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3,63

sur 3693 notes
♫Ne dites plus rien
Le bonheur conjugal
Restera de l'artisanat local
Laissez vous aller
Le temps d'un baiser♫
-Berry-2007-
----♪----♫----😈----💞----😈----♫----♪----

Je vas vous dire
"Si tu veux me donner une autre mère
je veux que ce soit la petite Marie"
Manque de naturel dans les manières
infraction à la dignité des moeurs du Berry
Je t'aimerai tant que ça m'empêchera de vieillir
Petite Marie, je vois, j'entends, j'y suis
Une idée qui m'est venue dans la nuit
Je ne sais pas ce que je ne ferais pas pour elle !
Un galant à jeun ne sait point trouver de paroles jolies
comme celui qui s'est éclairci les idées avec le vin
La meilleure richesse, une paire de bras et un coeur pourquoi donc pas ceux de Germain
Qui vient du ciel et les étoiles entre elles
Me parlent Vivre essaimer,
chacun songe à emporter son miel 🐝

Les amis de George n'ont pas beaucoup vieilli.
A les voir on dirait qu'ils auraient rajeuni.

Retour des vacances été 2021, chez la Dame de Nohant
On apprécie cette '' version Abrégée '' loin du pavé dans la mare au diable, loin des encombrements...

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C'est avec grand plaisir que j'ai relu ce roman. Ma première lecture remontant aux calendes grecques (mon adolescence), je n'en avais pas perçu toute la teneur à l'époque.

L'histoire met en scène deux personnages principaux : Germain et Marie. Germain est un jeune veuf qui approche de la trentaine. Il est temps pour lui de retrouver une épouse qui l'aidera dans les travaux des champs et qui élèvera ses trois enfants. Son beau-père, comme souvent à cette époque, s'est déjà chargé de lui trouver quelqu'un : ce sera Catherine, veuve également et, ce qui n'est pas négligeable, ayant une certaine fortune. Germain doit donc se rendre à Fourche afin de la rencontrer. Sa voisine, La Guillette, lui demande de lui rendre un service : accompagner sa fille, Marie, qui doit se rendre non loin de Fourche afin d'entrer en tant que bergère au service d'un fermier. Les deux partent à pied, chacun vers son destin. le Petit Pierre, fils aîné de Germain, les rejoint. Mais ils se perdent en forêt. Ils cherchent un endroit où dormir et décident de se poser près de "la mare au diable". La douceur avec laquelle la jeune Marie s'occupe du petit donne quelques idées au papa. Mais Marie le repousse. Les douze ans qui les séparent lui font peur. Rien ne les prédestine à être ensemble. Ils se voient obligés de continuer ce qui semble être inexorable : poursuivre la volonté des deux familles.

Je n'en dis pas plus pour ceux qui n'auraient pas lu le roman. George Sand le débute par une réflexion sur une gravure d'Hans Holbein : le Laboureur (1538). Elle y perçoit la tristesse, le rude labeur conduisant à la mort. Mais elle refuse cette image du monde paysan. Elle entend bien évoquer avec une certaine gaieté la campagne berrichonne. D'ailleurs, à bien y regarder, elle exalte la nature, en fait même pratiquement un personnage à part entière. Et là où Germain et Marie ne seront décrits que très simplement, la nature sera idéalisée, prenant la forme d'un véritable petit paradis : "La lune se dégagea aussi des vapeurs qui la couvraient et commença à semer des diamants sur la mousse humide. le tronc des chênes restait dans une majestueuse obscurité". Elle sera même à l'origine du rapprochement des deux êtres. Pourtant, on sent bien ici que la romancière est tiraillée entre la réalité et ce qu'elle voudrait qu'elle soit. D'où le fait qu'elle mette, dans la bouche de Germain, des propos assez négatifs sur le paysage qui l'entoure.

Au final, ce texte est très simple mais il nous fait passer un moment très agréable. Il se rapprocherait presque du conte. Il reste à souligner, quand même, le courage de Sand pour avoir mis en avant une classe sociale peu appréciée à cette époque.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Champêtre, bucolique, Virgilien…tout a été dit sur ce succès littéraire de la Dame de Nohant, paru en 1846.

