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Béatrice Didier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070376049
395 pages
Gallimard (05/11/1984)
3.7/5   329 notes
Résumé :
Indiana, est le premier roman de George Sand qu’elle écrit entièrement seule, publié sous le pseudonyme masculin « G.Sand ». La présente édition (texte intégral), est établie à partir de la première édition qui paraît en deux volumes, Libraires J.P. Roret et H. Dupuy, à Paris le 20 mai 1832.Lu comme un pamphlet contre le mariage, Indiana (1832) lança la carrière littéraire de l’auteure. Mariée, au sortir de l’adolescence, à un vieux colonel antipathique et autorita... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 329 notes
Plantons le décor : un château près de Paris, où vivent Indiana, une jeune et belle créole, et son mari, vieux et riche. On y ajoute un troisième larron, cousin de la châtelaine, qui occupera dans l'histoire une place centrale, pour la sauvegarde d'Indiana. En effet celle-ci montre une propension assez extraordinaire pour s'attirer des ennuis, par candeur et naïveté , mais aussi pour combler le vide affectif que sa situation matrimoniale induit.

La jeune femme se meurt d'ennui, jusqu'à ce qu'un quatrième larron vienne bousculer la tristitude et la monotonie ambiante. En effet le bel et fringant Raymon, un séducteur opportuniste , s'étant introduit dans la propriété pour séduire la dame de compagnie d'Indiana, change de cible et opte pour la jeune épouse du château.

Les dés sont jetés. Les jeux ne sont cependant pas totalement faits entre les tergiversations du bellâtre et les raisonnements de girouette d'Indiana, il faudra de nombreuses pages pour ces rendez-vous ratés.

Outre le style lourd et parfois même peu respectueux des règles grammaticales, même en tenant compte du fait que l'ouvrage date de nombreuses décennies, on s'ennuie ferme dans la première partie. L'action démarre tardivement, et reste poussive.

Les décors qui faisaient le charme de la Petite Fadette ou de François le Champi, se résument ici à quelques descriptions assez élégantes, mais insuffisantes pour créer une ambiance propice à la rêverie .

On s'agace vite des scrupules de la donzelle et on rêve de voir le sort se retourner contre le Don Juan de service .

Quelques allusions à la fin de règne politique complètent le tableau. eEt des propos diablement mysogynes, surprenant de la part de cette femme libre et indépendante.

Plutôt ennuyeux, donc, et loin du charme éprouvé lors de la lecture de la Mare au Diable ou de la petite Fadette.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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C'est donc le premier roman de George Sand que je lis et c'est une belle surprise. J'ai beaucoup aimé cette histoire qui fait intervenir une belle jeune femme, Indiana mariée à un homme âgé et bougon qu'elle n'aime pas et auprès duquel elle se morfond, rêvant qu'un beau jeune viendra un jour… elle est très romantique, s'ennuie à la campagne.

Elle obéit à son époux qu'elle a épousé par devoir et la souffrance morale liée à ce statut engendre une somatisation, avec une santé fragile, des malaises fréquents, Indiana s'étiole comme la « dame au camélia » mais sans vraie maladie. Cependant, elle peut être capable de s'opposer à son mari en faisant de la résistance passive.

Face à elle, on trouve trois hommes : son mari le colonel Delmare, officier autoritaire, régnant en maître, de prime abord fort peu sympathique, coléreux, s'emportant très vite et terriblement jaloux, mais qu'on voit évoluer tout au long du roman. L'auteur en parle ainsi: « ... se prit à marcher pesamment dans toute la longueur du salon, sans perdre un instant la roideur convenable à tous les mouvements d'un ancien militaire, s'appuyant sur les reins et se tournant tout d'une pièce, avec ce contentement perpétuel de soi-même qui caractérise l'homme de parade et l'officier modèle. »

Dans le rôle du prince charmant qui est loin d'en être un, on trouve Raymon de Ramière, intéressé uniquement par son rang social, incapable de prendre la moindre décision sans avoir l'avis de sa mère. Ce qui lui importe, c'est de séduire, tout d'abord Noum, la femme de chambre qu'il va conduire au suicide sans aucun regret, ni émotion.

Ensuite son regard se tourne vers Indiana à laquelle il va faire la cour de façon éhontée, dans le seul but de la conquérir, lui promettant monts et merveilles. « Il avait cette aisance que donne une certaine expérience du coeur ; c'est la violence de nos désirs, la précipitation de notre amour qui nous rend stupides auprès des femmes. L'homme qui a un peu usé ses émotions est plus pressé de plaire que d'aimer. »

le troisième homme est Ralf, cousin d'Indiana, un peu plus âgé qu'elle. Il a pris soin d'elle lorsqu'ils étaient enfants et continue de la protéger. Il est médecin et veille sur le couple. Il se retranche dans une attitude froide, indifférente pour qu'on ne puisse pas se rendre compte de ses vrais sentiments. Cet homme solitaire et froid révèle au fil du roman ses vraies qualités. « étranger dans la vie, qui passait mélancolique et nonchalant, n'ayant pas même ce sentiment exalté de son infortune qui fait trouver du charme dans la douleur. »

