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EAN : 9781409920830
48 pages
Dodo Press (24/10/2008)
4.03/5   16 notes
Résumé :
Lavinia apprend que Lionel, son ancien amour qui l'avait abandonnée dix ans auparavant, va se marier. Elle lui demande de lui rendre les lettres qu'elle lui avait envoyées.
Lavinia, enlaidie par l'aigreur, vieillie par la trahison de son ancien amant, malheureuse?
Lionel, l'amant qui a définitivement tourné la page, dont l'avenir s'annonce brillant?
Pas si évident que cela semble, loin de là!
La brillante George Sand n'écrit cette nouvell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Voici une nouvelle de George Sand, parue pour la première fois en 1833 qui se déroule dans les Pyrénées, dans un endroit où l'auteur a elle-même fait un séjour durant des vacances.
Lady Lavinia Blake a beaucoup aimé Sir Lionel Bridgemont, son ancien amant, qu'elle a connu il y a dix ans, alors qu'elle avait à peine 16 ans. Il a rompu leur relation au bout de deux ans à peine, la compromettant. Elle s'est ensuite mariée à un Lord âgé, et est devenue veuve très vite. Aujourd'hui libre et heureuse de l'être, elle passe quelques jours de vacances près de chez lui et lui écrit, ayant été prévenue de sa présence par son cousin Henry, ami de Lionel. Elle lui demande de venir lui rendre ses lettres (et son portrait), puisqu'il est sur le point d'épouser la jeune et belle Margaret Ellis qui doit lui permettre de trouver enfin une position sociale enviable et confortable. Elle fera de même en lui rendant ses propres lettres.
Ils se mettent d'accord sur les clauses de cet échange, tous deux ayant depuis longtemps laissés derrière eux, leur relation, et oublié les rancoeurs passées. C'est finalement accompagné de son ami Henry, le cousin de Lavinia donc, que Lionel se rend à Saint-Sauveur. En chemin, il se souvient des bons moments passés avec Lavinia, et ne tarit pas d'éloges à son égard. Arrivé sur les lieux, il découvre qu'elle est très aimée et admirée par les habitants, et surtout qu'elle est courtisée par le riche, beau et jeune comte de Morangy.
Lionel qui est en avance, se fait annoncer. Il est ému, la trouve encore plus belle qu'il y a dix ans, lui qui l'imaginait vieillie et aigrie, la trouve pleine de joie de vivre, et éprise de liberté. Leur échange prend une autre tournure que celle qui était prévue, d'autant plus que le comte vient déclarer sa flamme à Lavinia et que Lionel entend tout.
Par pur orgueil masculin, Lionel décide alors de ne pas quitter Saint-Sauveur pour reconquérir Lavinia, alors que sa fiancée l'attend.
Lequel de ces deux prétendants Lavinia, va-t-elle choisir ?

