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Béatrice Didier (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253036531
511 pages
Le Livre de Poche (15/10/1990)
3.92/5   55 notes
Résumé :
George Sand a tout fait dans sa longue existence travailler d'arrache-pied, voyager, aimer, enfanter.
Elle milita aussi avec fougue pour un monde meilleur. Les personnages de ce roman, paru en feuilleton dans un journal socialiste, veulent vivre et aimer sans considération d'argent ni de classe sociale. Cela aurait pu être un roman à thèse, c'est une merveilleuse histoire d'amour. Le meunier épousera la riche fermière et la comtesse, son étudiant pauvre. En t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Le décor tout d'abord : le Berry (bien sûr) qu'elle chérissait et où elle aimait séjourner (Nohant). Les personnages : des femmes avec comme personnage central Marcelle, jeune veuve de 22 ans, mère d'un jeune enfant et « débarrassée » de son baron de mari à la vie tumultueuse et ruineuse, un cousin portant le même nom qu'elle, décédé en duel et la laissant avec, certes un titre, un château mais aussi des dettes…… Beaucoup de dettes mais pas de larmes car cette disparition lui ouvre de nouveaux horizons et des projets.

Elle éprouve un doux et chaste sentiment pour Henri Lémor, un homme de son âge, sans le sou et aux idées démocratiques, envisage de vivre avec lui une existence simple et se donne un an pour être sur un pied d'égalité financière avec celui qu'elle aime (une idée dans l'air du temps actuellement, revenir à l'essentiel et une vie que j'ai choisie car j'ai découvert que le bonheur n'est pas dans la richesse). Marcelle, George et moi nous sommes faites pour nous entendre et nous comprendre.

En se rendant sur les terres conjugales dans le Berry pour évaluer et prendre des dispositions quant à la manière dont elle va régler sa vie future et l'héritage qui reviendra un jour à son fils, elle va faire la connaissance du Grand-Louis, le Meunier d'Angibault, amoureux de Rose, fille de Bricolin, un riche paysan ayant construit sa fortune à force de manigances, roueries et avarices. Et justement les biens de Marcelle l'intéresse, en ayant déjà pris possession d'une partie du château suite à des pertes financières du défunt baron, il va profiter de la méconnaissance de Marcelle sur la valeur des biens pour la spolier. Marcelle, elle, veut avant tout protéger son fils de la ruine, qu'il reçoive un minimum à sa majorité et non une accumulation de dettes à régler : elle accepte donc.

D'un côté vous avez Marcelle et Henri, elle porteuse d'un titre et supposée argentée, lui pauvre et ne voulant pas vivre à ses crochets, de l'autre, Grand-Louis et Rose, lui homme sans argent mais riche d'honnêtetés et beautés d'âme, épris de Rose dont le père n'envisage aucun mariage possible avec un homme qu'il estime en dessous de sa nouvelle condition de fermier et presque bourgeois.

Les acteurs sont en place et comme à son habitude, George Sand, mêle à son histoire ses propres idées, regards et espoirs sur les conditions qu'elles soient sociales, féminines sans oublier la vie de ceux qui peuplaient le pays qu'elle chérissait tant, observait et où elle puisait son inspiration.

"-Vous ne connaissez pas, mon brave, la méchanceté de ceux qui s'intitulent gens du monde, singulière dénomination, n'est-ce-pas ? et juste pourtant à leurs yeux, puisque le peuple ne compte pas, puisqu'ils s'arrogent l'empire du monde, puisqu'ils l'ont toujours eu, et qu'ils l'ont encore pour un certain temps ! … (p220)"

Elle nous immerge au milieu des combats de classe : de ceux qui veulent monter dans l'échelle sociale n'hésitant pas à user de stratagèmes pour s'enrichir aux dépends des autres (Bertolin) mais aussi du bonheur des ses proches, ses deux filles, l'une, l'aînée devenue folle après le refus de son mariage avec Paul et errant dans la forêt en guenilles et Rose qui doit cacher son amour pour le Grand-Louis car il ne possède pas la fortune que son père juge nécessaire. Par contraste elle oppose Henri Lémol qui craint que la « supposée » fortune de Marcelle soit un obstacle à leur amour….. Argent et Amour seraient-ils incompatibles …..

