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Critique de Annette55


Lors de mon passage au domaine de Nohant, j'ai découvert :"Confession d'une jeune fille", ouvrage écrit en 1864.
Il nous conte l'histoire et la destinée romanesque de Lucienne, l'héroïne.
La plume de George Sand est fort alerte et l'on ne s'ennuie pas une seconde à découvrir sur prés de 500 pages, l'histoire de cette petite fille, confiée à sa grand- mère: madame de Vallangis, qui,enlevée mystérieusement à l'âge de dix mois, lors d'un voyage en carrosse, reparaît quatre ans plus tard, tout aussi "mystérieusement", grâce à Denise,son ancienne nourrice.
La petite fille parle alors une langue étrangère et semble posséder quelques vagues souvenirs....
Dans le même village vit Frumence, adopté par le curé.
Les deux hommes herborisent: nous sommes en Provence,vivent d'études et Frumence donne des leçons à Lucienne...la petite fille est dégoûtée par le jeune homme, elle lui préfère son cousin Marius pourtant moqueur, méchant, taquin à l'extrême ....la grand- mère vieillissant: Jennie Guillaume, élément d'importance dans cette narration, est engagée comme gouvernante générale. Autoritaire, trés affectueuse, elle semble avoir un passé mystérieux ...lié à celui de Lucienne ..
Ceci résume le début de ce bel ouvrage aux éléments romanesques très nombreux: enlèvements, mystères, reconnaissances, inimitiés importantes, actes cachés et nuisibles, impossibles à identifier, dons d'argent en échange de titres de noblesse, choix douloureux, voyages dans des contrées lointaines aux destins improbables...
La plume de George Sand nous entraîne avec un grand bonheur dans cette confession romanesque:cela ressemble à un récit introspectif sur la recherche de ses origines, Lucienne étant la narratrice âgée de son histoire intime, sur la quête
de son identité.
Qui suis - je?
Quel est mon passé?
Comment envisager mon avenir en ayant une idée aussi imprécise de mon antériorité?
"Je n'étais pas menteuse, j'étais romanesque. le réel ne me satisfaisait pas. Je cherchais quelque chose de plus étrange et de plus brillant dans la région des songes. Je suis restée ainsi: ça a été la cause de mes désastres, et peut- être aussi le foyer de toutes mes forces".

Tout au long du roman, on suit les multiples interrogations de Lucienne.
Esprit romanesque, elle va suivre une éducation intellectuelle fort sérieuse pour l'époque: langues anciennes, sciences naturelles, philosophie, sa réputation
de "femme savante" éloignera les prétendants;
"Dans notre province, on est un peu barbare, peu de culture et les moeurs rudes".
Frumence qu'elle reconnaît enfin comme maître intellectuel et botaniste avisé tentera de la détourner d'une nature trop romanesque et dangereuse...cet ouvrage à la trame psychologique indéniable rejoint les préoccupations de l'auteur sur les notions de famille et de reconnaissance de soi.
La famille est au coeur de tout, elle définit notre place dans la société,surtout au XIX° siècle, mais aussi notre rang .
De qui suis - je la fille?
Qui puis - je aimer?
La question du père est essentielle:le marquis de Vallangis à qui elle doit le respect qu'elle ne voit jamais, qui ne lui adressera jamais la parole, qui ,remarié et père d'autres enfants, ne fait aucun cas d'elle.
Comment s'identifier et se reconnaître en lui?
Le cheminement de Lucienne lui permettra de se connaître et chaque personnage, à rebours ou à dessein,jouera un rôle décisif dans la quête d'elle même et de ses sources jusqu'à la résolution finale....



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