Comme toujours dans ses nouvelles, George Sand nous offre un petit bijou littéraire, sur fond de revendication féminine. La finesse de l'étude psychologique de ses personnages ne cesse de m'étonner maintenant que les années ont passé depuis mes premières lectures. La jeune femme ne fait plus confiance à la gent masculine et ses réflexions sont étonnantes pour l'époque, nous montrant que certaines situations se répètent décennies après décennies.
Elle dénonce bien entendu le sentiment de possession des hommes dès qu'ils sont amoureux, leur orgueil démesuré, leur égoïsme, tout ce qui fait que Lionel ou les autres sont imbus de leur personne, et pensent plus à eux-mêmes qu'à la jeune femme. Ils veulent avant tout obtenir ce qu'ils désirent, et se font un point d'honneur à arriver à leur fin, d'autant plus s'ils sont face à la concurrence...
George Sand nous décrit encore une fois, une femme forte et réfléchie, loin de l'image superficielle que les hommes se font des femmes à son époque. Au passage, elle nous offre de belles réflexions philosophiques très justes sur l'amour, la passion, l'attachement, la naïveté dans laquelle les jeunes filles de l'époque étaient élevées.
Encore une fois, les descriptions sublimes des paysages participent au plaisir de la lecture, à l'ambiance générale, à l'exacerbation des sentiments. Ici, le danger des sentiers qui bordent les falaises au risque de se rompre le coup, rejoint le vertige du sentiment amoureux et l'orage nous parle de passion...
Toute la saveur de cette nouvelle est encore une fois, dans la manière dont l'auteur nous rend compte de cette histoire, avec toujours beaucoup de justesse et des dialogues très réalistes, mais qui ne manquent pas d'humour et de dérision sur nos propres contradictions.
Je n'avais jamais lu cette nouvelle et je l'ai découverte avec grand plaisir.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Encore une fois, une héroïne de George Sand bien supérieure à son amant... Il est rare que les personnages masculins dans son oeuvre valent les personnages féminins, souvent possessifs, jaloux, manipulateurs, pervers narcissiques dirait-on aujourd'hui. C'est le cas de Lionel, qui apparaît au minimum comme un fat, voire comme un sale type pour le dire plus crument. Je n'ai donc pas compris à nouveau ce que Lavinia pouvait lui trouver. En effet, après avoir compromis Lavinia en l'exposant aux yeux de tous comme sa maîtresse, il l'a abandonnée car « elle l'aimait trop » et « l'ennuyait ». Il lui faisait des remarques sur son physique, trop maigre, les yeux éteints à force de chagrin et de reproche. On retrouve ici une variation d'un thème que George Sand a beaucoup utilisé : c'est l'amant qui accuse, qui insulte, qui fait des reproches et des crises de jalousie, alors que c'est lui qui va voir ailleurs. On peut aussi rajouter des idées racistes intériorisées : Lavinia est présentée comme différente, orientale, car d'origine portugaise, ce qui lui donne une peau moins claire que les Anglaises. Dix ans après, Lionel l'imagine vieillie, enlaidie... - Lavinia doit avoir vingt-six ans si on compte bien, mais j'ai bien compris avec Balzac que la « femme de trente ans » est une vieille femme au XIX ème siècle.
J'ai donc été ravie de la fin, qui refuse une histoire toute tracée classique. Lavinia a pris conscience de sa valeur, elle n'a pas besoin d'un homme pour vivre. Elle a appris des langues étrangères, elle lit, elle se cultive, elle peut s'amuser seule. Et, surtout, elle a mûri, elle a trop souffert et ne veut plus dépendre d'un homme.
Quelques mots enfin sur les descriptions du paysage : l'action se déroule dans les Pyrénées, ce sont les prémices du tourisme thermal, et George Sand livre de belles descriptions d'une nature sauvage, sublime car indomptée - à l'image de l'héroïne, dont le coeur peut battre, tempêter, mais qui triomphe des orages de la passion.
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Que j'aime George Sand.
Dans cette nouvelle, elle relate les retrouvailles de deux anciens amants. Lionel a brisé le coeur de Lavinia il y a presque dix ans, mais lorsqu'ils se rencontrent pour se rendre des lettres, la voyant si heureuse, belle et épanouie, il la désire à nouveau. Il réalise le chagrin qu'il lui a causé et souhaite ardemment la reconquérir.
Une nouvelle fois, je suis subjuguée par la clairvoyance de l'écrivaine sur les comportements humains. le désir de possession des hommes, les fêlures des femmes trompées, les convenances et les interdits, l'amour et ses désillusions, George Sand décrit à merveille les pulsions et sentiments humains. Une petite pépite à découvrir.
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Quand Balzac écrivit son Eugénie Grandet en 1833, sans se douter du vaste projet de la Comédie humaine qui allait naître, George Sand fit publier une courte nouvelle au titre de 'Lavinia, an old tale' dans 'Heures du soir - Livre des femmes', nouveau périodique lancé par l'éditeur Urbain Canel.

Une vieille histoire, en effet.
C'est l'histoire éternelle de l'amour et des déceptions qui s'ensuivent. Cependant, ce qui est nouveau dans cette histoire de Lavinia, c'est la détermination de l'héroïne d'en découdre avec la domination de la gent masculine sur les femmes, les droits qu'ils croient avoir sur leur honneur, leur façon d'aimer, leur façon de vivre et de penser, bref, sur toute leur existence. Non pas toutefois à la façon de la marquise de Merteuil dans les Liaisons dangereuses.

Quand Lavinia, désillusionnée, après avoir été lâchement abandonnée par son amant anglais Lionel, le revoit après dix ans, c'est lui qui retombe amoureux d'elle quand il s'aperçoit qu'elle est demandée en mariage par l'homme le plus en vogue de Paris. Simple jalousie ou véritable flamme amoureuse qui renaît ? C'est au tour de Lionel de lui demander en mariage également. Deux partis prestigieux, mais Lavinia hésite.