Je ne pensais pas être friand de l'intrigue, cousue de fil blanc… sans doute l'intérêt n'est pas dans le dénouement mais dans le récit laudatif d'une paysannerie vertueuse, dans l'hommage au Berry et ses paysans que Sand côtoie et admire.

“Le rêve de la vie champêtre a été de tout temps l'idéal des villes”. Sand veut faire entrer la campagne dans les villes. Les citadins et campagnards ne doivent pas se faire peur car, pour celle qui naquit Aurore Dupin, “la peur ne guérit pas de l'égoïsme, elle l'augmente.”Comme souvent, Sand fut visionnaire: à l'heure où les villages, si agréables, se vident au profit des périphéries, alors que dans le même temps les transports en commun sont toujours plus rapides le télétravail rebat les cartes et les citadins rêvent de grands espaces et de vie de quartier.
Mais hélas « l'homme de loisirs » lorsqu'il vient en rase campagne, ce n'est pas pour participer à l'effort paysan ou faire communauté avec un terroir mais pour se mettre au vert (ou au bleu des piscines de jardin) ! Ce fantasme de la vie simple chez les plus fortunés n'est pas nouveau, on se souvient de la Reine de France jouant à la bergère dans les jardins du Trianon !
“Pourquoi dirait-on que le travail des bras est exclusif des fonctions de l'âme ? Sans doute cette exclusion est le résultat général d'un travail excessif et d'une misère profonde”, s'interroge l'écrivaine, engagée à gauche en politique.

Mais, au-delà de la dualité « rat des villes et rat des champs », les paysans du village berrichon sont mis en valeur par contraste avec les autres dont les manières sont plus rustres, plus factices. C'est une époque où chaque village a son patois, que Sand elle-même avoue ne pas connaître « ces gens-là parlent trop français pour nous, et, depuis Rabelais et Montaigne, les progrès de la langue nous ont fait perdre bien des vieilles richesses », Michel de Montaigne disait lui-même : « que le gascon y aille si le français ne veut pas y aller ».
Mais c'est aussi un art de vivre et de festoyer paysan, également décrit dans « Sylvie » de Gérard de Nerval, qui rappelle encore les traditions des fêtes de villages qui perdurent aujourd'hui dans nombre de nos régions « sans parler des jours complémentaires affectés à la digestion plus ou moins laborieuse de l'ivresse morale et physique que laisse une fête. »

L'ouvrage est empreint de sensualité… Enfin pour dire les choses de façon très prosaïque, c'est un peu le rencard idéal, la forêt, la nuit, la jeune et fraiche Marie, le beau, fort et très obligeant Germain, l'enfant est couché…et le lecteur dans l'expectative !
Est-ce son homme idéal qu'essaye de dépeindre George Sand à travers la pureté et la naïveté des traits et du caractère de Germain ?

Outre l'image d'Épinal, la Mare au Diable invite peut-être aussi à mieux contempler le monde immédiat qui nous entoure, à ne pas vouloir « aller chercher bonheur » lorsque l'on a pourtant, si près de soi, des êtres inestimables auprès desquels tant est possible. L'expérience nous l'instruit.

Qu'en pensez-vous ?
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La Mare au Diable est une très jolie histoire ! Je découvrais par la même occasion le style de George Sand, romancière qui m'a toujours intriguée.

Je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à cette intrigue, qui, finalement, est tout à fait brillante ! La mare au diable, qui donne son nom au titre de ce court roman, joue un rôle essentiel dans ce récit : en effet, c'est à cet endroit angoissant (d'où le terme "diable") que le destin de Germain, un jeune laboureur de vingt-huit ans, à la recherche d'une nouvelle épouse, va se jouer...
Pour cela, Germain devra choisir entre la femme qui lui est promise et celle qu'il découvrira lors de son voyage vers sa prétendue "fiancée", c'est-à-dire la petite Marie, une jeune fermière de seize ans, douce, aimable, intelligente et généreuse. Une question se pose dès lors et ce, pendant toute l'histoire : faut-il choisir entre la richesse matérielle ou la richesse du coeur ?

Les personnages principaux qui m'ont été présentés sont tous plus sympathiques les uns que les autres, j'ai particulièrement aimé Germain, un personnage affectueux et tellement sincère !