Inutile de vous dire que tout cela va donner de magnifiques scènes champêtres avec ce qu'il faut de descriptions et explications sur les us et coutumes berrichonnes, des revirements tout cela accompagné d'une évocation des luttes sociales chères à George Sand : les classes sociales, les prostituées, la soumission au chef de famille, l'argent, le mariage, le pouvoir etc…..

Paru en 1845, l'autrice découpe son roman en cinq journées décisives dans la vie de ses personnages qui les verront faire à la fois un bilan de leurs existences mais également de ce qu'ils souhaitent pour l'avenir, doutant pour certains que le bonheur et la justice soient dans l'opulence mais s'orientant vers une vie simple avec de vraies valeurs humaines, pour d'autres de trouver les moyens de flouer pour s'enrichir et s'élever dans la société pensant y trouver pouvoir, reconnaissance . En féministe affirmée, George Sand n'oublie pas de prendre en compte la condition de la femme, mariée, veuve ou pauvre, dépendante des hommes mais également de celles qui ne possèdent plus rien que leur corps pour subsister.

"Je voudrais bien savoir, pense-t-elle, pourquoi nous méprisons tant les filles entretenues. Elles se font donner ce que nous pouvons nous donner à nous-mêmes. (…) Et si l'on voulait bien comparer nos mariages indissolubles avec leurs unions passagères, verrait-on beaucoup plus de désintéressement chez les jeunes filles de notre classe ? (p49)"

C'est une lecture plaisante pour qui, comme moi, a depuis longtemps compris que le bonheur était dans le pré la campagne, la nature, que l'argent ne faisait pas le bonheur (mais le manque d'argent non plus), que la femme devait prendre son destin en main, que l'humanité se trouvait pas en fonction de l'épaisseur du portefeuille, qui aime les classiques qui trouvent souvent un écho dans notre vie actuelle et les auteur(rice)s qui au-delà d'un roman rural auscultent le monde et la société et partagent leurs idées en fond de leurs histoires.

"-Nous vivons donc dans un temps où les devoirs se contredisent ? car on n'a la puissance de l'esprit qu'avec les lumières de l'instruction, et l'instruction qu'avec la puissance de l'argent : et pourtant, tout ce dont on jouit, tout ce qu'on acquiert, tout ce qu'on possède, est au détriment de celui qui ne peut rien acquérir, rien posséder des biens célestes et matériels. (p350)"