À la fin de la nouvelle, George Sand fait écrire à son héroïne : « Et puis je hais le mariage, je hais tous les hommes, je hais les engagements éternels, les promesses, les projets, l'avenir arrangé à l'avance par des contrats et des marchés dont le destin se rit toujours. Je n'aime plus que les voyages, la rêverie, la solitude, le bruit du monde, pour le traverser et en rire, puis la poésie pour supporter le passé (...). »

Ce court récit a pour décor la nature incroyable et indomptable des Pyrénées, avec ses montagnes impressionnantes et ses ravins sombres et dangereux, reflétant bien le parcours sinueux des passions humaines, et la vanité de tous nos efforts devant l'immensité de la nature éternelle.
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1825. George Sand, jeune mariée et mère de Maurice, deux ans, passe l'été à Cauterets, dans les Pyrénées. Elle ne suit pas la cure thermale, mais, avec des compagnons de vacances sur place, elle arpente à cheval les montagnes. de cet été elle gardera toujours un souvenir fort et émerveillé… d'autant plus que son mariage bat déjà de l'aile (son mari, si vous voulez mon avis, était un sombre abruti!), et que Sand y connaît son premier amour platonique…

Lavinia, écrit en 1833, est une nouvelle qui a pour décor les Pyrénées dans les années 1820. Dans sa jeunesse, Lavinia a aimé Lionel qui l'a compromise et abandonnée. Lavinia a ensuite épousé un vieux qui a eu la décence de mourir à peine quelques années plus tard.

Dix ans après l'abandon de Lionel, il réapparaît, sur le point d'épouser une femme parfaite sous tous rapports. Mais il revoit Lavinia. Il l'avait imaginée vieillie (eh, oui, elle a bien 28 ans, pauvre vieille!), triste ou aigrie, mais elle a embelli, elle est sage, posée, tranquille. Lionel s'intéresse de nouveau à elle, d'autant plus qu'un autre homme, jeune, riche, beau, la demande en mariage. Et si Lionel ne peut pas avoir Lavinia, il admet encore moins qu'un autre puisse l'avoir!

Voici notre Lavinia, tiraillée entre deux excellents partis. Lequel va-t-elle choisir? Ben…, lisez cette nouvelle et vous serez surprises(is)!

Comme toujours dans les romans de Sand, on ne peut voir qu'une histoire qui se répète somme toute d'un siècle à l'autre, sauf que… sauf que Sand, brillant esprit, possède l'art et la manière et sème, non seulement des phrases pleines d'esprit et d'humour, mais aussi un féminisme subtil et bien observé, dont vous aurez la preuve si vous lisez Lavinia. Mais je vous l'ai déjà dit, non?
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
A vingt ans, on écrit avec la profonde sécurité d'avoir échangé des serments éternels : on sourit de pitié en songeant à ces vulgaires résultats de toutes les passions qui s'éteignent ; on a l'orgueil de croire que, seul entre tous, on servira d'exception à cette grande loi de la fragilité humaine ! Noble erreur, heureuse fatuité d'où naissent la grandeur et les illusions de la jeunesse !
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l’empreinte du premier objet qu’on a aimé ne s’efface jamais entièrement ;
elle semble évanouie ; on s’endort dans l’oubli des maux qu’on a soufferts ;
mais que l’image du passé se lève, que l’ancienne idole reparaisse, et nous sommes encore prêts à plier le genou devant elle.
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Et puis je hais le mariage, je hais tous les hommes, je hais les engagements éternels, les promesses, les projets, l'avenir arrangé à l'avance par des contrats et des marchés dont le destin se rit toujours. Je n'aime plus que les voyages, la rêverie, la solitude, le bruit du monde, pour le traverser et en rire, puis la poésie pour supporter le passé, et Dieu pour espérer l'avenir.
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Vous n'avez jamais été capable de retenir sur vos lèvres une parole dangereuse. Vous êtes un ruisseau qui répand à mesure qu'il reçoit ; un de ces vases ouverts qui ornent les statues des naïades et des fleuves ; le flot qui les traverse ne prend pas même le temps de s'y arrêter...
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Rien n'est si solennel et si beau que le bruit de l'orage dans les montagnes. La grande voix du tonnerre, en roulant sur des abîmes, se répète et retentit dans leur profondeur ; le vent, qui fouette les longues forêts de sapins et les colle sur le roc perpendiculaire comme un vêtement sur les flancs humains, s'engouffre aussi dans les gorges et y jette de grandes plaintes aigües et traînantes comme des sanglots.
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Videos de George Sand (56) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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George Sand est un pseudonyme pour :

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