D'autre part, en plus de personnages attachants, George Sand s'intéresse à un thème universel : l'enfance, ou plutôt, l'adolescence, à travers l'insouciance de Marie, mais, qui, au fil des pages, se révèle plus mature qu'on ne peut l'imaginer. de même, George Sand dresse un portrait flatteur de la campagne, par exemple lors de la description d'un mariage "rustique" et de ses coutumes.

Bref, même si ce livre présente quelques longueurs, j'ai passé un agréable moment en compagnie de Marie et Germain et je garde un excellent souvenir de ma lecture, sans doute parce que La Mare au diable est l'un de ces livres qui, après avoir achevé la dernière page, nous rend immédiatement heureux ...

A lire !!
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J'ai voulu relire ce court récit avant d'en faire la critique. Ma première impression remontait en effet à mon adolescence et il faut bien voir les choses en face : ça ne date plus d'hier ! Je me suis donc replongée dans ce roman "rural" avec la ferme intention de le réhabiliter aux yeux de ma propre mémoire hélas... le verdict tombe, de 3 étoiles il passe à 2. Fait assez rare, ma maturité de lectrice acquise au fil des ans et des lectures tend généralement à me faire revoir à la hausse la plupart de mes opinions d'enfance.

Ce texte, très court, s'articule en trois temps. George Sand dont l'écriture est superbe, va dépenser pas mal d'énergie à justifier le choix de son sujet, ne se contenant pas d'expliciter l'origine de son inspiration mais l'étayant de mille arguments, allant selon moi jusqu'au militantisme. Sans doute le fait d'être femme justifie à lui seul ce besoin viscéral d'expliquer le pourquoi du commun. Moi, cela m'a ennuyée, funeste augure pour la suite...

Vient ensuite l'histoire à proprement parlé, là encore la narration est belle, simple et sensible ; très évocatrice d'une paysannerie structurée avec d'un côté les riches paysans, les fermiers et les métayers, et de l'autre les pauvres saisonniers, pasteurs, porchers, etc. La trame est vraiment bête comme chou, plus simple tu meurs : Germain, veuf, doit se remarier ; un mariage est arrangé, il s'y prête jusqu'à voir ses sentiments évoluer dans une direction qu'il n'aurait jamais soupçonnée, au gré d'une nuit d'errance dans une forêt réputée "envoûtée". Je n'en dirai pas plus pour deux raisons : premièrement je n'aime pas quand une critique est un simple résumé de l'oeuvre et deuxièmement si je vous le dis vous n'aurez vraiment aucun frisson à attendre du récit lorsque vous le lirez.

La dernière partie représente pour moi le summum de l'ennui, c'est dur, chère madame Sand, de me faire ça à moi qui fuis tant que faire ce peut les éco-musées, les musées des vieux outils ou des attelages d'antan et autres vitrines plus ou moins bricolées qui hantent nos campagnes et dont l'office de tourisme local vous vantera les mérites tant et si bien que le Louvre en comparaison vous paraîtra un humble débarras renfermant des croûtes poussiéreuses. Pourquoi, très chère madame Sand, vous dont les qualités d'écrivain sont réelles, vous dont la vie fut trépidante et les amours passionnées, faut-il que vous m'imposiez la longue description d'une noce paysanne agrémentée de l'historique complet des us et coutumes du Berry et de la Touraine ? Non, là, je dis stop. Déjà je n'ai pas beaucoup aimé que Germain passe pour un fieffé abruti tout au long de votre roman, lui qui du haut de ses 28 ans semble pourtant un beau gars bien débrouillard qui ne rechigne pas à la tâche et a le malheur d'être veuf avec charge d'enfants alors que Marie, cette adolescente d'à peine 16 ans, semble l'incarnation de la sage et pure Vierge-Marie, rien de moins, mais là, non, désolée, je dis non. Je laisserai dormir entre vos pages le cornemuseux et le vielleux, les matrones et le chanvreur, je ne leur veux aucun mal mais mon attention s'est définitivement dissipée dans le brouillard qui environne la mare au Diable.
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La mare au diable, un endroit empreint de mystère où Germain et Marie, deux coeurs simples, tomberont amoureux.
C'est une fenêtre ouverte sur la campagne berrichonne, ses paysans et leurs croyances au dix-neuvième siècle. George Sand nous offre un témoignage de cet univers qui lui est cher et dont elle pressent la fin. Une lecture que je conseille, savoir comment nous vivions autrefois ne peut que nous enrichir.
Avec un emploi de la langue française de toute beauté, George Sand était un grand écrivain et je comprends pourquoi l'étude de ses textes nous était imposée en classe : c'est notre patrimoine qu'elle nous transmet à travers ses romans.
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La Mare au Diable est un des premiers livres que j'ai lu, il y a bien longtemps. Je gardais le souvenir de Marie pleine de bon sens , très débrouillarde.
Et je viens de la retrouver intacte en relisant ce livre.