J'ai beaucoup aimé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Ma très chère amie (me permettrez-vous de vous appeler ainsi, bien qu'un bon siècle nous sépare)
Voici que, berrichonne d'adoption, je vais depuis quelques temps sur vos traces, de Nohant que je connais bien jusqu'à La Châtre et Sarzay où j'espère sans cesse vous retrouver. (Il y a encore trente ans on pouvait encore se perdre dans la Vallee-Noire, ainsi que vous le dites dans vos oeuvres et cela m'est arrive quelquefois.)
Et voici que récemment j'ai découvert ce charmant petit moulin d'Angibault, près de Montipouret, que vous aviez vous-même découvert par hasard avec vos enfants, et où vous situez en partie l'action d'un merveilleux roman à la fois social et champêtre, l'autre partie se situant dans cette forteresse impressionnante de Sarzay qui domine de sa haute taille et de ses quatre tours votre chère Vallée-Noire. Prise d'envie de lire ce livre que je ne connaissais encore point, je le dévorais en trois jours, le coeur et l'esprit palpitants aux heurs et malheurs de ses personnages. Un bon et brave meunier amoureux d'une jeune fille de famille plus riche que la sienne, une aristocrate renonçant à sa fortune pour l'amour d'un jeune homme fuyant la richesse, un métayer digne des Rougon-Macquart, bref un roman qui dénonce l'argent, prône la générosité la loyaute et la simplicité du coeur tout en faisant l'éloge du partage et de la bienveillance envers autrui, à l'image de la grande et bonne dame que vous étiez.
Et quelle écriture ! Riche en vocabulaire et en expressions berrichonnes, fluide et ample, précise et concrète sans oublier d'être romantique, un régal pour le coeur et pour les yeux.
Ah si le monde avait suivi vos idéaux ! Me recueillant quelquefois sur votre tombe dans ce joli parc de Nohant où vous reposez si bien parmi les vôtres (alors que des cuistres parisiens voudraient vous en enlever pour vous mettre au Panthéon) je me disais que vous pourriez bien vous y retourner dans cette tombe, si vous pouviez voir ce que l'humanité devient. Cet argent que vous avez tant dénoncé, défendant la valeur du travail et du partage, fera sa perte et la notre avec.
En vous remerciant, chère amie de tout ce bonheur et de toute cette sagesse que nous apportent vos livres, je vous prie de bien vouloir croire à mon respect et à mon admiration la plus profonde et vous supplie de bien vouloir veiller sur nous de là où vous êtes. Encore mille fois mercis.
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Le meunier d'Angibault, une très belle découverte.
Un roman méconnu et oublié de l'oeuvre de George Sand.
C'est vraiment dommage.
C'est une belle histoire, riche en personnages, bien écrite avec même quelques rebondissements.
Des parties du livre où l'histoire avance tambours battants et d'autres comme suspendues réservées aux échanges entre les personnages, échanges que l'on pourrait qualifier de politiques voire philosophiques.
Une héroïne dont certains ont pu dire qu'elle s'impose comme l'une des figures les mieux dessinées et les plus sereines que George Sand ait imaginées.
C'est aussi un roman très engagé, que George Sand rencontrera des difficultés à faire publier, les potentiels directeurs de publication pensant que dans l'ouvrage, la critique sociale l'emporte sur la littérature, et George Sand elle-même ne s'en cachait pas :
« Vous me trouverez peut-être un peu communiste. Ce sont mes idées à moi, laissez-les moi (...). On ne vous demandera pas compte de mes utopies. Elles ne sont pas neuves, mais elles sont consolantes pour beaucoup de gens (...). Ne soyez pas plus poltron que moi ».
Mais c'est avant tout la liberté et la dignité de la femme que George Sand prétend illustrer et défendre.

A découvrir : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Sand-Meunier.pdf


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Ce qu'en disait l'auteure elle même
Ce roman est, comme tant d'autres, le résultat d'une promenade, d'une rencontre, d'un jour de loisir, d'une heure de far niente. Tous ceux qui ont écrit, bien ou mal, des ouvrages d'imagination ou même de science, savent que la vision des choses intellectuelles part souvent de celle des choses matérielles. La pomme qui tombe de l'arbre fait découvrir à Newton une des grandes lois de l'univers. À plus forte raison le plan d'un roman peut-il naître de la rencontre d'un fait ou d'un objet quelconque. Dans les oeuvres du génie scientifique, c'est la réflexion qui tire du fait même la raison des choses. Dans les plus humbles fantaisies de l'art, c'est la rêverie qui habille et complète ce fait isolé. La richesse ou la pauvreté de l'oeuvre n'y fait rien. le procédé de l'esprit est le même pour tous.

