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Critique de LydiaB


C'est avec grand plaisir que j'ai relu ce roman. Ma première lecture remontant aux calendes grecques (mon adolescence), je n'en avais pas perçu toute la teneur à l'époque.

L'histoire met en scène deux personnages principaux : Germain et Marie. Germain est un jeune veuf qui approche de la trentaine. Il est temps pour lui de retrouver une épouse qui l'aidera dans les travaux des champs et qui élèvera ses trois enfants. Son beau-père, comme souvent à cette époque, s'est déjà chargé de lui trouver quelqu'un : ce sera Catherine, veuve également et, ce qui n'est pas négligeable, ayant une certaine fortune. Germain doit donc se rendre à Fourche afin de la rencontrer. Sa voisine, La Guillette, lui demande de lui rendre un service : accompagner sa fille, Marie, qui doit se rendre non loin de Fourche afin d'entrer en tant que bergère au service d'un fermier. Les deux partent à pied, chacun vers son destin. le Petit Pierre, fils aîné de Germain, les rejoint. Mais ils se perdent en forêt. Ils cherchent un endroit où dormir et décident de se poser près de "la mare au diable". La douceur avec laquelle la jeune Marie s'occupe du petit donne quelques idées au papa. Mais Marie le repousse. Les douze ans qui les séparent lui font peur. Rien ne les prédestine à être ensemble. Ils se voient obligés de continuer ce qui semble être inexorable : poursuivre la volonté des deux familles.

Je n'en dis pas plus pour ceux qui n'auraient pas lu le roman. George Sand le débute par une réflexion sur une gravure d'Hans Holbein : le Laboureur (1538). Elle y perçoit la tristesse, le rude labeur conduisant à la mort. Mais elle refuse cette image du monde paysan. Elle entend bien évoquer avec une certaine gaieté la campagne berrichonne. D'ailleurs, à bien y regarder, elle exalte la nature, en fait même pratiquement un personnage à part entière. Et là où Germain et Marie ne seront décrits que très simplement, la nature sera idéalisée, prenant la forme d'un véritable petit paradis : "La lune se dégagea aussi des vapeurs qui la couvraient et commença à semer des diamants sur la mousse humide. le tronc des chênes restait dans une majestueuse obscurité". Elle sera même à l'origine du rapprochement des deux êtres. Pourtant, on sent bien ici que la romancière est tiraillée entre la réalité et ce qu'elle voudrait qu'elle soit. D'où le fait qu'elle mette, dans la bouche de Germain, des propos assez négatifs sur le paysage qui l'entoure.

Au final, ce texte est très simple mais il nous fait passer un moment très agréable. Il se rapprocherait presque du conte. Il reste à souligner, quand même, le courage de Sand pour avoir mis en avant une classe sociale peu appréciée à cette époque.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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