Marie est une jeune fille de seize ans qui vit seule avec une mère très pauvre. Germain, son voisin, jeune veuf de vingt-huit ans qui a trois enfants , vit et travaille sur la ferme de ses beaux-parents. Voilà deux ans qu'il a perdu sa femme et son beau-père lui demande de se remarier et lui propose de rencontrer la fille de son ami.
Cet automne, Marie a accepté d'être bergère loin de sa mère , à la ferme des Ormeaux. Ca tombe bien puisque pour rencontrer sa future épouse, Germain va aller dans cette direction. Ils feront donc le chemin ensemble, dans une nature qui prend autant de place que les personnages principaux.
Une bonne bouffée de fraîcheur!
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“Si on me demande ce que j'ai voulu faire, je répondrai que j'ai voulu faire une chose très touchante et très simple (...). Voyez donc la simplicité, vous autres, voyez le ciel et les champs, et les arbres, et les paysans surtout dans ce qu'ils ont de bon et de vrai.”... Ainsi s'adresse George Sand aux lecteurs de "La Mare au diable" dans sa notice de 1851.

Avec "La Mare au diable", le premier de ses romans champêtres, George Sand nous raconte en effet une histoire toute simple : celle de la rencontre fortuite de deux êtres que tout sépare, un homme et une femme, Germain et Marie, qui voyagent ensemble puis s'égarent au hasard des chemins dans les brouillards impénétrables de la campagne berrichonne.

Il a vingt-huit ans, elle en a seize ; il est laboureur, elle est simple bergère ; il a un peu de bien, elle est dans la misère ; veuf, il est en route pour un remariage qu'il ne souhaite pas, à la recherche d'une nouvelle épouse pour s'occuper de ses trois enfants, elle vient de quitter sa mère et son foyer, chassée par la pauvreté et la nécessité de se louer pour survivre.

La Mare au diable, ses dangers et ses sortilèges les égarent et les obligent à trouver refuge ensemble pour la nuit. On chemine, on parle, on se confie, on compatit l'un de l'autre, on se découvre, on s'apprécie. Et voilà que sous le regard complice de Petit-Pierre, son petit garçon qui s'est débrouillé pour faire partie du voyage, Germain s'éprend de la jeune fille, même si, raisonnable et lucide, elle le repousse, même si rien n'est possible entre eux et encore moins permis, même si, soumis l'un comme l'autre aux nécessités économiques et aux règles sociales, ils se doivent de se soumettre à des destinées que d'autres ont tracées pour eux. A moins que…

Il y a bien sûr dans "La Mare au diable" quelques longueurs, quelques exaltations romantiques, des digressions et des invraisemblances (en particulier dans la manière de s'exprimer des personnages), il y a tout cela qui peut, selon les goûts de chacun, nuire au roman ou au contraire contribuer à son charme : et pour moi, ce fut plutôt un charme supplémentaire au parfum légèrement suranné. Mais il y a surtout la langue de George Sand, sa belle écriture précise et fluide, la justesse de son approche des émotions et des sentiments, sa sensibilité profonde aux beautés de la nature - elle qui fut, viscéralement, une femme de la campagne - et ses indignations, étonnamment actuelles, qui reflètent ses engagements politiques et ses convictions sociales.

Au final, "La Mare au diable" est effectivement, comme le voulait George Sand, “une chose très touchante et très simple” que j'ai relue avec beaucoup de plaisir et qui me laisse en bouche un petit goût de nostalgie et de douceur. Un très joli “petit” roman, et la relecture bien agréable d'un texte qui, pour moi, ne s'est pas fané avec le temps.