Or, il y a dans notre vallée un joli moulin qu'on appelle Angibault, dont je ne connais pas le meunier, mais dont j'ai connu le propriétaire. C'était un vieux monsieur, qui, depuis sa liaison à Paris avec M. de Robespierre (il l'appelait toujours ainsi), avait laissé croître autour de ses écluses tout ce qui avait voulu pousser : l'aune et la ronce, le chêne et le roseau. La rivière, abandonnée à son caprice, s'était creusé, dans le sable et dans l'herbe, un réseau de petits torrents qu'aux jours d'été, dans les eaux basses, les plantes fontinales couvraient de leurs touffes vigoureuses. Mais le vieux monsieur est mort ; la cognée a fait sa besogne ; il y avait bien des fagots à tailler, bien des planches à scier dans cette forêt vierge en miniature. Il y reste encore quelques beaux arbres, des eaux courantes, un petit bassin assez frais, et quelques buissons de ces ronces gigantesques qui sont les lianes de nos climats. Mais ce coin de paradis sauvage que mes enfants et moi avions découvert en 1844, avec des cris de surprise et de joie, n'est plus qu'un joli endroit comme tant d'autres.

Le château de Blanchemont avec son paysage, sa garenne et sa ferme, existe tel que je l'ai fidèlement dépeint ; seulement il s'appelle autrement, et les Bricolin sont des types fictifs. La folle qui joue un rôle dans cette histoire, m'est apparue ailleurs : c'était aussi une folle par amour. Elle fit une si pénible impression sur mes compagnons de voyage et sur moi, que malgré vingt lieues de pays que nous avions faites pour explorer les ruines d'une magnifique abbaye de la renaissance, nous ne pûmes y rester plus d'une heure. Cette malheureuse avait adopté ce lieu mélancolique pour sa promenade machinale, constante, éternelle. La fièvre avait brûlé l'herbe sous ses pieds obstinés, la fièvre du désespoir !

GEORGE SAND.

Nohant, 5 septembre 1852.
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De George Sand, je ne connaissais que La petite fadette, lu quand j'étais beaucoup plus jeune, son lien très fort avec le Berry et son histoire d'amour passionnée avec Alfred de Musset.
Je termine aujourd'hui le meunier d'Angibault et j'avoue que j'ai beaucoup aimé. Une fois de plus, cette découverte d'un classique de la littérature française m'a surprise, ravie et fait passer un excellent moment.

Ici, sur fond de Berry profond du 19ème siècle, il est question d'argent et de classes sociales, mais aussi et surtout d'amour! L'amour avec un A majuscule, celui qui, justement, brave toutes les conventions établies et ne fait que réunir des coeurs assortis et qui rêvent d'absolu.

Marcelle est une comtesse amoureuse de Lémor, étudiant sans le sou qui préfère renoncer à cette passion plutôt que de grimper dans l'échelle sociale grâce à elle.
Grand-Louis, le meunier d'Angibault, est amoureux de la jeune et fraîche Rose, à laquelle il ne peut prétendre du fait de la cupidité du père de celle-ci qui ne voit, dans le mariage de ses enfants qu'un moyen d'augmenter encore son magot.

Ajoutez à cela la Bricoline, soeur aînée de Rose, devenue folle pour avoir été séparée de son amant quelques années plus tôt, et qui fait planer sur le récit une ambiance sombre empreinte de sorcellerie...
Sans oublier l'oncle Cadoche, mendiant tellement attachant, dont les apparitions permettent à l'auteur quelques pointes d'humour...

De nombreux personnages attachants, donc, et, alors que tout le roman ne se déroule que sur quelques jours, beaucoup de rebondissements jusqu'au dénouement final... qui n'intervient véritablement qu'à la dernière page...
Vraiment, une histoire que j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir, tant par l'intrigue que par l'écriture de l'auteur qui, contrairement à ce que je pouvais appréhender en abordant cet écrivain classique, non seulement ne m'a pas ennuyée une seconde mais m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière ligne!
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Une heure du matin sonnait à Saint-Thomas-d’Aquin, lorsqu’une forme noire, petite et rapide, se glissa le long du grand mur ombragé d’un de ces beaux jardins qu’on trouve encore à Paris sur la rive gauche de la Seine, et qui ont tant de prix au milieu d’une capitale. La nuit était chaude et sereine. Les daturas en fleurs exhalaient de suaves parfums, et se dressaient comme de grands spectres blancs sous le regard brillant de la pleine lune. Le style du large perron de l’hôtel de Blanchemont avait encore un vieux air de splendeur, et le jardin vaste et bien entretenu rehaussait l’opulence apparente de cette demeure silencieuse, où pas une lumière ne brillait aux fenêtres.

