Doorbraak (25/03/2019)
5/5   1 notes
Résumé :

Titre en Français : Après le journal, il y aura les informations.
Sous-titre : Vérité et fiction dans les médias.

La critique des médias devrait être, en fait, superflu, parce que les médias sont les chiens de garde de la démocratie autoproclamés, pourtant... !
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

+++++ APRÈS LE JOURNAL, SUIVRONT LES INFORMATIONS +++++

Avec ce titre ironique, Johan Sanctorum, a écrit une critique acerbe des médias : la télé, les journaux et le Net.
Le sous-titre de son essay relativement court (109 pages) couvre parfaitement le sujet : "Vérité et fiction dans les médias".

L'auteur, né à Ostende en 1954, a fait des études de philosophie et d'histoire de l'art à l'université libre de Bruxelles, ULB. Comme essayiste, il écrit pour plusieurs magazines et revues sur l'art, la musique, l'architecture, les médias et la politique. Grâce à sa rencontre avec l'oeuvre du grand architecte italien, Aldo Rossi (1931-1997), il a pu publier son important ouvrage "Passione Urbana" en 2006 sur la culture des villes et le renouveau urbanistique. Deux ans plus tard, il a sorti un livre "L'islam en Europe : dialogue ou clash ?", qui n'est pas passé inaperçu, bien entendu.

Il se considère lui-même un républicain flamand progressif et s'efforce d'offrir une réplique au conservatisme de droite de la Nouvelle Alliance flamande de Bart de Wever. Son fils, Hermes Sanctorum-Vandevoorde, né en 1981, est bio-ingénieur et cumule un professorat à l'ULB avec un mandat de député écologiste.

Les dernières années, l'intérêt de Johan Sanctorum semble se concentrer sur les médias.

Il commence son exposé par une question : et si tout à coup le flux des nouvelles s'arrêtait ? Qu'une présentatrice du journal à la télé vienne nous déclarer : "Nous nous excusons, mais aujourd'hui il n'y a pas de nouvelles !" L'auteur se précipite pour nous assurer que ce jour .... ne viendra jamais.

L'ouvrage se veut être une analyse sceptique des médias. Une chose qui devrait être superflue, puisque les journalistes passent pour être les chiens de garde de la démocratie. En réalité, une autoproclamation et il s'agit de les tenir à l'oeil. "Les médias ne contrôlent pas le système, ils sont le système " (page 32). La critique des médias n'est pas une affaire d'experts, mais une chose à nous tous. Ce bouquin ne peut donc être comparé à celui volumineux d'Ingrid Riocreux "Les marchands de nouvelles", mais constitue plutôt un bref trajet d'idées.

Le maître à penser dont l'auteur se réclame est le sociologue et philosophe de la société, Jean Baudrillard, né à Reims en 1929 et mort à Paris en 2007. Je suis mal placé pour porter un jugement sur cet écrivain et polémiste, n'ayant lu de lui que son "La guerre du Golfe n'a pas eu lieu" et encore à cause du titre qui m'avait choqué. Il en va de même de l'écrivain, poète, cinéaste et révolutionnaire français, Guy Debord (1931-1994) qu'il apprécie beaucoup et de qui je n'ai lu que son illustre ouvrage "La société du spectacle", paru initialement en 1967, mais réédité en 1971 et 1992.

Une petite parenthèse personnelle s'impose dans la mesure qu'après mon diplôme à l'Institut d'études politiques de Paris, j'ai fait mes débuts professionnels, en 1971, dans le journalisme, à écrire des articles de référence pour un magazine genre Express, qui s'appelait "Spectator" et qui n'existe hélas plus. C'était une période de dur labeur, puisque je suivais des cours de finances publiques à l'université de Louvain - professeur principal, Mark Eyskens, ex-Premier ministre - et que je préparais le concours diplomatique en même temps. Comme c'était avant l'apparition d'Internet, j'ai passé maintes heures à la superbe bibliothèque de Louvain à des recherches et à me documenter. Cet épisode de 2 ans et demi, avant ma nomination comme fonctionnaire au Parlement européen, en 1973, me laisse un souvenir vivace qui m'a aussi permis de rencontrer des journalistes qui se sont fait une grande réputation dans leur job et que l'auteur passe en revue dans son opus, tels Paul Goossens, Hugo de Ridder, Frans Verleyen, etc.

Je n'ai évidemment pas la prétention de vouloir comparer nos expériences réciproques dans ce secteur, mais je suis moins négatif et pessimiste que Johan Sanctorum sur l'état du journalisme actuel. Je crois, qu'en dépit des contraintes économiques et financières, des impératifs du manque de temps, des restrictions légales, budgétaires, la pression des lobbies, ... de nombreux journalistes font de leur mieux pour nous informer honnêtement. Les déboires qu'il y a eu incontestablement faisant plutôt l'exception que la règle. Je ne parle pas ici bien sûr de la presse de caniveau ("gutter press"), comme les tabloïds d'outre-Manche qui ont "préparé" la stupidité du Brexit par exemple ou l'élection de ce génie de Trump à la Maison-Blanche, grâce à la lamentable "Breitbart News".

À l'opposé des gens de bien, existent aussi des opportunistes et manipulateurs du style Steve Bannon, qui prépare à partir de son bureau à Bruxelles "objectivement" la victoire de l'extrême droite aux élections européennes de la fin du mois prochain et la liquidation, si possible, de l'Union européenne et l'acquis communautaire.

Un point sur lequel je suis en total désaccord avec l'auteur a trait à l'emploi du "politique correct", que Johan Sanctorum considère une aberration et que moi j'ai plutôt tendance à considérer comme un dernier rempart contre certains excès de langage, comme nous l'avons pu admirer lors de la dernière campagne présidentielle aux États-Unis. Une vulgarité qui m'a poussé à terminer mes abos de Facebook, Twitter et consorts, également pour le "fake news" et mensonges qui y sont divulgués avec allégresse !
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