[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]
[Challenge solidaire 2019 - Des classiques contre l'illettrisme]
[Challenge hommage à NOTRE-DAME de PARIS]
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Si j'aime beaucoup et connais assez bien George Sand en tant que femme, je n'avais jusqu'à présent lu d'elle que trois ouvrages : son autobiographie Histoire de ma vie, ses Légendes rustiques et son conte Les Ailes du courage. Il manquait à ma découverte de l'écrivain la lecture de l'un de ses romans champêtres.

Pour apprécier cette oeuvre, il faut, comme nous le suggère l'auteur elle-même, n'y voir rien d'autre qu'une manière de présenter les coutumes et la vie paysannes telles qu'elles sont en réalité : une vie faite de simplicité, de retenue, de labeur. Alors oui, je peux comprendre les railleries de Beaudelaire face à cette candeur omniprésente.

George Sand ne cherche pas à mettre en valeur sa plume mais plutôt à donner une image plus réaliste, plus bienveillante du monde paysan berrichon qu'elle aime tant. Et elle y parvient parfaitement !

On s'attache à ses personnages dont elle tisse de très beaux portraits ; on se plait à courir les bois et les champs et à humer la terre retournée des laboureurs ; on lit avec délectation l'appendice qui fixe les traditions des noces de campagne. Et, malgré tout, sa plume n'a rien à envier à un Goncourt (n'en déplaise à Edmond !).

La Mare au diable est un roman de terroir qui fixe une époque, ses moeurs, ses croyances, ses traditions, avec amour et bonté. Peut-être est-ce parfois un peu naïf, mais comme le dit George Sand en manière de justification : "L'art n'est pas une étude de la réalité positive : c'est une recherche de la vérité idéale". Alors rêvons tant que cela est permis !
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J'avais lu ce livre à une époque indéterminée de mon enfance et j'en gardais le souvenir d'une courte histoire, simple et brumeuse...

Je viens de le relire avec plaisir, mais j'ai été surprise par le premier et les derniers chapitres qui n'ont plus tellement de lien avec le récit lui-même. Pour étoffer son récit et répondre aux demandes de l'éditeur, George Sand décrit au lecteur les coutumes propre au mariage et la condition de paysan dans le Berry, digressions que j'ai beaucoup aimé mais que je me soupçonne d'avoir inoculées de ma première lecture à l'époque!
Germain, jeune laboureur veuf, part en visite dans un village voisin pour y rencontrer une veuve belle et aisée que son beau-père lui recommande. Germain n'est pas enchanté. Il pense encore à sa Catherine qu'il aimait, et craint de ne pas trouver la femme qui aimera ses trois jeunes enfants comme les siens, mais respectueux des volontés de son beau-père, il part en route, prenant avec lui sur La Grise la jeune Marie qui est engagée comme bergère dans un village proche, pour subvenir aux besoins de sa mère avec laquelle elle vit.
La mort dans l'âme, les deux tentent de se remonter le moral et se découvrent petit à petit. Sur leur chemin, caché et endormi, l'aîné de Germain, Petit Pierre, les attendait, ils le prennent avec eux.
La nuit tombe bientôt et avec elle le brouillard, et après quelques temps, les voilà obligés de s'arrêter près de la mare au Diable, endroit diabolique où un sort est jeté à ceux qui s'y perdent. Germain s'éprend de Marie qui, pleine de bon sens, refuse ses avances...

George Sand a écrit cette histoire en seulement quatre jours, puis l'a complété, comme j'ai expliqué plus haut. C'est moins cette petite histoire qui me plaît que toute l'atmosphère qui l'entoure, ce paysage merveilleusement bien décrit, et puis aussi cette manière généreuse et espiègle de parler des chevaux.
Quant à cette relativement longue partie dédiée aux coutumes de mariage, j'ai été surprise de sentir une pointe de regrets quant à la coiffure des femmes qui tendait à se libérer, révélant des cheveux et davantage le visage qui se faisait ainsi moins strict, refusant aux femmes du peuple ce qu'elle revendiquait pour elle-même.
Je pense continuer avec d'autres de ses romans bientôt.
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