Cette circonstance d’un superbe clair de lune, donnait bien quelque inquiétude à la jeune femme en deuil qui se dirigeait, en suivant l’allée la plus sombre, vers une petite porte située à l’extrémité du mur. Mais elle n’y allait pas moins avec résolution, car ce n’était pas la première fois qu’elle risquait sa réputation pour un amour pur et désormais légitime ; elle était veuve depuis un mois.

Elle profita du rempart que lui faisait un massif d’acacias pour arriver sans bruit jusqu’à la petite porte de dégagement qui donnait sur une rue étroite et peu fréquentée. Presque au même moment, cette porte s’ouvrit, et le personnage appelé au rendez-vous entra furtivement et suivit son amante, sans rien dire, jusqu’à une petite orangerie où ils s’enfermèrent. Mais, par un sentiment de pudeur non raisonné, la jeune baronne de Blanchemont, tirant de sa poche une jolie et menue boîte de cuir de Russie, fit jaillir une étincelle, alluma une bougie placée et comme cachée d’avance dans un coin, et le jeune homme, craintif et respectueux, l’aida naïvement à éclairer l’intérieur du pavillon. Il était si heureux de pouvoir la regarder !
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-Vous ne connaissez pas, mon brave, la méchanceté de ceux qui s'intitulent gens du monde, singulière dénomination, n'est-ce-pas ? et juste pourtant à leurs yeux, puisque le peuple ne compte pas, puisqu'ils s'arrogent l'empire du monde, puisqu'ils l'ont toujours eu, et qu'ils l'ont encore pour un certain temps ! ... (p220)
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- C'est l'héritage des rapines féodales de ses pères. C'est le sang et la sueur du peuple qui ont cimenté leurs châteaux et engraissé leurs terres.
- C'est vrai cela ! mais l'argent ne conserve pas cette espèce de rouille. Il a le don de s'épurer ou de se salir, suivant la main qui le touche.
- Non ! dit Lémor avec feu. Il y a de l'argent souillé et qui souille la main qui le reçoit !
- C'est une métaphore ! dit tranquillement le meunier. C'est toujours l'argent du pauvre, puisqu'il lui a été extorqué par le pillage, la violence et la tyrannie. Faudra-t-il que le pauvre s'abstienne de le reprendre, parce que la main des brigands l'a longtemps manié ! Allons nous coucher, mon cher, vous déraisonnez ; vous n'irez pas à Blanchemont. Moins que jamais j'en suis d'avis, puisque vous n'avez que des sottises à dire à ma chère dame ; mais, par la cordieu ! vous ne me quitterez pas que vous n'ayez renoncé à vos... attendez que je trouve le mot... à vos utopies ! Est-ce cela ?
- Peut-être !" dit Lémor tout pensif, et entraîné par son amour à subir l'ascendant de son nouvel ami.
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Il avait dépassé le joli hameau de Mers que la lune n'était pas encore levée. La vapeur fraîche qui, dans la Vallée Noire, même durant les chaudes nuits d'été, nage sur de nombreux ruisseaux encaissés, coupait de nappes blanches qu'on aurait prises pour des lacs, la vaste étendue qui se déployait au loin. Déjà les cris des moissonneurs et les chants des bergères avaient cessé. Des vers luisants semés de distance en distance dans les buissons qui bordent le chemin furent bientôt les seules rencontres que put faire le meunier.
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On dit qu’il faut s’occuper de soi, parce que notre bonheur est la seule chose dont les autres ne s’occuperont pas, et que tout le monde est le grand ennemi de chacun ; cela fait peur, n’est-ce pas ?
– Et il y a là une étrange contradiction. Le monde va bien mal puisqu’il n’est rempli que d’êtres qui se détestent et se craignent entre eux !
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