La mère de Raymon est un personnage intéressant. Femme du monde, elle protège son fils, lui sauve la mise ; indulgente, elle n'en est pas moins lucide sur la valeur morale de son rejeton. « C'était une de ces femmes qui ont traversé des époques si différentes, que leur esprit a pris toute la souplesse de leur destinée, qui se sont enrichies de l'expérience du malheur, qui ont échappé aux échafauds de 93, aux vices du Directoire, aux vanités de l'Empire, aux rancunes de la Restauration ; femmes rares, et dont l'espèce se perd. »

Un autre personnage tient un rôle important, l'île Bourbon, dont sont originaires Indiana et Ralf, et où les époux se sont connus. Les passages consacrés aux paysages et à la vie sur cette île et son histoire sont fabuleux.

L'histoire rappelle un peu celle de « Loin de la foule déchaînée » mais elle est, selon moi, plus élaborée, et on ressent le combat politique de George Sand. Elle décrit très bien la société de l'époque, la place qu'y tenaient les femmes; sans complaisance, féministe dirait-on de nos jours, elle n'a pas la langue dans sa poche et dénonce les préjugés, les convenances, l'éducation « La société ne condamne que les actes qui lui sont nuisibles ; la vie privée n'est pas de son ressort. »

J'ai mis longtemps avant d'ouvrir un livre de George Sand, rebutée par une édition ancienne, à la couverture sinistre de « La mare au diable » qui appartenait à mon père, donc feuilletée et vite reposée… Mais, « challenge 19e siècle » oblige, j'ai découvert un roman que je ne connaissais pas et cela valait la peine…

Ce roman m'a beaucoup plu et j'ai apprécié l'écriture de l'auteur. Je regrette d'avoir attendu si longtemps, donc, je continuerai à explorer son oeuvre

Note : 9,4/10 challenge 19e siècle
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Une histoire d'amour très émouvante! Plutôt l'illusion d'amour! On croit que l'amour ne peut que venir d'ailleurs alors qu'il peut juste être à côté sans qu'on s'en aperçoive. On croit parcourir le monde pour rechercher l'idéal alors qu'il sommeille tout bonnement à notre sein...

Quelle terrible vie que celle d'Indiana, une jeune fille mariée à un vieux industriel un bourreau de la pire espèce, celui-là qui représente en tout et pour tout le pouvoir suprême, celui-là qui doit décider, s'il est permis d'exagérer, de la survie u de la mort de sa jeune femme, une fragile femme, une faible femme, d'une santé précaire comme son état psychique...

Mais quand l'amour vient frapper à sa porte, cette femme connue de tous comme un être fragile comme un oeuf prêt à se casser, d'autant qu'elle bénéficie d'une particulière attention de son cousin Ralph qui ne la lâche pas d'une semelle, donc cette femme molle comme une feuille va manifester une force de caractère très étonnant allant jusqu'à s'engager à prendre la fuite en sautant d'une fenêtre pour se réfugier auprès de son amant Raymond Ramière, mais c'est avec ce même courage qu'elle dominera ses passions et qu'elle reviendra vers son mari tout en lui faisant comprendre que c'est par devoir qu'elle revient et non par peur...

Puis on tombe dans l'illusion de l'amour! Trois hommes autour de cette femme: Delmare le mari dominateur, Raymand un amant indéterminé et Ralph un cousin protecteur et possessif, autour de ces trois hommes, c'est à la fin de l'histoire que Indiana comprend que l'amour vagissait à ses pieds en la personne de son cousin Ralph...un amour longtemps ignoré, refoulé, un amour inconnu qui ne trouve pas sa place sur cette terre que les deux êtres concernés préfèrent aller le vivre dans l'autre monde...

Un roman où les passions s'élèvent au niveau de devenir criminelles, un roman où l'auteure s'est beaucoup plus focaliser sur ses propres sensations que de laisser respirer aisément les personnages, on comprend c'est le premier roman de George Sand, tout de même on retrouve un peu de petit germe de Consuelo dans Indiana...on retrouve aussi cette soif de George Sand de rendre la femme indépendante de toutes les limites que lui imposent la société...

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Quel que soit le plaisir pris à des oeuvres contemporaines, j'ai besoin de revenir régulièrement au XIXe. Et puisque Georges Sand vient d'être mise à l'honneur par Babelio, c'est elle que j'ai choisi et plus particulièrement le premier roman qu'elle a signé seule.

Il y a du conte moral dans cette histoire d'amour et de souffrance.
Indiana est une jeune créole de la Réunion, mariée à un homme beaucoup plus âgé. Par manque d'amour elle est malheureuse et maladive. Heureusement un ange gardien veille sur elle, son cousin Ralph qui prend soin d'elle depuis son enfance. Renfermé, apparemment
médiocre il a toujours été là pour elle. Mais bien que vertueuse Indiana a soif d'amour.

Lu avec plaisir mais sans emballement. Pourtant je ne saurais dire ce qui a manqué.
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Indiana est le premier roman d' Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, publié en 1832 sous le pseudonyme de George Sand.
Alors âgée de 28 ans déjà mère de famille elle se lance dans l'écriture. Son héroïne Indiana , jeune fille créole de l'île Bourbon, est mariée au colonel Delmare,un demi solde de Napoleon officier au caractère trempé, autoritaire et bien plus âgé qu'elle. Elle, drapée dans un orgueil farouche, se soumet , obéit mais se laisse peu à peu mourir de tristesse, malgré la présence de Sir Ralph Brown son cousin et ami d'enfance.
Sa route croise celle de Raymon de Ramière, jeune aristocrate, brillant,très prisé de la bonne société parisienne.Son coeur ne fait qu'un bond, sa nature passionnée se réveille,elle est prête à tout , à perdre sa réputation pour lui mais le beau Raymon la trompe et la bafoue!
L'écrivain se doit d'être un miroir du monde qui l'entoure.Indiana se partage entre la petite province, Paris et l'île de la Réunion,George Sand en profite pour dresser un tableau sans complaisance de ces différents microcosmes.
La position de la femme dans ces sociétés est par trop souvent inexistante ,et George Sand s'insurge contre cet état "potiche" .
Roman romantique bien sûr mais pas que cela réalisme et imagination sont au rendez-vousl, les idées libérales de George Sand. pointent leur nez.
Je vous laisse imaginer le tollé qui a suivi la parution de ce roman ...
Roman à découvrit cela va sans dire ah ce 19ème siècle qui n'en finit pas de me séduire !
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Citations et extraits (109) Voir plus Ajouter une citation
– ...Si je refuse de vous répondre, c’est absolument pour la forme. Je veux vous convaincre que vous n’avez pas le droit de m’adresser cette question.
– Je n’en ai pas le droit, mille couleuvres ! Qui donc est le maître ici, de vous ou de moi ? qui donc porte une jupe et doit filer une quenouille ? Prétendez-vous m’ôter la barbe du menton ? Cela vous sied bien, femmelette !
– Je sais que je suis l’esclave et vous le seigneur. La loi de ce pays vous a fait mon maître. Vous pouvez lier mon corps, garrotter mes mains, gouverner mes actions. Vous avez le droit du plus fort, et la société vous le confirme ; mais sur ma volonté, monsieur, vous ne pouvez rien, Dieu seul peut la courber et la réduire. Cherchez donc une loi, un cachot, un instrument de supplice qui vous donne prise sur elle ! c’est comme si vous vouliez manier l’air et saisir le vide !
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-Qui donc est le maître ici, de vous ou de moi? qui donc porte une jupe et doit filer une quenouille? Prétendez-vous m'ôter la barbe du menton? Cela vous sied bien, femmelette!
-Je sais que je suis l'esclave et vous le seigneur.La loi de ce pays vous a fait mon maître. Vous pouvez lier mon corps, garotter mes mains, gouverner mes actions. Vous avez le droit du plus fort, et la société vous le confirme; mais sur ma volonté, monsieur, vous ne pouvez rien, Dieu seul peut la courber et la réduire. Cherchez donc une loi, un cachot, un instrument de supplice qui vous donne prise sur moi! c'est comme si vous vouliez manier l'air et saisir le vide. .....
- Vous pouvez m'imposer silence, mais non m'empêcher de penser
p 221
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Et puis ce courage avec lequel elle lui sacrifiait sa réputation, ce courage qui eût dû la faire aimer davantage, déplut à M. de Ramière. La femme d’un pair de France qui s’immolerait de la sorte serait une conquête précieuse ; mais une femme de chambre ! Ce qui est héroïsme chez l’une devient effronterie chez l’autre. Avec l’une, un monde de rivaux jaloux vous envie ; avec l’autre, un peuple de laquais scandalisés vous condamne. La femme de qualité vous sacrifie vingt amants qu’elle avait ; la femme de chambre ne vous sacrifie qu’un mari qu’elle aurait eu.
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Ce qui est héroïsme chez l’une devient effronterie chez l’autre. Avec l’une, un monde de rivaux jaloux vous envie ; avec l’autre, un peuple de laquais scandalisés vous condamne. La femme de qualité vous sacrifie vingt amants qu’elle avait ; la femme de chambre ne vous sacrifie qu’un mari qu’elle aurait eu.
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Et puis je ne sais quelle attente vague pesait sur cette âme impressionnable et sur ses fibres délicates. Les êtres faibles ne vivent que de terreurs et de pressentiments. Mme Delmare avait toutes les superstitions d’une créole nerveuse et maladive ;
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